Poésies de Schiller/La Fortune et la Sagesse
Apparence
Poésies de Schiller
LA
FORTUNE ET LA SAGESSE.
Séparée de son favori, la Fortune s’approcha un jour de la Sagesse : « Je t’offre mes trésors, lui dit-elle, sois mon amie.
« J’ai donné, avec une tendresse maternelle, à celui que je quitte, mes trésors les plus précieux ; et il veut en avoir encore, et il m’appelle avare.
― Viens, ma sœur, unissons-nous, tu te fatigues à ton rude travail ; je verserai mes trésors dans ton sein. Il y en a assez pour toi et pour moi. »
La Sagesse sourit à ces mots, et, essuyant la sueur de son front : « Rejoins ton ami, dit-elle, qui va se tuer, réconciliez-vous, je n’ai pas besoin de toi. »