Quand les violons sont partis/La Male Heure
Apparence
Quand les violons sont partis, Librairie Léon Vanier ; A. Messein, Succr, , Poésies complètes d’Édouard Dubus (p. 51).
LA MALE HEURE
Pour Ernest Raynaud.
Les doux printemps d’illusion sont révolus :
Au ciel, que les soleils ne glorifieront plus,
Vois accourir, à la fanfare des rafales,
Les galères de neige en foules triomphales.
Des ailes ont voilé d’un augural linceul
Le refuge d’azur qui nous demeurait seul ;
La désolation solitaire des grèves
Envahit le jardin que fleurirent vos rêves.
Tout se déchire en de funèbres nudités :
Les grands lis ingénus et les ferventes roses
Sont partis à la bise en papillons moroses,
Le rire est mort dans les bosquets désenchantés,
Où désormais retentira la voix sans leurre
Du vain clocher d’espoir qui tinte la male heure.