La Philosophie dans le boudoir/Tome I/Quatrième Dialogue

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Aux dépens de la Compagnie (Tome Ip. 165-180).

QUATRIÈME DIALOGUE.

DOLMANCÉ, Madame de SAINT-ANGE,
LE CHEVALIER.
Le Chevalier.

NE redoutez rien, je vous en conjure, de ma discrétion, belle Eugénie, elle est entière, voilà ma sœur, voilà mon ami qui peuvent tous les deux vous répondre de moi.

Dolmancé.

Je ne vois qu’une chose pour terminer tout d’un coup ce ridicule cérémonial ; tiens, chevalier, nous éduquons cette jolie fille, nous lui apprenons tout ce qu’il faut que sache une demoiselle de son âge, et pour la mieux instruire nous joignons toujours un peu de pratique à la théorie, il lui faut le tableau d’un vit qui décharge, c’est où nous en sommes, veux-tu nous donner le modèle ?

Le Chevalier.

Cette proposition est assurément trop flatteuse pour que je m’y refuse, et mademoiselle a des attraits qui décideront bien vîte les effets de la leçon desirée.

Madame de Saint-Ange.

Eh bien ! allons ; à l’œuvre à l’instant.

Eugénie.

Oh ! en vérité, c’est trop fort ; vous abusez de ma jeunesse à un point… mais pour qui monsieur va-t-il me prendre ?

Le Chevalier.

Pour une fille charmante, Eugénie… pour la plus adorable créature que j’ai vue de mes jours. (Il la baise et laisse promener ses mains sur ses charmes.) Oh dieu ! quels appas frais et mignons… quels charmes enchanteurs !

Dolmancé.

Parlons moins, chevalier, et agissons beaucoup davantage ; je vais diriger la scène, c’est mon droit ; l’objet de celle-ci est de faire voir à Eugénie le mécanisme de l’éjaculation ; mais comme il est difficile qu’elle puisse observer un tel phénomène de sang-froid, nous allons nous placer tous quatre bien en face, et très-près les uns des autres, vous branlerez votre amie, Madame, je me chargerai du chevalier ; quand il s’agit de pollution, un homme s’y entend, pour un homme, infiniment mieux qu’une femme, comme il sait ce qu’il lui convient, il sait ce qu’il faut faire aux autres… Allons, plaçons-nous. (On s’arrange.)

Madame de Saint-Ange.

Ne sommes-nous pas trop près ?

Dolmancé, s’emparant déjà du chevalier.

Nous ne saurions l’être trop, Madame ; il faut que le sein et le visage de votre amie Soient inondés des preuves de la virilité de votre frère ; il faut qu’il lui décharge ce qui s’appele au nez : maître de la pompe, j’en dirigerai les flots, de manière à ce qu’elle s’en trouve absolument couverte ; branlez-la soigneusement pendant ce temps sur toutes les parties lubriques de son corps ; Eugénie, livrez votre imagination toute entière aux derniers écarts du libertinage ; songez que vous allez en voir les plus beaux mystères s’opérer sous vos yeux, foulez toute retenue aux pieds ; la pudeur ne fut jamais une vertu ; si la nature eût voulu que nous cachassions quelques parties de nos corps, elle eût pris ce soin elle-même ; mais elle nous a créés nuds, donc elle veut que nous allions nuds, et tout procédé contraire outrage absolument ses loix. Les enfans qui n’ont encore aucune idée du plaisir, et par conséquent de la nécessité de le rendre plus vif par la modestie, montrent tout ce qu’ils portent ; on rencontre aussi quelquefois une singularité plus grande ; il est des pays où la pudeur des vêtemens est d’usage, sans que la modestie des mœurs s’y rencontre. À Othaïti les filles sont vêtues, et elles se troussent dès qu’on l’exige.

Madame de Saint-Ange.

Ce que j’aime de Dolmancé, c’est qu’il ne perd pas son temps, tout en discourant, voyez comme il agit, comme il examine avec complaisance le superbe cul de mon frère, comme il branle voluptueusement le beau vit de ce jeune homme… Allons, Eugénie, mettons-nous à l’ouvrage, voilà le tuyau de la pompe en l’air, il va bientôt nous inonder.

Eugénie.

Ah ! ma chère amie, quel monstrueux membre, à peine puis-je l’empoigner… Oh ! mon dieu, sont-ils tous aussi gros que cela ?

Dolmancé.

Vous savez, Eugénie, que le mien est bien inférieur ; de tels engins sont redoutables pour une jeune fille ; vous sentez bien que celui-là ne vous perforerait pas sans danger.

Eugénie, déjà branlée par madame de Saint-Ange.

Ah ! je les braverais tous pour en jouir.

Dolmancé.

Et vous auriez raison ; une jeune fille ne doit jamais s’effrayer d’une telle chose ; la nature se prête, et les torrens de plaisirs dont elle vous comble, vous dédommage bientôt des petites douleurs qui les précèdent. J’ai vu des filles, plus jeunes que vous, soutenir de plus gros vits encore. Avec du courage et de la patience on surmonte les plus grands obstacles. C’est une folie que d’imaginer qu’il faille, autant qu’il est possible, ne faire dépuceler une jeune fille que par de très-petits vits, je suis d’avis qu’une vierge doit se livrer au contraire aux plus gros engins qu’elle pourra rencontrer, afin que les ligamens de l’hymen plutôt brisés, les sensations du plaisir puissent aussi se décider plus promptement dans elle ; il est vrai qu’une fois à ce régime, elle aura bien de la peine à en revenir au médiocre, mais si elle est riche, jeune et belle, elle en trouvera de cette taille tant qu’elle voudra, qu’elle s’y tienne ; s’en présente-t-il à elle de moins gros, et qu’elle ait pourtant envie d’employer, qu’elle les place alors dans son cul.

Madame de Saint-Ange.

Sans doute, et pour être encore plus heureuse, qu’elle se serve de l’un et de l’autre à la fois, que les secousses voluptueuses dont elle agitera celui qui l’enconne servent à précipiter l’extase de celui qui l’encule ; et, qu’inondée du foutre de tous deux, elle élance le sien en mourant de plaisir.

Dolmancé, il faut observer que les pollutions
vont toujours pendant le dialogue.

Il me semble qu’il devrait entrer deux ou trois vits de plus dans le tableau que vous arrangez, madame ; la femme que vous placez, comme vous venez de le dire, ne pourrait-elle pas avoir un vit dans la bouche et un dans chaque main ?

Madame de Saint-Ange.

Elle en pourrait avoir sous les aisselles et dans les cheveux, elle devrait en avoir trente autour d’elle s’il était possible ; il faudrait, dans ces momens-là, n’avoir, ne toucher, ne dévorer que des vits autour de soi, être inondés par tous au même instant où l’on déchargerait soi-même. Ah ! Dolmancé, quelque putain que vous soyez, je vous défie de m’avoir égalé dans ces délicieux combats de la luxure… j’ai fait tout ce qu’il est possible en ce genre.

Eugénie, toujours branlée par son amie,
comme le chevalier l’est par Dolmancé.

Ah ! ma bonne… tu me fais tourner la tête… quoi ! je pourrai aussi me procurer de tels plaisirs… je pourrai me livrer… à tout plein d’hommes ; ah ! quelles délices… comme tu me branles, chère amie… tu es la déesse même du plaisir… et ce beau vit, comme il se gonfle… comme sa tête majestueuse s’enfle et devient vermeille !

Dolmancé.

Il est bien près du dénouement.

Le Chevalier.

Eugénie… ma sœur… approchez-vous… ah ! quelles gorges divines… quelles cuisses douces et potelées… déchargez… déchargez toutes deux ! mon foutre va s’y joindre… il coule… ah sacredieu !

Dolmancé ; pendant cette crise, a soin de diriger les flots du sperme de son ami sur les deux femmes, et principalement sur Eugénie, qui s’en trouve inondée.

Eugénie.

Quel beau spectacle !… comme il est noble et majestueux, m’en voilà tout-à-fait couverte, il m’en est sauté jusques dans les yeux.

Madame de Saint-Ange.

Attends, ma mie, laisse-moi recueillir ces perles précieuses, je vais en frotter ton clitoris pour provoquer plus vîte ta décharge.

Eugénie.

Ah ! oui, ma bonne, ah ! oui, cette idée est délicieuse… exécute, et je pars dans tes bras.

Madame de Saint-Ange.

Divin enfant, baise-moi mille et mille fois… laisse-moi sucer ta langue… que je respire ta voluptueuse haleine quand elle est embrâsée par le feu du plaisir… ah ! foutre, je décharge moi-même, mon frère, finis-moi, je t’en conjure.

Dolmancé.

Oui, Chevalier… oui, branlez votre sœur.

Le Chevalier.

J’aime mieux le foutre, je bande encore,

Dolmancé.

Eh bien ! mettez-lui, en me présentant votre cul, je vous foutrai pendant ce voluptueux inceste, Eugénie armée de ce godmiché m’enculera. Destinée à jouer un jour tous les différens rôles de la luxure, il faut qu’elle s’exerce dans les leçons que nous lui donnons ici à les remplir tous également.

Eugénie, s’affublant du godmiché.

Oh ! volontiers, vous ne me trouverez jamais en défaut quand il s’agira de libertinage, il est maintenant mon seul dieu, l’unique règle de ma conduite, la seule base de toutes mes actions. (Elle encule Dolmancé.) Est-ce ainsi, mon cher maître, fais-je bien ?

Dolmancé.

À merveille… En vérité la petite friponne m’encule comme un homme ; bon, il me semble que nous voilà parfaitement liés tous les quatre, il ne s’agit plus que d’aller.

Madame de Saint-Ange.

Ah ! je me meurs, Chevalier, il m’est impossible de m’accoutumer aux délicieuses secousses de ton beau vit !

Dolmancé.

Sacredieu, que ce cul charmant me donne de plaisir, ah ! loutre, foutre, déchargeons tous les quatre à la fois… Double dieu, je me meurs… j’expire… ah ! de ma vie je ne déchargeai plus voluptueusement ! as-tu perdu ton sperme, Chevalier ?

Le Chevalier.

Vois ce con comme il en est barbouillé.

Dolmancé.

Ah ! mon ami, que n’en ai-je autant dans le cul !

Madame de Saint-Ange.

Reposons-nous, je me meurs.

Dolmancé, baisant Eugénie.

Cette charmante fille m’a foutu comme un dieu.

Eugénie.

En vérité, j’y ai ressenti du plaisir.

Dolmancé.

Tous les excès en donnent quand on est libertine, et ce qu’une femme a de mieux à faire est de les multiplier au-delà même du possible.

Madame de Saint-Ange.

J’ai placé cinq cent louis chez un notaire pour l’individu quelconque qui m’apprendra une passion que je ne connaisse pas, et qui puisse plonger mes sens dans une volupté dont je n’aye pas encore joui.

Dolmancé.

Ici les interlocuteurs rajustés ne s’occupent plus que de causer.

Cette idée est bisarre, et je la saisirai, mais je doute, Madame, que cette envie singulière, après laquelle vous courez, ressemble aux minces plaisirs que vous venez de goûter.

Madame de Saint-Ange.

Comment donc ?

Dolmancé.

C’est qu’en honneur je ne connais rien de si fastidieux que la jouissance du con, et quand une fois comme vous, Madame, on a goûté les plaisirs du cul, je ne conçois pas comment on revient aux autres.

Madame de Saint-Ange.

Ce sont de vieilles habitudes ; quand on pense comme moi on veut être foutue partout, et quelle que soit la partie qu’un engin perfore on est heureuse quand on l’y sent. Je suis pourtant bien de votre avis, et j’atteste ici à toutes les femmes voluptueuses que le plaisir qu’elles éprouveront à foutre en cul, surpassera toujours de beaucoup celui qu’elles éprouveront à le faire en con ; qu’elles s’en rapportent sur cela à la femme de l’Europe qui l’a le plus fait de l’une et de l’autre manière ; je leur certifie qu’il n’y a pas la moindre comparaison, et qu’elles reviendront bien difficilement au devant, quand elles auront fait l’expérience du derrière.

Le Chevalier.

Je ne pense pas tout-à-fait de même, je me prête à tout ce qu’on veut, mais par goût, je n’aime vraiment dans les femmes que l’autel qu’indiqua la nature pour leur rendre hommage.

Dolmancé.

Eh bien ! mais c’est le cul, jamais la nature, mon cher Chevalier, si tu scrutes avec soin ses loix, n’indiqua d’autres autels à notre hommage que le trou du derrière ; elle permet le reste, mais elle ordonne celui-ci ; ah ! sacredieu, si son intention n’était pas que nous foutions des culs, aurait-elle aussi justement proportionné leur orifice à nos membres ; cet orifice n’est-il pas rond comme eux, quel être assez ennemi du bon sens peut imaginer qu’un trou ovale puisse avoir été créé par la nature pour des membres ronds ; ses intentions se lisent dans cette difformité, elle nous fait voir clairement par là que des sacrifices trop réitérés dans cette partie, en multipliant une propagation dont elle ne fait que nous accorder la tolérance, lui déplairaient infailliblement. Mais poursuivons notre éducation. Eugénie vient de considérer, tout à l’aise, le sublime mystère d’une décharge, je voudrais maintenant qu’elle apprît a en diriger les flots.

Madame de Saint-Ange.

Dans l’épuisement où vous voilà tous deux, c’est lui préparer bien de la peine.

Dolmancé.

j’en conviens, aussi voilà pourquoi je desirerais que nous puissions avoir, dans votre maison, ou dans votre campagne, quelque jeune garçon bien robuste, qui nous servirait de mannequin, et sur lequel nous pourrions donner des leçons.

Madame de Saint-Ange.

J’ai précisément votre affaire.

Dolmancé.

Ne serait-ce point par hazard un jeune jardinier, d’une figure délicieuse, d’environ dix-huit ou vingt ans, que j’ai vu travaillant tout-à-l’heure à votre potager ?

Madame de Saint-Ange.

Augustin, oui précisément, Augustin, et dont le membre a treize pouces de long sur huit et demi de circonférence.

Dolmancé.

Ah ! juste ciel, quel monstre… et cela décharge ?…

Madame de Saint-Ange.

Oh ! comme un torrent ; je vais le chercher.


Fin du Tome premier.