Le Mespris de la vie et consolation contre la mort/« L’hyver ameine il la mordante froidure »
Apparence
Le Mespris de la vie et consolation contre la mort
XVII.
L’hyver ameine il la mordante froidure
En ses mois ordonnez ? il faut estre en froideur.
L'Esté renflamme-il sa chaleureuse ardeur ?
Il faut du chaud bruslant endurer la pointure :
L'air est-il corrompu de pestilente ordure ?
Il faut tomber malade, & pallir de douleur,
Et du feu & de l'eau l'humeur & la chaleur
Nous encoffrent souvent dedans la sepulture :
Quelque fois nous treuvons un farouche animal,
Voire souvente-fois sous souffrons plus de mal
D'un homme envenimé, que d'un Tigre implacable,
Au fort de tant de maus encor refusons nous
Le secours de la Parque, autant facile & dous
Aus hommes vertueus, qu'au meschans dommageable.