La Cithare (Gille)/Les Abeilles

La bibliothèque libre.
La Cithare, Texte établi par Georges Barral Voir et modifier les données sur WikidataLibrairie Fischbacher (Collection des poètes français de l’étranger) (p. 39).

LES ABEILLES


L’air est tout embaumé de mélisse et de thym.
La brise est tiède. À l’œuvre, ô mes blondes abeilles ;
Joyeuses, bourdonnez autour de mes corbeilles,
Et vite recueillez votre charmant butin.

Les fleurs cachent la source au beau rire argentin,
Et des parfums sucrés enveloppent les treilles.
Butinez le pavot et les grappes vermeilles
Du raisin qu’échauffa le soleil du matin.

La pourpre de la rose et le duvet des pêches
Vous invitent. Les lis montrent leurs couleurs fraîches ;
La ciboule odorante envahit le coteau.

D’hydromel délicat nous remplissons nos cruches ;
Et le dieu des forêts goûte à votre gâteau,
Pan, gardien des troupeaux, le protecteur des ruches.