Les Livres d’étrennes, 1900

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Revue des Deux Mondes4e période, tome 162 (p. 932-946).


LES
LIVRES D'ÉTRENNES

L’Exposition de 1900 ne pouvait manquer d’avoir son effet sur la production des livres d’étrennes. Mais ce n’est pas en pure perte que cette influence s’est exercée, car, si le nombre en est moins grand, maints livres d’art sont nés de cette Exposition même, et ce ne sont ni les moins intéressans, ni les moins remarquables. La faveur du public s’y attachera sans doute comme elle est allée aux Rétrospectives, et, maintenant que ces palais, vrais palais de Contes de fées, se sont glacés et ne reflètent plus qu’une ombre dans le miroir terni sous la brume du fleuve qu’ils encadraient si bien de leurs architectures composites ; maintenant que la vie s’est retirée de ces édifices, si rians et si vivans naguère, ceux qui les contemplèrent retrouveront dans ces reproductions parfaites quelque chose de ce qui fit leurs délices au milieu de ces collections rares : le souvenir des douces heures passées dans l’intimité de la vieille France.

C’est ce souvenir que M. Jules Comte a réussi à fixer, en groupant, dans un ordre méthodique, les chefs-d’œuvre, un instant rassemblés pour être bientôt dispersés, qui furent le triomphe indiscuté de cette Exposition et fournirent la preuve que, pour l’originalité de l’invention, la recherche de la forme, l’élégance du style et la perfection de l’exécution, la France d’autrefois, pas plus que celle d’aujourd’hui, ne fut dépassée dans les arts décoratifs par aucun autre peuple. Certes la tâche était délicate ; mais elle a été menée à bien dans cette œuvre collective d’écrivains et d’artistes d’une autorité incontestée, qui ont dû se borner à esquisser à grands traits dans l’Art à l’Exposition universelle[1] les principales transformations de l’art et de l’idéal à travers les siècles, en décrivant toutes les merveilles entassées sur les deux rives de la Seine. Les illustrations, gravures au burin, à l’eau-forte, les héliogravures, photogravures, par les meilleurs procédés modernes, sont dues à MM. Burney, Achille Jacquet, Chiquet, Dezarrois, Fantin-Latour, Lalauze, Arents, Dujardin, Bracquemond, Levalley, Le Coûteux, Boilvin, Vierge. C’est assez dire que le livre, aussi complet que possible, restera comme un monument durable de la grande manifestation internationale de 1900.

Au lendemain du jour qui vit le triomphe de cette Exposition rétrospective du Petit Palais, où les plus délicats comme les plus sceptiques se sont extasiés à la vue de ces collections incomparables qui forment le trésor de nos antiques églises, abbayes et basiliques, et qui prouvent à la fois le degré de perfection où parvinrent les maîtres ornemanistes de la vieille France et par quelles évolutions passa l’esthétique française depuis le moyen âge, l’heure ne pouvait être mieux choisie pour nous montrer ces Cathédrales[2] romanes ou gothiques, gigantesques tabernacles, qui abritèrent et abritent encore ces joyaux de l’art décoratif, qui appartiennent à une même époque de notre histoire, à des siècles de foi, et procèdent du même idéal chrétien. Aucun autre pays ne possède un aussi grand nombre d’églises monumentales, jusque dans les villages et les plus pauvres hameaux dont elles forment le plus souvent le seul ornement et auxquels elles prêtent presque toujours cette poésie et ce charme particuliers qui font le caractère unique de notre terre de France. Depuis plus de sept ou huit cents ans, elles ont couvert le sol, elles émergent du milieu des cités, qu’elles dominent de leur masse imposante, qu’elles protègent et relient entre elles et sur lesquelles leur immuable grandeur rayonne. Dans cette splendide édition apparaissent les plus belles de nos cathédrales, véritables poèmes de pierre en l’honneur de la Divinité, qui chantent l’éternel Alléluia, et symbolisent la foi et les espérances de l’humanité chrétienne.

Les symboles, les mystères, les scènes de l’Ancien Testament, avec ses figures et ses prophètes, de l’Évangile, des origines de l’Église, avec ses apôtres et ses martyrs, qui flamboient dans les fenêtres et les rosaces ornées de vitraux antérieurs au XIIIe siècle que possède la cathédrale de Bourges[3], et tout l’art du vitrail sont décrits avec une érudition spéciale dans ce livre de MM. S. Clément et A. Guitard, qui résume les meilleurs enseignemens des maîtres.

Tous ceux qui ont quelque peu parcouru les Musées de province[4] ont été plus d’une fois émerveillés par les richesses trop ignorées, par les œuvres d’art que le temps ou les hasards de la fortune y ont disséminées quand l’homme ne les y a pas lui-même enfouies dans l’obscurité de nos collections provinciales. L’importance de ces œuvres, souvent aussi singulières par leur rareté que par leur mérite, devait frapper M. Louis Gonse dans ses promenades archéologiques. Ses recherches ont porté sur plus de trois cent cinquante musées, qu’en dehors de Paris et du groupe des Musées nationaux, possèdent les villes, les communes et les départemens, et dont une centaine au moins contiennent des tableaux anciens. C’est parmi quarante mille tableaux que M. Louis Gonse, avec le goût et l’expérience que l’on sait, a distingué plusieurs centaines d’œuvres hors de pair, cherché et découvert partout où elle se cachait l’œuvre rare. Dans ce bel ouvrage, l’École française tient naturellement la première place. Il offre en raccourci une histoire de la peinture de notre pays. Tous nos grands maîtres y sont représentés, depuis le XVIe siècle, par des spécimens de choix. Beaucoup de personnalités locales : les Rivalz, Voilles, Revel, Tassel, émergent, de l’ombre où on les avait laissés, avec des toiles de premier ordre. Certains artistes, comme Le Nain, prennent une place très honorable. Il n’est pas jusqu’aux écoles étrangères dont les œuvres ne soient des plus abondantes, des plus instructives et des plus précieuses.

C’est comme une sorte de musée du siècle, dont les collaborateurs sont tous les hommes d’État et hommes de guerre, les grands écrivains, les artistes et les littérateurs les plus illustres, qui se trouve constitué, pour la première fois, dans cet ouvrage d’une rare valeur : le Dix-Neuvième Siècle[5], d’une exécution parfaite. Appuyées sur les récits les plus caractéristiques et les plus piquans des contemporains mêmes, les annales s’en déroulent en une revue des plus attrayantes. Les illustrations bien choisies qui les accompagnent, toujours instructives et variées comme les scènes qu’elles nous remettent sous les yeux, nous donnent l’impression même de la vie telle qu’elle fut, telle que la vécurent tous ces personnages, qui eurent, à quelque titre, une heure de renommée ou une célébrité plus durable. Ce volume si complet, si bien renseigné, qui abonde en anecdotes amusantes, est illustré de plus de 350 gravures et de planches en taille-douce du plus heureux effet. En les examinant, on jugera de toute l’importance du travail qu’il a fallu faire pour composer ce brillant recueil, qui contient le bilan d’une ère qui va finir.

Dans Un Siècle du mouvement du monde[6], les grandes questions qui passionnent notre temps sont traitées successivement sous leur triple aspect : politique, intellectuel, et religieux, par des écrivains éminens d’un talent et d’une compétence indiscutables. C’est une revue très brillante des idées, des grands faits sociaux qui dominent le siècle, de leur enchaînement, de leurs réactions, de leurs résultats ; du grand mouvement intellectuel qui a ouvert tant de voies, préparé tant de transformations, et qui semble s’achever par un retour à l’idéal et à la foi.

Parmi les ouvrages d’art qui sont le plus habilement illustrés, imprimés avec autant de luxe que de goût, mettons au premier rang la belle publication sur les Peintres néerlandais du XIXe siècle[7], éditée, sous la direction de M. Max Rooses, par M. Henry May, et qui fait grand honneur à la Société française d’éditions d’art. Tous les peintres hollandais contemporains réputes en France, et ceux qui méritent de l’être, y sont représentés par leurs principales productions, dont les unes nous sont familières, ont été admirées dans les expositions du Salon, et les autres sont dignes d’être connues. Beaucoup d’entre eux continuent la tradition des maîtres hollandais d’autrefois, dont ils ont hérité l’esprit et la conception, et, si la manière de plusieurs s’est modifiée avec le temps, s’ils ont poussé des reconnaissances dans les sentiers nouveaux, tous cependant soutiennent dignement la vieille réputation de leur école. Que de beaux portraits sont sortis de leur pinceau et qu’elles sont bien rendues, toutes ces scènes d’intérieur, toutes ces représentations de la nature ! Comme ils en ont bien saisi au passage toutes les nuances ! A quel point la mer et la grève, les rivières et les canaux, les plaines et les bois leur ont livré tous les secrets de leur transparence, de leur atmosphère, de la légèreté et de l’inconstance du ciel, de la fraîcheur de leurs eaux, du crépuscule de leurs ombres, on ne se lassera pas de l’admirer dans les délicieux paysages qui abondent parmi ces superbes héliogravures et eaux-fortes que commentent des écrivains de talent, souvent peintres eux-mêmes.

Aucun art plus que l’art grec n’a glorifié la beauté de la femme[8], élevé plus de monumens de son enthousiasme, ni perpétué, dans de plus admirables modèles la perfection de la forme, jointe à la grâce pleine de noblesse, qui distinguèrent les Athéniennes du temps de Périclès, celles qui devaient faire triompher la beauté et devinrent l’objet d’un culte qui ne s’est point perdu. La sculpture et la peinture d’Athènes, de Corinthe, des Iles, nous offrent donc les types les plus poétiques de la femme grecque, qui contribue à en affiner la forme et adoucir le style trop âpre au début, et, si l’art hellénique est parvenu à cette harmonieuse fusion de la grâce avec la force, c’est à elle qu’il le doit. M. Notor, qui est à la fois écrivain, archéologue et artiste, s’inspirant des documens mêmes de l’antiquité grecque, a emprunté aux musées et galeries particulières de Londres, Rome, Florence, Naples, Vienne, Munich des motifs habituels aux peintures des vases grecs, qui sont comme autant de petits tableaux de la vie antique. Il a réussi à nous montrer la femme grecque avec tout son naturel, dans son milieu, dans le gynécée.

Il a fait revivre aux yeux des scènes délicieuses dans leur familiarité : la jeune fille qui balance Eros sur son pied, le jeu de la bascule, la partie d’osselets, le jeu de la morra, la Danse de la Grue. Les deux cents illustrations documentaires de ce volume, qui offre en quelque sorte une reconstitution plastique de toute une époque, sont autant de tableaux gracieux et charmans, à travers lesquels passe comme un souffle de poésie antique, et qui nous font voir, sous la précision et la vigueur de gravures au burin, une Grèce rajeunie qui, loin de l’austérité classique, apparaît fraîche et prime-sautière, quoique toujours parée de son éternelle beauté.

Le plus beau modèle de l’œuvre d’art, la plus jolie parure de la femme, n’est-ce pas dans la nature qu’il se trouve, dans la fleur, « bijou naturel, parfum impondérable, rêve supra-humain ? » On ne saurait imaginer sur ce sujet de livre à la fois plus savant, et plus magnifique que ce livre qui vient de lui être consacré : les Fleurs à travers les âges et à la fin du XIXe siècle[9]. Date lilia ! Ce livre répand des lis et des roses, effeuille des marguerites, égrène des fleurs de genêts. On y apprendra quelle fut la première patrie de chacune d’elles et comment elles naissent, changent d’habitude selon les sols et les climats, comment la poésie, l’amour, l’art et le blason les ont glorifiées, montrées vivantes et parlantes, brillant pour tous, comme les astres mêmes. De la valeur et du mérite de la grande artiste qui en a représenté les plus belles, que dire, si ce n’est que ses aquarelles donnent presque l’illusion de la réalité par l’harmonie des couleurs, l’observation parfaite de leurs valeurs relatives, la finesse de leur dessin, et que ces copies sont aussi près que possible de l’original ?

Dans une magnifique publication, qui demeurera comme l’un des plus beaux spécimens de la conscience historique et de l’illustration de cette fin de siècle, M. de Nolhac, dont le goût est aussi sûr que l’érudition impeccable, nous raconte la jeunesse de la reine Marie Leczinska[10] et en conduit le récit jusqu’au moment où les incidens du voyage de Metz amènent la définitive séparation du ménage royal, si l’on peut ainsi s’exprimer. C’est un tableau qui n’est pas sans nouveauté de la cour de France à cette époque, avec, au centre, la figure un peu effacée sans doute de la femme de Louis XV, mais qui, dans le rôle si modeste que lui firent ses dispositions naturelles et les circonstances de sa vie, n’eut ni la perfection un peu convenue dont la parent les panégyristes, ni les ridicules que d’autres prêtèrent à cette âme religieuse. M. de Nolhac, pour la remettre en lumière, s’est surtout servi des lettres du roi Stanislas à sa fille, des lettres de celle-ci au cardinal Fleury, qui se trouvent, les premières aux Archives nationales, les autres dans la collection Morrisson ; elles se rapportent à la jeunesse de la reine, c’est-à-dire à l’époque de sa vie où les renseignemens font le plus défaut. Elles ajoutent beaucoup par conséquent aux séries des lettres déjà connues et dispersées dans un certain nombre de publications et de mémoires. Sur tous les documens qu’il a utilisés, M. de Nolhac a exercé un rigoureux contrôle, et il a renouvelé avec beaucoup de critique la documentation sur Marie Leczinska. Quant aux illustrations dont la plupart sont de superbes reproductions des tableaux des châteaux de Versailles et de Trianon, si riches en portraits du règne de Louis XV, des tableaux du Louvre, de Chantilly, du palais de Colorno, du Cabinet des Médailles, on peut se fier au goût de M. de Nolhac. Sous ces titres : le Mariage, l’Abandon, la Bonne Reine, etc., ce sont les plus beaux spécimens de tableaux des Boucher, des Nattier, des Oudry, des Belle, des Natoire ; de Carle Vanloo, de Gobert, de Martin, de Tocqué, des dessins de Cochin, des aquarelles de Portail, des gouaches de Van Blarenberghe, qu’on trouvera réunis dans ce luxueux ouvrage. Le fac-similé en couleur du tableau de Belle, la Reine Marie Leczinska et le Dauphin, en rend à merveille le coloris, la fraîcheur et la délicatesse.

Dans cette enquête sur l’ancienne France, on peut faire entrer la noble et très intéressante figure de Boniface-Louis-André de Castellane[11], fils d’un maréchal de camp, chevalier d’honneur de Mme Sophie, fille de Louis XV, et père du célèbre maréchal de Castellane, dont la comtesse de Beaulaincourt-Marles, sa fille, a publié le Journal, qui obtint tant de succès. Elle nous donne aujourd’hui l’histoire de son grand-père. Il appartint à cette noblesse libérale qui eut la généreuse illusion de pouvoir détourner les dangers d’une révolution menaçante. Il fit tous ses efforts pour maintenir l’union entre les trois ordres et ne fut pas moins incarcéré comme suspect dans la prison de Montagne-Bon-Air (Saint-Germain-en-Laye), le 1er floréal an II. Il y a là une peinture très intéressante et faite pour tous les âges d’une famille de l’ancien régime avant, pendant, et après la Révolution, et il en ressort un grand exemple d’union, de respect filial, de tendresse paternelle et de simplicité dans la véritable élégance, celle des sentimens et des manières. Ce livre est plein d’excellentes leçons et a une saveur vieille France, délicieuse à respirer en ce temps de cosmopolitisme : il paraîtra tout à fait curieux comme mémorial de famille. Les portraits en héliogravure ajoutent à ce caractère intime le charme du passé, tandis que de vieilles gravures des sites du temps, ou de jolis dessins, en complètent la physionomie, et le font revivre à nos yeux.

Tous ceux qui ont à cœur le souci de nos gloires nationales auront grand plaisir à lire le beau livre où M. Théodore Cahu, avec son enthousiasme pour les plus nobles héros de notre histoire, nous présente la grande figure de Richelieu[12], nous fait suivre pas à pas cette illustre carrière, tandis qu’un artiste d’une science et d’une sagacité rares, doué par la nature d’une sorte de seconde vue qui lui permet de ressaisir le passif, comme s’il avait été le contemporain des scènes qu’il représente, M. Maurice Leloir, a voulu appliquer cette faculté de divination et de résurrection à la vie du grand cardinal. C’est M. Hanotaux, l’historien de Richelieu, qui, dans un éloquent avant-propos, engage les jeunes gens à contempler ces scènes historiques, où la robe rouge apparaît à chaque page, qu’elle domine de sa note éclatante, et auxquelles elle donne une grave et tragique unité. Nous ne saurions mieux faire que de reproduire l’opinion d’un aussi bon juge ; elle portera bonheur à cette magnifique publication où le talent de M. Leloir s’est surpassé.

Nous pouvons rapprocher l’un de l’autre deux élégans ouvrages qui se complètent en quelque sorte l’un l’autre : Don Quichotte[13], et Au pays de Don Quichotte[14]. Elle est encore d’aujourd’hui la sombre histoire qui se laisse lire sous les voiles transparens de l’allégorie romanesque ; elle n’a jamais été plus vraie qu’en ce moment où apparaissent les dangers de l’héroïsme et de la générosité ; où il n’est pas bon de combattre pour la délivrance des princesses enchantées et la vengeance des opprimés ; où tous les échos de l’Europe crient encore le mot cruel qui acheva le cœur de don Quichotte à sa rentrée au village : « Elle est morte ta dame, et tu ne la reverras plus ! » Mais si, presque partout, l’esprit chevaleresque est mort, et bien mort, si les hommes aiment mieux rester les chevaliers du passé et de l’avenir, don Quichotte est toujours un des nôtres et, comme on l’a dit éloquemment, « c’est un frère en humanité, nous pouvons pleurer sur lui, rire et nous égayer avec lui, sa générosité en fait notre champion. » Le noble enthousiasme de sa vie trouve encore son application dans la vie de chacun de nous. Le livre amer et doux de Cervantes offre un thème inépuisable à la fantaisie de l’artiste, et, dans cette édition un peu trop écourtée, — mais c’est pour le mettre aussi à la portée de la jeunesse, — M. Henri Morin a su trouver plus d’une inspiration originale.

Dans les vivans souvenirs rapportés d’Espagne par M. Auguste Jacacci, c’est la topographie vivante, pour ainsi dire, du pays qui donna naissance à la légende de Don Quichotte et qui vit ses exploits qu’on a sous les yeux. Voici les vrais paysages de la province de Ciudad Real, qui occupe la plus grande partie de l’ancien territoire de la Manche, voici les vrais rochers de la Sierra Morena, les nappes d’eau salée, les routes que l’on parcourt en allant à Barcelone, toute cette plaine située à une altitude considérable, desséchée sous un climat extrême, sans rivières ni verdure, aux roches désagrégées, où poussent quelques arbres nains, quelques herbes piquantes, parsemée de rares fermes ou villages, dont les habitans, les Manchegos, sont obligés de recourir aux moulins à vent. Cette âpre et chaude nature a fourni de pittoresques motifs à M. Daniel Vierge, qui a bien su rendre la grandeur abandonnée et fixer les traits sévères qui la caractérisent.

M. Marius Bernard, plus heureux qu’Alexandre Dumas, qui eut le projet d’écrire un voyage de la Méditerranée sans avoir pu jamais le mettre à exécution, achève, avec ce neuvième volume, le périple qu’il a entrepris Autour de la Méditerranée[15], sur les Côtes barbaresques, les Côtes latines, les Côtes orientales. Il nous conduit en Terre-Sainte et en Égypte, dans ces deux pays, tombe et berceau du panthéisme et du monde chrétien, où nous verrons la foi catholique sortir des ruines de plusieurs civilisations et de croyances plus nombreuses encore, tandis que des villes, autrefois reines, passeront, découronnées, devant nous, comme dans une vision de poésie, d’histoire et de science.

Au moment où la question de la suprématie maritime est l’une des préoccupations dominantes de toutes les nations et où l’augmentation de notre flotte s’impose, le livre si complet, si bien informé, du Lieu -tenant de vaisseau Hourst : Notre marine de guerre[16], sera tout particulièrement apprécié. Il contient tous les renseignemens les plus précis, les plus détaillés, sur tout ce qui concerne notre flotte.

Pour ceux qui ont le goût des choses militaires, quel souvenir évoquera ce seul titre : les Maréchaux de Napoléon[17], dans ces pages où le drame prodigieux qui s’est déroulé sur la scène du monde, durant les quelques années que dura le premier Empire, dépasse, dans sa réalité sublime, tout ce que l’imagination peut concevoir !

Le même souffle patriotique inspire le livre de M. Bournand : Au Drapeau[18]. À ce cri de ralliement, tout un siècle de gloire nous est raconté dans des récits émouvans, faits par des écrivains militaires dont les héros qui se disputent la palme sont toujours nos braves soldats, marsouins, zéphyrs, troupes d’Afrique, chasseurs à pied, légionnaires, — dont les hauts faits sont illustrés par MM. Edouard Détaille, F. Bombled, Grolleron, A. Dumaresq, H. Pille, Ch. Morel.

Les Champs de bataille de l’Armée française[19], où les descriptions de M. Malo et celles qu’il emprunte aux grands écrivains militaires, — et que rendent encore plus saisissantes les dessins en couleurs de M. Alfred Paris, — montrent les lieux témoins de tous ces exploits.

Le Second Empire[20], de M. Armand Dayot, continue le récit par l’image de l’histoire de la France contemporaine. Comme pour les précédens ouvrages du même genre, l’auteur a fait de celui-ci une sorte de miroir où se reflète fidèlement la physionomie du second Empire d’après les peintures, sculptures, estampes et dessins du temps. Il n’est pas douteux que de cet album, précieux auxiliaire pour les historiens de l’avenir, ne se dégage un utile enseignement.

Le Paris de 1800 à 1900[21], de M. Charles Simond, et le Paris pittoresque[22] de M. Louis Barron, illustrés également d’après les témoignages du temps, répondent au même ordre d’idées.

A côté de tous ces souvenirs des fastes glorieux et tristes de nos guerres, mais le plus souvent pleins de grandeur et de noblesse, Mes étapes de Jemmapes à Austerlitz[23], où l’on voit bien ce que pouvait être la vie d’un soldat de la République et de l’Empire, trouvent leur place.

Quant au récit de M. Saint-Yves, les Libres Burghers[24], ce qu’on peut souhaiter de mieux à cette œuvre impartiale où l’imagination s’inspire de la réalité, plus dramatique que tout ce que l’on pourrait inventer, c’est qu’elle trouve autant de lecteurs que la cause de la République sud-africaine a de partisans et d’admirateurs.

Tandis que cette guerre implacable désole le Transvaal et l’Orange, il est intéressant d’étudier l’œuvre de pacification que le général Galliéni opère à Madagascar, les importans résultats qu’il a obtenus. Le récit de son Voyage[25] est, malgré son caractère officiel, aussi attachant par le texte que par l’illustration.

L’Empire colonial de la France est de la sorte chaque jour mieux connu, malgré son extension ; et l’on aura une connaissance parfaite de Madagascar[26], de la Réunion, Mayotte, les Comorres, Djibouti quand on aura lu le livre du P. Piolet et de M. Ch. Nouflard, dont toutes les illustrations sont faites d’après nature par M. Courtellemont.

Si du Sud de l’Afrique nous remontons au Nord, Au Pays des Touaregs[27], ce roman de M. Léo Dex, qui s’est surtout inspiré du Journal de la mission Foureau-Lamy, nous montre une mission scientifique aux prises avec l’hostilité des Touaregs et les difficultés du climat saharien.

A l’Assaut de l’Afrique[28] rappelle les tentatives faites depuis vingt ans par la France, l’Angleterre, l’Allemagne et les autres nations européennes pour le partage du continent africain.

Entre tous ces livres consacrés à l’histoire de nos conquêtes et de notre colonisation, le Tonkin en 1900[29], tant pour la sûreté des informations que pour la variété des dessins, presque tous pris d’après nature, mérite d’occuper une place à part.

Une publication qui, grâce au goût qui préside au choix des sujets, exerce, depuis quarante ans, en éveillant le goût des voyages, le désir d’étudier les peuples chez eux, c’est assurément le Tour du Monde[30]. C’est là qu’ont paru tout d’abord Aragon et Valence, de Mme Jane Dieulafoy, qui a si bien observé les traits du caractère national et le pays lui-même ; le Voyage en Patagonie, de M. le comte Henri de La Vaulx, véritable raid de seize mois, où le lecteur avide d’émotions trouvera son compte ; celui de M. G. Verschuur : Aux Colonies d’Asie et dans l’Extrême-Orient, aussi instructif que plein de verve.

On ne lira pas avec moins de plaisir et de profit le Voyage autour du Globe[31] de M. I. Eggermont, relation d’un diplomate expérimenté et très informé, qui sait bien voir et rendre ce qu’il a vu d’une manière originale et vive.

Dans les récits dont la moralité n’exclut pas l’agrément, dont quelques-uns sont encore relevés par le charme du style ou l’originalité de l’invention, et qui perdraient à être analysés, citons Toute seule[32], qui se recommande par la noblesse des idées, l’exemple salutaire de l’héroïne, qui pousse la passion du devoir jusqu’au sacrifice d’elle-même ; — le Mystère de la Chauve-Souris ; — M. Gustave Toudouze ne fut jamais mieux inspiré qu’en écrivant ce récit si coloré et si farouche de la chouannerie en Bretagne ; — le Page de Jehanne, où l’on voit Raymond des Barres, après s’être fait le chevalier de Jeanne d’Arc, et avoir combattu à ses côtés, mourir de la douleur de n’avoir pu la sauver des Anglais, ni l’arracher aux flammes du bûcher.

Parmi les œuvres d’imagination qui prouvent des aspirations généreuses qui répondent à une recherche de l’idéal, citons : Mon Ami l’Oiseau bleu[33], d’un sentiment si délicat et si élevé, qui, par ses qualités discrètes, semble spécialement destiné aux jeunes filles ; — Cadette de Gascogne, où l’amour du chevaleresque Philippe de Capléon et son dévouement pour sa cousine sont simplement et finement contés ; — le Château de la Vieillesse, où l’esprit et la gaité se donnent carrière sur un thème d’une poésie touchante ; — le Maudit, suite de contes d’une observation variée, pittoresque, eus quatre livres édités par la maison Marne avec le soin accoutumé.

Dans ce genre, M. Henry Gauthier-Villars nous donne un récit touchant et moral à la fois : l’Odyssée d’un petit Cévenol[34], où se déroulent tour à tour au château des Nonnains, puis à Nîmes, à Marseille, en Corse, les scènes les plus gaies, les plus comiques à côté d’autres d’un sentiment ému. Elles feront rire et pleurer tour à tour les jeunes lecteurs, à qui elles sont aussi bien appropriées qu’elles sont bien illustrées par les jolis dessins de M. J. Geoffroy.

Ajoutons à cette liste le Capitaine Bellormeau[35], du régiment de Picardie, qui gagne ses premiers grades, sous le maréchal de Turenne, se distingue dans la lutte contre les Espagnols, dans la défense de Gravelines, par sa bravoure et sa belle humeur pendant le siège, jusqu’au jour où, en récompense de sa brillante défense de la place, M. le Gouverneur obtient la main de Mlle de Malicorne. Par l’entrain, la verve et la variété du récit comme du dessin dus à la plume et au pinceau de Robida, le Capitaine Bellormeau fait bonne figure dans l’œuvre du brillant et ingénieux conteur.

Pour ce que le ris est le propre de l’homme, comme l’a dit Rabelais, on lira avec plaisir ce livre d’un artiste qui manie aussi fort habilement la plume et qui, en écrivant cette Histoire de la Caricature et des Caricaturistes[36], l’a agrémentée de plaisantes et joyeuses anecdotes, que soulignent les dessins des Callot, des Daumier, des Granville, des Gavarni, enfin des Forain, Caran d’Ache, Mars, Morin, Willette, Charier, Léandre, etc. M. Emile Bayard connaît à merveille les humoristes du crayon : les amers, les comiques, les tristes, les froids, les indifférens ; tous les maîtres de ce petit art synthétique, qui vit sur les mêmes procédés et les mêmes animaux depuis le temps des premiers Égyptiens, si ce n’est qu’aujourd’hui il caractérise sans trop déformer, réduit au minimum les traits nécessaires à l’expression d’un type ou d’une situation.

La maison Hetzel, toujours fidèle à ses traditions avec la production qui fait le caractère de son individualité si tranchée, continue à répondre à tous les goûts de la jeunesse et de l’enfance par ses collections uniques du Magasin d’Éducation, des Albums Stahl, de la Petite Bibliothèque Blanche. Nous ne pouvons en signaler ici tous les volumes, qui se recommandent par un tour ingénieux, amusant, instructif et toujours moral, et pour le choix desquels on peut se lier au goût de l’éditeur et à son habile expérience, qu’il a de qui tenir. On ne saurait pourtant manquer de signaler le nouveau roman du plus ancien collaborateur du Magasin illustré, fondé par P. -J. Stahl, de M. Jules Verne, qui offre à ses lecteurs son volume annuel, Seconde Patrie[37], où il nous montre un père, une mère et leurs quatre enfans, nouveaux Robinsons, jetés par la tempête sur l’île de la « Nouvelle-Suisse, » à l’entrée des mers de la Sonde et de l’Océan indien, travaillant sans relâche pendant douze années à mettre en œuvre toutes les forces d’un sol vierge, jusqu’au jour où l’arrivée de la Licorne leur permet d’établir des relations avec le reste du monde. Comme à l’ordinaire, l’intérêt résulte d’une heureuse combinaison de l’élément scientifique et de l’imagination, et l’observation y est condensée avec tant d’art qu’on ne sait plus bien où finit la fiction, où commence la réalité.

M. André Laurie nous initie cette fois, avec son talent accoutumé, à la vie scolaire des peuples de l’Extrême-Orient[38] : Indiens, Chinois, Japonais. L’Héritage de Jean[39], par Pierre Perrault, où deux enfans sont aux prises avec les difficultés de la vie, est le triomphe de l’honnêteté et des bons sentimens, tandis que rien n’est plus humoristique, et d’un humour anglais, que ce récit où l’on voit M. Burke tout d’un coup affublé et embarrassé de deux nièces qui lui tombent des nues.

Nous avons plus d’une fois ici même loué la sûreté de goût, l’imagination brillante de Th. Bentzon, la grâce spirituelle et le charme si attachant de ses romans, dont les lecteurs de la Revue ont apprécié, dès longtemps, l’originalité et l’observation si pénétrante, pour ne pas dire un mot des Contes de tous les pays[40], qui, par leurs qualités de simplicité, de naturel, d’émotion vraie, et la douce moralité qu’ils laissent percer sous la délicatesse du sentiment, sont tout à fait ce qui convient aux jeunes enfans.

Dans les récits d’aventures excentriques ou de voyages extraordinaires, nous n’avons pas besoin de faire longuement ressortir ceux de M. Paul de Semant : le Lac d’or du docteur Sarbacane, d’une invention aussi amusante que le dessin en est plein de verve ; — l’Enfer de glace, de M. Louis Boussenard, chez Flammarion ; — le Docteur Mystère, par M. Paul d’Ivoi ; — l’Évadé de la Katorga, de M. Henri Leturque et l’Enfant de la lune de Jeanne Mairet, chez Combet ; — les Incroyables Aventures de Louis de Rougemont, par A. Pearse, chez Hachette ; — et Au Pôle Nord, de M. Émilio Salgari, chez Delagrave, — tous récits dont les héros dépassent la mesure commune et dont les auteurs ont coutume de faire, chaque hiver, leurs remontes d’idées dans des régions peu explorées.

Avec l’histoire naturelle[41], de M. Henri Coupin, on se croirait encore transporté dans le monde fantastique, quoique son livre soit un livre de science mise à la portée de tous et que ce soit bien sur la terre qu’il fasse défiler devant nous les insectes qui se déguisent, ceux qui fabriquent des poteries, les fourmis champignonnistes, les animaux à projectiles ou électriques, les animaux au théâtre, les mangeurs de télégraphes, les oiseaux collectionneurs, toutes les bêtes dont les habitudes et les goûts diffèrent si peu de ceux des humains.

En terminant, nous ne pouvons pas ne pas dire quelques mots de la France de l’Ouest[42], par M. Charles Brossard. C’est le nouveau et le second volume d’une superbe collection, — commencée par la France du Nord, — qui sera apprécié, comme le précédent, pour la sûreté de son information, l’élégance et la sincérité des reproductions en couleurs et des dessins, qui donnent la vue la plus exacte de tous nos départemens, de leur beauté et de leurs ressources. C’est une véritable leçon d’histoire et de géographie de la France ; mais une leçon admirablement faite pour captiver et charmer les jeunes imaginations en même temps qu’un véritable enchantement pour les yeux.

Citons encore la Gaule indépendante et la Gaule romaine[43], les deux premiers volumes d’une intéressante publication qui déroulera l’histoire illustrée de la France, depuis les plus lointaines origines, jusqu’à la fin du XIXe siècle.

Dans cette littérature qui s’adresse à la jeunesse par le Magasin pittoresque, le Musée des familles, la Bibliothèque d’histoire illustrée, le Saint-Nicolas, le Petit Français, Mon Journal, la Revue des jeunes filles, la Lecture pour tous, la Bibliothèque d’éducation maternelle, etc., où tout a sa place, la légende et l’histoire, l’observation délicate et la fantaisie, où la peinture du monde idéal repose de la réalité, combien de livres encore seraient à nommer. Mais ne suffit-il pas de renvoyer le jeune lecteur à tous ces excellens recueils, confidens de ses premiers pleurs et de ses premiers plaisirs, où il pourra faire son choix, et qui, à défaut d’autre vertu, auront du moins presque toujours celle de le distraire. Chacun de nous n’a-t-il pas, dès l’enfance, et comme le grand prêtre d’Eleusis, des encens divers pour chaque divinité ?


J. B.

  1. L’Art à l’Exposition universelle de 1900, publié sous la direction de M. Jules Comte. 1 vol. in-4o, illustré de 394 gravures, 60 photographures, 24 héliogravures, 3 lithographies et 13 burins et eaux-fortes. Librairie de l’Art ancien et moderne.
  2. Les Cathédrales de France, par M. Arthur Loth, 1 vol. in-4o, contenant 100 planches hors texte en phototypie ; H. Laurens.
  3. Vitraux de Bourges, par MM. S. Clément et A. Guitard, 1 vol. in-8o illustré ; chez Tardy-Pigelet à Bourges, chez Verdier à Paris.
  4. Les Chefs-d’Œuvre des Musées de France, la Peinture, par M. Louis Gonse ; 1 vol. in-4o illustré : Société française d’éditions d’art. L.-Henry May.
  5. Le Dix-Neuvième Siècle : les Mœurs, les Arts, les Idées, 1 vol. in-8o Jésus, illustré de 10 planches en taille-douce et de nombreuses gravures ; Hachette.
  6. Un Siècle du Mouvement du Monde, 1 vol. gr. in-8o ; H. Oudin.
  7. Les Peintres néerlandais du XIXe siècle, édités sous la direction de M. Max Rooses, 3 vol. gr. in-4o, contenant 200 illustrations, 6 héliogravures, 6 eaux-fortes ; L.-Henry May.
  8. La Femme dans l’Antiquité grecque, texte et dessins de M. G. Notor, 1 vol. in-4o, avec 33 reproductions en couleur et 300 dessins dans le texte : H. Laurens.
  9. Les Fleurs à travers les âges et à la fin du XIXe siècle, par M. Th. Villard, avec illustrations de Madeleine Lemaire, 1 vol. in-4o ; Hachette.
  10. Louis XV et Marie Leczinska, par M. Pierre de Nolhac, 1 vol. in-4o, avec illustrations d’après les originaux contemporains, planches imprimées en camaïeux divers et fac-similé en couleurs ; Manzi, Joyant et Cie.
  11. Boniface-Louis-André de Castellane, par Mme la comtesse de Beaulaincourt-Marles ; 1 vol. in-8o avec portraits en héliogravure et gravures hors texte : Plon et Nourrit.
  12. Richelieu, par Th. M. Cahu, 1 album grand in-4o jésus, illustré de 40 aquarelles, par Maurice Leloir ; Ancienne librairie Furne : Combet et Cie.
  13. Don Quichotte de la Manche, par Michel Cervantes Saavedra, 1 vol. in-4o. illustré en noir et en couleurs, par M. Henri Morin : Henri Laurens.
  14. Au Pays de don Quichotte, par M. Auguste F. Jacacci, 1 vol. in-8o illustré, par M. Daniel Vierge : Hachette.
  15. Autour de la Méditerranée. — Les Côtes Orientales (Terre Sainte et Égypte), par M. Marius Bernard, 1 vol. gr. in-8o ; H. Laurens.
  16. Notre Marine de Guerre, par le lieutenant de vaisseau Hourst, 1 vol. gr. in-8o illustré : ancienne librairie Fume ; Combet et Cie.
  17. Les Maréchaux de Napoléon, par M. Gérard de Beauregard. 1 vol. in-fol., illustré : Mame.
  18. Au Drapeau, par M. F. Bournand, 1 vol. in-4o illustré ; Ch. Delagrave.
  19. Champs de bataille de l’Armée française, par M. Charles Malo, 1 vol. in-8o illustré ; Hachette.
  20. Le Second Empire, par M. Armand Dayot, d’après des peintures, gravures, sculptures, dessins, photographies, autographes, objets du temps ; 1 album format gr. in-8o oblong ; Ernest Flammarion.
  21. Paris de 1800 à 1900, 2 vol. gr. in-8o illustrés : Plon.
  22. Paris pittoresque, 1 vol. gr. in-8o ; L.-H. May.
  23. Mes étapes de Jemmapes à Austerlitz, par M. Gaston Cerfbeer, 1 vol. gr. in-8o illustré ; Combet et Cie.
  24. Les Libres Burghers, par M. G. Saint-Yves, 1 vol. in-4o illustré : Mame.
  25. Voyage du général Galliéni. Cinq mois autour de Madagascar, 1 vol. in-4o avec gravures et cartes ; Hachette.
  26. Madagascar, La Réunion, Mayotte, Les Comorres, Djibouti, par le R. P. Piolet et M. Ch. Nouflard, 1 vol. in-4o illustré ; Firmin Didot.
  27. Au Pays des Touaregs, par M. Léo Dex ; 1 vol. in-4o illustré ; Ch. Delagrave.
  28. A l’Assaut de l’Afrique, par M. Paul Bory, 1 vol, in-4o avec gravures et cartes : A. Mame.
  29. Le Tonkin en 1900, par M. H. Dubois, 1 vol. in-4o illustré de 112 reproductions directes dans le texte et hors texte ; L.-Henry May.
  30. Le Tour du Monde, 1 vol. in-4o illustré. — Aragon et Valence, par Mme Jane Dieulafoy, 1 vol. in-4o illustré. — Voyage en Patagonie, par M. le comte Henri de La Vaulx, 1 vol. in-4o illustré. — Aux Colonies d’Asie et dans l’Extrême-Orient, par M. Verschuur : Hachette.
  31. Voyage autour du Globe, par M. I. Eggermont. 2 vol. in-4o avec gravures et cartes ; Ch. Delagrave.
  32. Toute seule, par Mme Chabrier-Rieder, 1 vol. in-8o illustré. — le Mystère de la Chauve-Souris, par M. Gustave Toudouze, 1 vol. in-8o illustré. — le Page de Jehanne, 1 vol. in-8o illustré ; Hachette.
  33. Mon Ami l’Oiseau bleu, par Guy Chantepleure, 1 vol. in-4o illustré. — Cadette de Gascogne, par Champol, 1 vol. in-4o illustré. — le Château de la Vieillesse, par Guy Chantepleure. 1 vol. in-fol. illustré. — le Maudit, par M. Georges Beaume, 1 vol. in-4o : Alfred Mame.
  34. L’Odyssée d’un petit Cévenol, par M. Henry Gauthier-Villars. I vol. petit in-4o avec illustrations de J. Geoffroy : A. Hennuyer.
  35. Le Capitaine Bellormeau, texte et dessins en noir et en couleurs, par A. Robida, 1 vol. in-4o ; Armand Colin.
  36. La Caricature et les Caricaturistes, par M. Emile Bayard, avec illustrations. 1 vol. in-4o : Ch. Delagrave.
  37. Seconde Patrie, par Jules Verne, avec illustrations de George Roux, 1 vol. in-8o : Hetzel.
  38. A travers les Universités de l’Orient, par M. André Laurie, 1 vol. gr. in-8o, avec dessins de L. Bennet, Hetzel,
  39. L’Héritage de Jean, 1 vol. gr. in-8o illustré ; Hetzel.
  40. Contes de tous les pays, par Th. Bentzon, avec illustrations par J. Geoffroy, 1 vol. in-8o ; Hetzel.
  41. A travers l’Histoire naturelle, par M. Henri Coupin, 1 vol. in-4 illustré ; Marne.
  42. Géographie pittoresque et monumentale de la France, tome deuxième (La France de l’Ouest), 1 vol. gr. in-8 jésus ; Ernest Flammarion.
  43. Histoire illustrée de la France. — I. La Gaule indépendante. — II. La Gaule romaine, 2 vol. in-8 illustrés ; Paul Ollendorff.