Lettre 832, 1680 (Sévigné)

La bibliothèque libre.

1680

832. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.

Aux Rochers, ce mercredi 17e juillet.

Mon[1] fils me mande que, après que le Roi l’aura vu à 1680 la tête de sa compagnie, il viendra ici. Cela va au milieu du mois qui vient, dont il me semble, comme à vous, ma bonne, que rien ne peut plus jeter des ombres et des chagrins sur notre société : je vous le disois l’autre jour, je crois même que de mon côté je n’aurai plus de ces attentions importunes ; c’est ce qui me fait souhaiter plus que jamais de vous revoir ; tout ce qui est trouble présentement s’éclaircira : vous aurez toute votre famille dans le mois de septembre. Mlle  de Grignan donnera un branle à vos résolutions ; mon Dieu, que j’honore sa vertu ! Je vois avec chagrin que les ombres sont encore répandues sur le procédé de Montgobert ; que je la plains ! ne sauriez-vous parler ensemble ? il me semble que c’est toujours le dénouement de ces sortes d’embarras[2]. Quand vous vous possédez, vos paroles ont une force extrême, j’en ai vu et senti l’effet ; essayez de ce remède, ma très-chère, prenez-vous en bonne humeur, attaquez tout cela, moquez-vous-en, réchauffez un cœur glacé sous la jalousie, remuez toutes ces fausses imaginations[3] qui la dévorent, divertissez-vous à détruire la prévention, exercez votre pouvoir, rendez la paix à une pauvre personne, qui assurément n’est troublée que parce qu’elle vous aime, et ne lui laissez point penser tout crûment qu’on la sacrifie à un autre[4]. Il n’y a que des moments à prendre pour faire réussir tout[5] le conseil que je vous donne : on est quelquefois empêtré[6] dans son orgueil ; 1680 c’est une belle charité que d’en tirer une créature. Elle m’a écrit deux fois d’un style tout naturel, et même assez gai, sans me rien dire de tout son chagrin. Cela me persuade qu’elle n’a pas dessein de m’en faire ses plaintes, peut-être parce qu’elle espère que cela finira comme l’autre fois, et que je me moquerois d’elle, car je ne sais si elle sent son tort. On est quelquefois si aveuglé que l’on ne voit goutte ; voilà une vérité[7] bien surprenante, que les aveugles ne voient pas clair ; cependant vous m’entendez. Ce que vous me disiez l’autre jour de l’humeur et sur la mémoire étoit parfaitement bon ; je ne vous en parlai point assez, mais il est vrai[8] que ce sont deux choses que l’on n’honore point assez.

J’ai dessein[9] de vous convaincre d’être hérétique : non, ma fille, quand vous en devriez désespérer[10], la mort de Jésus-Christ ne suffit point sans le baptême : il le faut d’eau ou de sang[11] ; c’est à cette condition qu’il a mis l’utilité que nous en devons recevoir[12] : rien du vieil homme n’entrera dans le ciel, que par la régénération de Jésus-Christ. Si vous me demandez pourquoi, je vous dirai, comme saint Augustin, que je n’en sais rien ; et

ainsi abrégé dans les deux éditions de Perrin : « c’est une belle charité que d’en tirer une créature qui ne sent peut-être pas son tort. On est quelquefois, etc. » 1680 pourquoi encore, étant venu sauver tous les hommes[13] , il en sauve si peu, et se cache pendant sa vie, et ne veut pas qu’on le connoisse, ni qu’on le suive ? il n’en sait encore rien du tout ; mais ce qui est assuré[14], c’est que, puisqu’il l’a voulu ainsi, cela est fort bien, et rien ne pouvoit être mieux, sa volonté étant assurément[15] la règle et la justice.

Parlons de Roehecourbières ; je ne veux pas vous en dire plus qu’à ma huguenote[16]. Vous avez fait une jolie débauche avec ce M. de Seppeville[17], je le connois ; il est, ce me semble, fort honnête garçon. Le chevalier de la Croustille seroit assez digne d’être Breton : vous me le dépeignez après votre vin de Jusclan[18], comme j’en vois ici après le vin de Grave[19]. Je voudrois bien les remercier d’avoir bu ma santé. La vôtre fut bue avant-hier chez la princesse de Tarente : c’étoit dans son parc ; il y avoit bien du monde ; ce fut[20] de ces grandes collations 1680 de viandes, qui me mettent au désespoir, à cause des conséquences. Je lui demandai à qui elle en avoit donc de se vouloir ruiner, et moi aussi, en fricassées, au lieu de penser à retourner à Paris. Nous rîmes fort. Elle dit toujours qu’elle vous va écrire[21] ; elle taille ses plumes ; car son écriture de cérémonie est une broderie qui ne se fait pas en courant : nous aurions bien des affaires, ma fille, si nous nous mettons[22] à faire des lacs d’amour à tous nos D. et à toutes nos L.[23].

Mme  de Coulanges m’écrit au retour de Saint-Germain ; elle est toujours surprise de la sorte[24] de faveur de Mme  de Maintenon. Enfin nul autre ami n’a tant de soin et d’attention qu’Il[25] en a pour elle. Elle me mande ce que j’ai dit bien des fois, elle Lui fait connoître un pays nouveau qui lui étoit inconnu, qui est le commerce[26] de 1680 l’amitié et de la conversation, sans contrainte et sans chicane[27] : il en paroît charmé. Madame la Dauphine paroît toujours fort agréable à mon amie[28] : elle a eu de grandes distinctions d’agrément et de familiarité ; mais elle s’est dégoûtée[29] du monde, cela ne la touche point : elle s’en va à Lyon ; il y a comme cela des temps dans la vie, où l’on ne trouve rien de bon. Mme  de Fontanges est partie pour Chelles : assurément je l’irois voir, si j’étois à Livry. Elle avoit quatre carrosses à six chevaux, le sien à huit, où étoient toutes ses sœurs[30] ; mais tout cela si triste qu’on en avoit pitié ; la belle perdant tout son sang, pâle, changée, accablée de tristesse ; méprisant quarante mille écus de rente et un tabouret qu’elle a, et voulant la santé, et le cœur du Roi, qu’elle n’a pas ; votre prieur de Cabrières a fait là une belle cure ! Je ne pense pas qu’il y ait un exemple d’une si heureuse et si malheureuse personne. Mon amie vit prendre le tabouret à Mlle  de Brancas[31].

Madame la Dauphine n’est point aise du voyage[32] : elle dit qu’on ne peut pas devenir grosse en marchant toujours. On parle du siège de Strasbourg ; les autres croient[33] qu’il n’y aura point de guerre.

1680 Il est vrai que votre clergé est séparé : ce seroit à vous à me le dire[34]. Ils ont tous écrit une lettre au pape, où ils disent que, bien loin que les évêques se plaignent du Roi, il est le protecteur de l’Église[35]. Cette réponse en l’air contentera bien le pape36. « Contentera-t-elle bien le pape ? » (Édition de 1737.) ! Il parle[36] de la régale de Monsieur de Pamiers et de Monsieur d’Aleth : qu’on réponde aux privilèges de ces deux provinces[37]. Je crois bien que ce petit freluquet d’Àleth[38] ne se plaint de rien ; mais l’ombre de son saint prédécesseur et Monsieur de Pamiers[39] ont-ils signé cette flatteuse lettre ? Nous en

1680 verrons la réponse. Vous me faites espérer que j’aurai été la première à vous envoyer la lettre du pape ; vos prélats n’y ont peut-être pas fait d’attention[40].

On me mande encore que cette Heudicourt est à la cour, laide comme un démon, avec un gros bâton[41], dont elle se soutient à profit, ne pouvant encore se soutenir, relevant d’une maladie[42] ; il n’y en a guère que l’on ne dût préférer[43] à celle qu’elle a, d’aimer ce pays-là : quelle folie, en l’état où elle est ! Le Roi alla l’autre jour à Versailles avec Mme  de Montespan, Mme  de Thianges et Mme  de Nevers toute parée de fleurs. Mme  de Coulanges dit que Flore étoit sa bête de ressemblance[44]. Mon Dieu ! que cette promenade me paroît[45] dangereuse pour un homme qui prendroit goût à la liberté !

1680 Je[46] me doutois quasi que votre pauvre meuble de damas périroit en chemin ; ce n’est pas votre étoile que les présents, ma bonne, ni grands ni petits ; j’ai souvent médité par combien de choses extraordinaires elle les éloigne de vous : c’est la Providence que cette étoile, il faut bien s’y soumettre[47].

Vous m’avez bien décriée auprès de Mlles  de Grignan ; j’admire que l’aînée ait été assez généreuse pour m’écrire, sitôt après la connoissance d’une telle sottise : il est vrai, ma fille, qu’il n’y a rien d’égal, et que la première chose qui saisit mon imagination la mène si loin, que cela compose souvent une loge des Petites-Maisons ; et quand je reviens à moi, comme d’un sommeil, j’en suis plus étonnée que les autres. M. de Marsillac a été dire adieu à Mme  de la Fayette ; ils se remirent à pleurer comme le premier jour : il n’y a rien de faux à ces deux personnes. L’homme se tourne à Dieu, et fait crier les petites-maîtresses[48] ; ce sont des chemins comme nous disions l’autre jour.

Adieu, mon enfant ; adieu, ma très-belle, car vous l’êtes, si vous vous portez aussi bien que vous dites. Vous voulez donc que je reçoive dans mon cœur cette espérance de vous retrouver avec un visage, avec de la force, sans douleur, sans chaleur, sans pesanteur ; quoi ! 1680 toutes ces incommodités auront eu leur cours et leur fin ? Je dirois comme le petit Coulanges :

Il faut que j’y touche,
Vrai Dieu ! c’est sa bouche
Et son teint de lis[49], etc.

Mais prenez garde de ne point mettre tout cela dans les neiges et les glaces de l’hiver : vous savez ce qu’il vous en a coûté, et que c’est le commencement de tous vos maux.

Il est vrai que je hais plus la contrainte que vous ne la haïssez. Je fais venir à mon goût, si je puis ; sinon j’échappe à la cérémonie. Cette Madame[50] n’aimoit pas à marcher ; je la quittois fort bien deux ou trois heures ; je la retrouvois pâmée de rire avec mes femmes de chambre : il ne lui en falloit pas davantage ; c’est une sotte belle femme qui ne sait point deux choses : son adieu me fut agréable.

Mme de Coulanges perce à jour votre pauvre frère par ses épigrammes ; elle dit qu’il auroit grand besoin d’une ingrate pour le remettre un peu[51] ; mais il les sait si bien choisir qu’il n’en trouve jamais. Il a le don, comme vous dites, de rendre mauvaises les meilleures choses. Son séjour de Fontainebleau ne lui a pas servi, au contraire.


  1. Lettre 832 (revue en très-grande partie sur une ancienne copie). — 1 Le commencement de cette lettre ne se lit pas ailleurs que dans notre manuscrit. Dans les deux éditions de Perrin, elle commence ainsi : « Je souhaite plus que jamais de vous revoir, » et immédiatement après, dans celle de 1754, présentement est remplacé par maintenant.
  2. 2. Dans l’édition de 1737 : « …parler ensemble ? c’est le dénouement ordinaire de ces sortes d’embarras ; » dans celle de 1754 : « il me paroît que c’est le dénouement ordinaire, etc. »
  3. 3. « Toutes les fausses imaginations. » (Édition de 1754.)
  4. 4. Voyez tomes IV, p. 488, note 7 ; V, p. 500, note 6 ; et plus haut (tome VI), p. 418, note 39.
  5. 5. Le mot tout manque dans les deux éditions de Perrin.
  6. 6. Dans notre manuscrit : « empêché. » — Tout ce qui suit a été
  7. 7. « C’est une vérité. » (Édition de 1754.)
  8. 8. « Ce que vous disiez l’autre jour sur l’humeur et sur la mémoire étoit parfaitement bon ; il est vrai, etc. » (Éditions de 1737 et de 1754.)
  9. 9. « J’ai dessein aussi, etc. » (Ibidem.)
  10. 10. « Quand vous devriez en enrager. » (Ibidem.)
  11. 11. « D’eau, d’esprit ou dé sang. » (Édition de 1737.) — « D’eau, de desir ou de sang. » (Édition de 1754.) — Voyez la première Épître de saint Jean, chapitre v, versets 6-9.
  12. 12. « Que nous en devons retirer. » (Édition de 1754.)
  13. 13. « Étant venu pour sauver tous les hommes. » (Éditions de 1737 et de 1754.)
  14. 14. « Je n’en sais encore rien du tout ; mais ce qui est certain, etc. » (Édition de 1754.)
  15. 15. « Certainement. » (Édition de 1737.)
  16. 16. Voyez la lettre du 21 juin précédent, p. 478 et 480. — Dans le texte de 1737 : « qu’à ma petite huguenote. » Ce membre de phrase n’est pas dans l’édition de 1754.
  17. 17. Bernardin Cadot, marquis de Sebeville ou Seppeville, capitaine-lieutenant des chevau-légers de la Reine en 1676, brigadier de cavalerie en 1678, envoyé extraordinaire près de l’Empereur en 1680. Il mourut le 11 octobre 1711, à l’âge de soixante-dix ans. Il était cousin germain du marquis de Bellefonds. — Dans les deux éditions de Perrin, il y a simplement : « Avec ce M. de Sepville (dans 1754 : Sebville), que je connois. Le chevalier, etc. »
  18. 18. Jusclan ou Chusclan est le nom d’un village et d’un vignoble, situés sur la côte dite de Tavel, dans l’arrondissement d’Uzès (Gard), entre la Cèze et le Rhône.
  19. 19. Vin recueilli dans les terroirs sablonneux, les graves, du Médoc.
  20. 20. « Ce fut encore. » (Éditions de 1737 et de 1754.)
  21. 21. « Qu’elle va vous écrire. » (Éditions de 1737 et de 1754.)
  22. 22. « Si nous nous mettions. » (Ibidem.)
  23. 23. C’était une mode allemande. L’éditeur possède quelques lettres adressées à Mlle  de Scudéry par Antoine-Ulric, duc de Brunswick, et par la princesse Sibylle-Ursule de Brunswick, sa sœur, dont les majuscules sont chargées d’ornements singuliers. Mais les lettres de cérémonie qu’écrivait Balzac sont beaucoup plus extraordinaires. C’est une vraie broderie ; il en existe une à la bibliothèque de Monsieur (de l’Arsenal) ; elle est adressée à la reine Christine : le commencement et la fin sont surchargés de fleurs et d’ornements dessinés à la plume, qui ont dû exiger un long travail. On en trouve plusieurs autres du même genre, écrites par Balzac à la reine Christine, dans des recueils in-folio qui sont conservés aux Archives du Royaume, et qui renferment des lettres originales de Louis XIII, Louis XIV, Charles Ier et autres princes et souverains. Voyez le Manuscrit del’Arsenal, 1S1 in-4o, Belles-lettres françaises. (Note de l’édition de 1818) — Voyez la Notice, p. 60.
  24. 24. Les mots de la sorte ont été omis dans notre manuscrit.
  25. 25. Le Roi. — Au lieu du pronom, Perrin a mis en effet le Roi dans sa seconde édition (1754).
  26. 26. « Et, ce que j’ai dit bien des fois, elle lui fait connoître un pays tout nouveau, je veux dire le commerce, etc. »
  27. 27. « Sans chicane et sans contrainte. » (Édition de 1754.)
  28. 28. « Mon amie est toujours enchantée de Madame la Dauphine. » (Éditions de 1737 et de 1754.)
  29. 29. « Mais elle est dégoûtée. » (Ibidem.)
  30. 30. « Le sien à huit, toutes ses sœurs y étoient avec elle. » (Édition de 1754.) — Celle qui allait devenir abbesse de Chelles (voyez plus haut, p. 347, note 1) ; Mme  de Molac (voyez tome II, p. 297, note 6), et une troisième, Anne, qui fut religieuse à Chelles.
  31. 31. Marie de Brancas, mariée, le 5 juillet 1680, à Louis de Brancas, duc de Villars, son cousin. (Note de Perrin.) — Voyez la lettre du 26 avril précédent, p. 363 et note 9.
  32. 32. Le 17 juillet, le Roi et sa famille étaient à Abbeville, d’où ils partirent le lendemain 18. Voyez la Gazette du 20 et du 27.
  33. 33. « Quelques-uns croient. » (Édition de 1754.)
  34. 34. Voyez plus haut, p. 513 et note 32. — Avant de se séparer, le 10 juillet, les prélats et les autres députés du second ordre adressèrent au Roi une lettre qui est une véritable protestation contre le bref du pape. Les évêques écrivirent-ils encore directement au pape ? Ce passage et le second alinéa de la lettre suivante le feraient croire ; peut-être cependant n’est-il question ici que de la lettre du clergé au Roi : Mme  de Sévigné ne l’avait pas encore lue (voyez les lettres du 31 juillet et du 4 août suivants).
  35. 35. « Ils le regardent comme le protecteur de l’Église. » (Édition de 1754.)
  36. 37. Notre manuscrit donne : « Ils parlent, » au pluriel. La leçon de Perrin, il parle, semble préférable : voyez le second paragraphe de la lettre suivante.
  37. 38. « De ces deux diocèses. » (Édition de 1754.)
  38. 39. Louis-Alphonse de Valbelle succéda à Nicolas Pavillon, évêque d’Aleth, célèbre par son savoir, ses vertus et sa piété, mort le 8 décembre 1677. (Note de Perrin, 1754.) — Voyez sur ce Valbelle, que Saint-Simon (tome II, p. 267) appelle « un Provençal ardent à la fortune, » la lettre du 4 août suivant. — Agent du clergé sortant de charge, comme l’abbé de Grignan, il avait été élu promoteur de l’assemblée.
  39. 40. François-Etienne de Caulet, un des plus grands prélats de ce temps-là, mort le 7 août 1680. (Note de Perrin, 1754) — Il occupait le siège de Pamiers depuis 1644. — La régale était un droit en vertu duquel les rois de France jouissaient des revenus des siéges vacants, et conféraient les bénéfices qui en dépendaient, jusqu’à ce que les nouveaux pourvus eussent fait enregistrer leur serment de fidélité. Plusieurs Églises de France n’étaient pas soumises à cet usage, et le Roi, par une déclaration de février 1673, l’étendit à tous les siéges. Messieurs d’Aleth et de Pamiers refusèrent d’obéir ; le Roi nomma aux bénéfices vacants qui dépendaient de leur collation. Ils lancèrent des excommunications, qui furent cassées sur l’appel par les archevêques métropolitains, et eux-mêmes appelèrent au saint-siége. Le pape Innocent XI, au lieu de se constituer médiateur, s’établit juge du différend ; il cassa les ordonnances des métropolitains, et il écrivit au Roi avec la chaleur qu’il aurait pu mettre si la France avait paru disposée à suivre l’exemple que l’Angleterre avait donné dans le siècle précédent. (Note de l’édition de 1818.) — Sur toute l’affaire de la régale, le bref du pape au Roi, la lettre que le clergé adressa au Roi le 10 juillet, voyez les chapitres v et suivants du livre VI de l’Histoire de Bossuet par le cardinal de Bausset.
  40. 41. « J’espère que j’aurai été la première à vous envoyer la lettre du pape, et que vos prélats n’auront pas eu cette attention. » (Édition de 1754.) — Cette phrase manque dans le texte de 1737.
  41. 42. « Avec un bâton. » (Édition de 1754.)
  42. 43. Dans les deux éditions de Perrin : « …à profit ; elle relève d’une maladie. »
  43. 44. Dans notre manuscrit, sans doute par erreur : « que l’on dût préférer. »
  44. 45. On a déjà vu cette expression au tome I, p. 389. — Dans l’édition de 1754 : « étoit la bête de ressemblance de cette dernière. »
  45. 46. « Me paroîtroit. » (Éditions de 1737 et de 1754.)
  46. 47. Cet alinéa ne se trouve que dans notre manuscrit. Les deux suivants manquent dans le texte de 1737, sauf la phrase : « Adieu, etc., » qui est rejetée à la fin de la lettre et conçue ainsi : « Adieu, mon enfant ; adieu, ma très-chère et très-aimable belle, car vous l’êtes, sans doute, si vous vous portez aussi bien que vous dites. » Quant à notre manuscrit, il s’arrête après le mot Adieu.
  47. 48. Voyez plus haut la lettre du 25 mai précédent, p. 420, et la note 49.
  48. 49. C’est le texte de 1754 ; notre manuscrit donne cette leçon singulière : « L’honneur se tourne à Dieu, et fait écrire les petites-maîtresses. »
  49. 50. Voici la chanson que Coulanges fit en 1676, pour Mme  de Grignan, qui revenait à Paris :

    Malgré tant de neige,
    Nous faisons cortége
    À la belle Iris,
    Qui vient à Paris.
    Mon Dieu ! qu’elle est belle,
    Et qu’elle a d’appas !
    Est-ce une mortelle ?
    Je ne le crois pas.
    Voici la querelle
    Du bon saint Thomas :
    Il faut que j’y touche.
    Vraiment c’est sa bouche,
    Et son teint de lis !

    (Recueil de chansons choisies, tome 1, p. 106 et 107. Manuscrit autographe de la Bibliothèque impériale, folio 15 recto.)

  50. 51. Est-ce Mme  de la Hamélinière ? Voyez plus haut, p. 478 et suivantes, et p. 482. — Dans le texte de 1754 : « Cette Madame qui n’aimoit pas à marcher. »
  51. 52. « Pour se remettre un peu. » (Édition de 1754.)