Lettres sur l’Islande/03

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LETTRES
SUR L’ISLANDE.

iii.

INSTRUCTION PUBLIQUE.


À MONSIEUR VILLEMAIN,
SECRÉTAIRE PERPÉTUEL DE L’ACADÉMIE.

À mon départ de Paris pour l’Islande, vous me recommandiez d’observer l’état actuel de la littérature et de l’instruction dans le pays que j’allais visiter, afin de comparer dans ses rapports intellectuels l’époque moderne à l’époque ancienne, l’Islandais laborieux de nos jours à l’Islandais nomade des sagas. J’ai commencé cette étude avec un vif sentiment de curiosité, et je l’ai poursuivie avec un nouvel attrait lorsque j’ai vu qu’en me livrant à cette exploration, je ne m’aventurais pas sur une terre ingrate. Plus tard j’essaierai de vous tracer le tableau de la littérature moderne islandaise ; aujourd’hui, permettez-moi de vous parler de l’instruction du peuple et des écoles.

À voir cette pauvre population d’Islande, ces paysans condamnés à une vie de labeur et de privation, et ces pêcheurs exposés sans cesse aux orages de leur mer du Nord, on ne s’attendrait pas à découvrir parmi eux le goût de la lecture et de l’étude, et cependant, il n’en est pas un qui ne se plaise à porter dans sa chétive cabane quelques livres. Dans presque tous les boer que nous avons visités, dans la demeure du pâtre comme dans celle du fermier, nous avons toujours trouvé une bible et des sagas. La bible et les sagas, c’est leur dot de mariage, c’est le legs de leurs pères, c’est le trésor de famille qui a succédé à la cotte d’armes de Vikingr, à la hache des Berserkir. Dans les longues soirées d’hiver, quand la tempête gronde autour de l’humble boer, quand la neige couvre tous les chemins et interrompt toutes les communications, la famille du paysan se réunit dans une même salle. Les femmes préparent les vêtemens de laine, les hommes façonnent leurs instrumens de pêche ou d’agriculture, et, à la lueur d’un pâle flambeau, le maître de la maison prend un livre et lit à haute voix. Ainsi tous apprennent à connaître leur histoire, les actions de valeur de leurs ancêtres, et les faits d’armes qui ont illustré le lieu qu’ils habitent, et les lieux qu’ils parcourent. Neuf siècles sont passés, et les noms de ceux qui ont peuplé ces montagnes d’Islande sont encore populaires parmi leurs descendans, et les exploits de ces soldats aventureux qui s’en allaient sur leur barque fragile braver la guerre et les orages font encore palpiter le cœur pacifique de ces habitans du boer qui ne pensent plus qu’à élever leurs moutons, ou à jeter leurs filets le long de la côte.

Quand le paysan a lu tous les livres qu’il possède, il fait un échange avec ses voisins. Le dimanche il emporte à l’église sa bibliothèque. Il prête ses sagas à ceux qui ne les connaissent pas encore, et les autres paysans lui prêtent les leurs. Il est tel livre aussi qu’il relit régulièrement chaque hiver ; il en est d’autres qu’il copie en entier. Nous avons vu dans plusieurs habitations de gros volumes in-folio écrits avec le plus grand soin. C’étaient les traditions que le paysan avait lui-même copiées, faute de pouvoir les acheter. La société de Copenhague a rendu un grand service à toutes ces réunions de famille en publiant à un prix modéré une nouvelle collection de sagas[1]. Aussi les paysans islandais ont-ils souscrit avec empressement à cette collection.

Si de la demeure du fermier nous passons à celle du prêtre ou du sysselmand, le cercle de connaissances s’agrandit, et l’étonnement redouble. Que de fois je me suis arrêté avec un sentiment de vénération dans un de ces presbytères isolés au milieu des champs de lave ! J’entrais dans une chambre humide, malsaine, dépouillée de meubles ; mais sur les coffres en bois, sur les fenêtres, sur une planche clouée contre la muraille, j’apercevais les meilleurs livres de science et de littérature, et un homme couvert d’une mauvaise redingote s’avançait vers moi, prêt à me répondre en quatre ou cinq langues, prêt à me parler des grands poètes modernes et des classiques anciens[2]. Dans ces habitations solitaires, le pauvre prêtre n’aperçoit devant lui que l’église et le cimetière, l’église où il a été baptisé, le cimetière où il a déjà marqué sa tombe à côté de celle de son père. Pas un être n’est là pour répondre à ses pensées, pour l’encourager dans ses efforts. Tout ce que nous appelons gloire, fortune, moyens d’émulation, tout cela est perdu pour lui ; et cependant, il travaille, il s’instruit, il se fait à lui-même son monde poétique. Les muses, pour nous séduire, n’ont pas toujours besoin de venir à nous, la tête couverte de lauriers, et l’étude, que nous devrions déifier comme les muses, attire à elle, par un charme infini, plus d’un homme simple et dénué d’ambition, qui n’attend rien de son travail, que le bonheur même de travailler.

Tous les Islandais savent lire et écrire. Ils n’ont cependant point d’école élémentaire publique[3], et il ne peut en être autrement dans un pays où les habitations sont toutes disséminées à travers champs, et éloignées l’une de l’autre ; mais chaque boer est une école, et chaque mère de famille se fait elle-même l’institutrice de ses enfans. Le soir, elle les rassemble autour d’elle, et leur donne ses leçons. Les enfans orphelins, ou appartenant à des parens incapables de s’occuper de leur éducation, sont placés, aux frais de la caisse des pauvres, dans une autre famille. C’est le prêtre qui surveille ces diverses écoles, c’est lui qui interroge les élèves, qui approuve ou condamne, et distribue aux pauvres femmes de pêcheurs les livres élémentaires dont elles ont besoin. Le grand jour d’épreuve est celui où les enfans se présentent à la confirmation. Pas un d’eux ne peut être admis s’il ne sait lire et écrire, et ce serait, pour une mère de famille islandaise, un vrai malheur de voir un de ses fils échouer dans cet examen religieux.

Deux autres causes contribuent encore à entretenir parmi les Islandais le goût de l’étude ; ce sont leurs longues nuits d’hiver et leur isolement. Pendant près de la moitié de l’année, ils vivent seuls, renfermés dans leur bœr, dépourvus de toute société et de tout moyen de distraction. Que feraient-ils alors, s’ils n’aimaient le travail ? Les uns lisent, les autres s’occupent d’ouvrages d’orfèvrerie ou de ciselure. L’été leur ramène la vie de voyage ; l’hiver leur impose la vie de solitude et de recueillement. Puis, l’Islande est maintenant dotée de plusieurs établissemens dont on aime à reconnaître l’heureuse influence. Il y a une imprimerie à Vidoë, une bibliothèque publique et une société littéraire à Reykiavik, une école latine à Besesstad.

L’imprimerie fut introduite en Islande en 1530, et établie à Hoolum. Ce fut l’évêque Gudbrandr qui fit ce présent à son pays. En 1685, l’évêque Thorlakr obtint qu’elle fût transférée à Skalholt, mais elle n’y resta que jusqu’en 1704. Un autre évêque de Hoolum la racheta pour cinq cents impériaux[4], et la transporta de nouveau dans sa métropole. Il est sorti de cette imprimerie plusieurs ouvrages remarquables, et entre autres deux belles bibles in-folio, devenues fort rares. Aujourd’hui elle appartient au gouvernement, qui l’afferme au propriétaire de l’ancien cloître de Vidoë pour deux cents écus par an. On y imprime des livres d’éducation et des livres de prières, quelques recueils de poésie, et les sagas versifiées que les étudians islandais publient sous le titre de Rimur. L’imprimeur emploie trois ou quatre ouvriers, et des commissionnaires distribuent ses livres dans toutes les parties de l’Islande.

La bibliothèque de Reykiavik fut fondée en 1821, par les soins de M. Rafn, professeur à Copenhague. Elle appartient à toute l’Islande, car toute l’Islande a contribué à la former, à l’enrichir. Le gouvernement danois ouvrit une souscription, et les particuliers donnèrent des livres et de l’argent. Chaque année encore, le paysan, le prêtre, le marchand, apportent leur tribut volontaire à cette bibliothèque, et chaque année le gouvernement lui envoie les meilleurs livres imprimés à Copenhague. Aujourd’hui elle compte près de 8000 volumes, composés de classiques anciens et d’ouvrages étrangers. Le but des fondateurs est de la rendre aussi populaire que possible, et surtout d’y former une collection complète de tous les ouvrages ayant rapport à l’Islande. Le lieu qu’elle occupe n’est pas disposé de manière à ce qu’on puisse y venir lire, mais chaque semaine elle est ouverte à jour fixe, et l’on prête des livres aux habitans des districts les plus éloignés pour plusieurs mois, et quelquefois pour un an. Ainsi quand l’Islandais des montagnes du nord vient à Reykiavik, la bibliothèque populaire s’ouvre pour lui, il y dépose son offrande, et il y prend les livres qu’il veut étudier. Si cette coutume présente un résultat fâcheux, celui de priver pendant un assez long espace de temps la bibliothèque de plusieurs ouvrages essentiels, elle offre aussi l’avantage immense de faire circuler dans les familles une foule de bons livres qu’elles ne pourraient se procurer, de répandre comme une source abondante la vie intellectuelle dans toutes les artères de cette lointaine population.

La société littéraire d’Islande date de 1816. Elle se divise en deux branches : celle de Copenhague et celle de Reykiavik. Son but est de propager en Islande le goût de la littérature, et de faire imprimer dans la langue du pays les livres les plus utiles. Le nombre de ses membres n’est point limité, et en même temps qu’elle cherche à s’attacher par un lien de confraternité littéraire les savans étrangers, elle enveloppe dans son vaste réseau toute l’Islande intellectuelle. À part 600 fr. qu’elle reçoit chaque année du gouvernement danois, cette société n’a pas d’autre ressource que la cotisation, à laquelle se soumettent ses membres, et avec ce revenu précaire, et le produit de ses publications, elle a fait paraître plusieurs ouvrages populaires[5], et contribué à la confection d’une carte générale d’Islande.

Outre ces livres excellens d’histoire, de géographie, que la société répand dans chaque district, elle publie encore tous les mois un journal. C’est une simple feuille in-18, qui a pour titre Courrier du Midi (Sunnar posturiun), une feuille créée exprès pour le peuple, écrite pour le peuple. Il n’y a là ni discussions politiques, ni querelles littéraires. Le paysan d’Islande, tout occupé de sa ferme, de sa pêche, est encore étranger à ces graves débats qui agitent si fort nos salons. Seulement le Courrier du Midi lui dit de temps à autre ce qui se passe en Europe, s’il y a une révolution, une guerre, un désastre, et cela lui suffit. Le plus souvent, on l’entretient de lui-même, on lui donne des conseils d’hygiène, d’agriculture, d’économie domestique. Puis un rédacteur lui annonce les découvertes les plus utiles ; un autre lui communique ses observations astronomiques, et de temps en temps, un troisième chante sur le mètre des anciens scaldes le bonheur et les vertus de l’Islande moderne. Le paysan est enchanté de voir tant de science et de sagesse réunies dans une si petite feuille, et chaque mois il l’attend avec impatience ; aussi le Courrier du Midi compte-t-il, sur une population de 50,000 habitans, 1,100 abonnés[6].

Il y avait autrefois, comme je l’ai dit dans une précédente lettre[7], deux écoles latines en Islande. Toutes deux furent d’abord réunies à Reykiavik, et en 1806, l’école de Reykiavik fut transportée à Besesstad. Ce qu’on nomme Besesstad n’est autre chose qu’une église et une ferme. Il y a là 40 élèves. Il ne peut y en avoir plus, faute de place. Encore couchent-ils deux à deux, ou plutôt quatre à quatre dans une espèce d’armoire à double compartiment qui chaque soir se ferme hermétiquement sur eux, et dont l’aspect seul fait frémir. Si l’on a pris à tâche de leur donner de bons maîtres et de leur enseigner beaucoup de choses en peu de temps, on s’est très peu occupé de leur bien-être matériel. Leur existence est livrée à un économe qui, pour un prix déterminé[8], se charge de les nourrir et de leur donner des souliers pendant huit mois de l’année[9]. Celui qui exerce maintenant cette espèce de monopole est, il est vrai, un homme dont la probité présente de grandes garanties ; mais il a depuis long-temps le désir d’abdiquer ses fonctions, et quand il sera remplacé, à quelle triste spéculation les élèves ne seront-ils pas exposés !

L’école s’ouvre au 1er octobre et se ferme au 1er juin. Les élèves ont huit heures de leçon par jour. Ils étudient l’hébreu, le grec, le latin, le danois, l’histoire, la géographie, l’arithmétique, et dès leur entrée à l’école, la théologie, car Besesstad est, avant tout, une école ecclésiastique, une espèce de séminaire ; et de cette contraction forcée de divers genres d’étude résulte un grand inconvénient. Ceux qui deviennent prêtres, en sortant de là, sont loin d’avoir acquis les connaissances qui leur seraient nécessaires. Ceux qui suivent une autre carrière ont passé de longues heures à recueillir des notions de théologie qui leur sont complètement inutiles. Tous les hommes éclairés d’Islande désireraient qu’il y eût au moins deux écoles distinctes. L’argent manque pour les établir.

Il y a à Besesstad quatre professeurs. Le premier qui enseigne la théologie et qui représente l’école dans toutes les occasions importantes, reçoit par an 400 species (2400 fr.). Les autres n’ont que 1800 fr. Tous quatre sont des hommes vraiment remarquables, et tels qu’on serait heureux d’en rencontrer dans beaucoup d’institutions plus renommées que l’humble école de Besesstad. L’un d’eux est très versé dans la connaissance de la langue hébraïque et de l’histoire ecclésiastique. Un autre s’est distingué par ses travaux de géographie. M. Egilssen a pris part à toutes les grandes publications d’ouvrages islandais qui se sont faites dans les dernières années à Copenhague, et prépare en ce moment une nouvelle édition de l’Edda de Snorro Sturleson, avec une traduction latine. Le vénérable docteur Schieving, le professeur de littérature latine, est un de ces hommes savans et modestes que l’on n’apprend pas à connaître sans émotion, et que l’on ne peut oublier une fois qu’on les a connus. Il y a vingt ans que M. Schieving travaille à un dictionnaire islandais-latin[10]. Il a tour à tour compulsé les anciens livres de droit, et les anciens livres d’histoire, les chants des scaldes et les sagas. Quand les livres imprimés lui ont manqué, il est entré en correspondance avec les étudians de Copenhague, afin de faire compulser les manuscrits islandais qui se trouvent à la bibliothèque. Il a classé chaque mot dans ses différentes acceptions ; chaque acception est justifiée par une citation, et chaque citation accompagnée d’une note indiquant le livre, la page où elle a été prise, le sens qu’elle doit avoir. J’ai vu dans la demeure de M. Schieving à Besesstad l’immense quantité de matériaux qu’il a amassés, pour faire son dictionnaire, et je lui ai demandé s’il ne pensait pas à le publier bientôt. « Hélas ! non, m’a-t-il dit, plus j’avance, plus je vois ce qui me manque pour arriver au but que je voulais atteindre. Quand j’ai entrepris cette longue tâche, je croyais avoir fini au bout de dix ans. Maintenant, je ne m’impose plus aucune limite. Je travaillerai tant que je vivrai. » Et, sans cesse, il revient sur ce qu’il a déjà fait, et sans cesse il recommence ses recherches, heureux d’accroître sa nomenclature, heureux de trouver un nouveau mot et une nouvelle acception, heureux des devoirs qu’il remplit, et des heures de loisir qui lui permettent de reprendre ses études favorites. La science n’a pas eu souvent un disciple aussi dévoué, soumis à un travail aussi exempt d’ambition.

Le temps des études à Besesstad dure de cinq à six ans. Les élèves ne sortent de là qu’après avoir subi un examen. Les uns peuvent devenir immédiatement prêtres, mais ceux qui se destinent à la médecine ou à la jurisprudence sont obligés d’aller étudier à l’université de Copenhague[11]. Il y a, en Islande, un médecin général nommé par le gouverneur, et cinq autres médecins placés dans les différens district. Le médecin général est M. Thorsteinson, qui a fait long-temps pour M. Arago des observations météorologiques. C’est un homme aussi distingué par la noblesse de son caractère que par la variété de ses connaissances. Il reçoit 1,800 francs par an ; à charge de traiter gratuitement les malades pauvres. Les autres médecins reçoivent 900 francs, et doivent également prêter les secours à tous ceux qui le réclament.

Les jeunes Islandais qui entrent à l’université de Copenhague jouissent de plusieurs priviléges. Ils habitent une maison fondée par Christian VI ; et s’ils subissent d’une manière satisfaisante leur premier examen, on leur donne tous les mois une gratification de 30 à 140 francs[12]. Aussi le nombre des élèves augmente continuellement. Chaque année, l’université renvoie dans leur patrie quelques-uns de ses disciples ; et, chaque année, une nouvelle colonie retourne à l’alma mater, et s’instruit à ses leçons. C’est à ceux qui ont étudié à Copenhague que l’on réserve les fonctions de magistrat, les places de sysselmand, et les meilleurs presbytères. Tous reviennent comme ceux qu’on appelait autrefois les clercs de Paris, avec le parfum de la science et les fleurs du voyage. Tous répandent dans leur pays de nouvelles idées. Ils ont échangé la casaque de vadmal contre l’habit européen, et les coutumes, encore grossières du boer contre les habitudes plus élégantes des grandes villes. Peu à peu leur exemple gagne ceux qui les entourent, et la civilisation s’insinue au cœur de la vieille Islande par le côté littéraire, par le côté poétique. Le christianisme a détruit les pratiques sauvages des farouches enfans d’Odin, et la civilisation achève d’éclairer leurs descendans et d’adoucir l’âpreté de leurs mœurs.


Xavier Marmier
  1. Fornmanna soegur. Copenhague, 1830. Il en a déjà paru 11 vol. in-8o. M. Rafn a aussi publié un recueil important sous le titre de Fornaldas soegur, 3 vol. in-8o.
  2. C’est dans un de ces malheureux presbytères que Thorlakson traduisit en vers fidèles et élégans l’Essai sur l’homme de Pope, et le Paradis perdu de Milton. Dans un autre, nous avons trouvé un jeune prêtre qui avait vendu son mince patrimoine pour voyager, et qui, en s’imposant de longues privations, était parvenu à visiter successivement l’Allemagne, la France, l’Angleterre, l’Italie et la Grèce. Il connaissait toute notre littérature moderne, et nous citait avec bonheur les noms des écrivains dont il avait étudié les œuvres et des professeurs dont il avait suivi les cours.. Il lisait la Revue des Deux Mondes, et nous témoigna à plusieurs reprises le désir d’y faire insérer des articles sur la littérature islandaise.
  3. Je ne parle pas de l’école de Reykiavik, qui n’est fréquentée que par les enfans de la ville.
  4. Monnaie ancienne du pays.
  5. Je citerai, entre autres, la Sturlunga saga, 4 vol. in-4o ; les Annales d’Islande, 3 vol. in-4o ; les poésies de Grœndal, Olafssen, etc.
  6. On pourrait citer beaucoup d’autres exemples de cet amour des Islandais pour la lecture. Les sagas rimées de Vidoë sont toujours imprimées en très grand nombre, et la douzième édition du recueil de sermons de Vidalin s’est vendue, il n’y a pas long-temps, à trois mille exemplaires.
  7. Voir la Revue des Deux Mondes du 15 septembre.
  8. 40 species (environ 240 francs) pour chacun. Le gouvernement danois paie pour vingt élèves.
  9. Il faut remarquer que le soulier islandais n’est autre chose qu’un carré de peau de phoque ou de peau de mouton reployé en deux, et soutenu sur le pied avec des courroies. Une jolie paire de souliers coûte 50 centimes.
  10. Le meilleur dictionnaire islandais que nous ayons est celui de Biorn, publié par Rink, 2 vol. in-4o, Copenhague, 1814. Il est encore très fautif et très incomplet. J’aurai occasion d’y revenir.
  11. Il y avait autrefois en Islande un usage assez curieux. Les élèves, en se présentant à l’université de Copenhague, devaient avoir un certificat du recteur de l’école latine de Hoolum ou de Skalholt, attestant leur capacité. Si, par suite de leur premier examen, ils n’étaient pas reçus, on mettait le recteur à l’amende.
  12. En 1759, Frédéric V ordonna que chaque année deux élèves de Hoolum et de Skalholt viendraient, aux frais de l’état, finir leur éducation dans une université de Danemark. Cette ordonnance n’est plus en vigueur.