Livre de prières, 1852/Office ou prière à la Très-Sainte Vierge

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OFFICE


DE


PRIÈRE À LA TRÈS-SAINTE VIERGE MÈRE DE DIEU.


QUAND ON SE TROUVE DANS L’AFFLICTION DE L’ÂME OU DU CORPS.


On dit le psaume 142 : Seigneur, exaucez ma prière.

Après le psaume suit le verset : Dieu est le Seigneur, il s’est manifesté à nous ; béni soit celui qui vient au nom du Seigneur.


TROPAIRES À LA SAINTE VIERGE.


Ayons recours avec ferveur à la Vierge, misérables pécheurs que nous sommes, tombons à ses genoux témoignant notre repentance. Assistez-nous, ô Reine du ciel, prenez pitié de nos misères ; sans vous nous périssons, à cause de la multitude de nos péchés ; ne rejetez pas vos serviteurs, qui n’ont d’autre ressource que vous, et qui mettent en vous toute leur espérance.

Nous publierons, ô Vierge Très-pure, les bienfaits que vous accordez à notre bassesse ; sans votre intercession quel est celui qui pourrait se soustraire à tant de dangers, et qui nous en eût délivrés jusqu’à ce jour. Nous continuerons de vous invoquer humblement, car c’est vous qui détournez de vos serviteurs les maux de toutes espèces, qui viendraient les accabler.

Ensuite on récite le psaume 50. Ayez pitié de moi, ô mon Dieu, selon votre grande miséricorde, etc.


CHANT I.


Israël traversa la mer à pied sec pour échapper à la fureur des Égyptiens qui les poursuivaient, et délivré d’eux il éleva sa voix au Seigneur en disant : Chantons notre Sauveur et notre Dieu.

Ô Très-sainte Mère de Dieu, sauvez-nous.

(On récite cette invocation à chaque strophe.)

Au milieu des tentations qui m’assiégent, Mère du Fils de Dieu, Vierge Très-pure, je cherche en vous mon salut, arrachez-moi à toutes mes angoisses.

Je me vois assailli par une multitude de tentations, qui remplissent mon âme de chagrin. Vierge sainte, obtenez-moi la paix qui vient de votre Fils et de votre Dieu.

Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit.

J’implore votre protection, ô vous qui avez mis au monde le Sauveur ; mon cœur et ma pensée s’élèvent vers vous, délivrez-moi de mes maux.

Maintenant et toujours et dans les siècles des siècles.

Faible de corps et d’âme, languissant et malade, je vous en supplie, visitez-moi, ô Vierge Très-pure, et prenez soin de moi dans votre bonté qui est semblable à celle du fruit de vos entrailles.


CHANT III.


Votre bras, ô Seigneur, a posé la voûte des cieux et fondé l’édifice de votre Église ; daignez m’affermir en ce moment dans votre amour, ô vous qui êtes le souverain bien, le fondement solide des fidèles et la source éternelle des miséricordes.

Vierge, Mère de Dieu, vous êtes la protectrice de ma vie en péril ; prenez en main le gouvernail de mon frêle esquif et guidez-le vers le port, ô source bénie de tous les biens, ferme soutien des fidèles, Mère et Vierge très-pure.

Ô Vierge glorieuse, je vous en supplie, venez dissiper le trouble de mon âme et l’amertume de mes afflictions, vous qui avez mis au monde l’auteur suprême de la paix, Jésus-Christ notre Sauveur.

Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit.

Répandez sur moi toutes vos compassions, ô vous qui avez mis au monde le Trésor de la grâce ; car rien ne vous est impossible par la vertu du Sauveur Tout-puissant, ô bienheureuse Vierge.

Maintenant, etc.

Venez à mon secours dans l’accablement où me jettent mes faiblesses et mes penchants ; je vois en vous le trésor des guérisons, trésor toujours inépuisable.

(On récite les versets suivants après le IIIe et le VIe chant.)

Ô Mère de Dieu, arrachez vos serviteurs à tous les périls qui les menacent ; après Dieu vous êtes notre refuge et notre seule protectrice.

Mère de Dieu, objet de mes louanges, daignez abaisser vos regards sur nos infirmités, et calmez les douleurs de mon âme.

On nomme ici ceux dont le prêtre (s’il est présent) veut faire mémoire, et ensuite on dit 15 fois :

Seigneur, ayez pitié de nous.


TROPAIRE.


Puissante protectrice de nos âmes, source de la miséricorde, refuge assuré du monde entier, nous implorons votre secours, ô Reine Mère du Seigneur, venez-nous en aide, sauvez-nous de tout péril, vous dont l’assistance est si prompte.


CHANT IV.


Seigneur, j’ai entendu proclamer les profonds Mystères de votre Incarnation, j’ai contemplé votre ouvrage, et gloire soit rendue à vous, ô mon Dieu.

Vous avez mis au monde le Pilote infaillible, qui ne craint pas la tempête ; venez donc, ô Vierge, l’Élue du Seigneur, apaisez l’orage des mauvais penchants, qui agitent mon cœur, calmez les amertumes de mon âme et délivrez-la des péchés qui l’accablent.

Invoquez la Source des miséricordes, et répandez-les sur moi, vous qui avez mis au monde le Sauveur de ceux qui célèbrent vos louanges.

Comblés de vos faveurs, ô Vierge très-sainte et très-pure, nous chanterons le cantique d’actions de grâces, en vous reconnaissant pour la Mère de Dieu.

Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit.

Couché sur un lit de douleur, j’ai recours à vous ; assistez-moi, ô pleine de grâce et très-pure dans votre maternité.

Maintenant, etc.

Vous êtes notre espoir, notre soutien, le gage assuré de notre salut ; nous possédons en vous, ô Vierge objet de nos louanges, le secours efficace dans tous nos périls.


CHANT V.


Seigneur Dieu de miséricorde, répandez sur nous la lumière de vos commandements, et que votre bras puissant nous donne la paix.

Ô Vierge très-pure, daignez remplir mon cœur d’allégresse, donnez-nous la joie pure, ô vous qui avez mis au monde l’auteur de toute félicité.

Arrachez-nous à tout danger, Mère de Dieu très-sainte et très-pure, ô vous qui avez mis au monde le Sauveur du monde, le Dispensateur de la paix qui est au-dessus de toute intelligence.

Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit.

Dispersez les ténèbres de mes péchés par votre lumière, ô Mère de Dieu, vous qui avez enfanté la Lumière éternelle et divine.

Maintenant, etc.

Daignez visiter et guérir toutes mes infirmités, triste résultat de mes mauvais penchants, et que vos prières accomplissent ma guérison.


CHANT VI.


J’épancherai mon âme devant le Seigneur et c’est à lui que je dirai mes souffrances ; car mon âme est accablée de douleur et ma vie a décliné vers l’abîme, et comme le prophète Jonas je m’écrie : Ô retirez-moi de la mort.

Vierge Sainte, je vous en supplie, implorez celui qui nous a sauvés de la mort et de la damnation, par la vertu de sa mort volontaire et de sa sépulture ; obtenez que ma nature déchue et devenue la proie de la mort soit sauvée, et triomphe de la malice de tous ses ennemis.

Bienheureuse Vierge, je reconnais que vous êtes la protectrice de ma vie, ma sauvegarde fidèle, qui éloigne de moi les tentations, qui déjoue les embûches des esprits impurs ; c’est pourquoi je vous implore sans cesse, afin que vous m’obteniez d’être délivré de toute tentation.

Gloire.

Nous possédons en vous un rempart assuré, un refuge inviolable au milieu de nos afflictions, et votre douce lumière réjouit nos âmes ; c’est par votre intercession que nous échappons aux dangers que nos mauvais penchants nous attirent.

Maintenant, etc.

Je suis sur un lit de douleur, il n’est plus de guérison pour mon corps défaillant ; mais vous qui avez mis au monde notre Sauveur, le remède souverain de nos maladies, j’implore vos compassions, daignez arrêter le mal qui me consume.

Ici le prêtre récite la litanie et cite le nom de ceux pour lesquels on prie.


CANTIQUE.


Refuge glorieux des chrétiens, ô Vierge bienheureuse, vous dont l’intercession est continuelle auprès du Créateur, ne rejetez pas la voix de la prière du pécheur, assistez-le dans votre bonté ; accordez votre secours à ceux qui le sollicitent, intercédez en faveur de ceux qui vous honorent, ô Vierge à jamais bénie.

. Je me souviendrai de votre nom de génération en génération.

Écoutez, fille de Sion, et contemplez.


LECTURE DU SAINT ÉVANGILE SELON SAINT LUC, C. I, ℣. 39.


En ce temps-là, Marie partit et s’en alla en diligence vers les montagnes de Judée, en une ville de la tribu de Juda, et étant entrée dans la maison de Zacharie, elle salua Élisabeth. Aussitôt qu’Élisabeth eut entendu la voix de Marie qui la saluait, son enfant tressaillit dans son sein et Élisabeth fut remplie du Saint-Esprit. Alors élevant sa voix elle s’écria : Vous êtes bénie entre toutes les femmes et le fruit de votre sein est béni ; et d’où me vient ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne vers moi ? Car votre voix n’a pas plutôt frappé mon oreille, lorsque vous m’avez saluée, que mon enfant a tressailli de joie dans mon sein ; et vous êtes bienheureuse d’avoir cru, parce que ce qui vous a été dit de la part du Seigneur sera accompli. Alors Marie dit ces paroles : Mon âme glorifie le Seigneur, et mon esprit est ravi de joie en Dieu mon Sauveur, parce qu’il a regardé la bassesse de sa servante ; car désormais je serai appelée Bienheureuse dans la suite de tous les siècles, parce qu’il a fait en moi de grandes choses, lui qui est Tout-puissant et de qui le nom est saint… Marie demeura avec Élisabeth environ trois mois, et elle s’en retourna ensuite en sa maison.

Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit, etc.

Par les prières de Marie, votre Bienheureuse Mère, daignez effacer, Seigneur, mes péchés sans nombre.

Maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles.

Ayez pitié de moi, ô mon Dieu, selon votre grande miséricorde, et effacez mon iniquité selon la multitude de vos bontés.

Ce n’est point en la protection des hommes que j’espère, ô Vierge sainte, c’est en vous que j’espère ; accueillez favorablement l’humble prière de votre serviteur. La douleur s’est emparée de mon âme, je succombe aux attaques du démon qui m’assaillent de toutes parts ; ô Reine du monde entier, je n’ai que vous pour refuge et soutien, exaucez ma prière et obtenez-moi du Sauveur ce qui est nécessaire à mon salut.

Le Prêtre ou le Diacre : Ô Seigneur Dieu, sauvez votre peuple et bénissez votre héritage ; visitez ce monde, selon votre bonté et votre miséricorde ; fortifiez les chrétiens orthodoxes, répandez sur nous l’abondance de vos grâces, nous vous en prions par l’intercession de votre Bienheureuse Mère Marie, toujours Vierge et Très-pure, par la vertu de votre croix glorieuse et vivifiante ; par les intercessions des Puissances célestes, par celle du glorieux prophète et précurseur Jean Baptiste, des Saints et bienheureux Apôtres, des saints Docteurs et Pontifes de l’univers, Basile le Grand, Grégoire de Nazianze et Jean Chrysostome. Par les prières de notre Saint Père Nicolas, archevêque de Myre, en Lycie, le thaumaturge ; des saints Pères et thaumaturges de Russie, Pierre, Alexis, Jonas et Philippe ; des Saints et Victorieux Martyrs, de tous nos pieux et saints Pères selon la foi, de Joachim et d’Anne, les justes parents du Sauveur Dieu par la Vierge Marie, ainsi que de tous les Saints. Ô Seigneur, vous dont la bonté est un trésor inépuisable, exaucez-nous, nous vous en supplions, quoique pécheurs, et pardonnez-nous dans la multitude de vos miséricordes.

Seigneur, ayez pitié de nous (12 fois).


CHANT VII.


Les jeunes hommes venus de Judée à Babylone ne ressentirent pas les flammes de la fournaise ardente, et cela à cause de leur foi en la Sainte-Trinité ; aussi chantaient-ils au milieu des flammes : Dieu de nos pères, que votre nom soit béni.

Ô Divin Sauveur, voulant accomplir l’œuvre de notre salut, vous n’avez pas dédaigné le sein d’une Vierge qui est devenue ainsi patronne du monde entier. Béni soit le Dieu de nos pères.

Implorez, ô Mère Très-pure, la source de toute miséricorde, afin que nos iniquités et nos péchés nous soient pardonnés. Car nous disons avec foi : Béni soit le Dieu de nos pères.

Gloire.

Ô Dieu de nos pères, vous êtes béni ! Nous vous adressons ce cantique ; car nous trouvons en votre sainte Mère notre salut, la source des biens éternels, notre soutien et les portes de la pénitence.

Maintenant.

Mère de Dieu, daignez guérir les infirmités de nos corps et les faiblesses de nos âmes, et nous recourons à vous avec amour, comme à celle qui mit au monde le Christ notre Sauveur.


CHANT VIII.


Chantons et célébrons le Rois des cieux que les Anges adorent et célèbrent, et que son nom soit glorifié dans tous les siècles.

Ô Vierge, daignez ne point repousser ceux qui implorent votre assistance et qui publient à jamais vos louanges.

Gloire.

Soulagez les douleurs de mon âme et les souffrances de mon corps, Bienheureuse Vierge ; c’est pourquoi je vous salue, Marie, dans tous les siècles.

Maintenant.

C’est vous qui accordez de nombreuses guérisons à tous ceux qui vous invoquent avec foi et qui glorifient votre divin Fils.


CHANT IX.


Nous vous reconnaissons réellement, Mère de Dieu, comme secours de notre salut, et de concert avec le chœur céleste des Anges, nous vous glorifions, Vierge Très-pure.

Ne dédaignez point l’abondance de mes larmes, Vierge Sainte, qui avez mis au monde celui qui vint ici-bas pour essuyer toutes les larmes.

Mettez la joie dans mon cœur, vous qui avez reçu dans vos bras la source inépuisable de toute félicité, le remède souverain à toutes les afflictions du pécheur.

Asile et refuge désiré de tous ceux qui vous implorent, abritez et protégez-nous, Vierge Sainte ; car vous êtes notre refuge, notre asile et notre joie.

Gloire.

Qu’un rayon de votre gloire, Vierge Très-pure, vienne dissiper les ténèbres de notre ignorance ; nous vous reconnaissons pour Mère de Dieu.

Maintenant.

Dans le séjour des tribulations où je me vois plongé, venez me guérir, Bienheureuse Vierge, et rendez la santé de l’âme à votre serviteur qui vous implore humblement.

(Puis aussitôt : Il est digne, etc.)

Ici le prêtre commémore ceux pour lesquels on prie.


CANTIQUES.


Vous qui résidez au plus haut des cieux et qui êtes plus pure que les rayons du soleil ; vous par le moyen de laquelle nous avons été délivrés de la malédiction, Reine du monde, vous serez désormais l’objet de nos louanges.

Mon corps se brise et succombe, et mon âme languit sous le fardeau de mes innombrables péchés ; j’ai donc recours à vous, Marie pleine de grâces, espoir de ceux qui se désespèrent ; venez à mon secours.

Reine bénie et Mère du Sauveur, écoutez les supplications de vos serviteurs indignes, et intercédez auprès de celui que vous avez mis au monde ; Reine des cieux, priez pour nous.

C’est avec ferveur que nous vous adressons le cantique de nos louanges, ô Mère de Dieu, ainsi qu’au saint Précurseur et à tous les Saints ; implorez pour nous la miséricorde de Dieu.

Vous tous, légions célestes des Anges, saint Précurseur, et vous tous glorieux Apôtres et tous les Saints, unissez-vous à la Vierge Très-pure pour obtenir notre salut.

Puis on récite le Trisagion et lOraison dominicale, après quoi suivent les Tropaires.

Ayez pitié de nous, Seigneur, ayez pitié de nous, parce que n’ayant, pécheurs que nous sommes, aucune excuse à vous présenter, nous vous offrons comme à notre Souverain Maître cette prière : Ayez pitié de nous.

Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit.

Seigneur, ayez pitié de nous, car c’est en vous que nous mettons notre espérance, ne vous mettez pas en colère contre nous, ne vous ressouvenez pas de nos iniquités ; mais jetez plutôt en ce moment, dans votre miséricorde, les yeux sur nous, et délivrez-nous de nos ennemis, car vous êtes notre Dieu, nous sommes votre peuple, nous sommes tous l’ouvrage de vos mains, et nous invoquons votre nom.

Maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

Bénie Mère de Dieu, ouvrez-nous les portes de la miséricorde, afin que nous ne périssions pas, nous qui mettons en vous notre confiance ; mais faites que par votre intercession nous soyons délivrés de toute calamité, car vous êtes le salut de tout peuple chrétien.

Ô Dieu, ayez pitié de nous selon votre grande miséricorde ; nous vous supplions, exaucez-nous et ayez pitié.

Seigneur, ayez pitié (3 fois).

Nous prions encore pour accorder la grâce, la vie, la paix, la santé et le salut éternel, et secours en toutes choses au serviteur de Dieu N.

Seigneur, ayez pitié (3 fois).

Prions Dieu pour tous nos frères chrétiens.

Seigneur, ayez pitié (3 fois).

Ici se termine le canon de consolation à la Vierge. Les fidèles baisent la sainte image.