Aller au contenu

L’Encyclopédie/1re édition/ANDOUILLE

La bibliothèque libre.
Texte établi par D’Alembert, Diderot (Tome 1p. 447).
◄  ANDOVER

ANDOUILLE, s. f. c’est, chez les Chaircuitiers, un hachi de fraises de veau, de panne, de chair de porc, entonné dans un boyau avec des épices, de fines herbes, & autres assaisonnemens propres à rendre ces viandes de haut goût.

Andouilles de cochon. Prenez de gros boyaux de cochon, coupez-en le gros bout, faites-les tremper un jour ou deux, lavez-les, faites-les blanchir dans de l’eau où vous aurez mis de l’oignon & du vin blanc, jettez-les dans d’autre eau fraîche, coupez les boyaux de la longueur dont vous voulez les andouilles, prenez du ventre de cochon, ôtez-en le gras, coupez-en des lisieres de la longueur des boyaux, fourrez de ces lisieres dans les boyaux le plus que vous pourrez, & vos andouilles seront faites.

Vous les ferez cuire dans un pot bien bouché sur un feu modéré ; quand elles commenceront à rendre leur suc, vous y jetterez un peu d’eau, de l’oignon, du clou de girofle, deux verres de vin blanc, du sel, du poivre, & les laisserez achever de cuire dans cette sauce.

Andouilles de veau. Les andouilles de veau sont plus délicates. On en fait de deux sortes ; de fraise de veau cuite & fourrée dans le boyau de cochon, ou de la même fraise fourrée dans le boyau de mouton. Dans l’un & l’autre cas, on prépare les boyaux comme ci-dessus ; on ajoûte seulement à la fraise de veau tous les ingrédiens capables d’en relever le goût.

* Andouilles de tabac : prenez des feuilles de tabac prêtes à torquer ; choisissez les plus larges & les plus belles ; étendez-les sur une table bien unie ; mettez sur ces feuilles celles qui seront moins grandes ; roulez-les les unes sur les autres, & vous aurez une andouille de tabac. Cette andouille servira d’ame à d’autres feuilles qu’on étendra dessus, si on veut la rendre plus grosse. Quand l’andouille aura pris la grosseur & le poids que vous voudrez qu’elle ait, prenez un linge imbibé d’eau de mer, ou de quelqu’autre liqueur ; que ce linge soit fort & gros ; enveloppez-en fortement l’andouille ; liez ce linge par les deux bouts, ensuite en commençant par un des bouts liés, & finissant par l’autre, ficellez-le ferme, de maniere que les tours se touchent tous. Laissez l’andouille ficellée jusqu’à ce que vous présumiez que les feuilles s’attachant les unes aux autres, le tout ait pris de la consistance. Alors ôtez la corde & le linge, & coupez l’andouille par les deux bouts pour connoître la qualité du tabac. Les plus fortes andouilles ne pesent pas dix livres, & les plus foibles n’en pesent pas moins de cinq.