L’Encyclopédie/1re édition/DIAPHOENIX

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DIAPHŒNIX, s. m. (Pharm. & Mat. med.) on appelle ainsi un certain électuaire, dont les dattes sont la base. Voyez Datte.

Diaphanix signifie fait de dattes, que les Grecs appellent φονοὶ, & le palmier qui porte les dattes, φοῖνιξ.

La description que nous donnons ici, est celle de Fernel, qui, à peu de chose près, a suivi celle de Mesué.

Electuaire diaphœnix. Faites cuire dans de l’hydromel une suffisante quantité de dattes mondées, & les ayant pilées, passez-les à-travers un tamis de crin pour en avoir la pulpe, que vous ferez un peu dessécher, si elle étoit trop molle : de cette pulpe, une demi-livre ; des penides récens, une demi-livre ; des amandes-douces mondées, trois onces & demie : pilez le tout ensemble exactement, pour bien incorporer les amandes, ensorte qu’elles ne s’apperçoivent point : ajoûtez-y miel écumé, deux livres ; & ayant mis tout ensemble sur le feu, dans une bassine, on le fera cuire en consistance requise ; après quoi, l’ayant retiré du feu, & laissé un peu refroidir, on y mêlera la poudre suivante : gingembre, poivre, macis, canelle, feuilles de rue séchées, semence de daucus de Crete, de fenoüil, de chaque deux gros ; turbith, quatre onces ; diacrede, une once & demie : faites du tout une poudre subtile qui sera incorporée comme il a été dit ci-dessus, & l’électuaire sera fait.

Le diaphœnix est un puissant purgatif, au poids d’une once. Lémery remarque, avec juste raison, que les amandes devroient être bannies de cet électuaire, & que le sucre commun pouvoit être substitué aux pénides. On le donne sur-tout dans le cas où il faut fortement émouvoir, comme dans l’apoplexie, la léthargie, la paralysie, l’hydropisie, &c. (b)