L’Encyclopédie/1re édition/SYLVE

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SYLVE, voyez Sylve.

Sylve, s. f. (Jeux rom.) en latin sylva, divertissement & jeux publics des Romains, qui consistoient dans une espece de chasse. On construisoit une forêt artificielle dans le cirque avec de grands arbres que l’on faisoit apporter par les soldats & qu’on y replantoit ; on y lâchoit quantité de bêtes que le peuple poursuivoit à la course, & qu’il falloit prendre vives ; c’est pourquoi on n’y lâchoit point de bêtes féroces, comme on faisoit au pancarpe, qui étoit un autre spectacle à-peu-près semblable.

Plusieurs auteurs prétendent, que c’étoit le même divertissement, connu sous deux différens noms. Telle est l’opinion de Casaubon, de Cujas & de François Pithon ; mais Saumaise dans ses notes sur Jules Capitolin, assure que ces deux spectacles étoient différens, & que les Sylves ne durerent que jusqu’à Constantin, après quoi l’histoire n’en parle plus, tandis qu’elle fait encore quelquefois mention du pancarpe.

Quoi qu’il en soit, au commencement on ne lâchoit que quelques petits animaux dans cette forêt postiche, mais l’empereur Héliogabale y fit mettre des bœufs, des chameaux & des cerfs. La plus fameuse sylve dont parle l’histoire, est celle qui fut donnée par l’empereur Gordien ; il y avoit deux cens cerfs, trente chevaux farouches, cent chevres, dix élans, cent taureaux, trois cens autruches, trente ânes sauvages, cent cinquante sangliers, deux cens chevres sauvages & deux cens dains. (D. J.)