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Chansons et rondes enfantines/Malbrough

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Pour les autres éditions de ce texte, voir Malbrough s’en va-t-en guerre.

Malbrough (1870)
Chansons et rondes enfantines, Texte établi par Jean-Baptiste WeckerlinGarnier (p. 42-46).


MALBROUGH




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\addlyrics {
Mal -- brough s’en va t-en guer -- re,
Mi -- ron ton ton ton, mi ron -- tai -- ne,
Mal -- brough s’en va t-en guer -- re,
Ne sait quand re -- vien -- dra. __
Ne sait quand re -- vien -- dra. __
Ne sait quand re -- vien -- dra. __
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>>
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Cette chanson a été calquée sur une autre, beaucoup plus ancienne : c’est une complainte sur la mort du duc de Guise (François de Lorraine), tué en 1563, d’un coup de pistolet, par Poltrot de Méré, gentilhomme huguenot.

Qui veut ouïr chanson ?
C’est du grand duc de Guise, etc.
Quatre gentillhom’ y avait,
Dont l’un portoit son casque
Et bon, bon, bon
Et l’autre ses pistolets.

Cette complainte, publiée en 1565, avait certainement un autre air que celui que nous connaissons, car la coupe rythmique des paroles est tout autre que celle de Malbrough[1]. Il est probable que les paroles de cette dernière ont été faites après la bataille de Malplaquet en 1709, quoique Malbrough ne soit mort qu’en 1722, alors qu’on ne pensait plus guère à lui en France. Ce qui est certain, c’est que la complainte du duc de Guise lui a servi de patron d’un bout à l’autre. La chanson de Malbrough n’eut sa popularité réelle qu’en 1781, où elle reparut grâce à Mme Poitrine, la nourrice du Dauphin ; elle chantait cela à son royal nourrisson.

Dans sa Symphonie de la Victoire, dont le héros est Wellington, Beethoven a personnifié les Anglais par l’air de Rule Britannia et les Français par l’air de Malbrough… Était-ce une ironie ? Les Égyptiens et les Arabes connaissent l’air de Malbrough ; Castil-Blaze prétend même que cette chanson nous vient des Mores, et qu’en Espagne elle commençait par Mambrun se fui alla guerra : on n’en saura jamais le dernier mot.


Il reviendra-z-à Pâques,
Miron ton ton ton, mirontaine,
Il reviendra-z-à Pâques,
Ou à la Trinité. (ter)

La Trinité se passe,
Miron ton ton ton, mirontaine,
La Trinité se passe,
Malbrough ne revient pas. (ter)

Madame à sa tour monte,
Miron ton ton ton, mirontaine,
Madame à sa tour monte,
Si haut qu’ell’peut monter. (ter)

Elle aperçoit son page,
Miron ton ton ton, mirontaine,
Elle aperçoit son page,
Tout de noir habillé. (ter)

« Beau page, ah ! mon beau page,
Miron ton ton ton, mirontaine,
Beau page, ah ! mon beau page,
Quell’ nouvelles apportez ? » (ter)


— Aux nouvell’s que j’apporte,
Miron ton ton ton, mirontaine,
Aux nouvell’s que j’apporte,
Vos beaux yeux vont pleurer. (ter)

Quittez vos habits roses,
Miron ton ton ton, mirontaine,
Quittez vos habits roses,
Et vos satins brodés. (ter)

Monsieur d’Malbrough est more,
Miron ton ton ton, mirontaine,
Monsieur d’Malbrough est more,
Est mort et enterré. (ter)

Je l’ai vu porté-z-en terre,
Miron ton ton ton, mirontaine,
Je l’ai vu porté-z-en terre,
Par quatre-z-officiers. (ter)

L’un portait sa cuirasse,
Miron ton ton ton, mirontaine,
L’un portait sa cuirasse,
L’autre son bouclier. (ter)


L’un portait son grand sabre,
Miron ton ton ton, mirontaine,
L’un portait son grand sabre,
L’autre ne portait rien. (ter)

À l’entour de sa tombe,
Miron ton ton ton, mirontaine,
À l’entour de sa tombe,
Romarins l’on planta. (ter)

Sur la plus haute branche,
Miron ton ton ton, mirontaine,
Sur la plus haute branche,
Le rossignol chanta. (ter)

On vit voler son âme,
Miron ton, ton ton, mirontaine,
On vit voler son âme,
Au travers des lauriers. (ter)

Chacun mit ventre à terre,
Miron ton ton ton, mirontaine,
Chacun mit ventre à terre,
Et puis se releva. (ter)

Pour chanter les victoires,
Miron ton ton ton, mirontaine,
Pour chanter les victoires,
Que Malbrough remporta. (ter)


La cérémonie faite,
Miron ton ton ton, mirontaine,
La cérémonie faite,
Chacun s’en fut coucher. (ter)

Les uns avec leurs femmes,
Miron ton ton ton, mirontaine,
Les uns avec leurs femmes,
Et les autres tout seuls. (ter)

Ce n’est pas qu’il en manque,
Miron ton ton ton, mirontaine,
Ce n’est pas qu’il en manque,
Car j’en connais beaucoup. (ter)

Des blondes et des brunes,
Miron ton ton ton, mirontaine,
Des blondes et des brunes,
Et des châtaign’s aussi. (ter)

J’n’en dis pas davantage,
Miron ton ton ton, mirontaine,
J’n’en dis pas davantage,
Car en voilà-z-assez. (ter)






Autres versions

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  1. La chanson du duc de Guise se trouve en entier dans les Bulletins de la Société des compositeurs de musique.