Nouvelle Biographie générale/Aarsens (françois d’)

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Firmin-Didot (1p. 9-10).

AARSENS (François d’), diplomate hollandais, né à la Haye en 1572, mort en 1641, fils de Corneille d’Aarsens. La part qu’il eut au meurtre judiciaire d’Olden Barnevelt a imprimé à son nom une tache ineffaçable. Nommé en 1599 résident à la cour de France, Aarsens concourut aux longues et difficiles négociations de la trêve de douze ans conclue, en 1669, entre les états généraux et l’Espagne, sous la garantie de la France. Il remplit ensuite une mission à Venise ; puis il revint en France avec le titre d’ambassadeur, et jouit d’un grand crédit auprès de Louis XIII, jusqu’au moment de son rappel en 1613. On lui attribua en Hollande quelques pamphlets qui provoquèrent des réclamations de la part du gouvernement français ; et il acheva de se démasquer dans le fameux procès du grand pensionnaire. La mort de Barnevelt rendit Aarsens odieux à tous les partisans de cette noble victime. Cependant il remplit encore deux ambassades importantes en Angleterre et en France. Il laissa une fortune considérable et une réputation fort équivoque. Le cardinal de Richelieu disait n’avoir connu de son temps que trois grands politiques : Oxenstiern, chancelier de Suède, Viscardi, chancelier de Montferrat, et François d’Aarsens. — Son fils. Corneille Aarsens (né en 1602 et mort en 1662), passait pour le plus riche particulier de la Hollande. Son petit-fils, François Aarsens, est connu par les voyages qu’il fit dans diverses contrées de l’Europe. On a de lui un Voyage d’Espagne, historique et politique, fait en l’an 1655, publié par de Sercy ; Paris, 1666, in-4o.

Wicquefort, Traité de l’ambassadeur, t. II, p. 435, 436. — Aubery, Mémoires pour servir à l’histoire de Hollande, p. 264, 376, 378 et suiv. — Amelot de la Houssaye, Hist. du concile de Trente.