Nouvelle Biographie générale/KANT
KANT (Emmanuel), célèbre philosophe et mathématicien allemand, né le 22 avril 1724, à Kœnigsberg, mort le 12 février 1804. Sa vie n’offre aucun incident remarquable : comme celle de l’immense majorité des penseurs allemands, elle se passa au sein de l’école et de cabinet Son père, d’origine écossaise, était un sellier pauvre, mais d’une probité extrême, et sa mère poussait les principes religieux jusqu’au puritanisme le plus rigide. C’est dans les exemples de ses parents que Kant puisa, comme il le reconnut lui-même, les principes de cette moralité austère qui perce à chaque page de ses écrits. Sa première éducation, toute religieuse, se fit sous le toit paternel. Montrant autant de facilité que d’avidité de s’instruire, il fut envoyé au collège (Gymnasium Fredericianum), sur le conseil d’un oncle maternel, nommé Richter, cordonnier aisé, qui subvenait aux frais de l’écolier. Le directeur dm gymnase, le docteur Schulze, s’aperçut bientôt du génie naissant de son élève : il en avertit la mère, qui dès lors prit le plus grand soin de l’éducation de son fils. Kant parla toujours depuis de son maître avec un vif sentiment de reconnaissance ; et, vers la fin de sa vie, il exprimait souvent le regret de ne lui avoir pas rendu un hommage public dans quelqu’un de ses écrits. Après avoir terminé ses études de collége, il suivit à l’université particulièrement les cours de la philosophie, faculté qui, dans l’organisation des universités allemandes, comprend à la fois les lettres et les sciences. Les mathé-
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On a cité comme un trait de ressemblance entre Socrate et Kant, que le premier, dans une vie de soixante-dix ans, ne quitta jamais le territoire d’Athènes, de même que le second mourut dans sa ville natale sans en être sorti une seule fois. Mais on oublie que Socrate assista au siége de Potidée et que Kant fut précepteur dans une famille éloignée de Kœnigsberg. — Chaque heure avait son emploi dans la vie du philosophe allemand, qui n’eut jamais de Xanthippe dans son intérieur. Cinq minutes avant cinq heures du matin, été ou hiver, il se faisait réveiller par son domestique, Martin Lampe, ancien soldat prussien. À cinq heures précises, il s’asseyait à sa table, prenait une ou deux tasses de thé, et fumait une pipe en repassant dans son esprit le plan qu’il s’était tracé la veille de sa journée. À sept heures il sortait pour faire son cours, et de retour au logis, il se remettait au travail jusqu’à une heure. Depuis qu’il eut cessé ses cours, il ne travaillait plus, pendant toute la matinée, qu’à ses derniers écrits. À une heure moins un quart, la cuisinière, qui, avec Lampe, composait toute sa maison, venait lui dire : « Les trois quarts sont sonnés. » Alors Kant se levait de son bureau, ajustait sa toilette, prenait un verre de vin de Hongrie ou du Rhin pour ouvrir l’appétit[3], et
Le 8 octobre 1803, Kant tomba, pour la première fois de sa vie, sérieusement malade, à la suite d’une petite indigestion, et ses amis firent venir im médecin. Il se rétablit un peu ; mais dans le mois de décembre sa vue s’éteignit tout à fait. En janvier 1804, il perdit tout appétit : il ne faisait que bégayer à table, et ne parlait distinctement que dans son lit ; bientôt il ne reconnut plus ceux qui étaient autour de lui, d’abord sa sœur, puis Wasianski ; son domestique fut celui qu’il reconnut le plus longtemps. Le 7 février, il voulut réunir à dîner ses deux intimes. Basse et Wasianski. « À peine, raconte le premier, l’eut-on porté à table, et avait-il pris une cuillerée de soupe, qu’il demanda à être reporté dans son lit. Quand on le déshabilla, nous vîmes que ce n’était plus qu’un squelette ; et son corps s’affaissa dans le lit comme dans un tombeau. Nous restâmes à table, nous entretenant de lui avec M. Wasianski. Il le remarqua, et nous lui dîmes : Vous entendez, monsieur le professeur, nous parlons de vous : Ja, ganz recht (oui, très-bien) ; ce furent les derniers mots que j’entendis sortir de sa bouche. » Le 9 février, il ne répondait plus aux questions qu’on lui faisait ; et le 12, vers onze heures du matin, il rendit l’âme, à l’âge de près de quatre-vingts ans. L’université et la ville de Kɶnigsberg lui firent de magnifiques obsèques ; sa tête fut moulée pour la collection du docteur Gall. Toutes les bagatelles qui avaient appartenu au grand philosophe furent considérées comme des reliques : une vieille casquette, qui avait servi plus de vingt ans et ne valait pas six liards, fut vendu environ 35 francs ; et on montre encore aujourd’hui à Dresde, dans un cabinet de curiosité, une paire de souliers de Kant. — Né pauvre, ses leçons et ses écrits lui avaient fait peu à peu une existence aisée. À sa mort, sa fortune s’élevait à environ 64,000 francs, somme considérable pour le pays où il avait vécu ; sa bibliothèque était très-peu nombreuse ; elle ne contenait pas plus de 450 volumes, et encore la plupart étaient-ils des cadeaux. Kant était petit de taille, maigre et d’un tempérament très-sec. Il lui fallait dans son cabinet une chaleur constante de 14 degrés (centigrades), et il était malheureux quand il en manquait un seul ; et, même en juillet et août, quand la température ne montait pas jusque-là, il faisait du feu jusqu’à ce que son thermomètre marquât ce degré. Il portait toujours des bas de soie, qu’il ne liait pas autour de la jambe par des jarretières, mais
Pour bien saisir ce système, en général si mal compris, il faut se rappeler que Kant était mathématicien ; la certitude des mathématiques faisait son admiration, et il se demandait s’il n’y aurait pas moyen de donner également à la métaphysique, qui jusque-là « n’avait tâtonné que dans les ténèbres, la marche assurée d’une science ». C’est préoccupé de cette idée que Kant entreprit l’examen de la faculté de connaître, c’est-à-dire la critique de la raison pure.
De quelle nature sont les propositions mathématiques ? sont-elles analytiques ou synthétiques ? Cette question fut le point de départ du philosophe. Les propositions analytiques reposent, dit-il, sur le principe de l’identité ou de la contradiction : elles n’ajoutent rien de nouveau au rapport du sujet à l’attribut (l’un et l’autre pris dans le sens grammatical) ; elles ne font qu’éclaircir ou expliquer ce qui s’y trouvait déjà. Ainsi, quand on dit : « Tous les corps sont étendus », on ne présente que deux points de vue ou deux formes de la même connaissance ; car il est impossible de concevoir un corps (sujet) sans étendue (attribut), et réciproquement. Les propositions synthétiques, au contraire, ajoutent quelque chose de nouveau au rapport du sujet à l’attribut. En disant : « les corps sont pesants », on introduit dans le sujet un attribut qui n’y était point logiquement contenu : on aura beau décomposer la notion de corps, on n’en fera point sortir celle de pesanteur ; la notion de pesanteur n’est ici donnée que par l’expérience : c’est donc là une proposition synthétique a posteriori. On se tromperait si, d’après ces définitions, on continuait à croire que les propositions mathématiques sont analytiques : Kant affirme qu’elles sont toutes synthétiques, contrairement à l’opinion de Hume, qu’il s’attachait particulièrement à combattre. Elles sont, de plus, synthétiques a priori, parce qu’elles impliquent un caractère de nécessité et d’universalité étranger à l’expérience. Or, qu’est-ce qui leur donne ce caractère ? Quelque chose qui est en nous, la forme de notre intuition, de notre sensibilité le moule en un mot par lequel passe toute la matière fournie par les sens, pour être ensuite élaborée par l’entendement suivant des lois certaines. Quel est ce moule ? L’espace et le temps : toute représentation, toute connaissance réelle porte l’empreinte de l’espace ou du temps, qui ne sont pas des objets réels, existant en dehors de nous, mais, pour le répéter, la forme de notre réceptivité (faculté de recevoir des impressions). C’est à quoi les mathématiques doivent leur certitude : la géométrie est toute tirée de l'intuition de l’espace, comme la science du mouvement ou la mécanique l’est de l’intuition du temps. « La ligne droite est le plus court chemin entre deux points donnés », voilà une proposition synthétique ; car à la notion de ligne droite il faut ajouter celle du plus court chemin, qui ne s’y trouvait nullement comprise.
L’arithmétique elle même rentre dans le cadre de notre réceptivité. Ainsi, par exemple, 7 + 5 = 12 n’est pas, comme on pourrait le penser, une proposition analytique, fondée sur le principe de l’identité ; car on a beau retourner en tous sens les nombres 7 et 5, on n’y aperçoit pas encore leur somme. Pour trouver le nombre 12, il faut sortir de la notion donnée et recourir à l’intuition en représentant les unités de 7 et de 5 par les doigts ou par des points qu’on additionne ensuite les uns aux autres. C’est donc là une proposition synthétique, comme l’est du reste toute proposition d’arithmétique ; cela se reconnaît surtout quand on emploie des nombres élevés. Quelques propositions de géométrie sont cependant analytiques, telles que a=a, le tout est égal à lui-même ou (a + b) > a, le tout est plus grand que sa partie. Mais elles ne servent alors que de liens de méthode, et n’empruntent du reste leur valeur qu’à l’intuition.
Les matériaux fournis par l’intuition, les représentations revêtues des formes de l’espace ou du temps sont coordonnées ensuite par l’entendement pour être converties en véritables connaissances humaines. Ces deux fonctions, la réceptivité (sensibilité) et l’entendement, se complètent et s’enchaînent comme celles de la nutrition. Les lois d’après lesquelles les matériaux premiers se coordonnent ou s’élaborent portent le nom aristotélique de catégories. Kant les a distribuées en quatre classes, désignées sous les noms de quantité, qualité, relation, modalité : la 1re comprend les propositions ou jugements généraux, particuliers (besondere), individuels (einzelne) ; la 2e les jugements affirmatifs, négatifs et indéfinis ; la 3e les jugements catégoriques, hypothétiques et disjonclifs ; la 4e les jugements problématiques, probables (assertorische) et apodictiques.Telles sont les conditions ou lois d’après lesquelles fonctionne l’entendement. L’étude qui a pour objet ce code intellectuel (que Kant ne donne pas comme définitif), c’est-à-dire la possibilité de l’expérience ou des connaissances réelles d’après des idées a priori, s’appelle la logique transcendentale, de même que l’étude concernant les formes de la sensibilité ou de l’intuition s’appelait l’esthétique (αίσθησιζ, sensation) transcendenlale. L’espace et le temps ainsi que les catégories de l’entendement n’ayant qu’une valeur subjective, sans réalité en dehors de l’esprit humain, la conclusion est facile à prévoir ; c’est que l’homme ne connaît pas les choses en soi (c’est à-dire telles qu’elles seraient pour les habitants de tous les corps célestes habitables et pour Dieu lui-même), mais telles qu’elles lui apparaissent d’après les principes de son organisation d’être sentant et pensant ; en un mot, toutes les connaissances ne sont que phénoménales ; leur valeur n’est point absolue, mais seulement relative : elle dépend des facultés départies aux habitants de la Terre. Le monde extérieur se règle donc sur le monde intérieur ;
Après avoir montré dans la Critique de la Raison pure que l’homme est incapable d’arriver par le dogmatisme spéculatif à la démonstration des hautes vérités de la métaphysique et de la religion, Kant fait voir dans la Critique de la Raison pràiique (Kritik der praktischen Vernunft), la possibilité d’y atteindre par la pratique du devoir. Dans cette pratique, il ne faut tenir compte que de la pureté de l’intention libre, dégagée de toute entrave et étrangère à tout penchant ou intérêt personnel. En voici un exemple : c’est un devoir pour chacun de conserver sa vie ; mais la satisfaction de ce devoir n’est que celle d’un instinct : elle n’a aucune valeur morale. Supposé maintenant que la vie devienne intolérable par suite de chagrins ou de misères accumulés ; la supporter dans ces conditions, qui pour d’autres deviendraient une cause de suicide, c’est imprimer au devoir son vrai cachet, celui de l’exercice de la liberté pure. Autre exemple : la bienfaisance est un devoir ; il ne manque pas d’âmes charitables qui, toute vanité à part, éprouvent autant ou même plus de plaisir à donner que d’autres à recevoir. Mais quelque aimables qu’ils soient, leurs actes ne sont pas tout à fait désintéressés : ce sentiment de plaisir entache la pureté du devoir. C’est dans cette pureté d’action, en quelque sorte surhumaine, que le grand philosophe croit avoir trouvé le fil mystérieux qui nous rattache à l’absolu, à l’infini, à Dieu, à l’immortalité. Le monde
Mais si nous sommes, par cette voie, parvenus à l’idée d’un être suprême, nous ne devons pas, en retour, prendre cette même idée pour point de départ et considérer les lois de la morale comme des productions accidentelles, arbitraires, d’une volonté mystérieuse et supérieure, d’une volonté dont l’examen préalable de nos facultés nous avait seulement fait soupçonner l’existence. Ce n’est pas parce que la morale est obligatoire qu’il faut la regarder comme commandée par Dieu ; c’est plutôt parce que la voix de la conscience nous dit de faire notre devoir, que la morale est un commandement de Dieu. C’est ainsi que, sans recourir à des recherches surnaturelles et transcendantes, nous arrivons,par l’examen des lois mêmes de notre conduite, à nous former une idée de Dieu. Si nous croyons cette idée vraie, c’est parce qu’elle s’accorde parfaitement avec les principes qui font agir la raison. C’est donc toujours à la raison pure, mais dans son usage pratique et moral, que nous sommes redevables d’une connaissance qui domine notre destinée, connaissance que la spéculation peut bien supposer comme probable, mais que le devoir (morale) nous impose comme nécessaire. Tel est, en résumé, le sens de la Critique de la Raison pratique, dont la publication est de sept ans postérieure à celle de la Critique de la Raison pure (1)[14].
C’est à tort qu’on a voulu voir là une sorte de rétractation : le philosophe aurait reculé devant les conséquences sceptiques de son système. D’autres y ont même trouvé matière à persiflage. « Kant, dit Heine, a jusqu’ici pris la voix effrayante d’un philosophe inexorable qui a passé toute la garnison du ciel au fil de l’épée. Vous voyez étendus sans vie les gardes du corps ontologiques, cosmologiques et physico-théologiques ; il n’est plus désormais de miséricorde divine, de bonté paternelle, de récompense future pour les privations actuelles ; l’immortalité
Il s’est formé à Kœnigsberg, une Société kantiste, qui se réunit au moins une fois par an, le 22 avril, pour célébrer l’anniversaire du grand philosophe. C’est cette société qui, sous les auspices de Ch. Rosenkranz et de F.-G. Schubert, a donné une édition des œuvres complètes (Sämmtliche Werke), en 12 vol. in-8o ; Leipzig (Voss), 1838-1842. Malheureusement les éditeurs n’ont suivi, dans le classement des nombreux écrits de Kant, ni l’ordre chronologique, ni l’ordre de matières. Nous analyserons dans chaque volume l’œuvre la plus importante, en nous bornant à une simple indication des autres travaux qui y sont contenus.
Dans le premier volume, intitulé Kleine logisch-metaphysische Schriften (Petits écrits logico-métaphysiques), nous signalerons un mémoire, fort peu connu, sur l’introduction de l’idée des quantités négatives dans la philosophie (Versuch den Begriff der negativen Grössen in die Weltweisheit ein zuführen) (2)[16]. Si ce mémoire, publié pour la première fois en 1763 (Kœnigsberg, 72 pages in-8o), a passé jusqu’ici presque inaperçu, cela tient à la difficulté du sujet, que l’auteur lui-même ne se dissimule pas. Il commence par mettre un grand nombre d’erreurs commises par les philosophes sur le compte de leur ignorance en mathématiques. « On a tort, dit-il, de rejeter l’idée de l’infiniment petit comme purement fictive on imaginaire. La nature elle-même semble nous y conduire : ainsi, le passage du repos au mouvement d’un corps par l’action continue de la pesanteur doit être infiniment petit (3)[17]. Si Crusius avait eu le
sens mathématique, il n’aurait pas taxé de ridiculement fausse l’idée de Newton comparant la force qui d’attractive, peut, suivant la distance des corps, devenir répulsive : dans les séries continues, les quantités positives cessent là où commencent les quantités négatives. « — Pour Kant, comme du reste pour tous les vrais mathématiciens, les quantités négatives sont tout aussi réelles que les quantités positives ; elles sont égales, mais opposées les unes aux autres (1)[18]. La preuve encore qu’elles sont très-réelles, c’est qu’elles donnent lieu aux mêmes opérations que les quantités positives. Aussi ne faut-il jamais perdre de vue la double valeur attachée aux signes + et —, qui peuvent être à la fois signes de quantité (positive et négative) et signes d’opération (addition et soustraction) (2)[19]. En un mot, une quantité n’est positive ou négative que suivant la position ou la direction qu’elle occupe vis à-vis d’une autre : une dette, qui diminue les revenus du débiteur, augmente d’autant, si elle est acquittée, les revenus du créancier. Tout dépend du point de vue où chacun se place. Il n’y a donc pas contradiction ni négation, mais opposition, ce qui est bien différent. L’auteur rappelle ici, avec beaucoup d’à-propos, les pôles du magnétisme et de l’électricité ; il suppose la même polarité à la chaleur, et indique même quelques expériences propres à vérifier cette hypothèse. Enfin, il arrive à formuler cette proposition hardie : le monde est un ensemble de phénomènes positifs et négatifs coordonnés de telle façon que leur somme est toujours la même, a — a = 0, et qu’il n’y a jamais excès dans aucun sens.
Les autres écrits du même volume, dont plusieurs sont en latin, ont pour titres : Principiorum primorum cognitionis metaphysicae nova Dilucidatio (3)[20] ; c’est la reproduction de la thèse inaugurale que Kant soutint, le 27 sept. 1755, devant la faculté de philosophie de Kœnigsberg, lors de son entrée dans le corps enseignant. C’est une thèse soutenue d’après les principes de l’école de Leibnitz et de Wolf : on n’y voit pas encore percer le système philosophique de l’auteur ; — Versuch einiger Betrachtungen über den Optimismus (Quelques réflexions sur l’Optimisme) (4)[21] : c’est le simple programme du cours de philosophie fait par l’auteur pendant le semestre d’hiver de 1759 ; il termine par ces mots : « En regardant autour de moi, muni de ma faible intelligence, je puis me convaincre de plus en plus que le Mieux c’est le Tout, et que chaque partie est bonne en vue du Tout ; — Die falsche Spitz-
Le II° volume se compose de la Critique de la Raison pure, dont nous avons déjà rendu compte.
Le III° volume contient : 1° Prolegomena zu einer jeden künftigen Metaphysick (Prolégomènes pour toute Métaphysique future) (5)[32], publiés à Riga, en 1783, in-8o ; 2° un Traité de Logique. Ce sont des commentaires de la Critique de la Raison pure. « Puisque l’esprit humain, dit l’auteur, dans les Prolégomènes, a erré pendant des siècles, il faut commencer par faire table rase de tout notre savoir, et se demander d’abord si et comment la métaphysique est possible. » De la possibilité des mathématiques pures, il conclut à celle de la métaphysique. Puis, répondant à ceux qui ont mal interprété son système, il montre que, par ses antinomies et l’idéal de la raison pure, il a voulu indiquer seulement les limites de la raison, et qu’il n’a nullement entendu par là nier l’existence de Dieu, la liberté et l’immortalité de l’âme. Enfin, il appelle lui-même son système l’idéalisme critique pour le distinguer de l’idéalisme dogmatique de Berkley et de l’idéalisme sceptique de Descartes ; — La Logique (6)[33], publiée d’abord par Jäsche en 1800, à Kœnigsberg, provient d’une réunion de notes que Kant avait inscrites en marge des feuillets du Compendium philosophique de Meier. L’auteur définit la logique « la science du bon usage de l’entende-
Le IV° volume renferme la Critique du Jugement (Die Kritik der Urtheilskraft), divisée en deux parties, la critique de l’esthétique et la critique de la téléologie. La première édition parut à Berlin et à Libau, en 1790 ; la deuxième en 1793, et la troisième en 1799. Cet ouvrage, qui a été traduit en français par M. Barni (Paris, 1845, 2 vol. in-8o), est surtout remarquable en ce qu’il offre pour ainsi dire le spectacle d’un combat du philosophe avec lui-même : à peine touche-t-il au terrain de l’absolu, où son esprit voudrait s’arrêter, qu’il l’abandonne aussitôt, dans la conviction que l’absolu est complétement interdit aux investigations humaines ; il s’élève avec audace aux hauteurs vertigineuses de la métaphysique pour en descendre immédiatement avec une circonspection externe, n’osant rien décider après avoir tout examiné, battant prudemment en retraite après s’être avancé hardiment : tout Kant est là. Schelling et Schiller faisaient le plus grand cas de la Critique du Jugement. Le chapitre où l’auteur, à propos du principe téléologique, admet la possibilité d’intelligences (sur d’autres planètes) supérieures à l’intelligence humaine, et peut-être mieux organisées que la nôtre pour comprendre la raison et le but des choses créées ; ce chapitre (2)[35]faisait l’admiration de Schelling.
Notre intelligence, dit Kant, est discursive, c’est-à-dire qu’elle ne peut, d’après sa nature,
Le volume VI contient les écrits scienlifiques de Kant proprement dits ; tels sont : La rotation de la Terre a-t-elle varié depuis son origine ? Cette question, proposée en 1754 par l’Académie des Sciences de Berlin, fit composer à Kant son histoire naturelle du ciel (Naturgeschichte des Himmels), publiée à
manière plausible l’hiatus qui existait encore de son temps (hiatus comblé depuis par la découverte de nombreuses petites planètes) entre Mars et Jupiter[47] : sa théorie n’admettait que six planètes, et, tout grand philosophe qu’il était, il ne lui venait pas même à l’esprit que ce nombre pourrait être un jour augmenté ; tant il est vrai que les hommes, se flattant d’enchaîner le présent et l’avenir, ont toujours oublié d’ajouter à la fin de leurs théories et de leurs raisonnements le signe de l’addition. À l’embarras et à l’obscurité de ses explications, la plupart inintelligibles, on sent, pour ainsi-dire d’instinct, que Kant était ici dans l’erreur : c’est que tout est clair et simple quand on tient le fil de la vérité. Kant agite la question de l’habitabilité des corps célestes sous un point de vue nouveau. Ainsi, il ne croit pas que toutes les planètes soient nécessairement habitées, soit parce que, trop jeunes, elles n’ont pas encore reçu d’habitants, soit parce que toutes ne soit pas destinées à en recevoir. « Nous voyons, dit-il, sur notre globe, des contrées et des îles désertes. Comparativement à la grandeur de l’Océan de l’univers, les planètes sont bien moindres que nos régions ou îles désertes. La terre flottait dans l’espace probablement depuis des millions d’années avant qu’elle devint apte à nourrir des plantes, des animaux et l’homme. Cent mille ans de plus ou de moins ne sont rien dans la vie d’une planète. »
Le VIIe volume est, avec le précédent, l’un des plus curieux de toute la collection. Les fragments relatifs à la philosophie de l’histoire (Zur Philosophie der Geschichte), qui parurent d’abord, sous forme d’articles, dans la Berliner Monatsschrift (année 1784, p. 385-411), réimprimés dans le recueil de Tieftrunk, tome II, pag. 661 et suiv., méritent une attention particulière. « Comme les hommes n’agissent ni tout à fait instinctivement, ni tout à fait rationnellement, ainsi qu’il conviendrait aux vrais citoyens du monde, leur histoire, d’après un plan régulier (comme chez les abeilles et les castors) parait impossible. » — « Nous attendons encore, ajoute l’auteur, le génie qui pourrait nous montrer la grande loi des contradictions et des excentricités des actions humaines, le Kepler ou le Newton de l’humanité (2)[48]. » Puis il formule les propositions suivantes : 1° Tout être vivant est, de sa nature, destiné à se développer empiétement et conformément à un but. — 2° Le développement de l’homme, comme être rationnel, parait être dévolu non à l’individu, mais à l’espèce. — 3° L’homme est destiné à tirer de lui-même tout ce qui dépasse la vie animale, et à ne chercher sa félicité ou sa perfection que dans l’emploi de sa raison, délivrée de l’instinct. — 4° Le moyen dont se sert la nature pour le développement de la raison est l’antagonisme des formes humaines dans la société. — 5° Le plus grand problème à résoudre, pour l’espèce humaine, c’est d’arriver à former une société qui se gouverne par la justice. — 6° L’homme est un animal qui, dès qu’il vit en société avec ses semblables, a besoin d’un maître ; car, vis-à-vis d’autrui, il abuse toujours de sa liberté ; et bien que, comme être raisonnable, il désire une loi qui mette des bornes à la liberté de tous, son instinct égoïste et brutal le pousse à s’en exempter. Là est le nœud de la difficulté. L’homme a donc besoin d’un maître pour être soumis à la loi qu’il juge lui-même nécessaire, mais que, pour son propre compte, il tend sans cesse à éluder. Ce maître il ne peut le prendre que parmi les individus de sa propre espèce. Or, chacun de ceux-là n’a-t-il pas les mêmes défauts ? C’est donc tourner dans un cercle vicieux. Quoi ! on demande un souverain qui soit d’une manière absolue juste pour lui-même, et qui cependant ne cesse pas d’être un homme ! Avec un tronc aussi tortueux que l’homme, on ne fera jamais rien de droit (aus so krummen Holze, als woraus der Mensch gemacht ist, kann nichts gerades gezimmert werden)[49]. L’auteur cite ici la comparaison suivante d’un Hollandais : « Les êtres qui peuplaient les forêts de la tête d’un mendiant considéraient depuis longtemps leur domicile comme un immense globe et eux-mêmes comme le chef-d’œuvre de la création, lorsque tout à coup l’un d’eux, le Fontenelle de son espèce, visa la tête d’un gentilhomme, et, appelant à lui tous les esprits forts de son quartier, s’écria avec enthousiasme : Nous ne sommes pas les seuls êtres vivants de la nature ; voyez cette nouvelle terre : elle est aussi habitée par des poux. » C’est ainsi que l’homme, dans l’importance qu’il se donne, efface d’un trait tout ce qui, dans la création, ne se rattache pas immédiatement à lui-même pris pour centre de son imagination. « Le degré hiérarchique que nous formons dans l’échelle des espèces humaines qui peuplent les innombrables planètes des étoiles-soleils, correspond peut-être à celui des insectes parasites dans notre échelle zoologique ; cela dépend des lois de notre organisation intellectuelle, ou de la manière dont l’intelligence est servie par les organes da corps….. La majorité des hommes semblent manquer le but de leur existence : ils ne dépensent leurs forces qu’à obtenir des résultats (vivre et se propager) que les animaux obtiennent plus sûrement et à moins de frais[50]. » L’auteur suppose que l’intelligence des habitants planétaires est inversement proportionnelle à laTelles sont les propositions de Kant, relatives à une philosophie de l’histoire. L’auteur pense, avec Kant, que l’histoire véridique ne commence qu’à la première page de Thucydide.
Parmi les autres écrits de la première partie de ce volume (Sur Swedenborg, lettre à Mlle de Knobloch, 1758, p. 1-11 ; Sur les maladies de la tête, article extrait de la Gazette de Kœnigsberg, 1768 ; Sur les vaines tentatives d’une théodicée, 1791, et d’autres écrits de circonstance), on re-
Le volume IX donna les Éléments métaphysiques du droit (Metaphysische Anfangsgründe der Rechtslehre), publiés pour la première fois en 1797 ; ceux de la morale (Tugendlehre), parus dans la même année, et la Pédagogique (Pædagogik), publiée en 1803 par Rink. Dans le chapitre sur le droit international (Völkerrecht), l’auteur dit que les nations, au lieu de continuer à se disputer les armes à la main, devraient former un congrès permanent (Permanente Staatscongress), où elles débattraient, par leurs délégués, tous les intérêts généraux ; ce serait-là, ajoute-t-il, le seul moyen d’obtenir une paix permanente et sincère ; car tout ce qu’on s nommé jusque ici traités de paix ne sont que des trêves ou des armistices (2)[66]. L’opuscule sur la pédagogique (p. 369-448) renferme des aperçus du plus haut intérêt. Kant divise l’éducation en trois périodes : celle du nourrisson, celle de l’élève et celle de l’apprenti. L’homme ne relève que de son éducation, tandis que l’animal doit tout à son instinct. De tous les êtres vivants, l’homme seul annonce sa naissance par des cris ; et ce ne sont pas là des cris de douleur (car les autres animaux ne crient pas au moment de la parturition), mais pour ainsi dire des cris de mécontentement d’un maître en herbe qui voudrait déjà commander et se faire obéir. L’homme est si amoureux de la liberté, que, si une fois il y est habitué, il sacrifie tout pour la conserver. Aussi faut-il de bonne heure le soumettre à la discipline : on envoie tout jeunes les enfants à l’école, surtout pour leur faire apprendre à se tenir tranquilles et à obéir. Rien ne ressemble plus à un enfant indiscipliné qu’un sauvage : l’un et l’autre n’en font qu’à leur tête. Cet entêtement n’est point, comme l’a prétendu Rousseau, un noble instinct de liberté, c’est l’état où l’élément brutal l’emporte encore sur l’élément rationnel. Aussi tous les sauvages ne vivent pas dans les forêts de l’Amérique : il y en a beaucoup en Europe. — C’est une grande faute dans l’éducation des princes de ne leur résister en rien, parce qu’ils doivent un jour commander. L’homme ne peut être élevé que par des hommes, formant ainsi, de génération en génération, une chaîne non interrompue d’idées, qui se transmet avec le trésor de la civilisation : c’est là qu’il faut chercher le secret de l’avenir de l’humanité. Aussi l’éducation est-elle, avec l’art de se gouverner, l’un des plus grands problèmes à résoudre. L’éducation, comme le gouvernement de la société, est tout entière l’œuvre de l’homme ; ce qu’il faut y avoir en vue, c’est moins l’état présent que l’état futur de l’amélioration du genre humain. « Mais, ajoute Kant, il y a à
Le volume X traite de la religion dans les limites de la raison (Die Religion innerhalb der Graenzen der blossen Vernunft), dont la première édition parut en 1793, et la seconde, en 1794 (Francfort et Leipzig), avec des additions. Cet ouvrage est suivi de la Dispute des facultés de théologie, de médecine, et de philosophie, etc., entre elles (Streit der Facultaten), qui est la réimpression d’une série d’articles publiés dans la Berliner Monatsschrift. La Religion dans les limites de la raison est, en quelque sorte, le développement de la Critique de la Raison pure. « L’homme porte la loi de la morale en lui-même ; pour la pratiquer librement, il ne lui faut ni l’idée d’un être supérieur, ni aucun motif étranger. Le royaume de Dieu ne revêt pas une forme sensible : Vous n’entendez pas dire : Tenez, le voilà. Le Christ lui-même l’a dit, non pas seulement à ses disciples, mais aux pharisiens : Le royaume de Dieu est en vous (2)[68]. » Kant définit la conscience « la connaissance du devoir en soi-même ». Kant s’élève avec force contre ceux qui font consister la religion dans la simple croyance aux dogmes et dans les pratiques du culte. Les hommes, dit-il, ne se contentent pas de faire la cour aux rois ; ils se font encore les courtisans de Dieu : ils s’imaginent lui plaire en marmottant des prières ; ils lui demandent ses grâces comme à un souverain ses faveurs, sans se donner la peine de les mériter par leurs actions. Ce n’est point là une conduite digne d’un citoyen du royaume de Dieu. »
Le XIe volume contient la correspondance de Kant, qui fait, en partie, double emploi avec les lettres à Mlle de Kuobloch sur Swedenberg, à Mme de Fung sur la mort de son fils, et à Lambert, déjà imprimées dans les volumes I et VII. On y remarque surtout une lettre de Schiller (13 juin 1794) et la réponse de Kant (30 mars 1795) : le grand poëte d’Allemagne se déclare, en termes chaleureux, partisan de la philosophie du sage de Kœnigsberg, et lui demande des conseils pour la publication d’uneLe volume se termine par la biographie de Kant, due à M. Fr.-G. Schubert, et par la liste chronologique des ouvrages du grand philosophe.
Quant au volume XII et dernier, il ne devrait las compter parmi les Œuvres de Kant : c’est un histoire de la philosophie allemande moderne par M. Rosenkranz.
Dans l’analyse qui précède nous avions moins en vue le mérite du chef si renommé d’une école philosophique, que l’incontestable valeur du savant d’une sagacité extrême. Sous ce dernier rapport, Kant était resté à peu près inconnu jusqu’à ce jour. F. Hoeffer.
La Biographie de Kant, dans le t. XI de ses Oeuvres complètes. - Hasse, Leste Æusserungen Kant’s ; Kœnigsberg, 1804. - Wastanski, Immanuel Kant, etc. ; Ibid. - M. V. Cousin, Kant dans les dernières années de sa vie ; Paris, 1857 (nouvelle édit.).
- ↑ Lezte Æusserrungen Kant’s ; Kœnigsberg, 1664.
- ↑ Immanuel Kant, in seinen letzten Jaebensjahren, etc. ; Kœnigsberg, 1804.
- ↑ Kant était ennemi déclaré de la bière. Quand quelqu’un était incommodé, sa question ordinaire était : « Ne boit-il pas de bière le soir ? » Ou même quand quelqu’un
- ↑ mourait avant l’âge. Il disait : « C’était probablement un buveur de bière. » (M. Cousin, Dernières années de Kant, p. 10.
- ↑ (1) Voy. M. Cousin, Kant dans les dernières années de sa vie ; Paris, 1887.
- ↑ (2) H. Heine, De l’Allemagne, t. 1er, p. 11-120, éd. De Paris, 1655.
- ↑ (1) Voy. M. Cousin, ouvrage cité, p .8.
- ↑ M. Cousin, Dernières Années de Kant, p. 22.
- ↑ Ibid., p. 47.
- ↑ Ibid., p. 24.
- ↑ La 7e édition, publiée à Leipzig, en 1828, in-8o, est la plus correcte. La 5e est la dernière qui ait paru sous les yeux de l’auteur. Enfin, l’édition la plus récente (la 9e) est celle de Schubert et Rosenkrantz, Leipzig, 1828, formant le 2e vol. des Œuvres complètes de Kant.
- ↑ (l)Voy. la préface de la 2e édition de la Critique de la Raison pure. La traduction française de cette préface, (détachée de la traduction manuscrite) conservée par M. Cousin de l’ouvrage entier, a été donnée par nous dans L’Époque, revue mensuelle, année 1835. La traduction complète de cet ouvrage a été donnée depuis par M. Tissot (Paris 1836).
- ↑ (2) A notre avis, il n’existe pas encore en français, n’en deplaise à M. Cousin, une analyse bien claire et complète du système de Kant. L’auteur de la Philosophie de Kant (Paris, 1837, 3e édit), est loin de distinguer nettement les points culminants des détails accessoires, et, en mêlant à son analyse des critiques inopportunes, il embrouille toutes les questions.
- ↑ (1) Comparez l'Examen de la Philosophie de Kant par l’auteur de cet article dans l'Époque (Hevue mensuelle), année l835, p. 297.
- ↑ (1) H. Heine, De l'Allemagne, p. 131 (nouvelle édit., Paris. 1855).
- ↑ (2) Vol. 1, pag. ll5-160.
- ↑ (3) On sait que le même pendule bat plus vite à une grande profondeur qu’à la surface du sol. S’il faut, par exemple, 1,000 mètres pour que la différence devienne sensible, et que cette différence soit d’un dixième de seconde, on comprendra qu’à un mètre seulement de profondeur elle soit tout à fait inappréciable, bien qu’elle soit très-réelle. Voilà une des meilleures images de l’infiniment petit.
- ↑ (1) C’est pourquoi le 0 n’est autre chose que le point de rencontre de deux quantités égales et opposées.
- ↑ (2) « Ceux qui définissent, ajoute ici Kant, une quantité négative comme au-dessous de rien ou moins que rien, disent une chose absurde. » Cette remarque, parfaitement fondée, s’adressait particulièrement à Euler.
- ↑ (3) Vol. I, pag. 3-44.
- ↑ (4) Ibid., pag. 47-54.
- ↑ (1) Vol. I, pag. 57-74.
- ↑ (2) Ibid., p. 77-111.
- ↑ (3) Ibid., pag. 163-286.
- ↑ (4) Ibid., pag. 199.
- ↑ (5) Ibid. pag. 289-299. (6) Ibid. pag. 303-341.
- ↑ (7) Ibid., pag. 345-370. Ces lettres avaient d’abord paru dans la correspondance de Lambert, publiée par Bernouilli, en 1781, (t. 1, p. 533-68).
- ↑ (1) Vol. I, pag. 393-398.
- ↑ (2) Ibid., pag. 401-482.
- ↑ (3) Ibid., pag. 485-578.
- ↑ (4) Ibid., pag. 581-661.
- ↑ (5) Vol. III. Pag. 3-106.
- ↑ (6) Ibid., pag. 169-340.
- ↑ (1) Vol. III, pag. 186.
- ↑ (2) Vol. IV, pag. 275-302.
- ↑ (1) Suivant M. Alf. Michiels (Revue Contemporaine, 15 sept. 1632), la théorie de Kant sur le sublime se trouverait déjà exposée dans un opuscule français, publié en 1766, sous le pseudonyme de Sylvain. Il n’est guère probable que le philosophe allemand se soit inspiré à cette source, qui sans doute lui était complètement inconnue.
- ↑ (2) Vol. V, pag. 3-231.
- ↑ Vol. V. page 233-354.
- ↑ Ibid., pag. 237-274.
- ↑ Ibid., pag. 276-289.
- ↑ Ibid., pag. 233-301.
- ↑ Ibid., pag. 305-436.
- ↑ Plus tard, Laplace se demandait aussi si la durée du tour (rotation de la Terre) ne pourrait pas être altérée par des causes intérieures, telles que les volcans, les tremblements de terre, etc., et il trouva que depuis Hipparque, c’est-à-dire depuis plus de deux mille ans, elle n’a pas varié d’un centième de seconde.
- ↑ Vol. V, pag. 152 et suiv.
- ↑ Ibid., p. 153 et suiv.
- ↑ Ibid., pag. 172 et suiv.
- ↑ Vol. VI, pag. 195-196.
- ↑ (2) Kant émet cet espoir sous une forme dubitative et presque satirique (p. 318). Il a eu peut-être tort.
- ↑ Kant ajoute ici en note : « Nous ignorons ce qu’il en est ici avec les habitants des autres planètes. Mais ce qu’il y a de certain, c’est que si nous parvenons jamais à résoudre le grand problème du gouvernement de l’homme par l’homme, nous pourrons nous flatter d’occuper un rang distingué auprès de nos voisins de l’univers.
- ↑ Vol, VII, pag. 206 et suiv.
- ↑ (1) Vol. VII, pag. 214-216.
- ↑ (2) Ibid., pag. 135.
- ↑ (3) Ibid., pag. 148.
- ↑ (4) Ibid., pag. 417-805.
- ↑ (5) Ibid., pag. 317-414.
- ↑ (6) Ibid., pag. 319 et suiv.
- ↑ (1) Vol. VII, pag. 53-58.
- ↑ (2) Ibid., pag. 74-75.
- ↑ (3) C’est le célèbre Frédéric II, roi de Prusse, son souverain, que Kant veut sans doute désigner ici.
- ↑ (4) Vol. VII, pag. 147.
- ↑ (5) Ibid., pag, 232-291.
- ↑ (1) Vol. VII, pag. 247-249.
- ↑ (1) vol. VII, pag. 264.
- ↑ (2) Ibid., pag. 283.
- ↑ (1) Metaphysik der Sitten, p. 3, 7, 11 et suiv.
- ↑ (2) Vol. IX, pag. 294.
- ↑ (1) Pag. 377.
- ↑ (2) Saint Luc, XVII, 21-22. Ή βασιλεία τοὗ Θεοὖ έντόζ ύμὧν έστίν.
- ↑ (1) Ces fragments (p. 217-277) sont tirés des papiers du pasteur Wasianski (exécuteur testamentaire), mort en 1831, du libraire Nicolovius, et du professeur Gensichen de Kœnigsberg.
- ↑ (2) Pag. 253.