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Odes (Horace, Séguier)/I/25 - À Lydie

La bibliothèque libre.
Odes et Épodes et Chants séculaires
Traduction par M. le Comte de Séguier.
A. Quantin (p. 34-35).

XXV

À LYDIE


Nos jeunes fous à tes fenêtres closes
D’un bras pressé heurtent plus rarement ;
Ils troublent peu le calme où tu reposes.
        Ta porte également

S’attache au seuil, elle, avant si mobile.
De moins en moins on s’écrie au dehors :
« Ton adoré se meurt dans l’ombre hostile,
        Ô Lydie, et tu dors ! »

Vieille, à ton tour, par les ruelles brunes
Tu te plaindras des paillards dédaigneux,
Quand l’Aquilon, durant les interlunes,
        Souffle plus orageux.

L’amour alors, la passion sauvage
Qui des juments excite la fureur,
Mordra ton foie ulcéré du veuvage :
        Et c’est avec terreur


Que tu verras myrte et lierre vivaces
Sourire seuls aux tendres débauchés,
Dont la main voue à l’Hèbre, ami des glaces,
        Les rameaux desséchés.