Odes (Horace, Séguier)/III/13 - À la fontaine de Bandusie

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Odes et Épodes et Chants séculaires
Traduction par M. le Comte de Séguier.
A. Quantin (p. 113-114).


XIII

À LA FONTAINE DE BANDUSIE


Ô Bandusie, ô fontaine hyaline,
Digne de fleurs comme d’un vin nouveau
      Demain je t’immole un chevreau
   Dont la corne est précoce, et l’incline

Aux rudes chocs, aux combats amoureux.
Mais vainement : d’un sang pur, en ta rive,
      Ce

fils de la troupe lascive
   Rougira ton cristal généreux.

L’âpre chaleur des jours caniculaires
Ne t’atteint point : sur l’errante brebis,
      Les taureaux las des jougs subis,
   Tu répands tes fraîcheurs salutaires.

Toi-même aussi ton renom sera grand,
Dès que mon luth aura chanté l’yeuse
      Qui domine la roche creuse
   D’où ton flot s’échappe en susurrant.