Élégies et Sonnets/Oh si i’estois en ce beau sein rauie…

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XIII


Oh si i’estois en ce beau sein rauie
De celui là pour lequel vois mourant :
Si auec lui viure le demeurant
De mes cours iours ne m’empeschoit enuie,

Si m’acollant me disoit, chere Amie,
Contentons nous l’un l’autre, s’asseurant
Que ia tempeste, Euripe, ne Courant
Ne nous pourra desioindre en notre vie :

Si de mes bras le tenant acollé,
Comme du Lierre est l’arbre encercelé,
La mort venoit, de mon aise enuieuse :

Lors que souef il me baiseroit,
Et mon esprit sur ses leures fuiroit,
Bien ie mourrois, plus que viuante, heureuse.