Dictionnaire universel de matière médicale et de thérapeutique/Or (médecine)

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Dictionnaire universel de matière médicale et de thérapeutique générale, tome III
Société Belge de Librairie (3p. 351).

OR ( αυρυμ et χρυσοσ ) des Grecs, aurum des Latins. Métal précieux, toujours à l’état natif; et à raison de cela, sans doute, connu de toute antiquité ; peu employé toutefois en médecine jusqu’à ces derniers temps, où il a pris faveur dans le traitement de la syphilis et des affections lymphatiques. Ce métal éclatant, d’un jaune un peu orangé vu en masse, d’un bleu verdâtre en état de fusion ou réduit en feuilles minces (regardées par transparence), est insipide, excellent conducteur du calorique, fusible à 32° du pyromètre de Wedwood, cristallisable, mou, très-tenace, si malléable qu’un seul grain peut, sous le marteau du batteur d’or, couvrir un surface de 50 pouces carrés, et d’une pesanteur spécifique de 19,257. L’air, l’eau, le feu ne lui font subir, même en feuilles, aucune altération. Une forte décharge électrique, au contraire, le transforme en poussière pourpre, mais néanmoins sans changer, peut-être, l’état chimique. L’oxigène s’y combine en plusieurs proportions ; l’azote le rend fulminant. Il s’unit directement ou indirectement au chlore son véritable dissolvant, à l’iode, au soufre, au phosphore, à un grand nombre de métaux ; n’est attaqué par aucune acide ; mais se dissout dans l’acide hydriodique ioduré, et surtout dans l’eau régale ( mélange d’une partie d’acide nitrique et de quatre d’acide hydro-chlorique) à cause du chlore qu’elle contient par suite de la décomposition partielle de ses composants. Enfin il parait être électro-négatif, ses oxides ayant plus de tendance à faire fonction d’acide que fonction de base (H. Pelletier).

L’or ne se trouve dans la nature qu’à l’état métallique, soit dans le sein de la terre, en filons toujours peu abondants, ordinairement allié d’un peu d’argent ou de cuivre, soit en petites masses nommées pépite, soit accompagnant divers sulfures métalliques, soit, et surtout, sous forme de paillettes dans le sable des rivières d’où le retire l’art des orpailleurs. Son extraction, au moyen du mercure dans le premier cas, et par de simples lavages dans le dernier, est assez facile. Les anciens le tiraient d’Afrique et d’Espagne ; les modernes le tirent surtout du Mexique et du Pérou qui fournit les 7/9 des 37000 livres pesant (50 millions de francs environ), qu’on en introduit chaque année dans le commerce ; l’Afrique, la Sibérie, la Hongrie, la Transylvanie en donnent aussi ; enfin on en a trouvé en France, mais trop peu pour une exploitation avantageuse.

Les alchimistes, qui le décoraient du nom de roi des métaux (rex metallorum), de soleil (sol), et le rangeaient au premier rang des métaux parfaits, l’on beaucoup étudié, dans la vue de découvrir le prétendu secret de sa formation et d’en obtenir un remède universel. Lewis en a fait le sujet d’un traité fort étendu ; Bergmann, Homberg, Franklin, Van Marum, Macquer, et, dans ces derniers temps, Lavoisier, Proust (Journ. de phys.), Vauqnelin, Pelletier, Figuier, Oberkampf, etc, en ont successivement éclairé et agrandi l’histoire chimique, préalable nécessaire à son étude médicinale.

Ses usages ( allié presque toujours d’un peu de cuivre, dont les proportions variées constituent ses divers litres ) sont extrêmement multipliés. C’est, sous forme de monnaie, le signe représentatif du commerce de toutes les nations ; on en fait des vases, des ustensiles, des objets d’ornement, des bijoux : son éclat, son inaltérabilité, son haut prix, la facilité avec laquelle il s’allie aux divers métaux, qui en modifient la couleur et lui donnent plus de dureté, expliquent ces divers emplois. Réduit en poudre, en feuilles mince », précipité par le proto-sulfate de fer de u tolution dans l’eau régale, amalgamé arec le mercure qui le ramollit, etc., il sert au doreur sur bois, sur porcelaine, sur métaux, etc. ; dissous dans l’acide liyilru-chloro-nitrique ot et précipité par l’étain, il donne un produit pourpre employé dans la peinture sur porcelaine sous le nom de pourpre de Cassius.

Quant à ses usages en médecine, à l’état soit de métal ou d’alliage, soit d’oxyde, de chlorure, d’iodure, de sulfure, etc., ils sont assez limités et ne remontent qu’à l’époque des Arabes ; mais la grande majorité de ceux qui l’ont expérimenté avec quelque suite, se prononce si hautement en sa faveur, qu’il mérite certainement de fixer l’attention de tous les praticiens. Dioscoride et Avicenne l’employaient à l’état de métal. Paracelse (Archidox. lit. VI. de n la longa ; de gradibu* et compotitionibui ; fragm. 2, et alili) l’unissait au sublimé, comme une punacée universelle, qu’il nommait calcinât in et solutio lis (mélange recommandé depuis contre la syphilis, soit sous le nom, commun à plusieurs autres préparations, d’aurum cites, tout récemment, comme prophylactique, sous le titre A’alexitére doré). En 1540, A. Lecoq, dans son Traité des maladies vénériennes , cité, ainsi que la plupart des auteurs suivants, par l' oncle, dans le Dictionnaire de science médicale » (XXXVII, 558), décrivit une prétendue préparation d’or mercurielle contre la syphilis, qu’il disait tenir d’un alchimiste, et qui était émétocathartique ; G. Fallope la signala comme un remède de charlatan, et des expériences de M. Chevallier établissent qu’elle ne contient pas d’or. Un composé où entre l’or divisé, du calomel, du mercure, etc., a été indiqué en 1621 par J. Colle ; Vaurum vita que Planis Campi (1625) préconisait contre la peste, la syphilis, la maladrerie, l’hydropysie, etc., contenait da l’or et du mercure ; Hortius dit avoir vu donner contre la syphilis l’or diaptorétique (mélange d’or réduit de précipité blanc) ; G. Ucay employait aussi, et disait ne pouvoir trop vanter contre cette maladie, un or mercuriel formé de précipité rouge et d’or divisé ; A. Pilcaro ( 1714 ) a proposé l’or en poudre ou en feuilles contre la même affection, à la place du mercure ;. F. Hoffmann, dans sa Médecine rationnelle, regarde comme le remède le plus efficace de la syphilis une liqueur formée, dit-on, de muriate d’or, de mercure et d’antimoine ; Lalouette, dans son Traité des scrophules, signale contre cette maladie l’emploi de deux foies de soufre solaire et d’un savon antmtonia par la voie solaire. Enfin, depuis une époque où précisément A.-L.-Samuel Mitchill préconisait l’or à New-Yorck, M. Chrestien de Montpellier n’a cessé d’appeler l’attention des praticiens sur plusieurs des préparations de ce métal (l’or divisé, ses oxydes précipités par la potasse ou par l’étain, et surtout ses chlorures), dans le traitement de la syphilis et en général des affections lymphatiques. Plusieurs centaines d’observations, la plupart réunies et coordonnées dans l’important ouvrage que M. Legrand a publié en 1828 sur ce sujet, et ayant pour garants plus de quatre-vingts médecins ( parmi lesquels nous citerons, outre M. Chrestien, MM. Caizergues, Niel, Lallemand, Souchier, Ilufeland, Goizi de Bologne, etc.), sont venues depuis confirmer l’utilité de ces médicaments.

Il n’est donc plus permis do réduire avec Linné (Mat. niiit.) les propriétés et les usages de l’or à ces quatre mots : vis politica, Hsus et economicus ; de dire avec Geoffroy que c’est en médecine le plus inutile des métaux ; de croire avec un grand nombre d’auteurs (Spielmann, Baume, Desbois de Rochefort, etc.) qu’il est sans action médicinale, et ne doit les vertus qui lui ont été attribuées qu’aux substances actives auxquelles, il est vrai, on avait coutume de l’associer ; ou enfin, et par conséquent, de le passer sous silence en pharmacologie, comme on le voit dans nombre d’ouvrages, et même dans notre Codex, où ne figurent ni l’or, ni ses oxydes, ni son chlorure triple, mais seulement le muriate d’or , la moins sûre de ses préparations. C’est ce qui ressortira mieux, nous le croyons, de l’examen rapide que nous allons faire de ce métal et de ses divers composés, des préparations variées qu’on en forme, de leurs doses, de leur mode d’administration, des propriétés qu’on leur attribue, des inconvénients qu’elles peuvent offrir, et enfin, des applications heureuses qui en ont été faites à diverses maladies.

  • Or Métallique

Fourcroy prétend que le seul aspect de l’or réjouit ceux même qui n’en connaissent pas la valeur. Ficinus, en 1529, le recommandai t, porté en amulette, pour égayer les mélancoliques et comme préservatif de la lèpre. Selon Avicenno, il corrige, mis dans la bouche, la mauvaise odeur de l’haleine, et, plusoumoirisfortemvnt chauffé, est le meilleur cautère actuel, vu la facilité avec laquelle se guérissent les plaies qui résultent de son application. Heilcher rapporte que des médecins ordonnaient déteindre de l’or rougi à blanc dans les boissons des malades, pour leur communiquer une vertu cordiale. L’inaltérabilité de ce rrtëtal le rend propre à plusieurs emplois chirurgicaux, notamment à la confection de divers instruments, des obturateurs, etc.

Pané à la filière, il est usité dans l’art du dentiste.

Battu en feuillet minces, on l’employait beaucoup jadis, soit luxe, soit charlatanisme, pour donner aux pilules un éclat séduisant, en même temps qu’on en masque le dégoût (d’où le proverbe avoir l’art de dorer la pilule ), ou pour leur communiquer un » vertu cordiale, quoique, au dire de la plupart des auteurs, son seul effet soi t d’en diminuer l’action, de la retarder du moins, et, dans le cas où de faux or serait employé, de produire des effets autres que ceux qu’en attend le médecin. L’or en feuilles a été indiqué aussi en applications sur la face des varioles, comme propre à prévenir les cicatrices de la petite vérole (Heilcher), sur le mamelon, contre ses gerçures (Gœttiiiy. ont. ton gel. loch., 1757, fasc. 36, p. 360 ; Elwert, 1794 ), sur la saignée comme hémostatique (Breban, Mém. dal’Acad. de chir., IV, 604).

Ces feuilles entraient dans une foule de poudre : composées, telles que la poudre de bétard de Sennnart, la poudre épileptique de Guttêle, la poudre de perle rafraîchissante, la poudre de joie et la poudre pannonique de Charras, et autres citées par J —F. Gmelin ( Appar. média. 1, 445 ), et généralement désignées comme cordiales. Elles entraient aussi dans le cornu cent auratum, poudre d’une couleur pourpre, résultant de la calcination de l’or en feuille avec la corne de cerf, jadis employée comme cordiale et alexitère, à la dose de 12 à M grains, contre les fièvres malignes, la rougeole et la variole, et inscrite dans la Pharmacopée de Wirtemberg ;  ; dans divers électuaires tels que la confection d’Hyacinthe et la confection alchermès de Charas ; dans la liqueur d’or, usitée encore sur les tables ; enfin dans une foule d’autres préparations dites solaires, dont, malgré leur nom, et à cause de leur vicieuse préparation, l’or ne faisait pas toujours réellement partie, ou dans lesquelles il était associé à tant d’autres substances actives (aromatiques surtout ), que son action propre y était pour ainsi dire ensevelie.

Ces mêmes feuilles servaient encore à préparer la poudre d’or, soit, ce qui est le plus simple et le plus sûr, en les triturant avec du miel et de là gomme arabique qu’un en sépare ensuite au moyen de l’eau chaude ; soit en les amalgamant avec six fois leur poids de mercure, qu’on dissout ensuite par de l’acide nitrique, ou, comme le faisait aussi M. Chrestieu, qu’on fait volatiliser au feu, ou même à un soleil ardent au moyen d’une très-forte lentille, lavant, séchant et pulvérisant enfin le résidu dans un mortier non métallique. Cette dernière préparation, où l’or est très-divisé et sous forme de poudre d’un brun foncé, est la première qu’ait expérimentée contre la syphilis 91. Chrestien (devancé, comme on l’a vu plus haut, par J. Colle, Horstius G. Ucay, Pitcarn, et suivi par beaucoup d’autres). MM. Duportal et Pelletier ont proposé de préparer celte poudre en précipitant du muriace d’or liquide par une solution de proto-sulfate de fer, et lavant le précipité avec de l’eau acidulée par l’acide hydrochlorique. Les homœopatbistes se bornent à trituer pendant plusieurs heures les feuilles d’or avec du sucre de lait, et prétendent obtenir par là une poudre si active qu’un quadrillionième de grain d’or ainsi préparé, mis dans un flacon et respiré quelques instants par un mélancolique — suffît pour le délivrer de son penchant au suicide (Exposition de la t loct. méd. homaop. d’Hahnemann, trad. par A. Jonrdon, p. 328) : assertion dont la vérification facile et sans équivoque, pourrait servir, ce nous semble, à baser un jugement motivé sur l’étrange doctrine d’Hahnemann.

Quant à la limaille d’or, jadis regardée comme contre-poison, soit de l’aimant, qui alors passait pour xinéneux, soit du mercure (Dioscoride, lib. V, c. 70), elle a été vantée à l’intérieur et à l’extérieur oontre l’épilepsie et les maladies de la peau, par Avicenne, qui ajoute qu’exactement porphyrisée, elle est bonne dans les affections du cœur, la tristesse de l’Ame, la faiblesse de la vue, et, associée à d’autres médicaments, dans les affections atrabilaires. H. Chrostien, et à son exemple beaucoup de praticiens, l’ont employée avec le même succès que les autres préparations d’or, quelquefois même, M. Lallemand en particulier (Nouv. bibl. méd., 1837, III, 414), avec plus d’avantage, contre lu syphilis, les dartres syphilitiques et diverses affections lymphatiques, depuis 1/4 de grain jusqu’à 4 grains par jour.

  • I. Alliages d’or:

L’or s’allie à uu grand nombre de métaux, et surtout à l’argent, au mercure, au cuivre, au fer, etc. ; mais ces alliages n’ont guère été employés en médecine, quoique celui d’or et de cuivre ait été jadis indiqué contre la migraine par de Hauterive, sous le nom de Caracoli (Mém. de l’Acad. des se., 1724, Hist., p. 18) ; que Auruiu visa de Planis Campi, cité plus haut et plusieurs autres anciennes préparations, contiennent, à ce qu’il parait, un amalgame d’or et de mercure, etc.

  • III. Oxydes D’or :

Proust n’en admet qu’un ; Berxélius en décrit trois, savoir : un protoxide vert, un deutoxide pourpre, et un peroxide jaune.

Le protoxide contient 3, 87 d’oxygène, est irréductiblejpar la chaleur, et ne peut s’unir aux acides. Il est sans usages ; on l’obtient, dit-il, en traitant, pur l’eau de potasse, du chlorure d’or qu’on a exposa à une chaleur suffisante pour en chasser une partie du chlore.

Le deutoxide d’or serait, d’après Berzelius et d’autres chimistes, cette poussière pourpre que forme l’or en feuilles soumis à une décharge électrique, ou fortement chauffe sur des matières terreuses. C’est à lui également que serait due la couleur pourprée que le chlorure d’or dissous imprime aux matières organiques, et la formation du pourpre de Cassius, véritable deuto-stonnate d’or, qu’on obtient en précipitant le chlorure d’or par le proto-hydro-chlorate. D’autres pensent, au contraire, que l’or dans tous ces cas, est à l’état métallique, et ne doit qu’à sa grande division la couleur pourpre qu’il présente. M. Buisson a même récemment établi que le pourpre de Cassius n’est ni un stannate d’or, ni un mélange d’or métallique et de peroxyde d’étain, mais de l’or divisé mécaniquement par du sous-deuto-chlorure d’étain, que toute autre poudre blanche pourait remplacer : opinion toutefois combattue par M. Rohiquet, qui persiste à croire que l’or y est à l’état d’oxide et combiné à du deutoxide d’étain (Jour , de pharm., XVI, 693 et 755) ; ainsi que par de nouvelles expériences ( ..., XVII, 219), qui en font un composé triple d’oxide d’or, de protoxide et de deutoxide d’étain. Quoi qu’il en soit, ce compose, usité dans les arts pour colorer la porcelaine, a été expérimenté contre la syphilis et autres affections lymphatiques, par M. Chrestien, qui le préparait, soit de la manière indiquée ci-dessus, soit an moyen de lames d’étain bien décapées, plongées dans une dissolution de chlorure d’or : dernier mode qui donne un précipité brun, et non pourpre, différent peut-être du premier. Le deutoxide d’or parait faire partie du Crocus solia de quelques auteurs : poudre brune, employés jadis en frictions sur lame à la dose de 1 ; 9 grain à 1 grain, ou, à l’intérieur, en commençant par 1 ; 20° de grain ; et qu’on obtenait en calcinant, soit un mélange de soufre et d’amalgame de mercure et d’or, le précipité que l’huile de tartre par défaillance forme dans une solution dans l’eau de chaux du produit de la trituration de l’or en feuilles, du nitre d’alun et du sel de cuisine. Il entrait auici dans le cornu certi auratum, où il est uni à la corne de cerf préparée philosophiquement, et qui passait jadis pour cordial et sudorifique, etc.

Le péroxide d’ or, qui est un acide origue de quelques chimistes, et le seul oxide d’or non contesté, contient pour cent, d’après H. Berzelius, 12, 07 d’oxygène. C’est la base du chloryde d’or dissous ou hydro-chlorate d’or, d’où on peut le précipiter par un excès de magnésie ou d’oxide de zinc, ayant soin ensuite de la laver avec de l’acide nitrique affaibli, pour l’obtenir à l’état de pureté (Pelletier). Quand, à l’exemple de H. Chrestien, on emploie le sous-carbonate de potasse, dont il faut se garder de mettre un excès qui rcdissoudrait le précipité, une partie de l’or est réduite et se précipite avec le peroxide qui retient en outre un peu de potasse : il ne s’ogit plus que de laver, de faire sécher et de pulvériser l’oxyide (voyez sur les difficultés de cette opération, le Mémoire de MM. Duportal et Pelletier). M. Flagendie indique la baryte, d’après M. Caventou, à ce qu’il paraît, et observe qu’une partie de l’oxide est réduite pendant la dessiccation, ce qui fait qu’à l’état sec il n’est pas complètement soluble dans l’acide muriatique.

Récemment précipité et à l’état d’hydrate, le peroxide d’or est jaune ; sec, il est d’un jaune brun ; il devient pourpre au contact des matières organiques, sans doute en subissant quelque altération ; la lumière ou une faible chaleur le décomposent ; légèrement soluble dans l’eau, à laquelle il donne un peu d’astringence, il se dissout bien dans l’acide hydrochlorique avec lequel il forme un chlorure, et, en petite proportion seulement, dans l’acide nitrique bouillant et Pacide sulfurique ; enfin il est réduit par les acides nitreux, sulfureux, phosphoreux, tte., et peut former avec la potasse un compose particulier (orale de potasse), avec l’ammoniaque et l’or fulminant, dont, comme on le verra plus loin, la nature est encore litigieuse.

Ses usages médicinaux sont bornés. Précipité par la potasse, il a été particulièrement indiqué par M. Chrestien, uni à l’extrait d’écorce de garou, dans le traitement des scrophules. Ce même oxide, précipité par la potasse, puis dissous dans l’acide nitrique et exposé quelques mois au soleil, constituait, suivant plusieurs auteurs, la teinture d’or nervino- liqueur d’or ou gouttes d’or du général Lamotte, si renommées sous Louis XV, qu’elles se sont vendues un louis la goutte, et dans lesquelles il aurait dû se trouver à l’état de nitrate. Les gouttes d’or Hancke , liqueur éthérée obtenue par la digestion an soleil et la distillation des gouttes d’or ( dont le résidu liquide formait l’or potable de mademoiselle Grimaldi), ne contenaient point d’or, mais un peu de fer qu’y ajoutait l’auteur. Dans la formule indiquée par Spielmann, on traite un gros d’or fulminant par 2 onces d’acide nitrique, et l’on ajoute 32 onces d’alcool : il parait, au reste, que les véritables gouttes d’or du général Lamotte ne différaient guère de la teinture de Bestuchef, dont nous avons parlé a l’article Fer (voy. dans le Bull, de pharm., II, 270, une Notice de M. Desertine).

Nous croyons devoir rapporter encore à l’histoire des oxydes d’or, et plus particulièrement du peroxyde, malgré l’incertitude de leur véritable nature : 1 oxyde d’or imparfaitement dissous au moyen du vinaigre et de l’alcool, dont parlent Quercetan et Angélus Sala, comme doué de propriétés merveilleuses ; 2° le chrysobe?scar ou electrum reum cordiale, mélange d’oxide d’or et d’oxide de fer, d’un rouge obscur, qu’on fait détoner avec du soufre et qu’où lave avec l’acide acétique, indiqué par A. Sala comme utile contre les vomissements, la diarrhée, la leucorrhée, le flux immodéré des règles, à la dose de 3 à 4 grains ; 5° l’aurum pracipitatum aturinum du même, oxyde d’or précipité par l’huile de tartre, et qui devait prendre, disait-on, une couleur bleue lorsqu’il était bien préparé, ce que révoque en doute J.-F. (. ... ... ; ) 4° le Bos?oarlicum ?metallicum?, que Béguin, qui le décrit (Tyracinium chim., p. 521), dit être sudorifique à la dose de 6 grains ; 5° le Ceraunochryion diaphoreticum, que ce même chimiste préparait en faisant brûler plusieurs fois de l’esprit de-vin sur l’oxyde d’or obtenu par précipitation, et recueillant, puis lavant à l’esprit-de-vin les particules qui se subliment sur les parois du vase ... ...

  • V. Or Fulminant.

Deux composés l’un obtenu par ?Scheèle et Cerf en traitant l’oxyde d’or par l’ammoniaque ; l’antre qu’on prépare en précipitant la solution de chlorure d’or par un excès d’ammoniaque, lavant, et faisant sécher ensuite à une douce chaleur le précipité. Tous deux ont été récemment étudiés par M. Dumas (Ann. de’chim. el de phyt., juin 1850) ; le dernier seul nous intéresse. Il résulte de ses recherches que celui-ci n’est ni un. ammoniure d’oxide d’or ou un orale d’ammoniaque, ni, comme l’a cru M. ?érullas, un azoture d’or, mais un composé de deux atomes d’azolure d’or ammoniacal et d’un atome de sous-chlorure d’or ammoniaral, avec l’eau nécessaire pour transformer tout l’azote en ammoniaque et tout l’or en oxyde. Il est jaune, solide, insipide, inodore ; détone avec violence par l’action d’une chaleur de 200°, du choc, du frottement, et doit par conséquent étre conservé dans des flacons couverts seulement d’un papier. Les acides forts et les alcalis le décomposent. Il est insoluble dans l’eau froide ; lave longtemps a l’eau bouillante, il donne de l’hydro-chlorale d’ammoniaque, et passe a l’état de sous-azoture ammoniacal.

Ce composé, signalé dès ..Rivault, comme pouvant remplacer la poudre à tirer ; quelquefois désigné jadis sous le nom équivoque de crocus auri ; indique dans les anciennes Matières médicales, comme un utile diaphonique, dans les fièvres, les affections nerveuses, à la dose de 5 à 6 grains, d’après Croll, ?lurtmann, Ro?fincius, etc. ; admis encore dans le baume d’or de la Pharmacopée usuelle de Van-Mons, dans des pilules purgatives de la Pharmacopée balav?, recommandées par Plenck contre les engorgements glanduleux suite de la scarlatine, ainsi que dans les pilules solaires de la Pharmacopée de Vienne, usitées comme anodynes et diaphoréliqnes, est à bon droit banni de notre Codex. C’était la base du magisterium auri d’Angélus Sala, mélange d’or fulminant (plusieurs fois arrosé d’esprit de mélisse et desséché), de safran, d’ambre gris et de musc, employé a la dose de 5 à 8 grains, comme cordial, dans les affections nerveuses • dubezoarlicum auratum du même auteur, mélange de magisterium auri, d’extrait de vipère, de larmes de cerf, etc. ; du magisterium chrysopurpurœ de G. Rolfincius, poudre cordiale résultant de l’action sur l’or fulminant de l’acide muriatique, qu’on chasse ensuite parle moyen de la chaleur, etc. Son action, d’après les faits observés par Konig, D. Ludovic, F. Hoffmann (Opéra omnia, I, 227, Genève, 1761 ), Plenck (Toxicologia, p. 241, Vienne, 1785), est plutôt cathartique (comme l’avait reconnu A. Sala, mais peut-être, suivant J.-F. Gmelin, faute d’avoir été bien lavé ) ou même corrosive, que diaphorétique. Ces auteurs, en effet, l’ont vu, à la dose de quelques grains, produire des tranchées, des vomissements et des évacuations alvines, des convulsions, des sueur froides, des lipothymies, quelquefois ( Plenck ) une salivation abondante, et même la mort (Hoffmann, G.-E. Stalh), avec érosion des intestins ( Rivinus, cité par Hoffmann ). Rolfincius cependant dit l’avoir donné avec succès dans un cas de colique avec constipation opiniâtre ; et Lémery ( Cours do chim., p. 100) s’en est servi pour combattre des accidents produits par de trop hautes doges de mercure. Swediaur parle aussi d’un médecin de réputation qui a préconisé l’emploi de l’or fulminant (3 à 5 grains ), dans le traitement de la salivation mercurielle. On dit qu’il colore en noir les excréments. M. Legrand observe avec raison qu’on ne doit l’employer qu’en solution dans l’eau (ou plutôt en suspension, puisqu’il est insoluble), à cause des dangers auxquels exposerait sa facile détonation.

* V. Proto—iodure d’or

Ce composé, pulvérulent, d’un jaune verdiâtre, insoluble dans l’eau froide, contenant environ 1/3 de son poids d’iode, décomposable par la chaleur, et que la potnsse transforme en iodate et hydriodate d’or, peut être obtenu de diverses manières, d’après M. J. Pelletier, notamment en précipitant le chlorure d’or par l’hydriodate de potasse, il a été administrée l’intérieur comme le muriate d’or, c’est-à-dire successivement par quinzième, quatorzième, douzième de grain, etc., par H. Pierquin (Journ. des progrès, etc.), contre les affections vénériennes aiguës ou chroniques, et aussi en pommade, uni au cérat, pour le pansement des ulcères vénériens ou scrophilïenx.

VI. Sulfure d’or.

Poudre noirâtre qu’on obtient en précipitant la solution de chlorure d’or par un courant de gai hydrogène sulfuré, ou par un hydro sulfate alcalin, et qui contient plus de 80 pour 100 d’or ( Oberkampf ) : la moindre chaleur en dégage le soufre. M. A. Legrand annonce se livrer à des recherches sur les propriétés thérapeutiques de ce sulfure, ainsi que l’iodure d’or ; et nous avons déjà dit que Lalouette avait vanté les ? foies de soufre m?loin dans le traitement des scrophules. Un des or potables des alchimistes était, dit-on, du sulfure d’or dissous dans de l’hydro-sulfatede potasse.

VII. Chlorures et Sels D’or. L’existence des sels d’or paraît douteuse. Les acides nitrique et sulfurique ne dissolvent qu’une petite quantité de peroxide d’or, et l’eau décompose cette dissolution, que H. Pelletier ne regarde d’ailleurs point comme vraiment saline ; l’acide muriatique ou hydro-chlorique le dissout bien, mais paraît former avec lui un chlorure plutôt qu’un muriate ou hydro-chlorate. Ce chlorure d’or, et surtout le chlorure d’or et de sodium, sont, do toutes les préparations de ce métal, celles qui ont été le plus expérimentées. Cette dernière est la seule qui, à raison de sa non-déliquescence, de sa facile solubilité et de son action modérée, mérite d’être conservée dans la matière médicale, à côté de l’or simplement réduit en poudre. Tout ce que nous dirons plus loin de l’action, des propriétés thérapeutiques, du mode d’administration de l’or et des accidents de son emploi, devra particulièrement lui être rapporté.

1. Chlorures d’or. H. Berzelius en admet deux : 1° un proto-chlorure, encore peu connu et sans usages, que l’eau chaude transforme en deuto-chlorure et en or métallique, et qu’on obtient en exposant avec précaution le deuto-chlorure & l’action de la chaleur ; 2° un deuto-chlorure, le seul qui nous intéresse, qu’on nomme communément chlorure d’or. et, improprement, muriate ou hydro-chlorate d’or : c’est le murias auri, chloruretum auri de notre Codex, sauf l’addition d’une quantité insignifiante de muriate de soude.

Ce dernier, formé de chlore et de peroxyde d’or et contenant souvent un excès d’acide muriatiqne (Pelletier, Journ. de pharm., VII, 502), est en petits prismes quadrangulaires ou octaèdres tronqués, d’un beau jaune, devenant verts lorsqu’on les dessèche dans le vide ( Vogel, Journ. de pharm., VII, •499) ; fusibles à une douce chaleur, réduits à l’état de proto-chlorure, puis décomposés complètement par une chaleur forte ; très déliquescents, ce qui en rend l’obtention très-difficile, oblige de le conserver dans des flacons bouchés à l’émeri, et ne permet d’administrer ce chlorure qu’à l’état liquide. Ces cristaux, solubles dans l’eau et l’alcool, ainsi que dans l’éthcr, sont inodores, mais d’une saveur très styptique et un peu amère, avec un arrière-goût métallique.

La solution aqueuse de ce chlorure (nniriiile on hydro-chlorate d’or proprement dit), d’un beau jaune également, rougit les couleurs bleues végétales, colore en pourpre indélébile les matières animales, la peau en particulier, et se conserve sans aucune altération, comme l’a indiqué M. Figuier ( it., II, 541 ) qui mettait 16 grains de chlorure par once d’eau : M. Chevallier a proposé de la former d’une partie de chlorure contre cent d’eau — et de la garder ainsi toute préparée pour l’usage médicinal. Une lame de fer, plongée dans ce liquide, se couvre d’une couche d’un jaune brunâtre qui devient jaune d’or par le frottement ; le proto-sulfate de fer, le prolo-hydro-chlorate d’étain, et en général toutes les dissolutions métalliques susceptibles de passer à un inaiimum d’oxigène ou de chlore, le décomposent, en réduisant plus ou moins complètement l’or. Les sels de protoxyde de mercure, d’après les expériences du professeur Fischer (Journ. de pharm., XVII, 173 ), donnent naissance à un précipité analogue au précipité pourpre, composé de deutoxyide de mercure et de sous-oxyde d’or. L’ammoniaque en sépare des flocons jaunes, connus sous le nom d’ or fulminant (Voy. ci-dessus). Les autres alcalis en précipitent un sous-hydro-chlorate jaune, s’ils sont en petite quantité ; de l’oxyde brun, s’ils sont en excès et aidés par la chaleur ; tandis que s’il y a un grand excès d’acide, il se forme un sel double et point de précipité : c’est ce qui a lieu lorsqu’on fait le chlorure d’or et de sodium. Les hydro-sulfates alcalins en précipitent un sulfure d’un brun chocolat. Les huiles volatiles, l’éther, le naphthe, en séparent l’or et le retiennent en suspension, comme l’avaient reconnu les inventeurs d’or potable. Enfin les substances organiques, les extraits, divers liquides, tels que l’infusion de thé, le vin, l’albumine, la gélatine, le lait, la bile, le décomposent ; aussi a-t-on recommandé d’éviter en thérapeutique de semblables mélanges, conseil dont nous apprécierons plus loin le degré d’importance.

On obtient la chlorure d’or en dissolvant à une douce chaleur une partie d’or pur laminé, dans 5 parties d’acide hydro-chloro-uitriquc ; faisant évaporer doucement jusqu’à siccité, en ayaut le soin d’agiter sans cesse le liquide. Suivant M. Magendie ( Formulaire, 6 « éd., p. 238 et 259), on peut l’obtenir très pur, non déliquescent, sans excès d’acide hydro-chlorique, quoique très acide (ce qu’il est difficile d’admettre) en faisant évaporer jusqu’à dégagement de chlore, et retirant du feu de la liqueur, qui se prend en masse, formée de belles aiguilles jaunes.

Ce sel, le seul admis dans notre Codex (quoique, à l’exemple de 1H. Chrestien, on lui ait généralement substitué aujourd’hui le chlorure d’or et de sodium) a été employé par fractions de grain, comme anti-scrophulcux. En frictions sur la langue et les gencives, M. Chrestien le donnait depuis 1/16° de gr. jusqu’à l/4degr. par jour, mêlé à diverses poudres, au moment même de son emploi (Delafield, qui assure l’avoir administré sans accidents jusqu’à la dose énorme de 1 grain 1/2, ot peut-être Groetzner, qui en a donné jusqu’à 1 grain, employaient sans doute un autre composé) ; à l’intérieur, il le faisait prendre en pilules associé à diverses poudres organiques, ou même à des extraits sudorifiques, narcotiques, etc. Ce chlorure est la base ou le point de départ de presque tous les ors potables , de tous les élixirs , les teinture ... ... et autres solutions d’or, vraies ou prétendues, la plupart secrètes, que le charlatanisme, plus que la bonne observation, a tour à tour préconisées. La plus célèbre est la teinture d’or ou or potable d’Helvétius, qu’il ne faut pas confondre avec l’or potable de Melle° Grimaldi ( voyez ci-dessus ), ou, comme Sprengel ( Hist. de la méd., trad. de Jourdan, III, 578), avec l'or potable des pauvres de J.-B. Zapata, (Maravigtioti secreti di medicina e cerugia, 1586), simple dissolution de sucre dans l’eau de-vie. Celle d’Helvétius consiste en une solution, dans 64 parties d’alcool, de 16 parties d’huile de romarin, ayant servi à décolorer la solution de 1 partie d’or dans 8 d’eau régale, et d’où l’or réduit ne tardait pas à se précipiter : on l’administrait à la dose de 5 à 15 gouttes, comme diaphorétique, dans les affections malignes ; la formule en a singulièrement varié, quant aux proportions des composants, celle que donne Geoffroy, dans sa Matière médicale, est beaucoup plus active. Plusieurs des teintures ou élixirs d’or des anciens ou ne contiennent pas d’or, ou en contiennent si peu, qu’on rapporte généralement au naphthe, à l’alcool, à l’éther, aux huiles essentielles, qui étaient les soi-disant de solvatlts de l’or dans ces préparations, les propriétés excitantes, diaphorétiques, anodynes, nervales, cordiales, etc., dont on les disait douces. On peut voir dans J.-F. Gmelin (l.c.l, 449 ) les divers auteurs qui ont écrit sur la confection de l’or potable. Le laudanum mercuriale de M Beyer n’est, d’après A. Sala, que l’or potable d’une couleur sang foncé, préparé avec une espèce d’esprit de sel doux ; l’oleum toits était une autre espèce d’or potable très-épais ; etc.

2. Chlorure d’or et de sodium (muriate ou hydrochlorate d’or et de soude ; à tort, dans quelque livres, chlorure d’or et de soude). Ce composé neutre, regardé d’abord par H. Pelletier, comme un simple mélange (Journ. de pharm., VII, 3 ; VIII, 157 et 162), est d’un beau jaune orangé, en cristaux allongés inaltérables à l’air, fusibles au feu, ils perdent d’abord leur eau de cristallisation et sont ensuite décomposés. Il est formé, suivant l’analyse de M. Figuier jeune, auteur de sa découverte {analyse adoptée par M. Thénard), de : chlorure de sodium, 14, 1 ; eau 16, 6. Ou l’obtient, en mélangeant deux solutions de chlorure d’or et de sel marin décrépité, dans des proportions telles que ce dernier forme le 8°, en poids, de la quantité d’or que le chlorure représente ; et l’on fait cristalliser ou évaporer à siccité la liqueur. Le procédé primitivement adopté par M. Chrestien, et décrit par Figuier , ne donnait qu’un composé peu constant, non cristallisable, quoique solide, un peu déliquescent, et contenant toujours un excès de muriate de soude, ainsi que l’a prouvé depuis M. Figuier jeune. Ses usages et ses doses, sur lesquels nous allons revenir, sont les mêmes que ceux du chlorure d’or, auquel il est préféré, comme plus constant, moins caustique, sans déliquescence et plus facile à administrer. ???...... 5. Chlorure d’or et de potassium. Il a été peu exlions sur la langue, chez cinq malades, auxquels il a seulement fortement noirci les dents, comme le font du reste les autres chlorures d’or…. périment*, et semblera devoir posséder les mêmes L pourpre de Cassius passe pour le plui « cttf, ce vertus que le chlorure d’or et de sodium. Toutefois qui s’accorde avec l’état métallique qu’on lui attribue ; quoique son degré de division, très -grand M. Double qui en indique la préparation ( Journ. gén. de méd., XXXIX, 425 ; voy. aussi une note de si on le compare à celai de l’or mécaniquement diM. Javal, dans les Ann. de chim. et dephys., XVII, visé, puisse à quelques égards expliquer ce phéno ... 7), dit l’avoir employé sans aucun succès, en fric— mène…………

  • VIII. Choix, dose et mode d’adminstration des préparations d’or.

L’or divisé mécaniquement, c’est-à-dire réduit en poudre par l’un des procédés que nous avons précédemment indiqués, est la plus simple et la plus douce de ces préparations.

???[Le chlorure d’or et de sodium est de tous les composés aurifères le plus constant, le moins coûleus et le plus usité ; c’est, après le chlorure d’or, aujourd’hui abandonné, pour les raisons énoncées plut haut, le plus actif. L’énergie de son action immédiate, quoique indépendante peut-être de ses vertus thérapeutiques, commande dans son emploi une grande circonspection. Les formes sous lequelles on ................................................. ?????des rimentateurs. C’est ainsi que M. Chrestien qui.lapins peut l’administrer ///................. C’en est en même temps ne sont pas moins variées que les sûre, s’il est vrai, comme on l’affirme et comme nous substances auxquelles l’ont associé les divers expoiiommes fort portés à le croire]

qu’elle jouisse des mêmes vertus que les chlorures : car elle est exempte de toute action irritante immédiate ; action comme étrangère, selon nous, i la vertu thérapeutique de la plupart des médicaments. Elle semble donc convenir surtout aux individus délicats et nerveux, aux femmes, aux enfants, à ceux dont les voies digestives sont très-susceptibles, et est quelquefois administrée pour préparer l’action de composés plus énergiques. C’est la première qu’ait expérimentée M. Cbrestien, et peut-être la plus utile à bien étudier, celle qui doit survivre à toutes les autres, l’or à l’état métallique paraissant être le véritable principe actif de tous les composés dont il On emploie l’or divisé, par doses croissantes, d’un quart de grain à 4 grains par jour, soit seul ou uni à diverses poudres, en frictions de 4 à 5 minutes, sur la langue, faites le matin à jeun, en ayant le soin de ne point cracher sa salive ; soit à l’intérieur, mélangé a du miel ou à des confitures non acides (M. Bertrand), on sous forme de tablettes ; soit enfin en pilules, associé à divers extraits. On s’en est servi aussi è l’extérieur, sur des ulcères indolents, délayé dans du sirop, à la dose d’un scrupule par once, ou, en frictions sur la peau, incorporé à l’axonge (16 grains par once), depuis la dose de 12 grains jusqu’à celle de 2 gros par jour. Nous avons vu plus haut comment s’en servaient les homceopathistes.

Les oxydes précipités soit par l’étain, soit par la potasse ou par la magnésie, s’emploient sous les mêmes formes que l’or en poudre, mais i dose moitié moindre. Le peroxide a surtout été recommandé par M. Chrestien, associé à l’extrait de garou (6 grains contre deux gros, pour 60 pilules, portés successivement de 1 à 8 par jour), contre les scrophules ; et par M. Gozzi, dans le traitement de la syphilis compliquée de scorbut, ou dans les accidents qui suivent l’abus du mercure. Ces composés, dont la nature varie suivant leur mode de préparation, sont dans l’origine, avait voulu en tenir la préparation secrète, l’unissait au double de son poids d’un mélange d’amidon, de charbon et de laque des peintres, remplacé ensuite par la poudre de réglisse ou par celle d’iris de Florence, épuisée de tout principe soluble par l’eau, l’alcool, et même (M. Laillct) par l’éther ; qu’il employait aussi les extraits de plantes fondantes, le sucre, le cérat, le saindoux ; qu’ont proposé la poudre de lycopode épuisée par l’alcool ; que plusieurs auteurs l’ont administré avec des préparations mercurielles, etc. La plupart des corps, organiques surtout, étant susceptibles de le décomposer, MM. Duportal et Pelletier ont pense qu’il fallait bannir toute espèce d’association, ne le donna du moment de l’administrer ; conseil suivi par M. Nicol et d’antres expérimentateurs : on a vu en effet au, sujet du chlorure d’or, dont le chlorure d’or et de sodium ne diffère point & cet égard, combien sont nombreux les corps qui le dénaturent. Mais nous observerons d’une part, que M. Figuier (Journ. de pharm., VI, 64) qui a reconnu l’altération que lui fait subir le sirop de gomme, a constaté aussi que cette décomposition est d’autant moindre et d’autant plus tardive, que le chlorure se trouve en plus grande proportion dans le mélange (en sorte que, tandis que Ii3 grains, dans onces de sirop, sont entièrement décomposés dans l’espace de 12 heures ; 4 à 0 ne le sont pas partiellement en 34 heures et complètement que dans un temps indéfini ; 12 à 18 enfin ne commencent à l’être qu’au bout de plusieurs jours) ; d’une autre part, que M. Chevallier, qui a vu des poudres sèches formées de lycopode, d’iris et de ce sel triple, complètement décomposées en 2 jours, et des pilules formées de grain de ce chlorure, de grains de réglisse, et de 1 grain de gomme arabique, avec s. q. d’eau, prendre en 15 heures une couleur rougeàtre que le frottement rendit brillante, et n’offrir plus alors à l’analyse que de l’or i l’état métallique ; observe toutefois que ces pilules n’avaient pas cessé d’être efficaces (Bull, de la Soc. méd. — d’émul., 1822, p. 183). ) d’un emploi peu sûr par conséquent ; aussi n’en fait on guère usage, quoique d’une activité modérée, bien qu’il importe toujours en matière médicale de tenir compte de semblables réactions,... ... Nous ajouterons enfin que, les vertu thérapeutiques analogues dont paraissent doués quoiqu’à un degré moindre, dit-on, les oxydes d’or et l’or lui-même à l’état métallique, rendent beaucoup moins préjudiciables qu’on l’avait cru d’abord de semblables mélanges, et moins important dès lors le précepte absolu de s’en abstenir.

Le chlorure d’or et de sodium s’administre en général à l’intérieur par très-petites fractions de grains. C’est par une erreur, bien grave par conséquent, qu’il avait été indiqué à la dose de 3 à 18 grains par jour dans une des éditions du Formulaire magistral de Cadet. 445 grains de ce composé suffisant communément pour un traitement anti-syphilitique par exemple, on partage le premier grain en 15 parties, le 2e en 14, le 3e en 12, le 4 et les suivants en 10, rarement en un moindre nombre, et on en lait prendre une dose chaque malin à jeun. Quelques praticiens pourtant en ont porté la dose journalière à 1/4, 1/3, 1/2 grain même ; ce qui dépend des idiosyncrasies, des circonstances morbides, et surtout du climat ou de la saison. On observe en effet que les individus lymphatiques, peu irritables, scrophuleux surtout, le supportent bien, ce qui permet de le moins fractionner au début et d’en élever plus rapidement et plus haut les doses ; qu’au contraire les hommes irritables, les femmes, les enfants le supportant quelquefois mal, il est indiqué de le fractionner davantage, ou même soit de le suspendre, soit de le remplacer par des préparations plus douces, soit aussi de ne l’administrer qu’après le repas et de faire rejeter la salive lorsqu’on le donne en frictions sur la langue ; que le froid, surtout humide, permet d’être moins réservé sur son emploi ; que l’exercice, même forcé, un régime doux, la sobriété, une température chaude en favorisent l’action, ce qui oblige d’en diminuer les doses. Du reste, au traitement par le chlorure, comme par les autres préparations d’or, surtout données à l’intérieur, on joint ordinairement l’usage des délayants (le petit lait entre autres, préféré par M. Legrand ), des lavements, lorsqu’il y a constipation, de la saignée dans les cas, d’ailleurs rares, de trop forte excitabilité ; un degré modéré d’excitation n’étant pas nuisible, étant même favorable et nécessaire, suivant plusieurs praticiens ( MM. Niel, Delafield, Goni, etc. ), ècause des évacuations critiques qu’il détermine.

C’est en frictions sur la langue, à l’intérieur de la joue , ou même » sur les gencives , mais avec la précaution de ne point toucher aux dents, qui en seraient noircies à la base, qu’est surtout usité ce chlorure, ordinairement associé alors à 5 fois son poids de poudre d’iris épuisée par l’eau et l’alcool, sous le nom impropre de muriate d’or préparé ( Figuier), qu’on donne depuis 1/5 jusqu’à 5/8 de grain, ou à la poudre de lycopode traitée par l’alcool, ou enfin à celle d’amidon que M. Gozii préfère. On les pratique avec le doigt, qu’il colore en pourpre, et qu’après on essuyé avec soin ou qu’on lave avec un peu d’eau aïnmoniacée. La salive, dont l’afflux dans la bouche est constamment augmenté, doit être ou rejetée, rendus âpres avoir été gardée quelque temps, ou avalée, suivant la susceptibilité des sujets.

La solution aqueuse ( 1 grain dans 6 onces d’eau distillée ) donnée par cuillerées dans une tisane, est, pour les individus peu irritables surtout, la forme la plus commode et la plu s sûre de faire usage du chlorure d’or et de sodium, comme l’a vu dans son hôpital de vénériens, M. Bourquenod, gendre de U. . Il en est de même de sa dissolution dans le sirop de gomme on de salsepareille, opérée an moment où on veut l’administrer ( 1/16 de grain par once).

La forme pilulaire est, comme pour tous les médicaments très actifs, la moins avantageuse. A l’extérieur on l’emploie uni au cérat ou à l’axonge, par doses de 1/2 gros au début, contenant 1/1 Ode grain de chlorure ( AI. Legrand, p. 70, prescrit par erreur une 1 ; 2 once de perchlorure pour 4 onces de graisse), soit en applications sur le derme, dénudé au moyen d’un vésicatoire, ou sur des surfaces ulcérées ; soit en frictions, ou sous les pieds, à la manière de Cirillo, ou sur les autres parties de la peau, surtout après l’usage des frictions faites avec l’or très-divisé, ou enfin sur les tumeurs, les engorgements lymphatiques, etc.

IX. Mode d’action des préparations d’or.

L’action immédiate, primitive ou physiologique de ces préparation , n’est guère appréciable qu’à l’égard de ses chlorures, quoique ses composés insolubles, ou même l’or à l’état de métal, semblent n’être pas doués d’une action médiate, secondaire ou thérapeutique moins réelle. M. Chrestien regarde les chlorures comme infiniment plus actifs que le sublimé mais moins irritants pour les gencives ; donnés à très-petite dose, ils ne produisent, dit-il, aucune lésion sensible, et se bornent à augmenter utilement la transpiration et les urines. Si la dose est un peu plus forte, il survient une excitation presque générale, une sorte d’état fébrile suivi d’excrétions critiques, que plusieurs praticiens regardent comme salutaire, et que rendent manifeste l’augmentation des forces et de la chaleur, l’élévation et la fréquence du pouls, l’accroissement de l’appétit et de la faculté digestive, accompagné de constipation et plus rarement de diarrhée, etc. On les a vus produire aussi soit la sécheresse de la bouche et du gosier, révoquée en dont toutefois par M. Legrand, soit un flux de salive inodore, soit même des aphthes ou autre irritation buccale (Gozii), qui pent forcer d’en suspendre i’emploi, sans provoquer toutefois les graves accidents de l’abus du mercure. Plus souvent il a paru exciter les désirs vénériens ( cf. Risurno ), agir comme emménagoguc chez les scrophulcux ( M. Souchir ), provoquer des hémorrhoïdes, enfin, par suite sans doute de l’excitation de l’encéphale, produire soit une sorte d’hilarité ou de sentiment de légèreté physique’indépendants, dit-on, du bien, être qu'il peut procurer ; soit, au contraire, de la céphalalgie, ou même une agitation nerveuse remarquable, parfois aussi de la loquacité et du délire. Une dose plus élovétencore a déterminé dans quelques cas rares une fièvre véritable, une chaleur vive et soutenue de la peau, diverse éruptions, ’excitation douloureuse des glandes. Enfin des phlegmasies locales. surtout des voies digestives. H. Cullerier neveu a même vu 1/15 et ensuite 1 / 20 de grain produire une irritation gastro-intestinale, et M. Magendie 1/10 de grain être suivi d’une gastrite des plus intenses, qui, après trois années, se dessinait encore par une chaleur extrême de la peau, une insomnie opiniâtre et des érection fatigantes. L’ouvrage de M. Legrand (p. 205 à 282) présente plusieurs exemples des accidents que peut causer l’abus des préparations aurifères, publiés avec bonne foi, par MM. Chrestien, Niel, etc. ; mais la plupart du temps, à l’époque surtout où le chlorure simple était en usage, c’està l’imprudence du malade ou du médecin, à la mauvaise préparation ou au mauvais choix du médicament, que doivent être légitimement rapportés de pareils accidents, qui d’ailleurs ne sont guère à craindre avec les oxides, et surtout avec l’or à l’état métallique qu’on finira sans doute par préférer au chlorure triple lui-même.

Quoi qu’il en soit, administrées à trop haute dose, ces préparations pourraient évidemment déterminer des effets toxiques redoutables, agir à lu manière des poisons corrosifs et déterminer même lu mort ; ou n’en connaît point pourtant d’exemple chez l’homme, à moins d’une manière aiguë ou plus ou moins immédiate ; mais les expériences de M. Orfila ont fait voir qu’elles figurent, pour le chien, au nombre des plus violentes, surtout quand on les injecte dans la veine jugulaire, et qu’alors elles agissent sur les poumons : introduit dans leur estomac, le chlorure d’or et de sodium enflamme et corrode ce viscère, mais avec moins d’activité que le sublimé. Le traitement consiste à favoriser le vomissement par des boissons douces et mucilagineuses, à prévenir ou combattre l’inflammation ; enfin, comme contre-poison, à donner une solution étendue de sulfate de fer, ou de limaille de fer délayée dans de l’eau.

De ce qui précède, il est facile de conclure que les préparations d’or sont éminemment excitantes ; que leur action, portée d’abord sur les voies digestives, s’étend plus ou moins rapidement ou activement, à raison des doses, sur les systèmes sanguin, lymphatique et nerveux, et enfin sur toute l’économie, notamment sur les organes excréteurs. Mais ces données, utiles pour en régler l’administration, n’éclairent que peu sur l’action médiate, secondaire ou thérapeutique de l’or, malgré les propriétés alexitères, cordiales, exhilarantes, etc., que les anciens lui avaient en outre attribuées. Cette action, que l’observation clinique a pu seule révéler, est celle dont la connaissance importe le plus au praticien, mais c’est aussi la plus contestée ; c’est elle, mieux que les livres et les théories, que devront consulter ceux qui désirant fixer d’une manière précise leur opinion sur la valeur médicinale des composés aurifères.

X. Emploi thérapeutique de l’or.

Une grande masse de faits, consignés dans divers écrits, notamment dans le traité de M. Legrand, riche de 387 observations, communiquées par plus de quatre-vingts observateurs et puisées dans une vingtaine d’ouvrages,ne permettent guère de mettre en doute l’action thérapeutique de l’or et de ses divers composés. M. Chrestien, qu’il faut toujours citer le premier sur ce sujet, les a expérimentés avec un grand succès, non-seulement dans les maladies vénérienne , mais dans la plupart des affections du système lymphatique, telle que scrophules, goitres, darlreê, squirrhes de la matrice et même pthisie tuberculeuse. M. A. Legrand (An méd., 1831, IV, —21) dit avoir entre les mains un certain nombre d’observations de M. Porche en faveur du muriate d’or dans cette dernière maladie, dépendante du vice scropbuleux ; et déjà Lalouette, il y a plus d’un demi-siècle, avait vanté contre les scrophules, dans son traité sur cette affection, deux foies de soufre solaire et un sarun antimonial par la voie solaire. H. Duportal rapporte avoir obtenu du muriate triple et de l’oxide d’or précipité par la potasse, la guérison d’un ulcère cancéreux qui avait détruit la lèvre supérieure, le net, les joues, carié l’os maxillaire, etc. Le docteur John a employé avec succès le muriate d’or (2 grains dans 6 onces d’eau) contre Y ophthalmie chronique, surtout scrophuleuse et rebelle (Magasin de Rusl ; voy. Bull, des se. méd. da Fer., XVII, 411). M. Miel a observé des exemples d’ohthalmites scrophulusees, l’engorgement du gland, de tumeurs blanches, de teigne, de goître, l’éléphantiasis, guéris par d’assez fortes doses de ces préparations. Le docteur Groetiner (Bull, des te. méd. de Fer., IX, 209) a réussi par d’énormes doses de muriate d’or (1/4, 1/2 et même 1 grain), dans des cas d’ascite dépendante d’affection chroniques du foie, chez des malades non épuisés ; et M. Niel en a vu aussi des exemples. On a enfin prétendu trouver dans l’usage en lotions d’une solution fortement acide de perchlorure d’or et de deuto-chlorure de mercure, le remède tenu secret sous le nom d'esther doré et qui a été analysé par MM. Laillet et Legrand, un prophylactique contre la syphilis ; et nous osons à peine ajouter que le docteur Kammerer ( E. St p , VllI, 1829) recommande contre la hernie inguinale des enfants à la mamelle, l’or administré homoeopathiquement.

Mais si ces dernières propriétés sont au moins fort douteuses, si l’utilité de l’or et de ses préparations n’est pas encore démontrée pour la plupart des affections dont nous venons de parler, ces médicaments ont en leur faveur contre la syphilis un tel ensemble de témoignages qu’il nous paraît irrécusable. On a vu au commencement de cet article que, depuis Paracelse, l’or n’a cessé d’être vanté, soit seul, soit uni au mercure, dans le traitement de cette maladie ; mais ce n’est réellement que depuis les recherches de Chrestien, éclairées d’ailleurs par les travaux des chimistes, que l’usage s’en et répandu. Nous ne saurions citer ici, faute d’espace. ni les faits allégués en sa faveur, ni même tous les noms des auteurs qui s’en sont occupés, tels que MM. Niel, Odhelius, Gastier ; don Soria, médecin du roi d’Espagne ; Delafield, Goiti, F. Pasialis, Destouches, Ilufeland, Fodéré, Daunas, Lallemand. Souchier, Callergues. Pelaizi de Bologne (Valentin, Potage médical, p. 103) ; Bourquenod, gendre de Chrestien ; Pelissié Cullerier neveu Pleindonx, Porche, Sauvé, Ester, Canonge, etc. ; mais la bibliographie très complète de notre article, et en particulier l’ouvrage très étendu de M. A. Legrand, peut fournir sur ce point d’abondantes lumières.

On verra dans ce dernier (p. 93 et suiv.) que, dans la blennorrhagie virulente, le premier effet du chlorure d’or et de sodium est d’augmenter l’écoulement, qu’il retarde pas ensuite à diminuer et tarir que de 2 à 5 grains suffisent communément dans ce cas, et que si l’écoulement résiste, on peut associer au dernier grain du baume de copahu, ou l’huile essentielle qu’en n retirée M.Dublanc jeune ; que dans et syphilis récentc.i(p. 03 à 162), 4 à 5 grains peuvent suffire, mais qu’on peut aussi dépasser de beaucoup cette dose ; que dans la syphilis constitutionnelle (p. 163 à 2311), le nombre de grains a quelquefois été porté jusqu’à plus de 40 ; que souvent (p. 379 a 470) des syphilis qui avaient résisté au mercure ont cédé à l’or, préféré par la plupart des expérimentateurs comme exempt des inconvénients du premier ; que ce métal guérit tous les symptômes primitifs ou secondaires, cicatrise les ulcères, résout les engorgements, les excroissances, pour lesquelles les caustiques et l’instrument tranchant deviennent ainsi presque toujours inutiles ; qu’il est particulièrement efficace contre les dartre syphilitiques (p. 471 à 502), où le mercure échoue si souvent ; qu’administré avec prudence et en ayant soin de combattre les irritations qui peuvent accidentellement survenir, il est exempt de danger et même d’inconvénient ; que son application calme même souvent les parties irritées ; qu’employé sous des formes qu’on varie au surplus suivant lu nature des symptômes, la constitution des individus, les complications ou le plus ou moins de résistance du mal, il reste presque toujours victorieux ; que par conséquent il l’emporte réellement sur le mercure (p. 503 à 532) ; qu’il est donc vraiment spécifique, et jouit, comme l’a établi M. Niel, d’une vertu occulte, indépendante de son action excitante, comme de ses propriétés physiques (quoique M. Chrestien ait été conduit surtout à l’expérimenter d’après sa grande pesanteur, & l’exemple des anciens, qulrapportaient à cette propriété du mercure sa spécificité) ; qu’enfin nul traitement de la syphilis n’est plus simple, plus commode, plus secret et plus efficace.

Quoique l’ensemble de ces conclusions ne soit pas généralement admis, mùme par ceux qui ont le plus préconisé les préparations d’or ; quoique plusieurs des praticiens qui les ont essayées n’en aient pas retiré autant d’avantages, ou même lui aient attribué divers inconvénients ; que notamment Cullerier oncle (Journ. gén. de » ; XLIV, 212, et Dicl. dot te. méd., art. Or), dans ses expériences faites en 1811 et 1816, n’en ait obtenu, sauf quelques exceptions, que des améliorations momentanées dans la syphilis.