Pandore (Nadaud)

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La Gaudriole de 1860
(p. 142-144).


PANDORE OU LES DEUX GENDARMES.
CHANSON
Chantée par M. Levassor
Paroles et musique de M. Gustave Nadaud.


(Le brigadier doit avoir l’accent gascon et Pandore l’accent alsacien.)

Deux gendarmes, un beau dimanche,
Chevauchaient le long d’un sentier ;


L’un portait la sardine blanche,
L’autre, le jaune baudrier.
Le premier dit d’un ton sonore :
« — Le temps est beau pour la saison !
— Brigadier (répondit Pandore),
Brigadier, vous avez raison ! » (bis)

Phœbus, au bout de sa carrière,
Put encor les apercevoir ;
Le brigadier, de sa voix fière,
Troubla le silence du soir :
« — Vois, dit-il, le soleil qui dore
Les nuages à l’horizon !
— Brigadier, etc. »

« — Ah ! c’est un métier difficile :
Garantir la propriété ;
Défendre les champs et la ville
Du vol et de l’iniquité ;
Pourtant, l’épouse qui m’adore
Repose seule à la maison.
— Brigadier, etc. »

« — Il me souvient de ma jeunesse ;
Le temps passé ne revient pas…
J’avais une folle maîtresse
Pleine de mérite et d’appas,
Mais le cœur… (pourquoi ?) je l’ignore,

Aime à changer de garnison.
— Brigadier, etc. »

« — La gloire, c’est une couronne
Faite de rose et de laurier ;
J’ai servi Vénus et Bellone :
Je suis époux et brigadier.
Mais je poursuis ce météore
Qui vers Colchos guidait Jason.
— Brigadier, etc. »

Puis, ils rêvèrent en silence ;
On n’entendit plus que le pas
Des chevaux marchant en cadence ;
Le brigadier ne parlait pas.
Mais, quand revint la pâle aurore,
On entendit un vague son :
« Brigadier, répondait Pandore,
Brigadier, vous avez raison ! » (bis)


La musique chez MM. Heugel et Ce, 2 bis, rue Vivieiene.