Poésies (Mallarmé, 1914, 8e éd.)/Petit Air II
Apparence
PETIT AIR
II
Indomptablement a dû
Comme mon espoir s’y lance
Éclater là-haut perdu
Avec furie et silence,
Voix étrangère au bosquet
Ou par nul écho suivie,
L’oiseau qu’on n’ouït jamais
Une autre fois en la vie.
Le hagard musicien,
Cela dans le doute expire
Si de mon sein pas du sien
A jailli le sanglot pire
Déchiré va-t-il entier
Rester sur quelque sentier !