Poèmes (Vivien)/Parle-Moi
Pour les autres éditions de ce texte, voir « Parle-moi, de ta voix pareille à l’eau courante ».
SONNET
Parle-moi, de ta voix pareille à l’eau courante,
Lorsque s’est ralenti le souffle des aveux.
Dis-moi des mots railleurs et cruels si tu veux,
Mais berce-moi de la mélopée enivrante.
De ce timbre voilé qui m’attriste et m’enchante,
Lorsque mon front s’égare en tes vagues cheveux,
Exprime tes espoirs, tes regrets et tes vœux,
Ô mon harmonieuse et musicale amante !
Et moi, j’écouterai ta voix et son doux chant.
Je ne comprendrai plus, j’écouterai, cherchant,
Sinon l’entier oubli, du moins la somnolence.
Car si tu t’arrêtais, ne fût-ce qu’un moment,
J’entendrais… j’entendrais au profond du silence
Quelque chose d’affreux qui pleure horriblement.