Par la harpe et par le cor de guerre/Pour la statue de Noménoé

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XXIX


POUR LA STATUE DE NOMÉNOÉ


Morvan Lez-Breiz, te voilà mort ! — Et morte serait aussi la patrie avec toi ?… — Pour suivre tes traces, roi martyr, — Trouverait-elle encore un sauveur ? — Qui la ramènerait à la vie ?…

— Noménoé.

Morvan paya le tribut — Au Franc avec du fer aiguisé, en sa chair — Morvan tué, voilà notre Bretagne — Encore en proie aux Francs. — Sur leur roi qui donc triompherait ?…

— Noménoé.

Il a payé le tribut de la Bretagne — Avec des sacs de cailloux tirés de la carrière. — « De l’or à toi, intendant du roi Franc ?… — Ta tête, oui, dans le plateau de la balance ! » — Qui donc celui qui lit cela ?

— Noménoé.

Dès que s’avance Noménoé, — Charles le Chauve est vaincu ; — Vaincus sont les Normands — Et la Bretagne est relevée. — Elle n’obéit plus qu’à son unique roi :

Noménoé.

Ô Grand Roi ! — Roi sans égal ! — Il n’est que juste que tu vives dans la gloire. — Ô père de notre nationalité ! — À toi toute notre reconnaissance ! — Vois tes fils désormais unis,

Noménoé.

L’heure du réveil est sonnée, — Mais puisque tu ne peux plus être le maître, nul autre ne le sera. — Or pour que tu sois encore avec nous, — Nous t’élèverons une statue colossale — Et nous la monterons sur une montagne,

Noménoé.