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Stèles/Retombée

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G. Crès (p. 128-130).





RETOMBÉE


Je frappe les dalles. J’en éprouve la solidité. J’en écoute la sonorité. Je me sens ferme et satisfait.


J’embrasse les colonnes. Je mesure leur jet, la portée, le nombre et la plantation. Je me sens clos et satisfait.


Me renversant, cou tendu, nuque douloureuse, je marche du regard sur le parvis inverse et je sens mes épaules riches d’un lourd habit cérémonieux, aux plis carrés, à la forte charpente.



Coulant du faîte, paisible horizon terrestre, aux bords du toit mûri comme un manteau des moissons, — voici les Angles, acérés, griffus et cornus.


Ces quatre cornes, qui menacent-elles dans le ciel ? Que découvrent ces quatre doigts aux ongles longs ? Font-ils signe qu’il y a là-haut quelqu’un qui regarde ?


Ce sont les quatre coins de la Tente originale, noués aux quatre liens qui les relèvent, et, livrant avenue, déploient l’ample hospitalité.



Liens invisibles, que prolonge l’au-delà des nues, où vont-ils se lier eux-mêmes ? À quels piliers du Ciel, à quels poteaux du monde, à quelles hampes dix-mille fois élevées ?
Cet espace, crevé par les pointes, pénétré des neuf firmaments, qui l’entoure et le contient ? Plus loin que les confins il y a l’Extrême, et puis le Grand-Vide, et puis quoi ?



Est-ce là l’inquiétude désignée par ces doigts courbés aux ongles longs ? — Mais voici, pas de répons, et pas de signes, et point de haut mystère, et pas même de liens, même invisibles.

Puisque sous chacun des chevrons volants, accusant sa corne, résolvant sa cambrure, j’aperçois le grossier piquet terrestre qui le soutient et qui l’explique.