Revues médicales (La Nature - 1873)/01

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Dr Z.
Revue médicale

REVUE MÉDICALE

Les maladies régnantes. — La statistique des maladies régnantes est faite à Paris depuis plusieurs années par une commission spéciale ; ce bon exemple a été suivi à Lyon, et le docteur Fonteret vient d’étudier les constitutions médicales dans leurs rapports avec les maladies pendant la période 1866-1873. Cette étude prouve une fois de plus la relation qui existe entre certaines affections et les variations atmosphériques. Ainsi l’automne 1868 donne de ce fait un exemple frappant : dans la première moitié de cette saison qui fut chaude et sèche, les maladies revêtirent les types gastriques et bilieux ; dans la deuxième moitié, qui fut froide et humide, le type catarrhal prédomina. Les affections inflammatoires ont régné surtout pendant les hivers froids et secs.

L’agoraphobie. — Sous ce nom, Westphal et Cordes viennent de décrire un genre particulier de maladie nerveuse (névropathie) consistant dans l’angoisse, la crainte des places publiques (Platzangst, Platzfurcht). Cette maladie, causée par une surexcitation du système nerveux, survient à la suite de travaux intellectuels exagérés et des excès de tout genre ; il complique parfois les troubles gastriques prolongés. Les individus atteints de cette singulière affection sont pris, lorsqu’ils veulent traverser une place, un endroit désert, d’un sentiment d’angoisse qui paralyse leurs mouvements et s’accompagne de palpitations de cœur, de vertiges et de bourdonnements d’oreille. L’hydrothérapie et l’application des courants électriques continus ont le plus souvent raison de ces accidents, qui sont plus effrayants que dangereux.

Le carbonate de lithine dans la goutte et la gravelle. — Les théories nouvelles, qui font consister la goutte dans une production exagérée d’acide urique due à un défaut de combustion des matériaux de la nutrition, indiquaient par cela même l’emploi d’un alcali qui formât avec l’acide urique un composé soluble et par cela même facile à éliminer. Le carbonate de lithine est dans ce cas, et le docteur Garrod, qui vient de l’expérimenter, assure que la pratique s’est trouvée d’accord avec la théorie. D’après cet auteur, le carbonate de lithine réussit parfaitement dans beaucoup de cas de goutte chronique ou aiguë et de gravelle ; il est en outre éminemment diurétique et facilite la résorption des tophus ou nodosités qui déforment les articulations des goutteux.

Corps étrangers dans le conduit auditif. — Le docteur Gruber de Vienne, insiste sur l’emploi des injections d’eau tiède continuées pendant un certain temps ; le corps étranger laisse passer derrière lui le jet de liquide, se déplace et finit par être expulsé. Si le corps étranger est un petit insecte vivant, M. le docteur Tillaux recommande d’envoyer avec la bouche un jet de fumée de tabac dans l’oreille. En thèse générale, on doit proscrire l’emploi de sondes, curettes, pinces, avec lesquels des mains inexpérimentées pourraient léser la membrane du tympan ou déchirer les parois du conduit auditif.

Dr Z.