La Cithare (Gille)/Souhaits

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La Cithare, Texte établi par Georges Barral Voir et modifier les données sur WikidataLibrairie Fischbacher (Collection des poètes français de l’étranger) (p. 147-148).

SOUHAITS


 
Jeune homme, sois heureux. Que la vierge amoureuse
Te choisisse, admirant ta grâce vigoureuse,
Parmi les plus savants et parmi les plus beaux !
L’heure est calme. Suivant la route des tombeaux
Où le platane blanc allonge une ombre amie,
Descends vers le Lycée ou vers l’Académie.
Déjà le rossignol, de silence enivré,
Chante près de la source au fond du bois sacré ;
Dans les rameaux dorés les brises se sont tues.
Là-bas, dans ces jardins pleins de nobles statue,

De parterres riants, de fleurs et de buissons,
Les jeunes gens joyeux recueillent les leçons
Des vieillards que respecte et qu’honore l’Attique.
Si tu veux méditer sous le double portique,
Ou bien, lorsque la nuit rêve, errer à travers
Les bosquets embaumés en récitant des vers,
Choisis, avec grand soin, un ami de ton âge.
Qu’il soit doux, vertueux et vaillant. À l’ombrage
Des oliviers, le front orné de joncs en fleurs,
Vous unirez vos voix ; et les bonnes odeurs
Du smylax et du pin, dans les airs dispersées,
Parfumeront vos cœurs et vos doctes pensées.
Sachant réaliser vos songes éclatants,
Vous aimerez la vie et le jeune printemps,
Lorsqu’au vent matinal le chêne vénérable
Mêlera son murmure à celui de l’érable.