« L’Indifférence (Prudhomme) » : différence entre les versions
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==[[Page:Sully Prudhomme - Œuvres, Poésies 1872-1878.djvu/93]]== |
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Que n'ai-je à te soumettre ou bien à t'obéir ? |
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Je te vouerais ma force ou te la ferais craindre ; |
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Esclave ou maître, au moins je te pourrais contraindre |
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A me sentir ta chose ou bien à me haïr. |
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J'aurais un jour connu l'insolite plaisir |
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D'allumer dans ton coeur des soifs, ou d'en éteindre, |
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De t'être nécessaire ou terrible, et d'atteindre, |
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Bon gré, mal gré, ce coeur jusque-là sans désir. |
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Esclave ou maître, au moins j'entrerais dans ta vie ; |
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Par mes soins captivée, à mon joug asservie, |
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Tu ne pourrais me fuir ni me laisser partir ; |
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Mais je meurs sous tes yeux, loin de ton être intime, |
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Sans même oser crier, car ce droit du martyr, |
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Ta douceur impeccable en frustre ta victime.</poem> |
Version du 27 février 2011 à 21:46
Que n'ai-je à te soumettre ou bien à t'obéir ?
Je te vouerais ma force ou te la ferais craindre ;
Esclave ou maître, au moins je te pourrais contraindre
A me sentir ta chose ou bien à me haïr.
J'aurais un jour connu l'insolite plaisir
D'allumer dans ton coeur des soifs, ou d'en éteindre,
De t'être nécessaire ou terrible, et d'atteindre,
Bon gré, mal gré, ce coeur jusque-là sans désir.
Esclave ou maître, au moins j'entrerais dans ta vie ;
Par mes soins captivée, à mon joug asservie,
Tu ne pourrais me fuir ni me laisser partir ;
Mais je meurs sous tes yeux, loin de ton être intime,
Sans même oser crier, car ce droit du martyr,
Ta douceur impeccable en frustre ta victime.