« L’Étranger (Prudhomme) » : différence entre les versions
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Je me dis bien souvent : de quelle race es-tu ? |
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Ton cœur ne trouve rien qui l’enchaîne ou ravisse, |
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Ta pensée et tes sens, rien qui les assouvisse : |
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Il semble qu’un bonheur infini te soit dû. |
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Pourtant, quel paradis as-tu jamais perdu ? |
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A quelle auguste cause as-tu rendu service ? |
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Pour ne voir ici-bas que laideur et que vice, |
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Quelle est ta beauté propre et ta propre vertu ? |
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A mes vagues regrets d’un ciel que j’imagine, |
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A mes dégoûts divins, il faut une origine : |
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Vainement je la cherche en mon cœur de limon ; |
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Et, moi-même étonné des douleurs que j’exprime, |
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J’écoute en moi pleurer un étranger sublime |
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Qui m’a toujours caché sa patrie et son nom.</poem> |
Version du 27 février 2011 à 22:17
L’étranger
Sonnet
Je me dis bien souvent : de quelle race es-tu ?
Ton cœur ne trouve rien qui l’enchaîne ou ravisse,
Ta pensée et tes sens, rien qui les assouvisse :
Il semble qu’un bonheur infini te soit dû.
Pourtant, quel paradis as-tu jamais perdu ?
À quelle auguste cause as-tu rendu service ?
Pour ne voir ici-bas que laideur et que vice,
Quelle est ta beauté propre et ta propre vertu ?
À mes vagues regrets d’un ciel que j’imagine,
À mes dégoûts divins, il faut une origine :
Vainement je la cherche en mon cœur de limon ;
Et, moi-même étonné des douleurs que j’exprime,
J’écoute en moi pleurer un étranger sublime
Qui m’a toujours caché sa patrie et son nom.