« L’Indifférence (Prudhomme) » : différence entre les versions
Apparence
Contenu supprimé Contenu ajouté
m Phe: split |
m header=1* [[ |
||
Ligne 1 : | Ligne 1 : | ||
{{TitrePoeme|[[Les Vaines Tendresses|Les Vaines tendresses]]|Sully Prudhomme|L’Indifférence}} |
|||
<pages index="Sully Prudhomme - Œuvres, Poésies 1872-1878.djvu" from=93 to=93 /> |
<pages index="Sully Prudhomme - Œuvres, Poésies 1872-1878.djvu" from=93 to=93 header=1 /> |
||
[[Catégorie:Poèmes]] |
Version du 27 février 2011 à 22:47
Œuvres de Sully Prudhomme, poésies 1872-1878, Alphonse Lemerre, éditeur, s.d., Poésies 1872-1878 (p. 81).
L’indifférente
Sonnet
Que n’ai-je à te soumettre ou bien à t’obéir ?
Je te vouerais ma force ou te la ferais craindre ;
Esclave ou maître, au moins je te pourrais contraindre
À me sentir ta chose ou bien à me haïr.
J’aurais un jour connu l’insolite plaisir
D’allumer dans ton cœur des soifs, ou d’en éteindre,
De t’être nécessaire ou terrible, et d’atteindre,
Bon gré, mal gré, ce cœur jusque-là sans désir.
Esclave ou maître, au moins j’entrerais dans ta vie ;
Par mes soins captivée, à mon joug asservie,
Tu ne pourrais me fuir ni me laisser partir ;
Mais je meurs sous tes yeux, loin de ton être intime,
Sans même oser crier, car ce droit du martyr,
Ta douceur impeccable en frustre ta victime.