« Poème de l’amour/26 » : différence entre les versions

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==[[Page:Noailles - Poème de l’amour, 1924.djvu/37]]==
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Matin, j'ai tout aimé, et j'ai tout trop aimé;
Matin, j’ai tout aimé, et j’ai tout trop aimé ;
À l'heure où les humains vous demandent la force
À l’heure où les humains vous demandent la force
Pour aborder la vie accommodante ou torse,
Pour aborder la vie accommodante ou torse,
Rendez mon cœur pesant, calme et demi-fermé.
Rendez mon cœur pesant, calme et demi-fermé.


Les humains au réveil ont besoin qu'on les hèle,
Les humains au réveil ont besoin qu’on les hèle,
Mais mon esprit aigu n'a connu que l'excès;
Mais mon esprit aigu n’a connu que l’excès ;
Je serais tel qu'eux tous, Matin ! s'il vous plaisait
Je serais tel qu’eux tous, Matin ! s’il vous plaisait
De laisser quelquefois se reposer mon zèle.
De laisser quelquefois se reposer mon zèle.


C'est par mon étendue et mon élan sans frein
C’est par mon étendue et mon élan sans frein
Que mon être, cherchant ses frères, les dépasse,
Que mon être, cherchant ses frères, les dépasse,
Et que je suis toujours montante dans l'espace
Et que je suis toujours montante dans l’espace
Comme le cri du coq et l'ouragan marin !
Comme le cri du coq et l’ouragan marin !
</poem>
==[[Page:Noailles - Poème de l’amour, 1924.djvu/38]]==
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L'univers chaque jour fit appel à ma vie,
L’univers chaque jour fit appel à ma vie,
J'ai répondu sans cesse à son désir puissant
J’ai répondu sans cesse à son désir puissant
Mais faites qu'en ce jour candide et fleurissant
Mais faites qu’en ce jour candide et fleurissant
Je demeure sans vœux, sans voix et sans envie.
Je demeure sans vœux, sans voix et sans envie.


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Qui, marchant le premier, sans prudence et sans peur,
Qui, marchant le premier, sans prudence et sans peur,
Loin des chemins tracés, des labours, des maisons,
Loin des chemins tracés, des labours, des maisons,
Semble un dieu délaissé, debout sur l'horizon...
Semble un dieu délaissé, debout sur l’horizon…


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Version du 1 mars 2011 à 21:26

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Page:Noailles - Poème de l’amour, 1924.djvu/37


Matin, j’ai tout aimé, et j’ai tout trop aimé ;
À l’heure où les humains vous demandent la force
Pour aborder la vie accommodante ou torse,
Rendez mon cœur pesant, calme et demi-fermé.

Les humains au réveil ont besoin qu’on les hèle,
Mais mon esprit aigu n’a connu que l’excès ;
Je serais tel qu’eux tous, Matin ! s’il vous plaisait
De laisser quelquefois se reposer mon zèle.

C’est par mon étendue et mon élan sans frein
Que mon être, cherchant ses frères, les dépasse,
Et que je suis toujours montante dans l’espace
Comme le cri du coq et l’ouragan marin !

Page:Noailles - Poème de l’amour, 1924.djvu/38


L’univers chaque jour fit appel à ma vie,
J’ai répondu sans cesse à son désir puissant
Mais faites qu’en ce jour candide et fleurissant
Je demeure sans vœux, sans voix et sans envie.

Atténuez le feu qui trouble ma raison,
Que ma sagesse seule agisse sur mon cœur,
Et que je ne sois plus cet éternel vainqueur
Qui, marchant le premier, sans prudence et sans peur,
Loin des chemins tracés, des labours, des maisons,
Semble un dieu délaissé, debout sur l’horizon…