| width=33% style="background: #ffe4b5" | <center>< [[Dictionnaire raisonné de l'architecture française du XIe au XVIe siècle - Tome 9, Tas|Tas]]</center>
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On conçoit aisément que lorsque plusieurs arcs viennent reposer sur
On conçoit aisément que lorsque plusieurs arcs viennent reposer sur
la tête d'une pile dont la section n'est pas considérable, les lits inclinés
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L'absence des tas de charge sur des piliers a occasionné l'écrasement
L'absence des tas de charge sur des piliers a occasionné l'écrasement
de ceux-ci. Cela se rencontre assez fréquemment dans des constructions
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Les accidents qui s'étaient produits dans des édifices du XII<sup>e</sup> siècle,
Les accidents qui s'étaient produits dans des édifices du XII<sup>e</sup> siècle,
à cause de l'absence ou de l'insuffisance des tas de charge, ne furent pas
à cause de l'absence ou de l'insuffisance des tas de charge, ne furent pas
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La théorie de ce principe est celle-ci (fig. 4): Soit une nef voûtée en
La théorie de ce principe est celle-ci (fig. 4): Soit une nef voûtée en
arcs d'ogives A, avec triforium B et galerie C au-dessus, à la naissance
arcs d'ogives A, avec triforium B et galerie C au-dessus, à la naissance
s. m. Assises de pierres à lits horizontaux que l'on
place sur un point d'appui, sur une pile ou un angle de mur entre des
arcs, pour recevoir des constructions supérieures. Se dit aussi de certains
encorbellements, comme, par exemple, des séries de corbeaux qui
reçoivent le crénelage d'une courtine ou d'une tour (voyez Mâchicoulis).
On conçoit aisément que lorsque plusieurs arcs viennent reposer sur
la tête d'une pile dont la section n'est pas considérable, les lits inclinés
des claveaux a (fig. 1) ne présentent pas une assiette propre à recevoir une
charge supérieure b. Celle-ci tend à faire glisser ces claveaux ou à les
écraser, parce qu'ils présentent leur angle d'extrados sous son action
verticale. Alors (voyez en B), dans les constructions bien entendues, ou
on laisse entre l'extrados de ces claveaux des assises horizontales c
épousant la courbure de l'arc, ou, si la place ne le permet pas, on pose
une série de sommiers d (voy. en C) avec lits horizontaux (voyez Construction,
fig. 46, 46 bis, 48 ter, 49 bis, 81, 96 et 127). Quelquefois les
constructeurs du moyen âge ont formé des arcs presque entièrement
composés d'assises en tas de charge, pour éviter les poussées sous une
pression considérable. Telles sont appareillées les archivoltes des
grandes baies des deux tours occidentales de la cathédrale de Reims,
afin de supporter les flèches de pierre projetées sur ces tours.
L'absence des tas de charge sur des piliers a occasionné l'écrasement
de ceux-ci. Cela se rencontre assez fréquemment dans des constructions
de la fin du XIIe siècle. Il est clair que si l'on appareille sur une pile des
arcs ainsi que ceux tracés en a (fig. 2), tout le poids des constructions supérieures,
glissant le long des extrados de ces arcs, vient faire coin en b
et exercer sur ce seul point une pression qui eût dû être répartie sur
toute la surface de la pile. Les arcs pressés à la clef en c tendent à s'écraser
en d, peuvent se disloquer, ne plus épauler qu'imparfaitement
le coin de pression. Celui-ci, reposant sur son angle seulement, s'écrase,
et les pressions, agissant très-irrégulièrement sur la pile, brisent ses
assises. Cet accident, assez fréquent, ainsi que nous venons de le dire,
dans des édifices bâtis au XIIe siècle, où l'on n'avait pas encore acquis
une parfaite expérience de l'effet des grandes constructions voûtées
reposant sur des points d'appui grêles, doit éveiller l'attention des
architectes chargés de la restauration de ces constructions. Souvent, en
apercevant des piles écrasées, bien que d'une section notable, on croit
à l'insuffisance des matériaux employés, et l'on se contente de remplacer
les assises éclatées. C'est là l'effet; mais la cause réside presque toujours
dans les sommiers qui n'ont pas de tas de charge ou de lits horizontaux
au-dessus des chapiteaux, à la naissance des arcs. Il est donc
urgent de supprimer cette cause.
L'opération est souvent périlleuse, et demande de l'attention.
Remplacer les assises écrasées d'une pile, dans ce cas, sans relancer les
sommiers en tas de charge ou à lits horizontaux, à la place des claveaux
disposés comme il est dit ci-dessus, c'est faire un travail inutile.
Les accidents qui s'étaient produits dans des édifices du XIIe siècle,
à cause de l'absence ou de l'insuffisance des tas de charge, ne furent pas
perdus pour les maîtres du XIIIe, siècle. Ceux-ci en vinrent bientôt,
ainsi que nous le démontrons dans l'article Construction, à ne plus
donner de coupes aux claveaux que quand leur extrados échappait à
l'aplomb de la charge supérieure (fig. 3). Ce principe une fois admis,
ils en tirèrent des conséquences nombreuses; ils parvinrent ainsi souvent
à neutraliser presque complètement des poussées d'arcs sur des murs,
ou à diminuer considérablement le volume et le poids des maçonneries
destinées à contre-buter ces poussées.
La théorie de ce principe est celle-ci (fig. 4): Soit une nef voûtée en
arcs d'ogives A, avec triforium B et galerie C au-dessus, à la naissance
des grandes voûtes, avec bas côté D également voûté en arcs d'ogives.
Il s'agit: 1° de ne pas écraser les piles cylindriques E; 2° de ne pas
avoir un cube de culées d'arcs-boutants F considérable. Les contre-forts
G sont élevés suivant une saillie assez prononcée pour présenter
non-seulement une butée suffisante aux voûtes des collatéraux, mais
encore une assiette assez large pour résister à une pression inégale. Les
assises H de ces contre-forts sont taillées en tas de charge au droit de
la naissance des arcs-doubleaux et arcs ogives I des voûtes des bas côtés,
afin de recevoir sur leurs lits horizontaux le porte-à-faux de la pile F
en K. De même en L, les assises au droit de la naissance des arcs-boutants
M sont taillées en tas de charge pour recevoir le pinacle N en porte-à-faux.
La ligne ponctuée NO étant l'aplomb du parement intérieur P,
il est clair que si l'arc-boutant M n'existait pas, tout le système de la
pile butante serait en équilibre avec une propension, au moindre mouvement,
à se déverser en L. Cet empilage d'assises tend donc à s'incliner
vers la grande voûte, et à exercer par conséquent sur celle-ci une
pression. C'est l'arc-boutant qui transmet cette pression. Au-dessus de
la pile ou colonne E, les assises sont taillées en tas de charge en R, pour
recevoir sur des lits horizontaux la pile S. Les assises de naissance des
arcs-doubleaux et arcs ogives de la grande voûte T sont taillées en tas
de charge pour reporter la pression des claveaux sur la pile V et sur la
colonne E. Ainsi c'est à l'aide de ces tas de charge que l'équilibre du
système général est obtenu. C'est grâce à l'équilibre de la pile F, tendant
à s'incliner vers l'intérieur de l'édifice, que la butée de l'arc-boutant
peut être sensiblement réduite. Le chapiteau de la pile E étant plus
saillant vers la nef que vers le bas côté, a ainsi son axe sous la résultante
des pressions de la grande voûte, résultante rendue presque
verticale par la butée de l'arc-boutant. Les assises en tas de charge R
ont encore pour effet d'empêcher la poussée des voûtes des bas côtés,
de faire rondir les piliers E vers l'intérieur, en reportant la résultante de
pression de ces voûtes suivant l'axe de ces piliers.
C'est conformément à cette théorie que l'église si intéressante de
Notre-Dame de Dijon a été construite. Malheureusement l'exécution peu
soignée, faite avec trop de parcimonie et par des ouvriers qui ne
comprenaient
pas parfaitement le système adopté, laisse trop à désirer. La
conception n'en est pas moins très-remarquable et due à un maître
savant. C'est en mettant d'accord l'exécution avec la théorie, que ce
monument peut être restauré sans beaucoup d'efforts. Il ne faudrait
pas croire que ces combinaisons de structure nuisent à l'effet, car certainement
l'église de Notre-Dame de Dijon est un des beaux monuments
de la Bourgogne. Il ressort même de l'adoption de ce système
d'équilibre une franchise de parti, une netteté, qui charment les yeux les
moins exercés.
Les maîtres des XIVe et XVe siècles, très-savants constructeurs, ne
négligèrent pas d'employer les tas de charge, et ils en comprenaient si
bien l'importance, qu'ils avaient le soin de les faire tailler dans de très-hautes
assises, pour supprimer les chances de rupture. Mais à l'article
Construction on trouvera de nombreux exemples de l'emploi de ce système
d'appareil.