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« Les Fleurs du mal (1861)/Le Rêve d’un curieux » : différence entre les versions

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'''CXXV. —&nbsp;Le rêve d’un curieux'''
<p style="margin:0px 0px 5px 0px;text-indent:0px;">'''CXXV. — Le Rêve d’un curieux'''</p>
<p style="text-indent:0px;">''<small>À FÉLIX NADAR</small>''</p>
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''A. F. N.''

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Connais-tu, comme moi, la douleur savoureuse,
Connais-tu, comme moi, la douleur savoureuse,
Et de toi fais-tu dire : « Oh ! l’homme singulier ! »
Et de toi fais-tu dire : « Oh ! l’homme singulier ! »
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M’enveloppait. — Eh quoi ! n’est-ce donc que cela ?
M’enveloppait. — Eh quoi ! n’est-ce donc que cela ?
La toile était levée et j’attendais encore.
La toile était levée et j’attendais encore.
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Version du 20 août 2007 à 01:58

LA MORT
Le Rêve d’un curieux



CXXV. — Le Rêve d’un curieux

À FÉLIX NADAR


Connais-tu, comme moi, la douleur savoureuse,
Et de toi fais-tu dire  : « Oh ! l’homme singulier ! »
— J’allais mourir. C’était dans mon âme amoureuse,
Désir mêlé d’horreur, un mal particulier ;

Angoisse et vif espoir, sans humeur factieuse.
Plus allait se vidant le fatal sablier,
Plus ma torture était âpre et délicieuse ;
Tout mon cœur s’arrachait au monde familier.

J’étais comme l’enfant avide du spectacle,
Haïssant le rideau comme on hait un obstacle…
Enfin la vérité froide se révéla :

J’étais mort sans surprise, et la terrible aurore
M’enveloppait. — Eh quoi ! n’est-ce donc que cela ?
La toile était levée et j’attendais encore.