Julie

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Hambourg (1p. 1-232).


JULIE,
OU
J’AI SAUVÉ MA ROSE.


« La mère en défendra la lecture à sa fille ».


À MON ARMAND.


Qu’exigez-vous, mon cher Armand ? Quoi ! vous voulez que j’écrive ma vie ! Songez que, malgré les droits que l’amour vous a donnés sur moi, vous n’avez pas celui de me demander un pareil sacrifice : vous savez, mon ami, qu’il est mille choses pardonnables, lorsqu’on les couvre du voile du mystère ; mais paroissent-elles au grand jour, on vous blâme, on vous décrie, et ce sont souvent les plus criminels qui se déchaînent avec le plus de violence.

Vous me dites que vous ne savez, de mon histoire, que ce qu’il en faut pour exciter la curiosité ; ne vous étonnez pas de ma réserve, mon cher Armand ; l’amour ne m’a jamais rendue communicative ; et, si ce sentiment subsistoit encore entre nous, en vain me supplieriez-vous de contenter votre curiosité ; mon intérêt ne me le permettroit pas, L’amitié qui nous lie depuis plusieurs années vous servira mieux que l’amour ; quoi qu’il puisse m’en coûter, vos désirs seront satisfaits ; je ne dois pas moins à mon dernier vainqueur.

Tout autre, en commençant son histoire, vous diroit que vous allez renouveler des douleurs profondes, rouvrir des blessures mal cicatrisées ; car y a-t-il dans la nature un être qui ne se croie pas malheureux ! Chaque mortel imagine avoir à lui seul épuisé tous les traits du sort. Si j’avois de pareilles plaintes à faire, mon cher Armand, je pourrois espérer du moins exciter votre pitié, et je ne manquerois pas de vous prévenir que vous allez verser tant de larmes, que vous serez plus d’un an sans pouvoir pleurer ; mais, hélas ! cette ressource me manque ; je n’ai jamais excité que le désir ou l’envie, et s’il vous faut du pathétique, je vous conseille de me faire grâce du sacrifice que mon extrême amitié me dispose à vous faire.

Ô mon ami ! à quoi me suis-je engagée ! Vous ne pouvez prévoir l’excès du danger auquel ma condescendance m’expose ; malgré tous les attraits que le monde avoit pour moi, j’ai su le quitter avant que d’en être abandonnée. À trente ans je me suis retirée de ce monde plein de charmes, ou j’étois encore désirée, fêtée ; j’ai renoncé aux plaisirs enchanteurs qui jusqu’alors avoient été mes compagnons fidèles ; je vis maintenant dans la solitude : mais j’ai l’art de l’embellir : j’ai des amis, je fais des heureux, je m’occupe de choses sérieuses. Vous savez, Armand, que j’ai toujours allié l’utile et l’agréable ; j’y réussis mieux que jamais ; et, malgré ma philosophie, les ris folâtres viennent souvent encore se mêler parmi nous.

Vous verrez qu’en bonne épicurienne, j’ai su me ménager des jouissances pour un âge où mon sexe commence à gémir de perdre sa fraîcheur et la beauté ; si les femmes connoissoient mieux leurs intérêts, elles se garderoient bien de se désespérer d’un mal inévitable, et, loin de se livrer à cette humeur maussade qui éloigne leurs meilleurs amis, elles emploieroient toutes les ressources de leur esprit, doubleroient leur amabilité ; abandonneroient des prétentions ridicules, et, se parant de l’aimable indulgence, elles se verroient encore aimées, accueillies ; elles n’inspireroient plus de ces passions vives, brûlantes, que la jeunesse seule a droit de faire éprouver, et dont cependant la vieillesse n’est pas à l’abri ; mais on auroit pour elles ces égards, cette amitié sincère qui peut encore nous faire gouter un bonheur durable, et qui n’est dédaigné que des femmes qui n’ont pas assez de délicatesse pour en sentir le prix.

Je vous entends, Armand, me demander quel danger je cours en me rappelant des plaisirs delicieux ? N’avez-vous jamais éprouvé l’effet qu’un rêve enchanteur produit sur les sens ? Il enflamme, il transporte ; on croit jouir de la félicité suprême ; et, lorsque l’illusion du sommeil se dissipe, on soupire après la réalité ; tel est l’effet de l’imagination : lorsqu’elle n’est pas retenue, elle cause les plus grands maux, ainsi que les plus grands plaisirs ; je crains la mienne, cher Armand ; vous savez combien elle est vive ; ce n’est pas sans de pénibles combats que j’ai triomphé de mon penchant à l’amour ; souvent une flamme secrète me tourmente, et je tremble de la rallumer par un récit trop fidèle, de délices qui ne sont plus faites pour moi. Je ne puis supporter l’idée du ridicule dont je me couvrirois, si je cessois de réprimer ces restes de passion qui me dévorent encore. Je vois les femmes dont j’ai fait la critique, rire à leur tour de ma philosophie, se récrier sur cette amitié que je vantois avec tant d’enthousiasme, et convenir, d’un air moqueur, que je prêchois à merveille. Mais je ne donnerai pas de telles armes contre moi ; je prétends prouver par mon exemple la bonté de mes principes ; oui, mon ami, je me sens le courage de résister à tout, d’autant plus aisément que vous m’avez promis, si je consentois à vous faire une entière confession (il m’est bien permis de nommer ainsi mes Mémoires), de venir en personne m’en remercier au fond de ma Provence. Je vous vois sourire, méchant Armand ! Vous imaginez qu’il seroit peu dangereux pour moi de réveiller des désirs que vous savez si bien éteindre ! Détrompez-vous, monsieur, je suis sage de bonne foi, et vous compteriez vainement sur de nouvelles condescendances. De l’amitié, cher Armand, de la bien tendre amitié ; mais rien de plus : arrangez- vous en conséquence.

Mais je crains que cette vive amitié me me fasse entreprendre au dessus de mes forces. Comment décrire un nombre infini de petits événemens qui n’ont d’intérêt que pour ceux qu’ils concernent, et qui cesseroient même d’en avoir sans l’attrait du mystère qui sait rendre tout agréable ? Peindrai-je, d’une plume hardie, des plaisirs que désire la femme la plus délicate, mais dont le tableau fait rougir celte qui se pique le moins de vertu ? Non sans doute ; on doit toujours respecter la décence ; la volupté même, en se parant de son voile, en devient plus enivrante. Quoique d’une morale peu sévère, je n’ai jamais cessé de rendre hommage à cette vertu ; et, lorsque je m’oubliois moi-même, je n’oubliois pas la pudeur. Je vois déjà mon Armand m’accuser de n’avoir été modeste que par un raffinement de coquetterie. Quand vous auriez deviné juste, qu’en résulteroit-il ? Croyez-moi, mon ami ; c’est une grande folie que de vouloir pénétrer dans les replis du cœur humain, pour connoître les motifs qui le font agir ; contentons-nous des résultats , et sur-tout , lorsqu’ils sont bons, profitons-en sans nous embarrasser du reste.


Vous savez, mon cher Armand, que je suis née dans un climat où les femmes résistent rarement à leurs passions ; de toutes celles qui embrasent le cœur d’une Italienne, une seule m’a fait ressentir son pouvoir. La jalousie, la perfidie & mille autres auxquelles on pourroit plus justement donner le nom de vice, n’ont jamais souillé l’ame de votre Julie ; l’Amour, il est vrai, m’a soumise à son empire ; mais y a-t-il un être dans l’univers qui lui ait résisté ? S’il en est un, croyez-moi, mon ami, cet être inconcevable, unique en son espèce , doit être étranger à tous les sentimens de la nature ; son ame n’a jamais éprouvé la moindre émotion ; la piété filiale, qui réchauffe tous les cœurs, ne lui est point connue ; il ignore tout, jusqu’à son existence. Quant à moi, je la révoque en doute, et j’imaginerois plutôt que c’est quelque automate bien perfectionné. Mais quelle folie ! Et pourquoi me fâcher contre une chimère que je viens de forger moi-même !

C’est à Naples que je reçus le jour.

J’aurois plus qu’une autre à me plaindre du sort, si j’avois éprouvé dans un âge moins tendre les malheurs qui me sont arrivés dans cette ville ; mais j’étois trop jeune alors pour en connoître l’étendue. Mon père, M.  d’Irini, étoit d’une famille noble et ancienne ; à l’âge de vingt-cinq ans il désira se marier ; et, comme la fortune étoit la seule qualité qu’il recherchât dans une femme, son choix tomba sur mademoiselle de Rosalba, dont les richesses, quoique immenses, pouvoient à peine compenser la laideur. M.  d’Irini ne chercha pas même à savoir si le caractère de la femme à laquelle il alloit unir son sort, étoit aussi désagréable que sa personne ; content des revenus qu’elle lui apportoit, il ne demanda même pas à la voir ;ce ne fut que la veille de la célébration de leur mariage que l’on fit sortir du couvent mademoiselle de Rosalba, à qui l’on présenta pour époux M.  d’Iriui, l’un des plus beaux cavaliers de l’Italie.

Ce ne fut pas sans verser bien des larmes que mademoiselle de Rosalba s’arracha de son couvent ; élevée depuis son enfance dans cette retraite chérie, elle ne demande pour toute grace que de pouvoir y terminer ses jours. Elle aimoit la vie sédentaire par goût et par habitude, et le monde ne lui causoit que de l’effroi ; malheureusement elle étoit fille unique ; sa famille, sans avoir égard à ses inclinations, la força d’obéir ; on imagina d’ailleurs que les graces du jeune d’Irini la feroient bientôt changer de sentimens ; j’ignore si l’on eut raison ; mais l’événement ne justifia que trop l’éloignement que ma mère avoit pour le mariage, puisqu’il lui en coûla la vie à la fleur de ses ans.

Au bout d’un an, madame d’Irini mit au monde un fils qui ne vécut que vingt-quatre heures ; cette couche la rendit si malade, que les médecins assurèrent qu’elle ne résisteroit pas à une seconde grossesse ; leur prédiction ne fut que trop véritable ; dix-huit mois après ce malheur , ma mère perdit le jour en me le donnant.

M.  d’Irini avoit une sœur dont il né s’étoit jamais séparé ; Rosa , c’étoit son nom, étoit mariée depuis plusieurs années , et vivoit avec son époux dans l’union la plus parfaite ; ils venoient de perdre un enfant chéri que ma tante nourrissoit encore. Rosa étoit douée d’autant de sensibilité que son frère en avoit peu ; elle oublia sa propre douleur pour ne s’occuper que de moi : Pauvre petite ! dit-elle en me prenant dans ses bras, combien ton sort me fait pitié ! Tu perds en naissant un être qui t’auroit chérie et prodigué les soins les plus tendres ; tu ne sauras jamais ce que c’est qu’une mère, et combien il est doux de l’aimer ! Mais , non , tu ne passeras pas en des mains mercenaires ; je viens de perdre ma fille ; tu remplaceras pour moi cet objet adoré ; tu seras ma petite Rosa, je serai ta tendre mère. Ah ! si je prends soin de toi, si je te nourris de mon lait, ne me devras-tu pas autant qu’à celle qui l’a donné le jour ?

Transportée de cette idée, l’excellente Rosa me présente son sein ; je le saisis avec avidité. Son époux entra dans ce moment : Mon ami, s’écriat-elle, ta Rosa n’est plus sans enfant , Julie n’est plus orpheline ; si tu veux la regarder comme ta fille , tu combleras tous mes désirs. La sensible Rosa étoit baignée de larmes ; son époux, presque aussi touché qu’elle, ne put lui répondre qu’en nous embrassant toutes deux ; mais son silence éloquent montroit combien il approuvoit cette bonne action.

Ma tante se chargea d’obtenir de son frère la permission de me garder près d’elle. M.  d’Irini céda, sans se faire presser, tous les droits qu’il avoit sur sa fille ; je ne pouvois être pour lui qu’un sujet d’embarras ; il ne dissimula pas la joie que lui causoit la proposition de sa sœur, et, dès ce moment , il oublia qu’il étoit père.

Ce jour décida du reste de ma vie ; je venois de perdre ma mère ; mon père cessoit d’en être un pour moi ; mais je retrouvois dans Rosa tout ce que la tendresse maternelle a de plus doux. Grace à ses soins généreux, je ne me suis jamais aperçue du malheur d’être orpheline. Je n’ai pas besoin de vous faire le portrait de ma tante ; vous connoissez, aussi-bien que moi, ses bonnes qualités ; je l’aime comme une mère, et je crois lui devoir davantage. Je ne l’ai jamais quittée , et celle de nous deux qui mourra la première, aura la consolation d’avoir les yeux fermés par son amie.

Quelques années après, mon père se remaria ; mais heureusement pour moi, il se sépara de ma tante, avec laquelle, depuis quelque temps , il avoit cessé de vivre en bonne intelligence. Il alla habiter un hôtel magnifique à l’autre extrémité de Naples, et laissa sa sœur goûter eh paix le bonheur d’être unie au meilleur des hommes.

Mais la félicité dont jouissoit ce couple couple généreux ne devoit plus être de longue durée. J’atteignis mon second lustre, lorsque mon oncle tomba malade ; les médecins les plus habiles firent de vains efforts pour le sauver ; tout ce qu’ils purent fut de prolonger son existence pendant près d’une année ; mais ce spectacle d’un homme luttant contre la mort étoit si douloureux, que son trépas coûta moins de larmes que sa maladie n’en avoit fait verser.

Vous vous représentez aisément quelle fut l’affliction de ma tante, après la perte d’un époux qu’elle aimoit aussi tendrement. Elle en conçut un tel chagrin , qu’elle résolut de quitter des lieux qui ne lui offroient plus que des souvenirs déchirans. Son intention n’étoit d’abord que de faire un voyage en France ; mais, n’envisageant qu’avec effroi le moment de son retour , elle se décida bientôt à s’y fixer.

M.  d’Irini, en se séparant de sa sœur , avoit entièrement cessé de la voir. Lorsque le jour de notre départ fut fixé, Rosa m’envoya lui faire mes adieux. Je n’oublierai jamais cette terrible visite ; je n’avois jamais été chez M.  d’Irini , je ne le connoissois pas ; on avoit toujours évité d’en parler devant moi ; cette réserve même me faisoit mal juger de lui ; d’ailleurs je ne pouvois concevoir qu’un père ne désirât pas voir sa fille. Il m’arrivoit souvent d’exprimer dans des termes assez peu ménagés la surprise que me causoit une telle conduite. Ma tante alors me reprenoit avec bonté, disant qu’on ne devoit jamais mal penser de son père , et que M.  d’Irini pouvoit avoir des motifs particuliers qu’il lui plaisoit de nous laisser ignorer ; c’étoit avec de semblables raisons que sans cesse ma tante me fermoit la bouche, sans jamais parvenir à me persuader.

Je vis enfin arriver le jour où je devois aller prendre congé de mon père. Malgré mon assurance naturelle, je tremblois en entrant chez lui. On annonça mademoiselle d’Irini ; les domestiques me regardoient avec étonnement et avec curiosité ; ils sembloient croire que je m’arrogeois un titre qui ne ne m’appartenoit pas. Enfin l’on me fit entrer dans un salon où tout respiroit le luxe le plus grand. La première personne que j’aperçus fut une femme extrêmement belle , étendue sur un sopha. Je m’en approchois pour lui adresser la parole, lorsqu’elle jeta sur moi un regard si dédaigneux, que j’en fus entièrement décontenancée. J’allois me retirer, quand j’aperçus, de l’autre côté du salon, un homme qui lisoit. Je ne sais quel secret sentiment me dit que c’étoit mon père ; oubliant à l’instant même tout ce que j’avois à lui reprocher, je courus vers lui , et j’étois à ses genoux, que j’embrassois avec ardeur, sans savoir encore ce que je faisois. Y pensez-vous, mademoiselle ? s’écria mon père en me relevant avec la plus extrême froideur ; aviez-vous ainsi l’habitude de presser les genoux de votre oncle ? Ma sœur, en vérité, vous donne une plaisante éducation ; si je l’avois su plutôt, on vous auroit mise au couvent. Mais peut-on savoir, mademoiselle, le sujet qui vous amène ? car nous ne sommes pas accoutumés à l’honneur de vous recevoir.

Le discours de mon père, et l’air dont il l’accompagna, me remplirent d’abord de confusion ; mais, recouvrant aussitôt ma fierté naturelle, je lui répondis avec vivacité : Vous me pardonnerez, monsieur, un mouvement involontaire ; tous les cœurs ne sont pas également froids : d’après le mien j’avois jugé le vôtre, et quoique des années d’indifférence m’aient donné lieu de croire que je n’avois plus de père, un seul moment me l’avoit fait oublier.

Si cette petite étoit moins impertinente, s’écria la dame en me fixant de nouveau de manière à me faire rougir, je la croirois spirituelle. Mais, dites-moi, mon enfant, pour quelle raison venez-vous nous interrompre ? Je gagerois que cette petite sotte s’est brouillée avec sa tante, et qu’elle vient ici réclamer votre protection.

Non, non, m’écriai-je vivement, ne vous alarmez pas, madame ; je ne viens point ici réclamer de protection ; j’espère n’en avoir jamais besoin. Je quitte Naples dans huit jours, et je viens, par l’ordre de ma tante, faire mes adieux à M.  d’Irini. Je respire, reprit tout haut la dame ; allez, ma belle amie, embrasser votre père ; et vous, monsieur, ne sauriez-vous la mieux recevoir, lorsqu’elle vient vous faire des adieux ? Regardez comme elle est bien faite ! comme elle est grande ! on lui donneroit quatorze ans ! C’est en vain, je vous assure, que vous raillez votre sœur ; je suis persuadée qu’elle est précisément ce qu’il faut être pour élever une jeune personne ; et le mieux que vous puissiez faire, c’est de la lui laisser toujours.

Mon père l’écouta tranquillement, et, quand elle eut cessé de parler, il me souhaita un heureux voyage, sans me demander en quel lieu je devois aller ; il ajouta, toujours avec le mème sang-froid, qu’une affaire indispensable le forçoit de sortir ; mais qu’il ne croyoit pas avoir d’excuse à me demander, puisqu’il me laissoit avec madame d’Irini. Effectivement il s’en alla, sans même m’avoir embrassée, et sans avoir éprouvé la moindre émotion. Grand Dieu ! quel homme ! s’écria madame d’Irini. Grand Dieu ! quel père ! m’écriai-je à mon tour.

Le but de ma visite étant rempli,et n’ayant aucun désir de la prolonger , je saluai madame d’Irini, et je me retirai pleine de ressentiment d’une aussi cruelle réception.

Ma fierté m’avoit soutenue pendant cette scène étrange ; mais, dès que je me vis seule, mes larmes s’ouvrirent un passage ; j’en étois baignée, lorsque j’arrivai chez ma tante. Je la trouvai qui m’attendoit ; l’état dans lequel elle me vit, lui fit deviner une partie de ce qui s’étoit passé. Je courus me jeter dans ses bras. Ah ! ma bonne amie ! m’écriai-je, quel frère vous avez ! Est-il bien possible que cet homme soit le frère de ma chère Rosa ? Et de plus il est votre père, répondit-elle en me pressant contre son sein ; ce titre , ma chère enfant, doit nous fermer la bouche à toutes deux ; d’ailleurs chaque personne naît avec un caractère différent ; on a plus ou moins de sensibilité. Plus ou moins, c’est en admettre, interrompis-je vivement ; mais M.  d’Irini n’en a point du tout. Cessons ce sujet, reprit ma tante avec ua ton fâché ; pour vous, Julie, vous péchez par l’excès contraire ; cela n’est pas moins dangereux ; mais vous êtes trop agitée maintenant pour entendre la voix de la raison ; allez faire quelques tours de jardin ; demain, si vous êtes raisonnable, je vous promettrai de m’entretenir de ce qui vient de vous arriver.

Forcée de concentrer mon ressentiment, il n’en devint que plus vif ; chaque fois que je pensois à M.  d’Irini, je regrettois amèrement d’avoir un aussi mauvais père. Huit jours après, nous quittames Naples sans avoir entendu parler du frère de Rosa, auquel je rendis bientôt indifférence pour indifférence. Après avoir traversé une partie des contrées délicieuses de l’Italie, nous nous embarquâmes pour la France. Arrivées à Marseille , cette ville parut si agréable. à ma tante, qu’elle résolut de s’y établir. Une des plus belles maisons de Marseille se trouvant à vendre, Rosa l’acheta, et peu de temps après, elle fit l’acquisition d’une terre charmante, où depuis nous avons passé presque tous les étés. C’est dans cette même terre que votre Julie vit maintenant retirée du monde, mais non pas entièrement sevrée de ses plaisirs. Ma tante refusa de contracter de nouveaux liens, dans la crainte que je ne souffrisse du partage de sa tendresse. Elle se livra toute entière à mon éducation ; sa fortune la mettoit à même de me donner les meilleurs maîtres dans tous les genres. Aussi rien ne fut épargné pour mon instruction. J’apprenois tout avec la plus grande facilité, et j’y mettois une assiduité que l’on n’attendoit pas de mon âge. Rosa, en me donnant tous les talens possibles, ne négligea pas de me former le cœur ; elle cherchoit, par mille moyens , à me faire aimer la vertu ; son exemple me persuadoit encore mieux que ses paroles ; j’écoutois ses leçons avec docilité ; elles se gravèrent si fortement dans mon esprit, que depuis elles ont servi, sinon à réprimer mes passions, du moins à m’empêcher de m’y livrer entièrement.

Mes progrès dans tous les arts furent extrêmement rapides ; à quatorze ans, je peignois agréablement, j’étois bonne musicienne , et j’excellois surtout dans la danse. J’étois vive, agaçante, enjouée ; mon ame étoit le siége des vertus ; et mon cœur, que mille passions naissantes commençoient à troubler, étoit celui de la plus parfaite innocence. Hélas ! si Rosa, à mille autres qualités précieuses , eût joint plus de prudence, j’aurois conservé cette pureté angélique qui brilloit en moi dans tout son éclat ! Mais à quoi bon ce soupir ; quel bien m’en seroit-il revenu ? et de combien de plaisirs aurois-je été privée ? Tout est ici bas pour le mieux ; j’aime à le croire ainsi ; d’ailleurs , malgré mes nombreuses folies, je me suis toujours conduite de manière à m’éviter le repentir ; et maintenant que je suis arrivée à l’heure où l’on pleure ses fautes, ma sage politique me sauve les peines cuisantes du remords.

De jour en jour , le cercle de mes connoissances s’agrandissoit ; déjà les femmes commençaient à me craindre et les hommes à me courtiser. Ma peau éblouissoit par sa blancheur ; mes longs cheveux bouclés avoient l’éclat du jais ; mes grands yeux noirs peignoient, avec une mobilité surprenante, les diverses émotions de mon ame ; ma bouche petite et vermeille étoit ornée de deux rangées d’émail ; mes joues avoient la fraîcheur de la rose, et je joignois à tout cela un certain je ne sais quoi, qui seul auroit suffi pour faire tourner toutes les têtes ; enfin, après s’être demandé si j’étois belle ou jolie, on convenoit que j’étois l’une et l’autre. J’étois gracieuse et caressante à l’excès ; mes familiarités amusoient beaucoup ma tante , et sur-tout ceux qui en étoient l’objet. On trouvoit fort drôle qu’une petite personne, qui excitoit déjà les désirs, et qui souvent, par les attitudes les plus voluptueuses, sembloit les partager, vint se mettre sur les genoux d’un homme, l’embrassât, lui fit mille caresses , et tout cela avec un air de si bonne foi, qu’on ne pouvoit douter que ce ne fût mon innocence même qui me faisoit manquer aux règles de la bienséance.

Telle j’étois a quatorze ans ; mais je touchois au moment où toutes les passions que je renfermois dans mon sein devoient éclore. Mon penchant à l’amour se trahissoit de mille manières ; mes yeux étoient animés, souvent même remplis d’ivresse. Tout annonçoit en moi ce que je devois être un jour.

Je dansois très - souvent avec un jeune bomme que l’on nommoit Adolphe ; j’éprouvois lorsque j’étois avec lui, un plaisir que je ne cherchois pas à dissimuler. Il fut présenté chez ma tante ; bientôt il devint notre chevalier ; je le voyois tous les jours ; mais Rosane ne nous quittoit pas, et je désirois souvent, sans en deviner la cause, qu’elle ne fût pas présente à nos jeux.

La belle saison approchoit, les bals étoient finis, et pour la première fois je craignois de voir arriver l’instant où nous devions partir pour la campagne ; il me sembloit que, me séparer d’Adolphe, étoit renoncer au plaisir. Il étoit l’ame de mes jeux ; sa gaîté, son enfantillage presqu’égal au mien, me le faisoient idolâtrer. Je soupirois toujours après le moment où je devois le voir ; je soupirois encore quand il me quittoit. Enfin, le jour de notre départ fut fixé, et, malgré mes instances , ma tante ne voulut pas emmener Adolphe. Il fallut bien s’en consoler. J’espérai que je trouverois assez de sujets de distraction pour pouvoir m’amuser sans lui, Je ne fus pas trompée dans mon attente ; bientôt les plaisirs de la campagne me firent oublier ceux que je goûtois près d’Adolphe.

J’ai souvent remarqué, depuis que je raisonne, que j’avois un des caractères les plus rares et les plus heureux du monde. Toutes les sensations agréables m’affectent avec excès, et J’ai toujours eu pour les sentimens pénibles une espèce de philosophie, ou, si vous l’aimez mieux, d’insensibilité qui en diminuoit l’amertume, et qui m’a souvent préservée de mille chagrins qui seroient venus troubler le bonheur dont j’ai joui presque san interruption.

Un de mes grands plaisirs, lorsque j’étois à la campagne, étoit la chasse aux papillons. Je jouissois d’une entière liberté ; j’avois même la permission de me promener seule dans les environs ; mais les dépendances du château étoient si considérables, et tout ce qu’elles renfermoient si délicieux, que je ne m’en éloignois jamais. Tout s’y trouvoit réuni ; des tapis de verdure, des bois solitaires, des ruisseaux, des bosquets ; cette demeure est vraiment un paradis terrestre. Il y avoit un mois que nous avions quitté Marseille ; déjà j’avois tout oublié, tout, jusqu’à mon cher Adolphe, lorsqu’un beau matin, vétue d’une robe légère, armée de tout ce qu’il falloit pour faire bien des captifs, je sortis dans l’intention de faire une chasse complète. Un beau papillon bleu de ciel me fit courir un temps infini ; il se posoit sur chaque fleur, mais aucune ne pouvoit le fixer ; enfin ma constance triompha de sa légéreté ; le beau papillon, pris sous la gaze, se débaitoit en vain ; il étoit en ma puissance , et jamais volontairement je n’ai rendu de liberté. Glorieuse de ma victoire, j’allai me reposer sons un berceau charmant auquel j’allois souvent rendre visite. Je me couchai sur l’herbe, où bientôt je tombai dans un profond sommeil. Je ne sais si je dormis long-temps ; mais il est impossible de décrire quel fat l’excès de ma surprise, lorsque j’ouvris les yeux. Deux bras amoureux me servoient de ceinture, et mon sein étoit couvert de baisers que me prodiguoit une bouche brûlante. Toute autre, à ma place, se seroit effrayée ; maie, dans le premier moment, ma conquête fut le seul objet de mon inquiétude. Grand Dieu ! où est mon papillon ? m’écriai-je avec un effroi vraiment comique ; vous l’aurez sûrement écrasé ! Un papillon, répondit d’un air surpris celui qui me tenoit embrassée ; je n’ai point vu de papillon ! Non, non, je l’aperçois, m’écriai-je ; heureusement vous n’y avez pas touché. Mais, vous, mon cher Adolphe, quel hasard vous amène ici, ajoutai-je en lui sautant au cou ? quel plaisir j’éprouve à vous revoir ! Par quelle raison ai-je été privée si long-temps de ce borheur ? Cela seroit trop long à vous dire, me répondit Adolphe en reprenant sa première attitude, vous le saurez une autre fois. Dormez encore : si vous saviez combien cela vous rend jolie, vous ne vous seriez pas réveillée si mal à propos. Je n’en ai plus envie, mon cher Adolphe. Mais que faites-vous donc là ? J’admire la plus jolie gorge du monde, me répondit-il en me donnant un baiser. Eh ! quel baiser ! Je ne l’oublierai de ma vie ! Ce fut le premier baiser d’amour, ce fut le plus délicieux ! Il m’enivra de volupté ; jamais baiser ne procura pareille ivresse. Adolphe s’aperçut de mon émotion, et s’efforça de l’accroître encore, en répétant mille fois ce qui l’avoit causée. Ses baisers, à chaque instant, devenoient plus ardens ; ceux que je lui rendois n’ étoient pas moins amoureux , et je crois que j’aurois accordé, dès la première fois, ce que depuis mille amans passionnés n’ont pu obtenir, ni par leur amour, ni par leur constance, si, à l’instant même où mon Adolphe alloit devenir tout-à-fait téméraire, le nom de Julie, que répétoient plusieurs voix, n’eût frappé notre oreille. Aussitôt Adolphe se releva, et, sans nulle pitié de l’état où il m’avoit mise, il se débarrassa de moi, malgré les efforts que je faisois pour le retenir ; et le poltron chercha son salut dans la fuite, en me recommandant bien bas de ne pas dire que je l’avois vu. Je restai couchée sur l’herbe, privée de toutes mes facultés, et brûlante de mille désirs. La seule de mes idées qui ne fût pas coufuse, étoit le regret d’être séparée d’Adolphe, et le désir de le revoir encore ; enfin, peu à peu je recouvrai mes esprits. En réfléchissant sur les dernières paroles de mon jeune ami, je m’étonnai du secret qu’il m’avoit recommandé ; mais, n’y voyant aucun inconvénient, je résolus de garder le silence. Adolphe m’avoit plu d’abord par cet instinct naturel qui rapproche les deux sexes. Le plaisir qu’il venoit de me faire éprouver, me le rendoit mille fois plus cher que jamais. Je ne sais quand j’aurois fini de m’occuper de lui, si ma tante, qui me cherchoit depuis une heure, ne m’eût enfin aperçue, Julie, me dit-elle d’un ton fâché, que faites-vous donc là ? Je vous appelle depuis une heure. Assurément vous m’avez entendue ; tout le monde vous cherche, on ne sait ce que vous êtes devenue.

Ces paroles achevèrent de dissiper mon trouble. Je répondis à ma tante sans me déconcerter, que, m’étant fatiguée en courant apres des papillons, j’étois venue me reposer dans l’endroit où elle me voyoit ; que le sommeil dans lequel j’etois plongée m’avoit empêché de l’entendre, et que j’étois fâchée de l’avoir mise dans l’inquiétude. En achevant ces mots, je courus embrasser ma tante ; l’air naturel avec lequel je m’étois disculpée, ne permettant pas de concevoir le moindre soupçon, Rosa me sourit affectueusement, se repentant, au fond du cœur, de son mouvement d’impatience.

Dès cet instant, je ne fus plus la même. Je venois pour la première fois de déguiser la vérité ; cette faute me paroissoit si grande, que je fus tentée vingt fois de me jeter aux genoux de ma tante, et de lui demander un pardon que j’étois sûre d’ obtenir en lui faisant un aveu sincère. Une seule chose m’arrêtoit ; c’étoit la crainte de ne plus voir Adolphe ; une voix secrète me disoit que ces baisers délicieux étôient défendus, je n’en pouvois deviner la raison ; mais il me sembloit que, si cette manière d’embrasser n’avoit pas été condamnable, on n’en auroit jamais eu d’autres ; le silence qu’Adolphe m’avoit recommandé ne me fortifioit que trop dans ce soupçon. J’aurois bien désiré l’explication de ce mystère, et de mille autres qui commençoient à piquer vivement ma curiosité. J’ouvris vingt fois la bouche, sans avoir le courage de faire une seule question ; enfin il me vint à l’esprit qu’Adolphe, mieux que tout autre, pourroit m’apprendre ce que je désirois savoir. Cette idée me parut lumineuse, d’autant plus que je craignois que ma tante Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/52 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/53 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/54 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/55 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/56 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/57 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/58 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/59 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/60 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/61 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/62 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/63 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/64 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/65 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/66 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/67 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/68 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/69 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/70 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/71 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/72 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/73 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/74 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/75 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/76 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/77 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/78 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/79 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/80 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/81 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/82 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/83 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/84 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/85 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/86 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/87 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/88 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/89 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/90 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/91 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/92 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/93 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/94 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/95 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/96 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/97 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/98 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/99 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/100 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/101 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/102 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/103 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/104 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/105 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/106 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/107 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/108 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/109 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/110 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/111 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/112 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/113 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/114 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/115 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/116 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/117 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/118 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/119 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/120 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/121 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/122 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/123 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/124 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/125 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/126 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/127 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/128 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/129 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/130 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/131 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/132 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/133 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/134 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/135 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/136 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/137 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/138 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/139 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/140 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/141 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/142 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/143 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/144 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/145 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/146 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/147 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/148 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/149

[4158) offices jusqu’a vous donner du goût. Il faut, en vérité, que je vous aime jusqu’à la folie ! Vous resterez, n’est- ce pas ? — Oui, puisque vous le voulez. Céline , fort eoñtente de moï, plus encore d’elle-même, se mit à écrire des billets d’invitation , et fit avertir des musiciens. Nous préparimes tont pour notre petite fête : toutes les per- sonnes acceptèrent. On avoit toujours la certitude de s’amuser cher elle, et l’attrait du plaisir fait voter les plus indolens. Je n’avois presque jamais vu de femmes chez Cébne ; elle ne les souffroit que quand elles pouvoient contribuer à ses plaisirs ; mais ‘elle avoit un ceerele de eonnoïssances qu’elle appeloit ses amies ,quiétoient à ses ordres chaque fois qu’elle le dé- siroit. Les femmes qui vinrentce soir- (a étoient toutes jeunes et jolies , et Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/151 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/152 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/153 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/154 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/155 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/156 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/157 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/158 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/159 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/160 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/161 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/162 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/163 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/164 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/165 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/166 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/167 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/168 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/169 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/170 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/171 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/172 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/173 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/174 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/175 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/176 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/177 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/178 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/179 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/180 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/181 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/182 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/183 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/184 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/185 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/186 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/187 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/188 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/189 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/190 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/191 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/192 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/193 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/194 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/195 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/196 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/197 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/198 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/199 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/200 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/201 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/202 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/203 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/204 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/205 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/206 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/207 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/208 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/209 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/210 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/211 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/212 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/213 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/214 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/215 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/216 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/217 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/218 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/219 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/220 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/221 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/222 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/223 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/224 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/225 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/226 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/227 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/228 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/229 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/230 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/231 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/232 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/233 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/234 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/235 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/236 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/237 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/238 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/239 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/240 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/241 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/242 (251) : apres un moment de réflexion, n’a- vez-Vous pas quelque ami chez qui vous puissiez être en sûreté, en at- tendant que l'on voies’il n ‘ÿ pasquel- ques moyens d'améliorer votre sort ?

— Hélas ! monsieur , répondit la belle affligée, je n'ai pas un seul ami, je n’ai pas un seul asile. Depuis long- temps monfrére a pris soin d’écarter de moi tous ceux qui auroient pu me éervir de protecteurs.

— Âh ! que ne puis-je, s'écria M. Dorset en étouffant un-soupir, vous offrir dans ma maison l'asile que toute ame ‘honnète doit à l’in- nocence opprimée ! Mais je n'ai pas de femme, et votre âge ne me permet pas de me livrer à l'impulsion demon cœur !

—M. Dorset, en finissant ces mots, jeta les yeux sur Rosa , comme pour lui reprocher de ne pas partager ses senlimens. (252)

— Je vous entends , s'écria-1-elle , Je sort de cette infortunée ne me tou- che pas moins que vous; l'intéres- sante Mélanie peut rester chez moi aussi long-temps que sa sûreté l’exi- gera , et plus encore, si cela peut lui plaire.

— Mélanie, pour toute réponse, baisa la main de ma tante, qu'elle ar- rosa de ses larmes ; mais ses regards exprimoient mieux sa reconnoissance que ne l’auroit pu faire le discours le plus éloquent.

Nous fûmes tous charmés de la bonne action de ma tante, et M. Dor- set l’en remercia avec autant de viva- cité , que si elle lui eût été -person- pelle.

M. Dorset étoit chevalier de Saint- Louis; c'étoit un homme d’environ quarante à quarante-cinq ans. Ses manières étoient aisées , ses traits pleins de noblesse; son air grave an-

nonçoit


JULIE,
OU
J’AI SAUVÉ MA ROSE.


« La mère en défendra la lecture à sa fille ».


J’écrivis à Céline l’histoire de Mélanie. Je lui dis que l’amitié avoit sans doute voulu me dédommager de l’abandon dans lequel me laissoit la femme que j’aimois le mieux, en m’envoyant une nouvelle amie. Céline, qui savoit profiter des moindres incidens, me répondit qu’elle s’apprêtoit à partir au moment où elle avoit reçu ma lettre ; mais que, sa place étant occupée, la crainte d’être incommode la forçoit de se priver Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/14 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/15 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/16 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/17 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/18 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/19 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/20 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/21 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/22 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/23 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/24 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/25 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/26 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/27 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/28 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/29 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/30 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/31 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/32 Page:Choiseul-Meuse - 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Ire. On ajouta qu’etant convaincu ^’il ne pourrolt se soastraire4iuB6 mort ignomineuse , il s’etoit poignarde dans sa pfisoti. Je trdtivai cette mortlrop douce ; j^aiirois voulii h Ivti donner moi-tneme, ou plutdl j’aurols voulu qu’il per !l sur TechafaQd , afin dfae sa memoire f&t k ja-* niai$ fletrie.

Enfin ma dottletir se calma, ma sante ranima les rases de la jeunesse.’ Je B’avois pins cette ga !t^ piquante qui fait fendre les armcs lout en badinant. Une douce m^lancolie I’avoit remfplacee ; mais j-en ^tois plus iiitwesSanle. ’ Le rcfgne de Beliegrade atoii faif^en^lffer fes amours j aprcis’ saperte,ils revinrent en foldtrantme consoler de mon veuVage.

Octave >j qui n’^toit plus ^<ie mon ami , se montrd plus jialdttr sfous ce titre qii’il ne 1 Avbit ete lorsqu’il etoit Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/188 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/189 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/190 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/191 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/192 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/193 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/194 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/195 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/196 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/197 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/198 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/199 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/200 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/201 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/202 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/203 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/204 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/205 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/206 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/207 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/208 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/209 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/210 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/211 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/212 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/213 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/214 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/215 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/216 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/217 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/218 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/219 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/220 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/221 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/222 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/223 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/224 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/225 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/226 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/227 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/228 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/229 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/230 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/231 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/232 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/233 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/234 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/235 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/236 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/237 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/238 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/239 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/240 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/241 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/242 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/243 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/244 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/245 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/246 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/247 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/248 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/249 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/250 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/251 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/252 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/253 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/254 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/255 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/256 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/257 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/258 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/259 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/260 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/261 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/262 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/263 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/264 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/265 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/266 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/267 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/268 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/269 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/270 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/271 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/272 Page:Choiseul-Meuse - Julie - v2.djvu/273 servir à mes plaisirs, et je puis les défier tous. D’où me viennent ces avantages inappréciables ?

Du talisman précieux que toutes les femmes recoivent, en naissant, des mains de la nature ; c’est de sa conservation que dépendent la réputation, la tranquillité, le bonheur.

Semblables au jeune prodigue qui dépense en un moment, avec de vils parasites, l’immense fortune amassée par son père, et devient, dès qu’ils l’ont ruiné l’objet de leurs sarcasmes et de leurs dédains ; telles, dis-je , les femmes n’écoutant que l’impulsion de leur cœur, qui les porte à faire des heureux, et méconnoissant la valeur du trésor qu'elles possèdent, s’en laissent dépouiller par les hommes qui, pour les payer de ce bienfait, les abandonnent à leurs remords et les comblent de mépris.

Que ne puis-je inspirer à mon sexe ce besoin imperieux, cette soif ardente de régner sur les hommes, et lui donner en même temps la force de leur resister !

Alors, on ne regarderoit plus, comme un phénomène, une femme de trente ans qui s’écrie avec vérité « J’ai sauvé ma rose ! »


FIN.