« Aurore (Nietzsche)/Livre troisième » : différence entre les versions

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''Le génie grec nous est très étranger''. – Oriental ou moderne, asiatique ou européen : comparé au grec, tout cela se caractérise par l'énormité et le goût des grandes masses, comme langage du sublime, tandis qu'à Paestum, à Pompéi et à Athènes on s'étonne, devant toute l'architecture grecque, de voir avec quelles petites masses les Grecs savaient exprimer quelque chose de sublime et aimaient à l'exprimer. – De même : combien en Grèce les hommes étaient simples dans l'idée qu'ils se faisaient d'eux-mêmes ! Combien nous les dépassons dans la connaissance des hommes ! Combien pleines de labyrinthes aussi, apparaissent nos âmes et nos représentations de l'âme, en comparaison des leurs ! Si nous voulions tenter une architecture conforme à la nature de notre âme (nous sommes trop lâches pour cela) : – le labyrinthe devrait être notre modèle ! La musique qui nous est propre et qui nous exprime véritablement laisse déjà deviner le labyrinthe (car en musique les hommes se laissent aller parce qu'ils se figurent qu'il n'y a personne qui soit capable de les voir eux-mêmes sous leur musique).
''L'ironie des hommes actuels''. – Actuellement c'est la façon des Européens de traiter tous les grands intérêts avec ironie, parce que, à force de s'affairer à leur service, on n'a pas le temps de les prendre au sérieux.
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Version du 29 octobre 2009 à 13:43

Aurore - Livre troisième - §168 Aurore/Livre troisième Aurore - Livre troisième - §170


Le génie grec nous est très étranger. – Oriental ou moderne, asiatique ou européen : comparé au grec, tout cela se caractérise par l'énormité et le goût des grandes masses, comme langage du sublime, tandis qu'à Paestum, à Pompéi et à Athènes on s'étonne, devant toute l'architecture grecque, de voir avec quelles petites masses les Grecs savaient exprimer quelque chose de sublime et aimaient à l'exprimer. – De même : combien en Grèce les hommes étaient simples dans l'idée qu'ils se faisaient d'eux-mêmes ! Combien nous les dépassons dans la connaissance des hommes ! Combien pleines de labyrinthes aussi, apparaissent nos âmes et nos représentations de l'âme, en comparaison des leurs ! Si nous voulions tenter une architecture conforme à la nature de notre âme (nous sommes trop lâches pour cela) : – le labyrinthe devrait être notre modèle ! La musique qui nous est propre et qui nous exprime véritablement laisse déjà deviner le labyrinthe (car en musique les hommes se laissent aller parce qu'ils se figurent qu'il n'y a personne qui soit capable de les voir eux-mêmes sous leur musique).

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