« Aurore (Nietzsche)/Livre troisième » : différence entre les versions

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''Ceux qui s'usent quotidiennement''. – Ces jeunes gens ne manquent ni de caractère, ni de dispositions, ni de zèle : mais on ne leur a jamais laissé le temps de se donner une direction à eux-mêmes, les habituant, au contraire, dès leur plus jeune âge, à en recevoir une. Lorsqu'ils étaient mûrs pour être « envoyés dans le désert », on agissait autrement, – on les utilisa, on les déroba à eux-mêmes, on les éleva à être usés quotidiennement, on leur fit de cela un devoir et un principe – et maintenant ils ne peuvent plus s'en passer, ils ne veulent pas qu'il en soit autrement. Mais, à ces pauvres bêtes de trait, il ne faut pas refuser leurs « vacances » – ainsi nomme-t-on cet idéal forcé d'un siècle surmené : des vacances où l'on peut une fois paresser à cœur joie, être stupide et enfantin.
''Méchant par orgueil''... – « Pourvu que nous ne nous sentions pas trop à notre aise ! » - c'était là la crainte secrète des Grecs de la bonne époque. Voilà pourquoi ils se prêchaient la mesure. Et nous !
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Version du 29 octobre 2009 à 13:54

Aurore - Livre troisième - §177 Aurore/Livre troisième Aurore - Livre troisième - §179


Ceux qui s'usent quotidiennement. – Ces jeunes gens ne manquent ni de caractère, ni de dispositions, ni de zèle : mais on ne leur a jamais laissé le temps de se donner une direction à eux-mêmes, les habituant, au contraire, dès leur plus jeune âge, à en recevoir une. Lorsqu'ils étaient mûrs pour être « envoyés dans le désert », on agissait autrement, – on les utilisa, on les déroba à eux-mêmes, on les éleva à être usés quotidiennement, on leur fit de cela un devoir et un principe – et maintenant ils ne peuvent plus s'en passer, ils ne veulent pas qu'il en soit autrement. Mais, à ces pauvres bêtes de trait, il ne faut pas refuser leurs « vacances » – ainsi nomme-t-on cet idéal forcé d'un siècle surmené : des vacances où l'on peut une fois paresser à cœur joie, être stupide et enfantin.

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