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« La Volupté (Prudhomme) » : différence entre les versions

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==[[Page:Sully Prudhomme - Œuvres, Poésies 1872-1878.djvu/89]]==




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Deux êtres asservis par le désir vainqueur
Deux êtres asservis par le désir vainqueur
Le sont jusqu'à la mort : la volupté les lie.
Le sont jusqu’à la mort : la volupté les lie.
Parfois, lasse un moment, la geôlière s'oublie,
Parfois, lasse un moment, la geôlière s’oublie,
Et leur chaîne les serre avec moins de rigueur.
Et leur chaîne les serre avec moins de rigueur.


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Ces pâles malheureux sentent leur infamie ;
Ces pâles malheureux sentent leur infamie ;
Chacun secoue alors cette chaîne ennemie,
Chacun secoue alors cette chaîne ennemie,
Pour la briser lui-même ou s'arracher le cœur.
Pour la briser lui-même ou s’arracher le cœur.


Ils vont rompre l'acier du nœud qui les torture,
Ils vont rompre l’acier du nœud qui les torture,
Mais elle, au bruit d'anneaux qu'éveille la rupture,
Mais elle, au bruit d’anneaux qu’éveille la rupture,
Entr'ouvre ses longs yeux où nage un deuil puissant,
Entr’ouvre ses longs yeux où nage un deuil puissant,


Elle a fait de ses bras leur tombe ardente et molle :
Elle a fait de ses bras leur tombe ardente et molle :
En silence attiré, le couple y redescend,
En silence attiré, le couple y redescend,
Et l'éphémère essaim des repentirs s'envole...</poem>
Et l’éphémère essaim des repentirs s’envole…</poem>

Version du 27 février 2011 à 21:44


 
Deux êtres asservis par le désir vainqueur
Le sont jusqu’à la mort : la volupté les lie.
Parfois, lasse un moment, la geôlière s’oublie,
Et leur chaîne les serre avec moins de rigueur.

Aussitôt, se dressant tout chargés de langueur,
Ces pâles malheureux sentent leur infamie ;
Chacun secoue alors cette chaîne ennemie,
Pour la briser lui-même ou s’arracher le cœur.

Ils vont rompre l’acier du nœud qui les torture,
Mais elle, au bruit d’anneaux qu’éveille la rupture,
Entr’ouvre ses longs yeux où nage un deuil puissant,

Elle a fait de ses bras leur tombe ardente et molle :
En silence attiré, le couple y redescend,
Et l’éphémère essaim des repentirs s’envole…