« L’Étranger (Prudhomme) » : différence entre les versions

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==[[Page:Sully Prudhomme - Œuvres, Poésies 1872-1878.djvu/100]]==




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Je me dis bien souvent : de quelle race es-tu ?
Je me dis bien souvent : de quelle race es-tu ?
Ton coeur ne trouve rien qui l'enchaîne ou ravisse,
Ton cœur ne trouve rien qui l’enchaîne ou ravisse,
Ta pensée et tes sens, rien qui les assouvisse :
Ta pensée et tes sens, rien qui les assouvisse :
Il semble qu'un bonheur infini te soit dû.
Il semble qu’un bonheur infini te soit dû.


Pourtant, quel paradis as-tu jamais perdu ?
Pourtant, quel paradis as-tu jamais perdu ?
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Quelle est ta beauté propre et ta propre vertu ?
Quelle est ta beauté propre et ta propre vertu ?


A mes vagues regrets d'un ciel que j'imagine,
A mes vagues regrets d’un ciel que j’imagine,
A mes dégoûts divins, il faut une origine :
A mes dégoûts divins, il faut une origine :
Vainement je la cherche en mon coeur de limon ;
Vainement je la cherche en mon cœur de limon ;


Et, moi-même étonné des douleurs que j'exprime,
Et, moi-même étonné des douleurs que j’exprime,
J'écoute en moi pleurer un étranger sublime
J’écoute en moi pleurer un étranger sublime
Qui m'a toujours caché sa patrie et son nom.</poem>
Qui m’a toujours caché sa patrie et son nom.</poem>

Version du 27 février 2011 à 21:47


Page:Sully Prudhomme - Œuvres, Poésies 1872-1878.djvu/100

 
Je me dis bien souvent : de quelle race es-tu ?
Ton cœur ne trouve rien qui l’enchaîne ou ravisse,
Ta pensée et tes sens, rien qui les assouvisse :
Il semble qu’un bonheur infini te soit dû.

Pourtant, quel paradis as-tu jamais perdu ?
A quelle auguste cause as-tu rendu service ?
Pour ne voir ici-bas que laideur et que vice,
Quelle est ta beauté propre et ta propre vertu ?

A mes vagues regrets d’un ciel que j’imagine,
A mes dégoûts divins, il faut une origine :
Vainement je la cherche en mon cœur de limon ;

Et, moi-même étonné des douleurs que j’exprime,
J’écoute en moi pleurer un étranger sublime
Qui m’a toujours caché sa patrie et son nom.