« Le Lit de Procuste » : différence entre les versions

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==[[Page:Sully Prudhomme - Œuvres, Poésies 1872-1878.djvu/107]]==




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Ô Vénus, et, laissant retomber son grand buste,
Ô Vénus, et, laissant retomber son grand buste,
Livre au coussin sa tête olympienne et fruste,
Livre au coussin sa tête olympienne et fruste,
Il s'endort, brute et dieu, ton égal en ton lit.
Il s’endort, brute et dieu, ton égal en ton lit.


Mais, ni brute ni Dieu, l'homme y veille et pâlit.
Mais, ni brute ni Dieu, l’homme y veille et pâlit.
À cet amant jamais ta couche ne s'ajuste :
À cet amant jamais ta couche ne s’ajuste :
Son front et le chevet, comme au lit de Procuste,
Son front et le chevet, comme au lit de Procuste,
Y sont en éternel et meurtrier conflit.
Y sont en éternel et meurtrier conflit.

Version du 27 février 2011 à 21:48


Page:Sully Prudhomme - Œuvres, Poésies 1872-1878.djvu/107

 
Quand, pourpre de plaisir, Mars en tes bras faiblit,
Ô Vénus, et, laissant retomber son grand buste,
Livre au coussin sa tête olympienne et fruste,
Il s’endort, brute et dieu, ton égal en ton lit.

Mais, ni brute ni Dieu, l’homme y veille et pâlit.
À cet amant jamais ta couche ne s’ajuste :
Son front et le chevet, comme au lit de Procuste,
Y sont en éternel et meurtrier conflit.

Vénus, ne descends plus, si tu ne nous attires
Que pour faire de nous tes profanes satyres
Ou tes vains soupirants, mais tes époux non pas,

Si la compagne en toi, pour nos rêves placée
Ou déesse trop haut ou femelle trop bas,
Nous fuit, jamais atteinte ou toujours dépassée.