Tessères en bronze du théâtre Dionysiaque de Lycourgos et de l’Assemblée Cleisthénienne des Athéniens

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TESSÈRES EN BRONZE
DU THÉÂTRE DIONYSIAQUE DE LYCOURGOS
et de
L’ASSEMBLÉE CLEISTHÉNIENNE DES ATHÉNIENS



Planches N.o XII-XV


A) Le Problème.

Presque toutes les collections numismatiques de l’Europe possèdent des pièces numismatiques helléniques en cuivre, assez nombreuses dans leur ensemble, d’un même style, d’un même travail et d’une même provenance. Quelques unes d’entre elles, ont leurs avers ornés d’une tête d’Athéna ou de celle d’un lion, tandis que sur leurs revers, au lieu d’un sujet quelconque, elles présentent une grande lettre de l’alphabet. D’autres exemplaires portent sur chacune de leurs faces, une et même lettre alphabétique, mais parfois aussi répétée.

Sur l’origine, la signification et l’emploi de ces pièces, il a été beaucoup écrit jusqu’à ce jour, mais les opinions émises par les savants dans la question, diffèrent beaucoup entre elles ; celle qui l’emporte c’est, que nous possédons dans ces pièces des monuments très curieux, dont l’origine, ainsi que le but pour lequel ils ont été émis sont problématiques. Puisque ces monuments, comme on va voir, par ce que nous allons essayer de démontrer dans cette étude, sont d’une importance extraordinaire pour la numismatique et l’archéologie en général, dont une juste interprétation peut nous amener à de précieuses découvertes pour la science, nous exposons ici tout, autant qu’il nous sera possible, exactement et en détail, ce que nous savons d’eux.

Combe, le premier, a publié en l’année 1782 une de ces pièces (voyez n. 19 du Catalogue qui suit) et l’a rangée parmi les incertaines de la Collection Hunter. La description de cette pièce a été répétée en 1811 par Mionnet, aussi parmi celles des monnaies incertaines. Vient ensuite Harwood en second, qui (Select. numor., p. XVI) a attribué une de ces pièces (n. 62 du Catalogue qui suit), portant la lettre Ξ, à Zakynthos ! En troisième lieu, Dumersan en l’année 1829, publiant le Catalogue de la Collection d’Allier de Hauteroche a décrit et fait figurer une autre pièce, comme étant une monnaie de Tégée d’Arcadie, ce qui est admis et répété d’abord, la même année, par Mionnet et beaucoup plus tard par M.r Ch. Lenormant dans la “ Galerie Mythologique „ qui a paru en 1858.

En 1830 Knight, publiant le Catalogue de sa Collection, a décrit deux autres de ces pièces dont l’une (n. 65) fut par lui-même attribuée à Sicyone du Péloponèse, se basant sur la lettre Σ, pendant que l’autre (n. 8), portant la lettre Ω, il l’a classée à Oropos de Macédoine. En 1837 Mionnet a publié une autre de ces pièces (n. 33) appartenant à la Collection du Danois Brönstend, la rangeant aussi parmi les monnaies helléniques incertaines. Cette pièce a été acquise, par la suite, par le Musée Thorvaldsen, de Copenhague, et a été décrite en 1851 par L. Müller comme une monnaie d’Épidaure d’Argolide, à cause de la lettre Ε qu’elle porte.

Dans ce même Catalogue, Müller a décrit une autre pièce (n. 78) portant sur chacune de ces deux faces la lettre Λ ; il l’attribue à Laconie du Péloponèse.

Trois années après, Leake dans les Numismata Hellenica, Eur. Greece, p. 100, citant simplement cinq pièces diverses appartenant à ces séries, ornées à l’avers d’une tête d’Athéna et au revers des lettres Γ, Ν, Π, Ψ ou Ω, les considère comme monnaies d’alliances des dèmes de l’Attique, analogues aux monnaies de bronze des villes Béotiennes, qui, au lieu de types, portent les inscriptions ΠΛΑ, ΤΑΝ ou ΘΕΖ. Il attribue les deux dernières à Psophis et à Oropos.

En 1857, ce même numismatiste danois L. Müller, publiait en danois dans les Mémoires de l’Académie royale de Copenhague (Nov. 1857) et en allemand dans la Archäologische Zeitung de Berlin (1858, p. 171 et suiv.) un article intitulé Ueber griechische Münzen mit einem Buchstaben als Typus, dans lequel (comme aussi en français dans un réédition améliorée plus récente dans la Revue Numismatique de Paris, 1869, p. 1-39 : Monnaies grecques portant pour type une lettre) a décrit toutes les pièces déjà connues de cette série, ainsi que quelques autres inédites. Il les considère toutes comme des monnaies appartenant à : Lacédémone, Mantinée, Psophis, Olenos, ou Rypae du Péloponèse, conformément aux lettres Λ, Μ, Ψ, Ω ou Ρ, que porte chacune d’entre elles.

Presque vers la même époque (1858) Beulé publiait (Monn. d’Athènes, p. 78) deux autres de ces petits monuments appartenant à la collection de Lagoy, portant le premier (n. 64) la lettre Ρ, le second (n. 70) l’Ω. Le premier de tous ceux qui se sont occupés de cette matière, il a reconnu avec raison que ces pièces n’étaient pas de monnaies, mais des σύμβολα, c’est à dire des tessères, et même d’Athènes, pourtant sans déterminer plus spécialement à quoi elles servaient. Aussi dans la même année Prokesch-Osten publiait cinq autres pièces de celles qui au lieu de types portent des lettres alphabétiques. Mais lui aussi les envisageant comme du numéraire, a classé la première, d’après la lettre Λ, qu’elle porte (n. 38), à Lebadée de la Béotie ; la seconde, ornée sur ses deux faces d’un Λ (n. 27), il a cru qu’elle appartenait à l’île de Lemnos. La troisième, portant la lettre Ω, il l’a attribuée à Oropos de Béotie et d’Attique ; la quatrième (n. 3) ornée de la tête de Pallas et d’un Ρ, il l’a fait revenir à Rethymna de Crète à cause du type de la Minerve qui se retrouve sur les pièces de Rhithyna, et enfin la cinquième (n. 50) il a supposé, à la suite du Γ qu’elle porte, qu’elle appartenait aux Gagae de Lydie.

L’année suivante (1860) ce même Prokesch-Osten admettait les attributions faites en 1859 par L. Müller (voir ci-haut) aux villes du Péloponèse, et introduisait une nouvelle de ces pièces, qui, à cause de la lettre Γ qu’elle portait, il donnait à Gortyna de l’Arcadie. P. Osten observe finalement que “ toutes ces pièces appartiennent, incontestablement, à une même époque, antérieure, à en juger d’après le style, à la Ligue Achéenne, et dénotent entre ces villes et probablement d’autres, une convention monétaire. „

Presque à la même epoque, c’est à dire de 1859 à 1863, il parvenait successivement, à notre Musée national de Numismatique, quatorze de ces monnaies découvertes chaque fois à Athènes, que mon regretté prédécesseur Ach. Postolaka inscrivait (Voyez le livre manuscrit : — Journal des échanges, pag. VI, 38, p. 53, et numéros de réception 63, 73, 80, 104, 111, 126, 153, 155 et 162) comme “ monnaies de ville encore inconnue „ — “ d’origine douteuse „ “ encore d’une patrie inconnue. „ Une seule fois, il a considéré une d’elles, dans la Πρυτανικὴ Λογοδοσία de l’année académique 1860-61, p. 62, comme “ monnaie d’Athènes inédite. „

C’est aussi en l’année 1863 que Leicester Warren dans son Essay on Greek Federal coinage (p. 25, note 2), a parlé de ces monnaies, mais n’ayant pas son travail sous la main, je ne peux pas citer exactement son opinion en cette matière.

Dix ans plus tard (1874) il a été publié dans le catalogue de la Collection Margaritis une de ces pièces (n. 101) portant sur chacun de ses côtés un Θ, désignée comme “ monnaie de l’Attique trouvée à Athènes. „ Dans la même année M. Imhoof-Blumer, qui déjà en 1871 (Num. Zeit., III, p. 358 et 371) dans son étude bien connue, sur le numéraire Béotien, avait rejeté comme erronées les attributions précitées de Prokesch-Osten à Lebadea et Oropos, rejetant également celle ornée du Ψ que L. Müller donnait à Psophis, il écrivait ce qui suit, qui est parfaitement juste, à l’exception toutefois du mot monnaie, qu’il emploie : “ Cette pièce appartient à la catégorie de certaines monnaies en cuivre, portant d’un côté la tête de Minerve à gauche, et au revers une seule lettre de l’alphabet. Comme exécution et fabrique elles semblent toutes avoir une même origine et probablement ont été émises, dans un but spécial, par une des plus grandes villes de la Grèce, par exemple Athènes. „

Plus exactement, ayant même deviné presque toute la vérité, M. J. Friedlaender (Hermes IX (1875), p. 353, Alphahete und Syllabarien auf Römischen Münzen) en s’occupant de ces mêmes espèces, a dit à leur égard : “ Peut-être ont-elles été frappées à Athènes ; dans tout cas ce n’était pas des monnaies, mais peut être des tessères de théâtre servant à indiquer les rangées des sièges. „

En 1881 Kohler (Mitth. des Athen. Arch. Inst., vol. VI, 241, note 1) parlant accidentellement de ces mêmes pièces, ne les considère pas comme des monnaies et ajoute, que les plus anciennes d’entre elles se rapprochent par leur style au Vième siècle avant J. C.

L’année suivante M.r J. P. Six (Annuaire Num., VI, p. 28), écrivant sur une de ces mêmes pièces, portant la lettre Λ et le kalathos (115), et ignorant, ou plutôt ayant oublié, l’existence des autres pièces de la même catégorie, la considère comma monnaie lacédémonienne frappée à Athènes. Mais déjà les numismatistes athéniens savaient parfaitement par les fréquentes trouvailles qui s’y faisaient, que ces pièces de bronze n’étaient pas de la monnaie, mais des tessères attiques d’un usage inconnu. C’est ainsi que ces espèces ont été classées au Musée National de Numismatique par Achille Postolaka, et comme telles étaient recherchées par les collectionneurs d’Athènes et du Pirée. L’un d’entre eux surtout, M.r Al. Mélétopoulos, en l’année 1884, publiant lui même le catalogue de sa collection et mentionnant trois de ces mêmes pièces, ajoutait ce qui suit, qui représente l’opinion générale des numismatistes indigènes d’alors, surtout celle de M.r Postolaka, ami et conseiller de M. Mélétopoulos. “  Ces symboles en cuivre, se trouvent dans l’Attique et principalement à Athènes et au Pirée. L’usage qu’en faisaient les anciens habitants d’Athènes et de l’Attique, n’a pas été déterminé encore, mais nous pouvons supposer, sous réserve, que c’étaient des billets d’entrée, pour les tribunaux, pour le sénat, pour les assemblées, pour les représentations théâtrales et enfin des menues pièces en usage dans la vie quotidienne comme de nos jours, au lieu de comptant, nous donnons des jetons, des marques, etc. etc, qui toutefois n’avaient pas cours dans la circulation numéraire publique. „

L’année suivante (1885) M.r Arthur Engel, qui avait alors visité les Collections Athéniennes, enumère sommairement dans la Revue Numismatique cinquante six de ces pièces faisant partie des Collections de Paul Lambros, et les nomme Tessères athéniens en bronze[1].

Toute personne était dès lors en droit de dire, qu’il prévalait déjà, comme vérité scientifique admise, que ces espèces de monnaies étaient des tessères de l’Attique, d’usage inconnu encore, mais non des monnaies, lorsque l’éminent numismatiste néerlandais, mon respectable ami, M.r J. P. Six d’Amsterdam, s’est occupé spécialement de l’étude de ces espèces et a voulu démontrer que c’étaient des monnaies et surtout, en grande partie, non des monnaies d’Athènes, mais de l’Asie Mineure. S’étant apparemment prévalu d’une communication écrite du si souvent cité L. Müller qui à présent considérait ces pièces comme des “ tessères ou des marques „ dont la lettre qui les ornait “ ne pouvait être qu’une lettre alphabétique servant de numéro d’ordre, destinée à rendre la pièce propre à un usage inconnu jusqu’ici „, il a publié sur ce thème, dans l’Annuaire de la Société Numismatique de Paris (vol. X, 1886, p. 357-371), un article étendu. M.r Six composa, avant tout, un long et autant que possible minutieux et complet catalogue des pièces de ces séries, qui étaient parvenues jusque là à sa connaissance ; il les a divisé chronologiquement en cinq classes et comme types en douze groupes. Il a abouti par des preuves que nous examinerons en détail, plus loin, à la conclusion erronée que ces pièces n’étaient pas des tessères, mais des monnaies dont quelques unes, et surtout celles portant le symbole du kalathos, auraient été émises à Athènes, tandis que le restant aurait été frappé en Carie à l’époque de Mausole, à Mylasa, et auraient eu cours à Samos à l’époque de la conquête athénienne (439-405 et 365-322 avant J. C). Pourtant M.r Six lui même n’était pas persuadé de la justesse de ses conclusions ; c’est pourquoi il terminait l’article en question par ces mots : “ Tout cela est fort hypothétique, j’en conviens, mais plus la question est obscure, plus elle mérite d’être étudiée et c’est dans le seul but d’engager les numismatistes à s’en occuper, que j’ai cru pouvoir en entretenir les lecteurs. „

De ceux qui, après M. Six, ont publié des pareilles pièces, M. P. Gardner attribua, par une inattention compréhensible, deux de ces pièces portant la lettre Κ (n. 58 et 110) à Cranée de Céphallonie (B. M. Cat. Péloponnesus 1887, p. 81) et enfin B. V. Head, qui dans B. M. Cat. Attica 1888, P. XXX et 24, considère ces pièces comme des symboles (tesserae) et les décrit comme athéniennes “ parce que, comme il le croit, elles se trouvent presque toujours à Athènes. „ Mentionnant l’opinion de M.r Six, il dit que les seules pièces certainement d’Attique sont celles qui portent le symbole du kalathos à côte de la lettre alphabétique. Il ajoute en terminant que, “ si ces pièces sont des monnaies réelles ou de simples tessères, la question n’est pas facile à résoudre pour le moment. „

Ayant, aussi, entrepris depuis assez longtemps l’étude de ce problème réellement difficile, nous avons rédigée la présente étude que nous avons communiquée, il y a juste un an, en premier lieu, en conférence publique (8-20 Janvier 1897) aux sociétaires de l’école allemande d’Archéologie d’Athènes, ainsi que dans deux audiences consécutives de cette année. Nous la publions, pour la première fois, ce jour. Dans l’interval nous avons annoté tout simplement la conclusion de nos recherches, dans les “ Comptes rendus officiels du Musée national de Numismatique „ publiés en l’année 1897, se rapportant à la gestion de l’année académique 1894-95 (p. 43).

Ces conclusions ont été communiquées en leur temps par lettre à M.r Six, qui, les ayant admises, s’est empressé, avec sa gentillesse habituelle, de nous expédier, le 14 Janvier 1898, toutes les empreintes de ces pièces, qui font partie de sa collection, ainsi que vingt autres exemplaires complémentaires du catalogue publié par lui. Ayant réuni les empreintes de toutes les pièces des diverses collections publiques et privées, auxquelles nous avons ajouté toutes les dernières parvenues à notre Musée national de Numismatique, appartenant à cette série, nous avons rédigé de nouveau sur une base presque double en nombre d’espèces, et sur une base chronologique différente (que nous exposons plus loin), le catalogue qui avait été rédigé en premier lieu par M.r Six. Nous le donnons ci-après, désirant présenter aujourd’hui la solution de ce problème. Nous saisissons l’occasion pour présenter nos remerciements à Messieurs les Directeurs et Conservateurs des différents Musées, ainsi qu’à Messieurs les propriétaires des collections privées, qui tous, sans exception, gentiment comme toujours, se sont empressés de nous faire parvenir les nombreuses empreintes que nous leur avons demandées.


B′) Catalogue des pièces.
A) 343-42–338 avant J. C.
a′) 343-42 av. J. C.
1-9. Diam. 27 Mill.[2] — Tête de Pallas (Hephaestia ?) coiffée du casque attique, la visière baissée et attachée sous le menton. Style archaistique.
R/ — Une lettre de l’alphabet dans un carré creux, c’est à dire :
1. (a) Η entre les jambes du bas duquel, croissant ouvert vers le haut. — Gr. 8,73. — Planche XII, 2. — Löbbecke.
(b) entre les jambes du bas duquel, croissant ouvert vers le haut. — H. B. Earle Fox.
2. (a) Π 8,60 Pl. XII, 3. — I. P. Six.
(b) 9,58 Londres = Müller, Rev. Num. 1859, 2, n. 12. — B. M. Cat., Attica, 24, 256.
(c) Dans la Rev. Num. 1884, p. 20, M.r A. Engel mentionne un exemplaire de la Collection Lambros comme orné d’un Γ que M.r Six corrige, d’après ses renseignements, en , je crois avec raison. Nous ignorons où a passé cet exemplaire.
3. (a) Ρ 6,78 Pl. XII, 4. — Berlin = Prokesch, Ined. II, 1859, p. 20, Pl. II, 39. — Müller, l. c, n. 13.
(b) 8,30 Copenhague.
(c) 8,07 Athènes (ancienne collection de la Société Archéologique).
(d) Lambros
4. (a) Τ Pl. XII, 5. — Empreinte de la collection Postolaka avec l’annotation “ apud mercatorem Athenis 19/31 Januar 1891. „ Probablement le même que le suivant sub. n. 13.
(b) 7,24 Lambros (probablement le même que le précédent).
(c) 8,80 Löbbecke.
5. (a) Υ 9,37 Pl. XII, 6. — Löbbecke.
(b) 7,61 Lambros.
6. (a) Φ 8,45 Pl. XII, 7. — Athènes (1895-96, ΚΓ. 4.)
7. (a) Ψ 6,90 Pl. XII, 8. — Six.
(b) 8,56 Londres = Müller, l. c., n. 9, Pl., I, 9. — Imhoof, Zeit. f. Num., I, p. 123. — B. M. Cat., Attica, 24, 258.
(c) Earle Fox.
(d) 5,90 Lambros.
8. (a) Ω Londres = M. P. Knight, Cat., p. 72. — Müller, l. c., n. 10, Pl. I, 10. — B. M. Cat., Attica, p. 24, 259.
9. (a) Ͳ 6,40 (fragmentée et fruste). — Pl. XII, 9.
(b) 9,47 Pl. XII, 1. — Athènes (1894-95, ΙΙ, 2263) Erronément, à cause de sa mauvaise conservation, placée sur la planche comme Ε.
(c) 8,30 Paris = Dumersan, Cat. Allier, p. 54, Pl. VI, 20. — Mionnet, Suppl. IV, 293, 113. — Lenormant, Gall. Myth., p. 115, 25, 2.
(d) 7,35 Löbbecke.
b′) 341-40-338 av. J. C.
10-21. Diam. 18 Mill. — Semblables aux précédentes comme types ; soit :
10. (a) Α 4,48 Athènes (7194). — Pl. XII, 10.
(b) 4,86 Six.
(c) Lambros.
11. (a) Δ Mélétopoulos. — Pl. XII, 11.
12. (a) Ι 5,00 Campanis. — Pl. XII, 12.
13. (a) Θ Lambros.
14. (a) Ι Lambros.
15. (a) Κ 4,72 Löbbecke. — Pl. XII, 13.
16. (a) Δ 4,05 Löbbecke. — Pl. XII, 14.
17. (a) Μ.. 3,80 J. P. Six. — Pl. XII, 18.
18. (a) Μ 3,37 Löbbecke. — Pl. XII, 15.
(b) Lambros.
19. (a) Ν (ou Μ) Glascow = Combe, Mus. Hunt., Pl. 68, 17. = Mionn., VI, 659, 329. — Müller, l. c., n. 7.
20. (a) Ξ 3,72 Mélétopoulos. — Pl. XII, 16. Cat. de la Coll. Mélétop., p. 68, Pl. 11, 30.
21. (a) Ο 3,50 Six (empreinte). — Pl. XII, 17.

Note. — M.r A. Engel, dans la Revue Num., l. c., note l’existence d’une pièce de cette série portant la lettre Τ. Ce que M.r Six a emprunté pour son catalogue. Pour des motifs que nous exposerons plus bas, nous ne croyons pas à l’existence de cet exemplaire, mais plutôt qu’il s’agit de la lettre Γ ou d’un exemplaire d’une série plus récente (Voyez, n. 65). “ Malheureusement, comme M.r Six l’a observé à la p. 357, la forme des lettres n’est pas toujours bien rendue dans la Rev. Num. „

c′) 343-42 et 341-40 jusque 338 av. J. C.
22-30. Diam. 18 Mill. — Une lettre de l’alphabet.
R/ — La même lettre, mais dans un carré creux, le même que celui des séries ci-haut (a et b) c’est à dire :
22. (a) Α)(Α 6,80 Athènes. — Pl. XII, 19.
(b) 4,46 Imhoof.
23. (a) Δ)(Δ 4,45 Löbbecke. — Pl. XII, 20.
24. (a) Ε)(Ε 3,98 Löbbecke. — Pl. XII, 21.
25. (a) Ζ)(Ζ 4,07 Campanis. — Pl. XII, 22.
(b) Earle Fox.
26. (a) Ι)(Ι 4,95 Löbbecke. — Pl. XII, 23.
(b) Lambros.
(c) Dans le commerce.
27. (a) Λ)(Λ 4,48 Berlin. — Pl. XII, 24. — Prokesch, Ined., 11, 14, Pl. II, 28. — Müller, l. c., n. 2.
(b) 6,00 Copenhague. — Mülller, l. c., n. 1, Pl. I, 1.
(c) 4,10 Löbbecke.
(d) Earle Fox.
28. (a) Γ)(Γ 3,45 Campanis. — Pl. XII, 25.
(b) 3,36 Berlin.
(c) 3,06 Imhoof.
29. (a) ·Σ·)(·Σ· Earle Fox.
30. (a) Φ)(Φ 3,88 Löbbecke. — Pl. XII, 26.


Aa) 339 (?) avant J. C.
30.a Diam. 20. — Même tête à gauche, de même fabrique.
R/ — Une lettre dans un creux circulaire.
30. (a) Ͳ 3,88 Berlin. — Pl. XII, 27.


B) 338-326 avant J. C.
a′)
31-45. Diam. 18. — Tête de lion à droite.
R/ — Une lettre alphabétique dans un champ circulaire creux, ou :
31. (a) Α Lambros.
32. (a) Γ 3,05 Berlin. — Pl. XIII, 1. — La tête de lion, que l’on voit sur cette pièce, ayant la langue pendante, paraît plus ancienne de celles de tous les autres exemplaires de la série. Elle ressemble plutôt à une tête de lion en marbre de celles employées comme fontaines qu’à une tête de lion vivant.
(b) Lambros.
33. (a) Ε 3,48 Athènes (7200). — Pl. XIII, 2. — Surfrappé sur un autre exemplaire de la même série portant cependant la lettre Φ. M.r Six, par erreur, écrit dans son catalogue (p. 368) que sur la pièce de la première émission la tête était tournée à gauche. Comme on voit sur notre planche, cette tête, comme celles de toutes les autres, est tournée à droite.
(b) 4,30 Copenhague (de la Collection Brönsted) = Mus. Thorvaldsen B′ 18, I, 18. — Mionnet, Suppl. IX, p. 242.
(c) Lambros.
34. (a) Ζ 4,20 Athènes (1894-95, H′ 2367). — Pl. XIII, 3.
(b) Lambros.
35. (a) Η 3,90 J. P. Six. — Pl. XIII, 4.
(b) 4,02 Löbbecke.
(c) 3,90 Copenhague.
(d) 4,52 Athènes (7201).
(e) 3,52 Mélétopoulos, Cat. de la Collection 87. Pl. II, 32.
(f) 3,90 Lambros.
36. (a) Θ Lambros.
(b) Londres.
37. (a) Κ Lambros.
38. (a) Λ 4,18 Berlin, = Prokesch, Ined., II, p. 14, Pl. II, 27.
(b) 3,98 Mélétopoulos, Cat. p. 87, Pl. II, 31, Pl. XIII, 5.
(c) 3,97 Campanis.
(d) 3,80 Athènes (Société Arch.).
(e) 3,07 Löbbecke.
(f) Collect. Lagoy = Müller l. c., n. 5, d’après un dessin de Fauvel envoyé par Beulé).
39. (a) Μ Athènes (720 iγ). — Pl. XIII, 6.
40. (a) Ν 5,18 Berlin. — Pl. XIII, 7.
(b) Lambros.
41. (a) Ρ 4,12 Lambros.
(a) ΣΙ 4,51 Six. — Pl. XIII, 8.
(b) 4,23 Athènes.
(c) Lambros.
(d) Dans le commerce.
42. (a) Υ 3,96 Six. — Pl. XIII, 9.
43. (a) Φ 3,48 Athènes, 7200. (Sur celui-ci il a été surfrappé un autre exemplaire portant la lettre Ε, ou celui inscrit sub n. 33).
44. (a) Χ Londres.
45. (a) Ψ Lambros.
b′)
46. Diam. 18 Mill. — ΘΕ·ΣΜΟ·Θ[Ε]·ΤΩΝ. Quatre chouettes placées en forme de Χ, divisées en deux paires, par deux branches d’olivier avec leurs fruits, posées entre chaque couple.
R/ Α sur un champ plat.

Mélétopoulos, Catal. mon. anc., p. 86, Pl. B, 29 (trouvé à Athènes) — Pl. XIII, 10.

47. Diam. 18. — Même pièce et ayant le même cachet.
R/ ·Ε comme le précédent.

Berlin. — Pl. XIII, 11. — De la Collection Prokesch-Osten (trouvé à Athènes = Beulé, Monnaies d’Athènes, p. 78 (figure) — von Prokesch, Inedita meiner Sammlung (Denkschr. d. Wiener Akademie d. Wissensch., vol. IX, 1856). — Max Fränkel, Eine Marke der Thesmotheten : Zeit. f. Numism. vol. III (1876) p. 382-393 (figure) et Archäol. Zeitung, 1875 p. 61. — O. Benndorf, Beiträge zur Kenntniss des Attischen Theaters, p. 64, 80, n. 52 Pl. (Zeitsch. f. öster. Gymnasien, vol. 26). — Fr. Lenormant, La monnaie dans l’ant., vol. I (1878), p. 69-70. — Mélétopoulos, l. c., etc.


C) 326-322 avant J. C.
a′)
48-71. Diam. 18. — Tête de Pallas à gauche, coiffée du casque attique sans visière.
R/ — Une lettre de l’alphabet, dans un champ circulaire en creux.
48. (a) A 5,60 Six (empreinte). Surfrappe. — Pl. XIII, 12.
(b) 5,28 Athènes (Société Arch.).
(c) 4,96 Berlin.
(d) Lambros.
(e) Dans le commerce.
49. (a) Β 5,47 Berlin. — Pl. XIII, 13.
(b) 5,26 Athènes (7194a).
(c) Lambros.
50. (a) Γ 7,28 Berlin. — Pl. XIII, 14. = Prokesch-Osten, l. c., p. 34, Pl. II, 29. — Rev. Num., 1860, p. 272.
(b) 6,55 Löbbecke.
(c) 4,70 Athènes (A. E.).
(d) Earle Fox. Surfrappe.
51. (a) Γ 5,42 Londres. = B. M. Catal. Attica, p. 24, n. 253.
(b) Lambros.
(c) Dans le commerce.
52. (a) Δ 5,28 Berlin. — Pl. XIII, 15.
(b) Lambros.
53. (a) Ε 5,85 Athènes. — Pl. XIII, 16.
(b) Campanis.
(c) Lambros.
54. (a) Ζ Lambros.
55. (a) Η 5,72 Athènes (7195).
(b) Earle Fox. — Pl. XIII, 17.
56. (a) Θ 5,48 Berlin. — Pl. XIII, 18.
57. (a) Ι 5,70 Campanis. — Pl. XIII, 19.
(b) Löbbecke.
(c) Lambros.
(d) Empreinte d’origine inconnue.
(e-fj) Dans le commerce trois pièces.
58. (a) Κ 3,63 Campanis (brisé et détérioré).
(b) Londres. = P. Gardner, B. M. Cat. Peloponnesus, p. 81, n. 44 (Casque).
(c) Earle Fox (très bonne conservation). — Pl. XIII, 20.
(d) Heldreich. Surfrappe sur une monnaie de Syracuse de l’an 357 av. J. C.
(e) Dans le commerce.
59. (a) Λ 6,02 J. P. Six. — Pl. XIII, 21. Surfrappe sur une même monnaie de Syracuse.
(b) 5,85 Athènes. Même surfrappe.
(c) 5,70 Imhoof.
(d) Lambros.
(e) Dans le commerce.
60. (a) M
Υ
6,44 J. P. Six. Même surfrappe.
(b) 5,70 Berlin.
(c) 4,80 Löbbecke. — Pl. XIII, 22.
(d) 4,22 Athènes (7199a).
(e) Lambros.
61. (a) N 6,74 Berlin.
(b) 6,40 Campanis. — Pl. XIII, 23.
(c) 4,22 Athènes (7197).
(d) Earle Fox. Même surfrappe.
62. (a) Ξ 6,00 Athènes. — Pl. XIII, 24.
(b) 5,20 Londres = Harwood, Select. num. gr. Pl. XVI (figure). — Cat. Thomas, n. 2930. — B. M. Cat. Attica, 24, 254.
(c) 5,06 Löbbecke.
(e) Earle Fox.
63. (a) Ο 6,05 Löbbecke.
(b) 5,56 Imhoof (?) (d’après le catalogue de M.r Six).
(c) 5,10 Campanis. Surfrappe, sur une monnaie de Syracuse. — Pl. XIII, 25.
(d) 4,86 Löbbecke.
(e) Lambros.
64. (a) Ρ 5,90 Copenhague. — Pl. XIII, 26. — Müller, l. c., n. 14, Pl. I, 14.
(b) 5,40 Monaco = Beulé, Monnaies d’Athènes, p. 24 (figure). — Benndorf, l. c., n. 54 (figure).
(c) 5,16 Athènes (1894-95 Η′ 2366).
65. (a) Σ 5,55 Londres = M. P. Knight, l. c., p. 14. — Müller, l. c., n. 7. — B. M. Cat. Attica, p. 24, 255.
(b) 5,25 Monaco.
(c) 5,00 Copenhague = Müller, l. c., n. 8.
(d) Heldreich. (Sa collection d’empreintes à l’Institut Allemand). Aussi collection Postolaka.
(e) De même.
(f) Lambros.
66. (a) Τ 5,71 Athènes (7201a). — Pl. XIII, 27.
(b) Lambros.
(c) Dans le commerce.
66a. (a) Υ Dans le commerce.
67. (a) Φ 5,36 Berlin. — Pl. XIII, 28. — Surfrappe sur une monnaie de Syracuse.
(b) Lambros.
68. (a) Χ 5,96 Berlin. — Pl. XIII, 29.
(b) 5,53 Athènes (7201b).
69. (a) Ψ 5,69 Athènes. — Pl. XIII, 30.
(b) 5,26 Six.
(c) Lambros.
70. (a) Ω 6,64 Löbbecke.
(b) 5,90 Monaco = Beulé, Monn. d’Athènes, p. 79. — Müller, l. c., n. 11. — Benndorf, l. c. (figure).
(c) 5,62 Berlin. — Pl. XIII, 31. = Prokesch, Ined. II, p. 15, Pl. II, 29.
(d) 4,70 Copenhague.
(e) Lambros.
71. (a) Ͳ 5,70 Löbbecke. — Pl. XIII, 32.
(b) Lambros.
(c) Dans le commerce.
b′)
72-88. Diam. 18 Mill. — Une lettre de l’alphabet.
R/ — La même lettre, mais dans un champ à peu près creux, soit :
72. (a) Α)(Α 5,53 Mélétopoulos.
73. (a) Β)(Β 5,45 Six. — Pl. XIV, 1.
(b) Earle Fox.
(c) Lambros.
74. (a) Δ)(Δ 5,40 Athènes (7188). — Pl. XIV, 2.
(b) Lambros.
75. (a) Ε)(Ε 5,56 Athènes (7189). — Pl. XIV, 3.
76. (a) Ζ)(Ζ Lambros (Probablement celui sub n. 25 de la série A).
77. (a) Κ)(Κ 5,57 Londres = B. M. Cat. Attica, p. 24, 260.
78. (a) Λ)(Λ 3,20 Copenhague = Mus. Thorvaldsen B, n. 182 et Müller, l. c., n. 2.
79. (a) M)(M
ΥΥ
4,70 Six.
(b) 3,55 Löbbecke. — Pl. XIV, 4.
(c) Décrit par Postolaka.
(d) Dans le commerce.
80. (a) Ν)(Ν Lambros.
81 (a) Ν)(N Lambros.
82. (a) Ξ)(Ξ Löbbecke. — Pl. XIV, 5.
83. (a) Ο)(Ο 4,47 Löbbecke. — Pl. XIV, 6.
84. (a) Σ)(Σ 3,21 Londres = B. M. Cat. Attica, p. 24, 261.
85. (a) Τ)(Τ Lambros.
86. (a) Y)(Y 4,60 Copenhague — Mus. Thorvaldsen B, 181. — Müller, l. c., n. 3, Pl. I, 3.
(b) 5,35 Campanis. — Pl. XIV, 7.
(c) 3,30 Athènes (7190).
87. (a) φ)(φ 5,25 Löbbecke. — Pl. XIV, 8.
(b) Lambros.
88. (a) Ψ)(Ψ Londres = B. M. Cat. Attica, p. 24, 262.
c′)
89. Diam. 18 Mill. — ΘΕ·ΣΜΟ·ΘΕ·ΤΩΝ. Quatre chouettes en forme de X placées comme les précédentes des n. 46 et 47, mais dans une couronne de laurier et sans les rejetons d’olivier.
R/ Σ ou Μ dans un champ plat.

Earle Fox. — Pl. XIV, 9. = Rev. Num., 1890, p. 63, Pl. III, 14.


D) 322-317 avant J. C.
a′) 319 av. J. C.
90. Diam. 17 Mill. — Tête jeune à droite coiffée du casque macédonien sans aigrette ; derrière la tête la lettre Α.
R/ Π (?)
90. (a) Gramm. 4,45 Athènes (1894-95 H. 2371). Pl. XIV, 10.
b′) 318-317 av. J. C.
91. Diam. 17 Mill. — Amphore.
R/ Τ
91. (a) Gramm. 3,45 Six. Pl. XIV, 11.


E) 317-307 avant J. C.
a′)
92-97. Diam. 22-26 Mill. — Tête de Pallas à droite, copiée, quelque fois, du même coin des derniers tétradrachmes d’Athènes du style dit ancien.
R/ — Une lettre de l’alphabet, soit :
92. (a) K 26 13,18 Athènes (1894-95 H′ 2370). — Pl. XIV, 12. Le type de l’avers presque complètement fruste.
93. (a) Λ 23 Earle Fox.
94. (a) Ν 22 12,42 Campanis. — Pl. XIV, 13.
95. (a) Ξ 24 Earle Fox.
96. (a) Π 23 11,96 Athènes (1894-95 ΚΓ′ 2). — Pl. XIV, 14.
97. (a) Y ? ? Dans le commerce.
a′)
98-99. Diam. 18 Mill. — Les mêmes, mais de moindre dimension.
98. (a) E Berlin. — Pl. XIV, 15.
99. (a) Θ 6,76 Six. Surfrappe sur un Υ ou sur un Ν.
b′)
100-104. Diam. 15. — Une lettre alphabétique.
R/ — La même lettre, mais dans un champ creux.
100. (a) Α)(Α 15 Earle Fox. — Pl. XIV, 16.
(b) Lambros.
101. (a) Θ)(Θ 15 3,20 Campanis. — Pl. XIV, 17.
(b) 2,85 Athènes (A. E.).
(c) 15 Copenhague.
(d) Cat. Margaritis, 1874, p. 15, Pl. I, 60.
(e) Lambros.
102. (a) N)(N 15 2,48 Campanis. — Pl. XIV, 18.
103. (a) Ο)(Ο 15 3,65 Athènes (1894-95 H′ 2368). — Pl. XIV, 19.
104. (a) Τ)(Τ 15 2,75 Löbbecke. — Pl. XIV, 20.
c′)
105-106. Diam. 16 Mill. — Deux mêmes lettres de l’alphabet.
R/ — Les mêmes deux lettres.
105. (a) ΒΒ)(ΒΒ 2,97 Athènes 7191 (troué). — Pl. XIV, 21.
106. (a) ΔΔ)(ΔΔ 3,65 Athènes 7192 (troué). — Pl. XIV, 22.
(b) Campanis (troué).


F) 307-296 avant J. C.
a′)
107. Diam. 27. — Tête de Pallas à droite.
R/ — Une lettre de l’alphabet près de laquelle à droite une chouette :
107. (a) Δ 10,85 Athènes. Le type de l’avers est presque entièrement détérioré. — Pl. XV, 4.
(b) Earle Fox.
b′)
108. Diam. 19. — Les mêmes, mais de plus grande dimension ; le hibou se trouve sous la lettre.
108. (a) Λ 5,09 Athènes (1894-95, ΚΓ′ 3). — Pl. XV, 3.
(b) 5,07 Berlin.
(c) Copenhague.
J) 287-266 avant J. C.
a′)
109. Diam. 25. — Les mêmes, mais au lieu du hibou, vase éleusien (κέρχνος).
109. (a) Λ 11,14 Campanis. — Pl. XV, 1.
b′)
110. Diam. 18. — Les mêmes, mais de moindre dimension (le vase est à la gauche de la lettre).
110. (a) Κ 7,95 Campanis.
(b) 6,67 Athènes 1894-95 H′ 2365.
(c) 5,18 Six.
(d) Londres = B. M. Cat. Peloponnesus, p. 81, 41, Pl. XVII, 2 (Kranéens de Céphalénie).
(e) Earle Fox. — Pl. XV, 2.
c′)
111. Diam. 25. — Vase κέρχνος avec couvercle.
R/ Ε. Dans le champ à droite même vase.

Mélétopoulos, Cat., p. 87, Pl. B, 33.


G) 263-255 avant J. C.
a′)
112. Diam. 22. — Tête de Pallas comme la précédente, à droite, copiée sur celle des tétradrachmes.
R/ Une lettre de l’alphabet, devant le kalathos éleusien.
112. (a) Ψ 9,98 Campanis. — Pl. XV, 5.
(b) Dans le commerce.
b′) a′)
113-118. Diam. 19. — Les mêmes, mais en pièces de moindre module, et la tête de la Déesse n’est pas copiée sur celle des tétradrachmes, mais sur celle des statères d’or d’Athènes.
113. (a) Θ 5,68 Athènes (7196). — Pl. XV, 6.
114. (a) I 4,27 Six. — Pl. XV, 7.
115. (a) Λ 5,27 Löbbecke. — Pl. XV, 8.
(b) 5,50 Copenhague. = Müller, l. c., n. 4, Pl. I, 4.
(c) 4,85 Six (empreinte).
116. (a) Μ 5,52 Athènes (7199). = Pl. XV, 9.
(b) Collection Margaritis = Rev. Num., 1886, Pl. III, 15 (parmi les pièces incertaines de la collection qu’il a réunie à Athènes).
117. (a) Ν 4,99 Löbbecke. — Pl. XV, 10.
(b) 5,18 Londres.
(c) 5,00 Copenhague.
(d) Earle Fox.
118. (a) Ξ 5,10 Athènes (7198).
(b) 4,92 Campanis.
(c) Glymenopoulos (trouvé sous l’Acropole).
b′) b′)
119-123. Diam. 19. — Les mêmes ; mais sans le kalathos.
119. (a) Θ Lambros.
120. (a) Κ Lambros.
(a) Λ 6,12 Löbbecke. — Pl. XV, 12.
(b) 4,10 Berlin.
(c) Lambros.
122. (a) Ν 6,51 Campanis.
(b) Lambros.
123. (a) Ξ 5,10 Six. — Pl. XV, 11.
(b) Lambros.


O) 255-220 avant J. C.
a′)
124. Diam. 33. — Tête de Minerve, à droite, comme celle sur les tétradrachmes de fabrique plus récente.
R/ ΔΗΜΟΣ en haut et [Α]ΘΗ[ΝΑΙΩΝ] en bas. Vase d’Éleusis.
124. (a) 22,30 Löbbecke. — Pl. XV, 14.
(b) 22,485 Comnos (d’après une note de M.r Postolaka). Trouvée au Pirée.
a′) a′)
125-127. Diam. 33. — Même tête de Pallas à droite.
R/ — Une lettre alphabétique, soit :
125. (a) Λ 13,75 Athènes (1894-95 H, 2370).
(b) Berlin. — Pl. XV, 17.
126. (a) Μ ou Σ Berlin (surfrappé sur Χ). — Pl. XV, 19.
127. (a) Χ Voyez, le n. précédent (surfrappé sur Μ ou Σ). — Pl. XV, 15.
(b) Earle Fox (surfrappé sur un des exemplaires portant le vase d’Éleusis au bas de la lettre. Voyez n. 109).
b’)
128-129. Diam. 18 Mill. — Une lettre de l’alphabet.
R/ — La même lettre.
128. (a) Ρ)(Ρ 3,46 Löbbecke. — Pl. XV, 20.
129. (a) Χ)(Χ 5,85 (Les deux lettres dans un cercle de grènetis). — Löbbecke. — Pl. XV, 21.


D’ÉPOQUE INCERTAINE.

Une des faces sans sujets.

(a)
130. (a) Diam. 23 6,57 Χ Athènes. — Pl. XV, 16.
(b)
131. (a) Diam. 18 3,29 Λ Campanis.
(b) Dans le commerce.
132. (a) 19 4,60 Χ Athènes, 7193.
(c)
133. (a) Diam. 14 2,98 Ν Earle Fox. — Pl. XV, 18.
(d)
134. (a) Diam. 14 2,98 Χ Kalathos. — Heldreich (trouvée au Pirée).



B) Pays d’origine des pièces.

Par ce qui précède le lecteur aura pu voir que le grand nombre de ceux qui ont écrit sur ces très curieux monuments, les ont envisagés comme des monnaies incertaines ou appartenant à de nombreuses villes alliées du Péloponèse, de la Crète, de la Béotie, de l’Attique ou de l’Asie Mineure. Quelques autres cependant, dont Beulé est à la tête, les ont admis comme des tessères attiques ou d’un pays indéterminé, mais d’usage spécial, inconnu ou incertain.

De toutes ses opinions, aucune n’a pas été définitivement acceptée, comme le démontrent les écrits récents des MM.rs Imhoof et Six qui continuent à considérer ces espèces comme des monnaies, le dernier surtout, qui va jusqu’à leur contester leur origine attique.

Toutefois, que ces monuments sont attiques, cela ne fait pas l’ombre d’un doute pour nous. Toutes les nombreuses pièces de notre Collection Nationale, celles des collections Lambros, Mélétopoulos, Campanis, Heldreich, Löbbecke, Earle Fox, Prokesch Osten, Margaritis et toutes les autres qui ont été publiées et dont ont a déclaré l’origine, ont été trouvées dans l’Attique et même pour la plupart à Athènes.

Ceci est un fait certain, tandis que nous ignorons complètement si jamais une de ces pièces a été découverte hors de l’Attique. Ces découvertes ont eu lieu, pas dans une ou deux trouvailles, comme l’a supposé M.r Six (p. 359, note 2), voulant expliquer leur introduction en masse de la Carie en Attique, mais en détail, petit à petit et pièce par pièce, et jusqu’à présent elles sont ainsi découvertes de jour en jour.

Par conséquent l’ensemble de toutes ces pièces est positivement attique. De plus leurs types aussi dénotent clairement la même origine, parce que la plupart des fois, la tête de Pallas est en tout pareille comme style et exécution, à celles des monnaies d’Athènes en or, en argent, et en cuivre qui leur sont contemporaines (voyez ci-bas la partie chronologique). De plus, tous les symboles qui accompagnent les lettres alphabétiques, soit : la chouette, le kalathos, le vase dit plémochoé et le croissant, appartiennent spécialement à Athènes. Il est de notoriété publique effectivement, que la chouette est le type par excellence des monnaies d’Athènes ; quant au vase plémochoé et au kalathos, on ne les rencontre que sur le numéraire de cette ville, et pas sur d’autres monnaies de l’antiquité[3]. Finalement aussi, nous n’avons pas un faible témoignage dans les lettres de l’alphabet qui ornent ces pièces, qui sont tout à fait semblables à celles de l’alphabet attique ; quelques unes mêmes, par exemple le Ͳ et l’Η (= ἤτα), sur lesquelles M.r Six se trompe en disant qu’elles “ ne semblent pas pouvoir être attiques „, s’approprient tout spécialement à Athènes, comme le démontrent les tablettes juridiques de cette ville[4], sur lesquelles on rencontre souvent l’Η, et un autre monument en plomb trouvé aux fouilles de l’Acropole d’Athènes, vers l’année 1866, sur l’alphabet duquel on relève le Ͳ[5]. Le type de la tête de lion seul est étranger à la numismatique d’Athènes, sur laquelle il se trouve seulement comme symbole aux basses époques. C’est probablement cette tête qui a trompé M.r Six et lui a donne l’idée que ces monnaies étaient de Carie ; mais, comme nous le verrons ultérieurement, le lion n’était pas étranger au culte athénien ; tout le contraire, il était même le meilleur des emblèmes qui pouvait être employé sur nos espèces destinées, comme nous allons le démontrer, à l’usage pour lequel elles ont été frappées.

Par conséquent la provenance, les types, les symboles, les inscriptions, le style et la fabrique, en un mot, tous les éléments de reconnaissance démontrent que positivement ces espèces sont attiques.

Que ce ne sont pas des monnaies, mais quelque autre chose, cela nous est très clairement démontré par ce qui suit : a) Le manque complet de l’ethnique, ΑΘΗ ou ΑΘΗΝΑΙΩΝ, qui n’est jamais omis sur les monnaies et surtout sur celles d’Athènes, voire même les plus anciennes. b)Le fait, que quelques unes de ces pièces ne sont ornées d’un type que sur l’une de leurs faces seulement, et non sur les deux, comme la monnaie réelle de toutes les villes helléniques et c) tandis que le type de l’avers, la tête de Pallas ou celle du lion de chaque classe, est, en règle générale, du même coin, la lettre du revers, varie continuellement de l’Α jusqu’à l’Ω, pour être doublé de l’ΑΑ jusqu’à l’ΩΩ et finalement quadruple comme ΒΒ·ΒΒ, ΔΔ·ΔΔ, ce qui démontre très clairement qu’il s’agit de petites pièces numérales et n’ayant pas un but numismatique. Il est vrai que pour soutenir le contraire M.r Six rapporte qu’il existe quelques monnaies antiques portant de pareilles lettres numérales ; nous observerons toutefois, que ces lettres numérales accompagnent des types numismatiques principaux et des ethniques qui ne permettent pas le moindre doute, qu’il s’agit de la numération des diverses émissions successives de monnaies, tandis que pour celles qui nous occupent, chaque série en son entier a été émise en une fois comme le démontre l’avers qui est presque toujours du même coin. Ainsi ce qui précède ne confirme d’aucune manière l’opinion de M.r Six, qui a cité ces exemples oubliant, à ce qu’il paraît, les exemples les plus caractéristiques, soit : les lettres numérales Α, Β, Γ, Δ, Ε, Ζ, Η, Θ, Ι, Κ, Λ, Μ et Ν que nous trouvons sur les tétradrachmes d’Athènes de la série des archontes, à côté de l’amphore sur laquelle est perchée la chouette (et qui ne signifient pas autre chose, que la prytanie de la frappe soit : Α-Ν = 1-13) et les décadrachmes en argent d’Arsinoé, la seconde femme de Ptolémé II, roi d’Égypte 285-247 avant J. C, dont seulement sur les exemplaires en argent de grand module, de la collection que nous a légué le feu J. de Demetrio ainsi que sur les monnaies décrites dans le Catalogue du British Muséum (The Ptolemees) nous voyons sur chacune une simple, doublé, ou triple lettre alphabétique soit : Α, ., Γ, Δ, Ε, Ι, ., Θ, ., ., Λ, Μ, Ν, Ξ, Ο, ., Ρ, ., Τ, Υ, Φ, ., Ψ, ., ou ΒΒ, ., ΔΔ, ΕΕ, ΖΖ, ΗΗ, ΘΘ, ΙΙ, ΚΚ, ΛΛ, ΜΜ, ΝΝ, ΞΞ, ΟΟ, ΠΠ, ΡΡ, ΣΣ, ΤΤ, ., ΦΦ, ΧΧ, ΨΨ, ΩΩ, ou Α, Β (=Α ter (Γ), Β ter (Γ)), lesquelles dénotent très clairement le numéro de série de chaque émission, de cet abondant numéraire d’argent des Ptolémées. Je laisse de côté, sans en faire mention, que de semblables alphabets et même des syllabaires, ayant le même but numérique, ont été remarqués sur des deniers de la république romaine (Friedlaender, l. c.).

M.r Six afin de soutenir que les monuments numismatomorphes, qui nous occupent, sont des monnaies, dit en plus que : quatre d’entre eux sont surfrappés sur des monnaies en cuivre de Syracuse, de celles qui portent sur l’avers la tête de Pallas et sur le revers un hippocampe (Head, Num. Chron., 1874, XIV, p. 30, Pl. VII, 2). Il s’exprime ainsi qu’il suit (l. c., p. 358) : “ il me paraît difficile d’admettre qu’il y ait jamais eu dans une ville commerçante comme Athènes, à laquelle on les attribue maintenant, une telle pénurie de métal qu’on ait été obligé de surfrapper des monnaies siciliennes pour se procurer des tessères, tandis qu’il serait tout naturel que là comme partout ailleurs, on eut surfrappé les monnaies étrangères ou hors de cours, qui avaient le module et le poids requis, pour les retirer de la circulation et les convertir en monnaies locales. „ Effectivement ce n’est pas seulement quatre, mais presque toutes les pièces de cette série (voir n. 48-71) qui présentent des traces de surfrappe sur des monnaies en cuivre de Syracuse. Le raisonnement de M.r Six ne me paraît pas cependant juste, parce que je ne vois pas l’urgence de préjuger sur la surfrappe, qu’il s’agit de monnaies et pas de tessères. Au contraire je pense, que l’opposé du raisonnement de M.r Six serait plus probable, parce que s’il s’agissait pour une ville si grande et riche comme Athènes, de retirer de la circulation le numéraire étranger, elle pouvait parfaitement le convertir par la surfrappe en tessères dont le nombre était très restreint, mais non en monnaies, pour chaque émission desquelles il aurait positivement fallu une bien plus grande quantité de métal que celle représentée par le nombre de monnaies Syracusaines qui se sont introduites illégalement dans la circulation athénienne. Du reste nous expliquerons plus bas, d’une manière qui, pour nous, est bien plus probable, cette surfrappe, en nous basant pour cela sur l’histoire même d’Athènes.


C) À quoi servaient ces pièces.

Étant ainsi parvenu, comme je l’espère, à la conclusion certaine, que ces monuments sont attiques et notamment espèces athéniennes d’usage non monétaire mais numéral, nous rechercherons dans ce chapitre à quoi exactement elles servaient aux Athéniens.

Les anciens écrivains nous révèlent que, la justice était rendue à Athènes par dix tribunaux différents, se distinguant entre eux par les dix premières lettres de l’alphabet, et que chacun des juges avait, au lieu du billet d’entrée, une tablette “ sur laquelle était inscrit : le nom qu’il tenait de son père, celui de son dème et une lettre jusqu’au Κ. Les juges étaient divisés par tribus et en dix sections égales en nombre, se rapportant chacune à une des lettres de l’alphabet[6]. „

Comme on le sait, de semblables tablettes en bronze sont parvenues, en grand nombre, jusqu’à nous ; rien que notre Musée central d’archéologie possède trente cinq de ces tablettes. En les examinant, j’ai trouvé que l’une d’elles portait la lettre Α, deux le Β, trois le Γ, autre trois le Δ, huit l’Ε, quatre l’Ζ, cinq l’Η, deux le Θ et enfin trois le Ι. Le Musée national de numismatique en possède aussi quelques exemplaires semblables.

Or, par analogie à ces marques d’entrées des tribunaux, dont nous nous occuperons particulièrement plus tard, nous pouvons présumer que nos espèces numismatomorphes sont des marques d’entrée et que, comme les lettres des tablettes des tribunaux désignaient son tribunal à chacun des possesseurs, ainsi les lettres sur les pièces que nous étudions, désignaient la place qui était assignée à chaque possesseur de chacune de ces pièces.

Par conséquent, comme les sections relevées pour chaque série de nos pièces sont très nombreuses, arrivant jusqu’à environ cinquante deux (soit Α-Ω = 24 + Α) (Α-Ω) (Ω = 24 + ΑΑ-ΑΑ) (ΔΔ-ΔΔ = 4 = 52), on se demande quel pouvait être le bâtiment si grand, de la ville d’Athènes, dans lequel se réunissait une pareille foule et pour lequel on avait besoin, pour maintenir l’ordre, de tant de subdivisions, tandis que dix seules suffisaient aux tribunaux. À cette demande il n’y a qu’une seule réponse à faire ; c’est que sûrement il s’agit de la place des assemblées du peuple (Pnyx ou Ecclesia) ou du théâtre d’Athènes.

Comme les spécimens numériques qui nous occupent, appartiennent, ainsi que nous allons le voir tout à l’heure, au IVme, IIIme et IIme siècle avant notre ère et comme à ces époques, soit l’assemblée du peuple, soit les spectateurs du théâtre se réunissaient dans le Théâtre de Dionysos, il nous est permis de supposer, avec raison, par ce qui précède, que ces spécimens peuvent être des “ billets d’entrée au Théâtre de Dionysos, pour les réunions de l’assemblée du peuple et les représentations théâtrales. „

Examinons avant tout ce qui a trait à ce théâtre de Dionysos.

Les anciens théâtres en général, et surtout le vaste théâtre d’Athènes, étant à ciel découvert et ayant des sièges pour des milliers de spectateurs, (Benndorf, l. c., p. 7, Dörpfeld, l. c., p. 44) qui s’y réunissaient par milliers en se poussant en grande foule à l’entrée, soit pour les représentations théâtrales, soit pour les assemblées du peuple, avaient avant tout besoin d’un système d’ordre quelconque, réglant sagement leur service, afin que le caractère solennel des représentations théâtrales ne fut pas troublé, ainsi que le bon ordre et le sérieux des réunions politiques, et pour éviter la confusion pendant l’entrée et pendant la prise de possession des places par les citoyens, comme aussi pour empêcher qu’avec le peuple il n’entrât pas des personnes n’ayant pas ce droit ou qu’elles n’occupassent des places autres que celles qui leur étaient assignées.

Pour cela les anciens ont établi deux choses d’après ce que nous savons. En premier lieu, l’exécution architecturale des théâtres, surtout celle de leurs issues et de leurs escaliers, grâce auxquelles la confusion était habilement évitée à l’entrée, à la prise de possession des places dans chaque division du théâtre et à la sortie des spectateurs. Comme exemple brillant et universellement connu, nous avons les savants détails de ce même théâtre de Dionysos. En second lieu ils ont divisé l’enceinte en grandes sections destinées chacune pour un nombre fixe et spécial de spectateurs. Ainsi nous savons qu’il existait la proedrie qui composait la meilleure de ces sections, — spécialement du moins pour les représentations théâtrales. Elle comprenait autour de l’orchestre les admirables trônes de marbre réservés aux prêtres et aux archontes de la ville et à quiconque avait le droit exceptionnel de la proedrie. Une seconde rangée de places au théâtre de Dionysos était réservée aux députés (Βουλευταὶ) et était appelée le Bouleutikon (Βουλευτικὸν). Une autre partie était celle des éphèbes ou des jeunes gens (ἔφηβοι), et s’appelait Ephebikon. De plus, d’après des inscriptions du Vme siècle avant J. C, nous savons qu’au théâtre de Dionysos de cette époque, il existait une division spéciale pour les édiles des députés (Βολῆς ὑπηρετῶν) et une autre pour les hérauts (Κηρύκων). Des autres théâtres, comme par exemple celui de l’île de Mélos, nous savons qu’il existait des divisions appelées Place des jeunes gens (νεανίσκων τόπος), place des chanteurs d’hymnes (ὑμνῳδῶν τόπος), etc.[7].

Finalement nous savions déjà que dans les assemblées les citoyens s’asseyaient, très probablement, par tribus (κατὰ φυλὰς), pour faciliter l’exécution de divers services, ainsi que celui du scrutin et la vérification des votes (Comp. Benndorf, l. c., p. 19 et Müller, l. c., p. 296).

Ainsi les spectateurs des représentations dramatiques ou ceux qui se rendaient pour les assemblées à l’immense théâtre d’Athènes, savaient à l’avance à quelles divisions du théâtre ils devaient chercher leur siège ; quant au droit de l’occuper, il pouvait être justifié, à chaque instant, par une marque d’entrée symbolique désignant la division à laquelle avait droit le porteur. Ce symbole (σύμβολον) ou billet d’entrée devait leur être remis, à l’entrée, par les personnes préposées, à cet effet, par l’État. Nous comptons réellement exposer dans un prochain article que de pareilles marques d’entrée, en plomb ou en terre cuite, sont parvenues, en grand nombre, jusqu’à nous, mais dans ce moment il n’est pas question de celles-ci. Car pour qu’elles soient mieux connues qu’elles ne l’ont été jusqu’ici, divisées et expliquées, il faut d’abord, comme le lecteur va être persuadé, expliquer les pièces en bronze de la série qui nous occupe.

Chacun peut comprendre que ce système des marques d’entrée, apportait un certain ordre, mais qu’il ne parvenait pas à atteindre complètement le but pour lequel il avait été émis, quand il s’agissait de tant de milliers de spectateurs dont, du reste, plusieurs entraient pour la première fois au théâtre et avaient à chercher une place dans des divisions si étendues qui souvent, comme par exemple celle de la Chambre des cinq cents (Bouleutikon) ou l’Ephébikon, ou l’une de celles des tribus, égalaient pour l’étendue en son entier, un petit théâtre de nos jours ! Il devait par conséquent, et en général, exister de la confusion pour la recherche des places, voire même, des poussées, des disputes, des combats, des bagarres pour la possession dans chaque division de la place désirée. Effectivement, d’après d’anciennes sources, cela se passait ainsi[8].

Pour éviter un pareil état de choses, il n’aurait pas suffit, certainement, comme chacun aurait pu le penser à première vue, le système usité de nos jours, de la numération de chaque place, parce que cela est pratique lorsqu’il s’agit de théâtres de petite contenance comme les nôtres, mais quand il s’agissait des anciens théâtres à ciel découvert, et surtout du théâtre de Dionysos, qui d’après Platon[9] pouvait contenir environ trente mille personnes et, d’après les calculs récents, presque vingt mille[10], un pareil système devait occasionner une bien plus grande confusion, chacun étant obligé de chercher sa place, comme dans un labyrinthe, au milieu d’un si grand nombre de spectateurs, marchant souvent sur les pieds et enlevant la vue à ceux qui avaient déjà pris leurs places sur les gradins du théâtre.

Comme il est facile à comprendre, un pareil état de chose aurait pu être évité si chaque κερκὶς (cuneus) eût été divisé en plus petites sections, d’après un système permettant à chacun des arrivants de trouver facilement, et sans encombres sa place respective, et de s’y installer, en choisissant un des nombreux sièges, sans être obligé, comme cela arrive de nos jours, de s’asseoir auprès d’un spectateur ennemi ou désagréable, sans être obligé de se hâter pour se caser, puisque la division du théâtre en si nombreuses petites sections écartait le danger d’amoncellement de nombreuses personnes pour la recherche des places les plus en vue, qui existent toujours dans les grandes divisions du théâtre.

Mais à présent on se demande s’il existait réellement de pareilles spéciales divisions au théâtre de Dionysos. Nous répondons que oui, et voilà qu’elle en est la preuve : M.r Dörpfeld dans l’excellent travail qu’il a publié récemment avec le concours de M.r Reichs, Das Griechische Theater (Athen, 1896) en décrivant très minutieusement les restes du théâtre de Dionysos, construit sous l’orateur Lycurgue, (pages 52-53), et en parlant du canal qui se trouve autour de l’orchestre, en face de ceux qui entraient au théâtre et de ceux qui s’asseyaient déjà sur les fauteuils des passages de la partie inférieure du théâtre, il mentionne en décrivant ses ruines, que : “ Aux parties découvertes entre les ponts du canal, qui se trouve autour de l’orchestre, il existait des passes ouvertes, qui se distinguaient, pendant les anciennes époques, par des lettres isolées, placées aux parvis du canal, du côté de l’orchestre. Ainsi j’ai trouvé ce qui suit [voyez notre plan] : À l’ouverture sud-est la lettre Α, à la suivante deux fois Β et dans la troisième deux fois Γ. Dans la quatrième ouverture j’ai relevé les trois lettres Κ, Λ et Μ, dans la cinquième Ν, Ξ et Ο, dans la septième un Φ ou un Ρ et une certaine Φ, dans la dixième un Π ou ΙΙ et enfin dans la onzième une lettre incertaine quelconque. La vignette qui suit donne toutes ces lettres.


Si quelqu’un recherche quelle était la signification de ses lettres, il pense de premier abord, qu’il s’agit de la numération de chaque κερκὶς (cuneus). Puisque les lettres sont d’une grande dimension (jusqu’à 0,12M), le spectateur pouvait à son entrée au théâtre, en jetant un simple coup d’œil sur les lettres, trouver la division dans laquelle se trouvait sa place, sans être obligé de compter chaque fois les divisions (κερκίδες) du théâtre. Mais ces lettres ne correspondent pas avec les divisions, par conséquent elles devaient avoir un autre but. Qu’il s’agisse de lettres employées souvent par les maçons il nous est défendu de le penser, puisque ces lettres sont beaucoup plus grandes et placées plus visiblement que ne l’exigeait un tel but, conséquemment la question de leur signification doit rester pendante. Pendant la première réparation romaine du théâtre ces lettres ont été détériorées et en partie mutilées, comme cela est indiqué sur la vignette par des traits de grénetis. „

“ Autant que nous le permet la conservation de ces lettres, nous pouvons déduire qu’elles semblent appartenir même à ce quatrième siècle, date de l’érection du théâtre. „

Comme on le voit, M.r Dörpfeld rejette sa première pensée qui — à cause de la grandeur des lettres et de la place très en vue pour ceux qui arrivaient au théâtre et recherchaient leurs sièges — il vient tout naturellement à l’esprit de toute personne entrant au théâtre, pour la seule raison qu’il lui a paru que les lettres ne se trouvent pas régulièrement reparties sur les treize divisions du théâtre. Mais cela n’a pas été ainsi. Comme on peut le voir sur notre plan [intercalé ici] qui a été exécuté d’après le plan de l’enceinte du théâtre de la restauration de M.r Dörpfeld, sur lequel nous avons marqué de rouge les lettres existant aujourd’hui et en noir nos très simples compléments, ces lettres se trouvent disposées très régulièrement, correspondant successivement à trois, pour chaque rangée, avec la seule différence (très bien expliquée du reste, par l’existence d’un escalier de plus aux deux ailes du théâtre) que les lettres des trois premières rangées de chaque côté étaient disposées horizontalement, tandis que celles des deux suivantes étaient placées verticalement et de nouveau les lettres du centre, en haut et en bas, étaient disposées horizontalement et celles du milieu horizontalement et verticalement. De cette manière celui qui entrait dans l’enceinte du théâtre, par le passage de droite, à la recherche de sa place, pouvait en commençant par la lettre Α qui s’offrait la première à sa vue, et sachant que chaque division ou rangée était marquée de trois lettres alphabétiques, trouver très facilement et sans surpasser le centre du théâtre, la place indiquée par la lettre du billet qu’il portait. De plus les mêmes lettres étaient inscrites aussi sur le dossier des sièges ; nous, pour le moins, nous avons découvert très visible le Κ, de la partie oriental du théâtre. On voit aussi sur d’autres trônes d’autres lettres isolées, mais indistinctement. Du reste, à ce qui paraît, les mêmes lettres devaient exister écrites en couleur sur des pieux ou des piques en bois, aux diverses sections des gradins. L’existence de trous dans la plupart des angles des gradins du théâtre donnerait du poids à cette dernière conjecture. On sait, du reste, qu’un pareil système a été employé avec succès, de nos jours, au stade Panathénien pendant les récents jeux olympiques.

Malheureusement pour nous, aucune des lettres correspondant à la moitié opposée de l’enceinte du théâtre de Dionysos, n’a été trouvée lisible. Il ne peut toutefois exister aucun doute que le même système était appliqué pour les spectateurs arrivant dans l’enceinte du théâtre par l’entrée de ce côté, d’autant plus, que comme cela apparaît par notre reconstitution des lettres alphabétiques, on évitait par ce système toute rencontre (qui en général occasionne du désordre) entre les spectateurs arrivant des deux issues opposées. Pour cela même les lettres de la partie centrale du théâtre étaient communes pour les spectateurs entrant de chaque côté du théâtre, de manière qu’ils pouvaient occuper leurs places en montant tranquillement par les gradins des escaliers qui se trouvaient de leur côté.

La même numération sans doute doit avoir été adoptée pour la partie du milieu et pour celle du haut du théâtre, d’autant plus que si nous appliquons le même système complémentaire à l’enceinte du théâtre reconstitué par M.r Dorpfeld[11], nous voyons que quoiqu’il y ait grande différence dans la contenance de ces parties, il existe précisément autant de sections que celles que démontrent les billets d’entrée parvenus jusqu’à nous. En vérité en appliquant les lettres des pièces de notre catalogue sur le plan, nous nous apercevons que sur la partie inférieure de l’enceinte du théâtre, qui avait la meilleure vue, s’adaptent nos meilleures marques d’entrée et les mieux travaillées, ayant comme type la tête de Pallas ou celle d’un lion, et portant au revers une seule lettre alphabétique, par exemple Α. Sur la partie du milieu, là où devait s’asseoir la grande foule, s’adaptent les billets d’entrée ordinairement travaillés portant sur leurs deux faces une seule lettre au lieu de type, soit en tout, deux et les mêmes lettres, p. e. ΑΑ. Enfin à la division du haut, qui devait être occupée par les plus insignifiants des spectateurs, très probablement, comme à Rome, par les femmes (Benndorf, l. c., p. 11. Pollux. IX, 14) s’adaptent les marques d’entrée les plus communes et d’un travail des plus négligés, portant de chaque côté la même lettre en double c’est à dire en tout quatre et les mêmes lettres p. e. ΒΒ)(ΒΒ ou ΔΔ)(ΔΔ.

Qu’il en était ainsi, cela pourrait être démontré par les remarques suivantes :

a) La plus haute partie du théâtre n’avait de l’espace, ou ne pouvait contenir que les cinq premières lettres de l’alphabet ; c’est pour cela que jusqu’ici, en opposition avec les autres parties qui nous ont donné toutes les lettres de l’alphabet, il ne s’est trouvé des pièces portant des lettres dépassant la cinquième lettre alphabétique, celles que nous possédons ne portant en réalité que ΒΒ ΒΒ et ΔΔ ΔΔ.

b) Comme les porteurs des billets d’entrée du théâtre, à double alphabet, allaient dans l’enceinte du théâtre l’un à droite, et l’autre à gauche vers le centre, forcément les lettres d’un des côtés, celles de droite, devaient être inscrites retrogradement, à gauche, sur les gradins. C’est ce que nous relevons précisément sur les billets que nous possédons, sur lesquels nous avons, à part les lettres écrites régulièrement, les suivantes : Γ (cf. Catal. n. 50), ·Ε (n. 47), Κ (n. 110), Ν (n. 117 comp., Pl. f. 10), Μ.. (n. 17) ou Ν-Ν (n. 80), Π-Π (n. 28), Ρ-Ρ (n. 128) ou enfin ΒΒ-ΒΒ (n. 105), etc.

Dans son entier la véracité de notre opinion, que les pièces attiques inexpliquées jusqu’ici sont les billets d’entrée du théâtre de Dionysos est, pensons nous, tellement confirmée par la découverte faite par M.r Dörpfeld des lettres alphabétiques de ce théâtre, qu’elle peut se passer de toute autre preuve. Il existe cependant une autre preuve très sûre que nous invoquerons en dernier lieu.

J’étais parvenu à la conjecture précitée et je l’avais fait connaître aux archéologues mes amis, qui avaient eu l’occasion de fouiller des théâtres, me renseignant auprès d’eux, si parfois, dans leurs fouilles, ils n’avaient pas découvert des billets d’entrée semblables à ceux qui font le sujet de cette étude. Un d’eux, l’éphore des antiquités, M.r P. Kastriotes, m’a effectivement informé que : dans les fouilles faites il y a dix ans, sous sa surveillance comme représentant du ministère de l’instruction publique, par les Français, au théâtre de Mantinée, il a été trouvé de nombreux petits monuments en terre cuite, non publiés et pas décrits jusqu’ici, qui probablement, a-t-il ajouté, représentaient les billets d’entrée de ce théâtre, et que ces petits monuments étaient conservés dans un des tiroirs du Musée Central. M’étant renseigné du fait, j’ai effectivement trouvé d’abord dans le Bulletin de Corresp., Hell. XI, (1887, p. 490) la note que pendant les fouilles de Mantinée “ on a trouvé aussi une quinzaine de tessères en terre rouge grise ou jaune, les unes lenticulaires, les autres rectangulaires, portant en général un nom propre suivi de son patronimique. Elles proviennent surtout du théâtre et de la scène. „ Ayant examiné ensuite minutieusement ces monuments au Musée Central, j’ai observé qu’effectivement c’étaient des billets d’entrée basés sur le même système des nôtres, mais se rapportant à l’époque Greco-romaine. En ce qui concerne la dimension, ils mesurent de 65 jusqu’à 30 millimètres ; quant à leur forme, elle est à peu près plate et a) il y en a de circulaires, numismatomorphes, ou plutôt ayant la forme de petits monticules, b) demi circulaires exactement à moitié coupe des précédents, c) carrés, parallélogrammes, et d) lenticulaires. L’une de leur face est presque plate et porte le nom du propriétaire avec son patronymique p. e. ΚΛΕΩΝΟΜΟϹ ΤΙΜΑΙΝΕΤΩ; quant à l’autre face, elle est globuleuse, conique, triangulaire ou telle que la base d’un vase ; elle porte toujours, comme nos tessères attiques de bronze, une des lettres de l’alphabet de grande dimension et rien de plus. Ainsi sur soixante de ces pièces, les mieux conservées, nous avons relevé deux fois l’Α, deux fois le Β, deux fois le Γ, deux fois le Δ, deux fois l’Ε, trois fois le Ζ, six fois Η (Η), une fois le Ι, sept fois le Κ, quatre fois le Λ, deux fois l’Μ, une fois l’Ν, deux fois l’Ξ, une fois Ξ, trois fois l’Ο, une fois l’Ρ, deux fois Ϲ, trois fois le Τ, deux fois l’Υ, une fois le Φ, deux fois le Χ, cinq fois le Ψ et quatre fois l’Ω.

Que ces pièces de Mantinée sont des billets d’entrée de théâtre et même personnels à chacun des individus qu’ils désignaient, cela est évident par leur découverte au théâtre même, par la lettre qu’ils portent indiquant la division du théâtre à laquelle ils se rapportaient comme ceux de l’Attique, dont certainement ils étaient une imitation. Il est à remarquer que la lettre alphabétique ne fait jamais défaut, sauf sur les exemplaires, très peu nombreux, de très grand module, qui certainement devaient être destinés au sénat et aux personnages de distinction ayant droit à une place déterminée d’avance, p. e. pour la proedrie, place sur laquelle devait figurer le titre de celui qu’elle concernait, comme cela se pratiquait pour les magnifiques fauteuils de la proedrie du théâtre de Dionysos d’Athènes pendant cette même époque romaine[12].

Quant à la matière de ces pièces, qui est en terre cuite au lieu d’être en bronze, ceci ne signifie rien, puisqu’il existe aussi des marques d’entrée attiques de la même matière, comme cela sera démontré par un de nos suivants articles sur cette question ; au contraire ceci renforce nos explications du moment que ces marques d’entrée n’avaient jamais, comme nous allons le démontrer plus loin, une valeur réelle, mais simplement symbolique. Finalement une note de celui qui a procédé aux fouilles de Mantinée, M.r Fougère (B. C. H., l. c.), confirme pleinement nos appréciations : “ Sur plusieurs d’entre eux (des gradins du théâtre) nous avons lu des lettres de l’alphabet, qui servaient probablement, comme à Athènes, à designer les places. „

De pareilles lettres ont été observées en d’autres théâtres antiques, malgré que l’on ne se soit pas rendu compte de leur signification. Ainsi, par exemple, le préposé aux fouilles du théâtre du Pirée près de Zea, mon maître J. Dragatsis, écrivait : (Ἐφημερ. Ἀρχαιολ., 1884, p. 196) “  Au déblayage du théâtre il apparut des lettres près de la plus basse rangée de l’enceinte, entre celle-ci et le demi cercle de l’orchestre. Ces lettres, partant en ligne de l’issue droite de la partie inférieure du théâtre, vont vers la gauche et représentent l’alphabet complet. Elles sont gravées vers les angles de l’ajustement des pierres, de façon que la même lettre se répétait deux fois, soit : vers l’extremité de la pierre précédente et de suite au commencement de celle qui suivait, jusqu’à l’Ω. De là comme il y avait encore assez d’emplacement, quelques unes des lettres étaient répétées en double jusqu’au Γ sur chaque côté des pierres. „ De manière que M.r Dragatsis a relevé la série suivante qu’il a fidèlement reproduite sur la planche intercalée dans l’Ἀρχ. Έφημερίς : (Α) Α, (Β-Β), Γ Γ, (Δ)-Δ, Ε-Ε, Ζ-Ζ, Θ-Θ, Ι-Ι, (Κ)-Κ, Λ-Λ, Μ-Μ, Ν-Ν, Ξ-Ξ, Ο-Ο, Π Π, Ρ-Ρ, Ϲ-Ϲ, Τ-Τ, Υ-Υ, ΦΦ, Χ-ϽϹ, (Ψ-Ψ), (Ω)-Ω, ΑΑ-ΑΑ, ΒΒ-ΒΒ, ΓΓ-(ΓΓ).

Il remarque enfin, avec raison, que le type et l’exécution de ces caractères démontrent une basse époque, probablement celle d’une restauration de ce théâtre. Quant à leur signification, il pense que “ certainement ils servaient à l’ajustement des pierres et ils étaient employées par les maçons comme cela a été également observé ailleurs. „ Mais aujourd’hui, après la découverte de la signification qu’avaient les mêmes lettres au théâtre de Dionysos, personne ne peut plus douter, à mon avis, que celles là aussi se rapportaient à des billets d’entrée du théâtre, et, dans ce cas, seulement aux places d’orchestre réservées à la proédrie au théâtre du Pirée.

De pareilles lettres ont été observées encore au théâtre d’Érétrie, pendant les dernières fouilles faites par les Américains, mais elles ont été prises fautivement, encore une fois, comme des signes employés par les tailleurs de pierres. Ces lettres sont presque contemporaines avec celles du théâtre de Dionysos et présentent encore ceci de très notable, que plusieurs d’entre elles sont inscrites en sens inverse, p. e. Γ, Κ, Δ, soit strictement comme sur quelques unes de nos tessères attiques[13].J. N. Svoronos.

(Traduction du Grec moderne par M.r E. D. J. Dütilh).

(La suite au prochain numéro).

  1. D’après ce que j’apprends, les pièces de cette collection ont été disseminées par la vente. Leurs annotations dans mon Catalogue ont été prises sur les publications des M.M. Engel et Six et sur les notes manuscrites de mon ami anglais M.r Earle Fox.
  2. Quelques exemplaires à cause de l’usure resultée d’un long usage, n’ont, comme dimension, que 25 Mill. ; toutefois dans l’antiquité ils mesuraient tous 27 Mill. Pour ceux que nous allons décrire, nous ne tenons pas compte pour le module de la détérioration.
  3. Head, B. M, Cat. Attica, p. 18, 19, 89.
  4. Nous nous occuperons particulièrement de cette question dans un prochain article.
  5. Bullettino dell’Istituto, 1867, Pervanoglou, Scavi d’Atene, p. 75.
  6. Aristotel. Polit. Athen. Voyez aussi les commentaires d’Aristophan. Plut. 274 : “ Chacun de ces tribunaux avait parmi les caractères alphabétiques son nom particulier, comme par exemple un tribunal appelé Α, de même un second Β, un autre Γ, et ainsi de suite pour le Δ et l’Ε jusqu’au Κ. Il existe en tout dix tribunaux à Athènes et sur la porte de chacun d’eux était inscrit en teinte rougeâtre le caractère alphabétique sous lequel le tribunal était désigné. Tous les juges qui étaient à Athènes, chacun en particulier et pour chaque tribunal, avait une tablette sur laquelle était inscrit son nom et celui du tribunal, etc. etc. „
  7. Dion., Chrysost. XXXI, 121. — G. Schneider, Das attische Theaterwesen, p. 250. — Benndorf, Beiträge zur Kenntniss des attischen Theaters (Zeitsch. für die öster. Gymnasien Jahrg. XXVI), p. 6. — Dörpfeld-Reichs, Das Griechische Theater, p. 45 et suiv. — A. Müller, Griech. Bühnenalterthümer, p. 63 et 294. — G. I. Gr. II, 2436.

    Aristophanes, Ὄρνιθες, p. 794 : κᾆθ’ ὁρᾷ τὸν ἄνδρα τῆς γυναικὸς ἐν βουλευτικῷ.

    Schol., l. c., “ οὗτος ὁ τόπος τοῦ θεάτρου, ὁ ἀνειμένος τοῖς βουλευταῖς, ὡς καὶ ὁ τοις ἐφήβοις ἐφηβικός. „

    Hesych., s. v. βουλευτικόν· τόπος τις Ἀθήνησιν ἐν τῷ θεάτρῳ, ὅπου οἱ βουλευτικοὶ καθήμενοι ἐθεῶντο· καὶ οὖ οἱ ἔφηβοι ἐφηβικὸν ἐκαλεῖτο.

    Suidas : βουλευτικός· τόπος οὗτος τοῦ θεάτρου ἀνειμένος τοῖς βουλευταῖς, ὡς καὶ τοῖς ἐφήβοις, ἐφηβικός.

    Pollux, Onomast. IV. 122 : ἐκαλεῖτο δέ τι καὶ βουλευτικὸν μέρος τοῦ θεάτρου καὶ ἐφηβικόν.

  8. Aristoph. Ekkles. 289 et suivant 380 et suivant, Guêpes 686. — Libanivs, Ὑποθ. Δημοσθ. Ὀλυνθ. p. 8. — Schol., Lucien, Τίμ. 49.
  9. Plat., Συμπός. 3, 175.
  10. M.r Dörpfeld note dix huit mille, tandis que Pappadakis et Julius parlent de 27000 (Voyez Müller, l. c., 47, note 1re).
  11. La reconstruction de M.r Dörpfeld est laissée par lui incertaine seulement pour la partie droite de la division centrale du théâtre. Mais je crois que l’idée la plus probable est que cette partie était aussi parfaitement symmétrique en rapport de la côte opposée. C’est pour cela que nous l’avons ainsi désigné, sur le plan de la reconstruction de M.rDörpfeld, avec une ligne rouge. Les ruines incertaines qui se trouvent en dehors de cette ligne appartiennent probablement à la grande échelle et aux soubassements de ce côté du théâtre, soubassements exigés par la nature du sol en cet endroit.
  12. Celui qui a fouillé le théâtre de Mantinée, M.r G. Fougère, note : (Bull. de Corr. Hell. 1880, p. 249) “ qu’une inscription gravée en un point (de la proedrie) nous indique quelle était la place de la gerousia locale. „
  13. American Journal of Archaeology, vol. IX, 1896, p. 321. Theod. Woolsey Heermance, Excavation du Théâtre d’Érétria en 1895. Marques de maçons sur les rebords de l’Orchestre. “ Sur le côté du canal contournant la moitié de l’orchestre il y avait diverses marques de maçons. Partant de l’extremité orientale, la 1re, 2e, 3me, 7me, 10me, 13me, 14me, 15me, 21me et 22me, pierres qui forment le demi cercle, n’ont pas de marques, la 6me, et la 16me pierre ont des coupures (ou éclats naturel), mais celles-ci ne sont pas intelligibles comme lettres, les pierres restantes sont marquées de lettres distribuées comme nous les représentons en marge.
    figure
    4 Γ 12 Μ
    5 Π 17 Α
    8 Κ 18 Δ
    9 Ν 19 Β
    11 Τ 20 Ι
    Il est bon de noter qu’environ la moitié des pierres ne portent pas de marques et que le restant n’est pas arrangé de façon à pouvoir porter des lettres dans l’ordre alphabétique. Ceci ferait croire que les pierres ne sont pas dans l’ordre dans lequel elles avaient été placées originairement, et il serait probable, que primitivement l’ordre alphabétique était celui qu’avaient ces pierres et que des réparations d’une période ultérieure ont été faites sur les rebords de l’orchestre, et qu’elles firent disparaître beaucoup des pierres marquées et leur remplacement par d’autres, privées de marques, tout en réinstallant celles qui restaient du lot antique. La forme de ces pierres est telle, qu’elles ne peuvent s’adapter qu’à la position qu’elles ont aujourd’hui à côté du canal, de manière que les pierres latérales datent probablement de la première période de l’orchestre du bas. Il est certain, que des marques de maçons de cette espèce ne peuvent pas être jugées avec la même exactitude de date, que les lettres d’un décret, ou celles d’une stèle gravée ; la tendance devait être de conserver les formes les plus anciennes. L’ν et le μ ont presque l’aspect très antique, mais on peut hardiment faire remonter le théâtre, plus surement, qu’à l’aide d’argument d’autres sources, pas après la moitié du quatrième siècle. „