Trois jours sont ja passez, que je suis affamé
Apparence
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Trois jours sont ja passez, que je suis affamé
XLI
Trois jours sont ja passez, que je suis affamé
De vostre doux regard, et qu’à l’enfant je semble
Que sa nourrice laisse, et qui crie et qui tremble
De faim en son berceau, dont il est consommé.
Puisque mon œil ne voit le vostre tant aimé,
Qui ma vie et ma mort en un regard assemble,
Vous deviez pour le moins m’escrire, ce me semble :
Mais vous avez le cœur d’un rocher enfermé.
Fiere, ingrate beauté trop hautement superbe,
Vostre courage dur n’a pitié de l’amour,
Ny de mon palle teint ja flestry comme une herbe.
Si je suis, sans vous voir, deux heures à sejour,
Par espreuve je sens ce qu’on dit en proverbe,
L’amoureux qui attend, se vieillist en un jour.