Un passeport pour la Russie

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Un passeport pour la Russie

UN


PASSEPORT POUR LA RUSSIE.

Depuis 1815, les progrès toujours croissans en France des idées libérales nous faisaient considérer indistinctement en Russie comme des séditieux, dont la police locale devait surveiller toutes les démarches, et connaître toutes les actions. Les voyageurs appelés dans ce pays par leurs affaires ou la curiosité peuvent rendre témoignage des difficultés qui s’élevaient, non du côté de l’autorité française pour obtenir un passeport, mais de la part de M. Pozzo di Borgo, ambassadeur ad vitam des czars passés, présens et futurs, lequel n’accordait son visa qu’après avoir mis, pendant un mois au moins, ses espions sur les traces du solliciteur, et s’être tranquillisé sur ses opinions politiques. Les anciens militaires, gens à principes dangereux, sans doute, pour un peuple, une armée conduits avec le knout et le bâton, étaient les objets d’une réprobation particulière, ainsi qu’on va le voir.

Une obligation majeure m’appelant à Moscou dans le courant de l’année 1822, il me fut délivré à la préfecture de police, puis au ministère des affaires étrangères un passeport, qui, pour être parfaitement régulier, n’attendait plus que le visa de l’ambassadeur de Russie. J’admirais la promptitude expéditive des deux premières formalités, mais il n’en fut pas de même de la troisième. Huit jours s’écoulèrent sans que j’eusse de réponse. Je retournai à la chancellerie de l’ambassade, où le premier secrétaire, écoutant ma réclamation, et m’assurant qu’on ne tarderait pas d’y faire droit, m’interrogea sur les motifs de mon voyage, d’une façon d’autant plus adroite, qu’elle semblait une expression d’intérêt. Ne me défiant aucunement de ses insinuations, persuadé que rien de légal ne pouvait me ravir la faculté de parcourir une contrée avec laquelle nous étions en paix, je n’essayai point de cacher à monsieur le premier secrétaire que je connaissais déjà sa patrie, comme étant l’un de ceux que notre désastreuse campagne de 1812 avait épargné. « Vous avez fait cette guerre, me dit-il, je vous félicite sincèrement d’y avoir échappé. Notre pays va vous offrir un autre aspect, vous en rapporterez, je l’espère, des souvenirs plus agréables. La seule ambition de Bonaparte nous rendait ennemis ; et là même où le plus effrayant incendie chercha naguère à vous anéantir, vous recevrez l’accueil le plus empressé. » Enchanté de mon diplomate en sous-ordre, et des espérances qu’il me donnait, j’en pris congé en lui recommandant de ne point oublier qu’il y avait pour moi toute nécessité de partir au plus tôt.

Après huit jours encore d’une vaine attente, nouvelle démarche à l’ambassade ; remise au lendemain, puis au surlendemain, et toujours même résultat, c’est-à-dire point de signature de l’excellence corso-russe. Je m’épuisais en conjectures sur ce qui pouvait expliquer ce retard, une telle perte de temps m’inquiétait.

Enfin, las de prier, impatient de me mettre en route, je voulus revoir le premier secrétaire d’ambassade, et tirer de lui quelque chose de positif ; il se fit céler ; mais un scribe subalterne, dépositaire de mon passeport, me le remit en me déclarant que Son Excellence ne pouvait le revêtir de son autorisation, attendu qu’un ordre de l’empereur lui-même lui faisait une loi d’interdire à tous les anciens militaires français l’entrée de ses États.

Cette déclaration venait un peu tard ; mon séjour en Russie devait être de plusieurs années, et loin d’imaginer qu’il dût m’arriver pareille aventure, j’avais pris des dispositions sur lesquelles il m’était impossible de revenir sans causer à ma fortune un préjudice considérable. Je partis donc avec l’espoir de surmonter les obstacles ; cette imprudence me coûta cher.

Jusqu’à la frontière polonaise, rien ne contraria mon voyage ; mais, arrivé là, un ordre absolu de l’autorité m’interdit d’aller plus loin. Mes prières furent vaines. J’allai me voir contraint de retourner sur mes pas, quand l’idée me vint d’essayer la puissance de signes maçonniques sur ceux qui me barraient le chemin ; j’en fus compris, et l’affaire changea de tournure. « Continuez votre voyage, me dit le chef de la douane polonaise ; je serais désespéré de nuire aux intérêts d’un frère, mais comme je trahis, pour vous servir, le devoir qui m’est imposé, ne me compromettez pas à Varsovie ! Si le grand-duc Constantin vous interroge, dites que vous avez perdu votre passeport, et ne lui avouez pas de ma part une complaisance qui m’exposerait à tout son courroux. »

Je promis, et tins parole, car il en fut ainsi que le frère l’avait prévu. Un accident favorisa d’abord le mensonge qu’il me fallait faire. Mon kibitk, conduit par un postillon presque ivre mort, versa violemment ; la secousse me jeta sur la route, ma figure porta d’abord, et je me relevai couvert de sang. Comme du reste je ne me sentais ni fracture, ni gêne dans les membres : bon, pensai-je, voici qui sert parfaitement les intentions de mon frère et les miennes. Je pourrai dire que dans cette chute mon porte-feuille s’est échappé de ma poche, et que l’étourdissement du coup m’en a fait oublier la recherche.

Dès que le grand-duc eut appris mon arrivée, il me fit ordonner de comparaître en sa présence. J’obéis, et lui récitai l’histoire préparée. Quelque trouble, sans doute, peint dans mes traits, éveilla sa défiance. Ses petits yeux gris-vert et très-vifs prirent une expression de menace. « Il y a un dessous de cartes dans cette affaire-là, me répondit-il. Je vais écrire à la frontière pour savoir si vous y êtes passé en règle. Retournez à votre auberge, et attendez. »

Ceci ne faisait pas mon compte. Pour rien au monde je n’aurais voulu compromettre l’obligeant chef de la douane. Je crus devoir aller me confier à M. le colonel, comte Hédouville, notre chargé d’affaires à Varsovie, en le priant de se faire ma caution, et de m’épargner ainsi l’embarras des investigations du grand-duc. Il me dit que rien ne lui était plus facile, et que le lendemain tout serait arrangé selon mes vœux.

En remettant mon passeport à M. le comte Hédouville pour lui montrer que je n’étais point sorti de France en fugitif, je lui demandai la promesse de garder le secret de mon passage à la frontière. « Pourquoi ferais-je cette révélation, me répondit-il ? elle n’est pas nécessaire. Tranquillisez-vous, ma responsabilité suffit pour lever toutes les difficultés. Aujourd’hui même je verrai le grand-duc, et demain, si vous voulez, vous partirez pour Moscou. Cette assurance me combla de joie, je me confondis en témoignages de gratitude, et me retirai, bénissant le ciel de m’avoir fait trouver un si puissant, un si zélé protecteur.

Varium et mutabile, dit-on de la fortune. En effet, à peine m’avait-elle souri, qu’elle se plut à me tourmenter.

Peu d’heures après mon entrevue avec M. le comte Hédouville, sortant du spectacle, confiant, insoucieux, gai même, croyant dormir sur les deux oreilles, je fus abordé par un individu qui me dit rapidement en français : Rentrez vite à l’hôtel, on doit vous arrêter, il vaut mieux que ce soit chez vous que dans la rue. Puis s’éloignant en toute hâte, il disparut sans que j’eusse le temps de me remettre du saisissement que m’avait causé cet avis, et d’articuler une question.

Le colonel Axamitowski, commandant la place, et le capitaine d’état-major Malinowski m’attendaient à l’hôtel. Chargés de saisir mes papiers et ma personne, ils mirent dans cette mission tant de délicatesse et de bonté, que je leur en conserverai toujours de la reconnaissance. « Si quelque chose peut vous nuire, me dirent-ils, anéantissez-le. Notre cœur est toujours pour la France, et que Dieu nous préserve de vous causer le moindre mal ! — Merci, messieurs, merci, leur dis-je, ce généreux procédé me touche et je ne l’oublierai pas ; mais on me donne trop d’importance. Des intérêts privés m’appellent seuls dans ce pays ; je n’y viens point alarmer le gouvernement. Vous pouvez montrer à son altesse tout ce que renferme ce coffre, dont voici la clef, je ne pense pas avoir rien à craindre de sa justice. »

Le colonel avait sa voiture dans la cour, il m’y fit monter ; nous nous rendîmes chez lui, j’y couchai, et le lendemain, après la parade, il me conduisit au palais qu’habitait le grand-duc, distant d’une lieue environ de Varsovie. Pendant le trajet, ce digne officier me fit toutes les recommandations qu’il croyait dans mes intérêts. « Ne heurtez pas la colère du prince, me dit-il ; son caractère est violent, parfois brutal. S’il vous injurie d’abord, contenez-vous, il ne peut souffrir de résistance, et je craindrais qu’il ne se portât envers vous à des excès. — Vous voulez dire qu’il me battrait ? dis-je en pâlissant au colonel. » Son émotion me répondit. Dès ce moment nous gardâmes le silence. J’étais affreusement oppressé, mon dernier jour me semblait venu, je me voyais conduire à la mort ; car pour la dignité de ma patrie, pour la mienne, une détermination forte, immuable, préparait déjà ma main à saisir l’épée du colonel pour en percer le grand-duc et moi-même, si l’affront qu’on me faisait entrevoir m’était en effet réservé. Je n’ai pas dit que M. Hédouville m’avait trahi, mais on l’a compris.

Le prince ne nous fit pas attendre, aussitôt pied à terre nous fûmes introduits. « Ah ! vous voilà, monsieur l’imposteur, me dit-il, dès qu’il m’aperçut. Vous ne savez donc pas que tous les mensonges se découvrent, et que pour en soutenir un quelque temps, il faut en ajouter mille autres à sa suite ? — Aurai-je, prince, la liberté de m’expliquer ? lui dis-je d’un ton ferme. — Pour me tromper encore ? — Pour vous faire entendre la vérité, que je rougirais maintenant de ne pas oser dire. — Vous me répondrez, monsieur, et surtout songez bien à ne pas chercher à me prendre pour dupe !… Pourquoi d’abord notre ambassadeur à Paris vous a-t-il refusé son visa? parce que vous êtes un carbonaro ? — Parce que je suis un ancien militaire. — C’est cela ; mécontent du nouvel ordre de choses, un libéral, un séditieux, comme tant d’autres qui sont venus ici apporter l’esprit de révolte ! Nous saurons y mettre ordre, — Je me permettrai de dire à votre altesse qu’elle se trompe en ce qui me concerne ; je n’allais en Russie ni pour blâmer ni pour approuver la manière dont on y gouverne le peuple et l’armée, que m’importe ? mais tout bonnement pour mes affaires personnelles. D’ailleurs comme tous les sujets, quels qu’ils soient, de l’empereur votre frère, ont un accès libre en France, il me semble que nous devons obtenir le même privilége chez vous. — Et c’est sur de tels raisonnemens que vous avez cru pouvoir vous embarquer, malgré le refus de notre ambassadeur ? — J’ai cru que votre ambassadeur en voulait plus faire qu’il ne lui en était ordonné ; je crois encore trouver ici justice et non persécution. » Le pauvre colonel tremblait de l’audace de mes réponses ; mais ses craintes, pour cette fois, furent vaines. Le prince était, il faut le supposer, dans un de ses bons momens ; il se fit remettre mes papiers, mes lettres, qu’il décacheta sans façon, lut le tout en fumant un cigarre, et finit par dire : Ceci ne m’apprend rien, ceci ne prouve rien ; il me faut absolument d’autres informations. Colonel, menez monsieur chez vous, qu’il y ait une chambre, revenez ensuite, je vous donnerai d’autres ordres à son égard.

Nous sortîmes. J’admire votre hardiesse, me dit le colonel ; mais je ne conçois pas la modération du prince. Si l’un de nous se fût avisé de lui répondre comme vous l’avez fait, le cachot d’une forteresse le renfermerait pour sa vie. C’est qu’en France, répliquai-je, le pouvoir s’efforce en vain d’intimider la pensée. Nous savons obéir aux lois, mais non pas à l’arbitraire. Dans votre grand-duc, je n’ai vu qu’un homme, un homme emporté, commun, auquel il fallait opposer du sang-froid. J’étais pourtant loin d’être calme en sa présence ; car s’il m’avait frappé, je le tuais. — Vous l’auriez tué ! dit en frémissant le colonel ; vous aviez donc des armes ? — Non, répondis-je ; mais je vous en prie, colonel, ne m’interrogez pas davantage.

Le colonel mit alors la main sur ses yeux, et ne m’adressa plus la parole. Songeait-il à la délivrance de son pays, que ce jour pouvait amener ?

Ma captivité dura cinq semaines ; mais elle fut douce. Le grand-duc, habituellement si terrible envers ceux qu’il voulait châtier, se montra pour moi d’une indulgence inconcevable. Il pourvut largement à mes frais de table, m’accorda deux sous-officiers de vétérans pour me servir, et un permis d’aller quelquefois au bain et au spectacle, accompagné du capitaine Malinowski, Celui-ci, dont j’avais déjà reçu des marques d’obligeance, prolongeait et répétait le plus possible nos promenades, et se plaisait à me donner tous les détails que lui demandait ma curiosité. J’étais à peu près libre sur parole ; mes jours s’écoulaient sans trop d’ennui ; j’en passai la plupart dans les bureaux de l’état-major, où je me liai d’amitié avec quelques officiers polonais, et… j’ai bien quelque peine à le dire… avec le bourreau.

Les fonctions de ce dernier n’inspirent point en Pologne une horreur semblable à celle qu’elles nous font éprouver en France. Ici l’exécuteur des arrêts criminels est une espèce de paria dont la société s’éloigne avec effroi, qui vit seul au milieu des hommes, qui se cache à tous les regards pour n’en être pas constamment humilié. Là, c’est un employé de l’État qu’on peut recevoir sans honte, s’il mène une conduite honorable, et qu’un dégoût de préjugé ne cherche jamais à flétrir. Celui dont je parle venait tous les matins (je ne sais pas exactement pour quel motif) dans les bureaux du colonel. Il était jeune, fort bien de figure et de taille, mis toujours avec soin. Ses manières avaient de l’élégance, sa voix un ton doux et caressant qui séduisait. Long-temps je le pris pour le fils d’une des meilleures familles du pays, et cette erreur me resterait encore, si le supplice d’un criminel n’avait eu lieu pendant les derniers temps de mon séjour à Varsovie. Je vis mon nouvel ami, dans tout l’éclat cérémonial de sa profession, traverser la place du palais de Saxe, à cheval, derrière le condamné. Il était vêtu d’une riche tunique de velours rouge, couverte de franges d’or et bordée de précieuses fourrures. Brandissant le large cimeterre qui devait servir à l’exécution, il criait aux spectateurs d’apprendre à leurs enfans à le redouter. La sensation que j’éprouvai à cette vue ne peut se décrire ; pour en croire mes yeux, j’eus besoin du témoignage de tous ceux qui pouvaient m’affirmer l’identité du personnage, et je fis en sorte de ne plus le rencontrer.

De ma fenêtre, donnant sur cette place du palais de Saxe, chaque jour je voyais le grand-duc venir faire défiler la garde montante, composée de Russes et de Polonais, tous d’une fort belle tenue, et manœuvrant avec une précision admirable. Le prince commandait souvent lui-même les mouvemens ; et quand il était satisfait, au mot bien ! qu’il prononçait à voix haute, les soldats catéchisés répondaient tous ensemble par un autre mot qui voulait dire : Nous ferons mieux.

Enfin, au bout des cinq semaines d’attente, le grand-duc reçut de M. Pozzo di Borgo des détails sur moi qui, par une fatalité bien singulière, se trouvèrent complétement faux. On lui disait que je m’étais présenté à l’ambassade accompagné de deux autres officiers réformés, demandant l’autorisation de nous rendre à Odessa, pour de là passer en Grèce ; mais que nos projets n’étaient pas bien connus, et qu’il fallait s’en défier. Le grand-duc me fit encore une fois venir, se mit en fureur, mais ne se permit point d’abord de paroles grossières. — Voyez, monsieur, me dit-il, ce qu’on me rapporte ! Quel moyen faut-il donc employer pour obtenir de vous la vérité ? ; — Je persiste dans ce que j’ai déclaré, monseigneur ; votre ambassadeur manque de mémoire et d’exactitude, il confond probablement deux individus. — Monsieur, tout se fait avec ordre dans notre administration ; l’ambassadeur ne prend pas un autre pour vous, il ne saurait se tromper. C’est vous qui voulez me donner le change, mais prenez-y garde, ma patience pourra bien se lasser ! — Qu’ai-je donc à craindre. Monseigneur ? — Que je ne découvre vos intentions cachées. Vous êtes un franc-maçon, un jacobin, l’agent de quelque société secrète. — Je ne suis l’agent que de moi-même, et ne puis supposer que vous vouliez m’arracher de faux aveux. — Qui a dit cela ? Est-ce que je suis capable de cela ? est-ce que je suis un inquisiteur ? me fait-on passer pour un inquisiteur ? Je veux connaître la vérité, je veux la connaître, je le veux, entendez-vous ? Avant de vous permettre de continuer votre voyage, il faut que je récrive à Paris. — Et moi, monseigneur, j’oserai vous dire que je ne veux pas attendre. Ces investigations, ces retards me fatiguent. Je ne prétends pas habiter de force le pays qui vous est soumis : renvoyez-moi dans ma patrie ; je ne m’en suis pas sauvé comme un malfaiteur. Je ne crains pas d’y rentrer ; loin de là, je la retrouverai avec un plaisir bien plus vif depuis que je peux faire des comparaisons. — Sortez, insolent! sortez ; f… moi le camp ; je vous chasse. Colonel, livrez monsieur à la gendarmerie, et qu’on le rejette à la frontière.

Le colonel fut obligé d’exécuter cet ordre. J’aurais en vain réclamé contre une telle violence près du comte Hédouville : de 1815 à 1830, la France ne fut représentée en Russie que par des trembleurs ou des muets.

Le même soir, on me fit monter en kibitk, à côté d’un sous-officier de gendarmerie, qui me remit, après huit jours de route, entre les mains du gouverneur de Kalisch. Ce dernier me reçut avec toute sorte de politesses et d’attentions aimables. Je lui racontai mon histoire ; il fut émerveillé de la clémence du grand-duc. — Il ne vous a fait que cela ! s’écria-t-il avec la plus grande surprise. Bon Dieu ! à quels châtimens un langage comme le vôtre nous eût exposés, nous autres ! Que vous êtes heureux ! Puis il soupira péniblement, et regarda le ciel comme pour dire : « Quand serons-nous affranchis de cette odieuse domination ? »

Je revins en France, répandant partout sur mon passage les louanges du grand-duc, celles de M. Pozzo di Borgo, l’infaillible, et bien averti de ne pas m’avouer ancien militaire, si jamais il me prenait fantaisie de retourner en Russie: fripon, banqueroutier, quelque chose d’approchant, on n’y aurait pas fait attention.


J. B. May.