Vers, 1894/L’après-midi

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VersOllendorff, éditeur (p. 75).

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L’après-midi d’un dimanche je voudrais bien,
quand il fait chaud et qu’il y a de gros raisins,
dîner chez une vieille fille en une grande
maison de campagne chaude, fraîche, où l’on tend du linge,
du linge propre, à des cordes, des liens.
Dans la cour il y aurait des petits poussins,
qui iraient près du puits — et une jeune fille
dînerait avec nous deux seuls comme en famille.
Nous ferions un dîner lourd et le vol-au-vent
serait sucré avec deux gros pigeons dedans.
Nous prendrions le café tous les trois, et ensuite
Nous plierions notre serviette très vite,
pour aller voir dans le jardin plein de choux bleus.
La vieille nous laisserait au jardin tous deux.
Nous nous embrasserions longtemps, laissant nos bouche
rouges collées auprès des coquelicots rouges.
Puis les vêpres sonneraient doucement, — alors
elle et moi nous nous presserions encor plus fort.