La Reliure ancienne et moderne

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La Reliure ancienne et moderne


LA


RELIURE ANCIENNE ET MODERNE


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RECUEIL DE 116 PLANCHES

Cette édition a été tirée à petit nombre, dont :

Cinquante exemplaires sur papier du Japon. Nos 1 à 50

Cinquante exemplaires sur papier de Chine. Nos 51 à 100

Cent exemplaires sur Seychall-Mill.... Nos 101 à 200

Huit cents exemplaires sur papier vergé.



LA


RELIURE


ANCIENNE ET MODERNE


RECUEIL DE 116 PLANCHES


de


RELIURES ARTISTIQUES DES XVIe, XVIIe ET XIXe SIÈCLES


ayant appartenu à


GROLIER, HENRI II, FRANÇOIS Ier, DIANE DE POITIERS, MARGUERITE DE VALOIS,
LOUIS XIII, MAZARIN, ETC.,


et exécutées par


LE GASCON, CLOVIS ET NICOLAS EVE, HARDY MENNIL, BAUZONNER, BELZ-NIÉDRÉE, ETC.


INTRODUCTION PAR GUSTAVE BRUNET


ACCOMPAGNÉE D’UNE TABLE EXPLICATIVE


avec notice descriptive de 31 reliures des plus remarquables



PARIS


ÉD. ROUVEYRE ET G. BLOND


libraires-éditeurs


98, Rue de Richelieur, 98


1884

INTRODUCTION[modifier]

Le goût le plus vif, disons mieux, la passion la plus prononcée en faveur des belles reliures est un des caractères dominants de la bibliophilie contemporaine ; les volumes ayant appartenu à des souverains, à des princes, à des personnages illustres à divers titres obtiennent dans les ventes publiques des prix excessifs ; ils sont cotés presque au poids de l’or sur les catalogues que publie la haute librairie. Cet engouement que nous ne blâmons point, quoique nous en reconnaissions parfois les exagérations, remonte à une date peu éloignée ; les catalogues des plus belles bibliothèques livrées aux enchères pendant la première moitié du siècle, indiquent sans doute si tel ou tel ouvrage est relié en maroquin, mais ils ne mentionnent point le nom du relieur, et à l’époque des ventes d’Ourches (1811) et Mac-Carthy (1816) les mots : Reliure anglaise, étaient un talisman qui provoquait l’émulation des acheteurs.

C’est après 1850 qu’un goût, jusqu’alors peu prononcé, se montra avec une énergie qui devait se développer de plus en plus ; on peut dire que l’initiative de ce mouvement revient au plus célèbre des bibliographes, à l’auteur de ce Manuel du Libraire qu’il suffit de nommer pour en faire l’éloge, à M. Jacques-Charles Brunet.

Ce savant qui avait vu, manié, décrit tant de livres rares et précieux, s’éprit, dans sa vieillesse, des reliures, si parfaites d’ailleurs, exécutées par Deseuil, Boyet, Padeloup, Derome, en un mot par les artistes les plus renommés que le XVIIe siècle puisse offrir en ce genre ; il manifesta sa prédilection par les prix relativement élevés (bien dépassés depuis) auxquels il poussa divers volumes aux ventes de Bure et Parison ; à cette dernière il se produisit un incident qui causa une très vive émotion dans le monde des bibliophiles ; on mit sur table un exemplaire d’une petite édition de Télémaque (Paris, 1717, 2 vol. in-12), édition qui, en bon état, n’aurait peut-être pas dépassé une quinzaine de francs, mais cet exemplaire portait les insignes de la Toison d’or, emblème adopté par Longepierre, auteur d’une tragédie de Médée qui eut du succès vers 1725 et qui est aujourd’hui devenue la proie de l’oubli, tout comme une foule d’autres chefs-d’œuvre éphémères que la postérité a remis à leur juste place, circonstance qui, soit dit en passant, est de nature à faire réfléchir sur la destinée future de bien des œuvres admirées de nos jours et qui, dans un siècle, auront été rejoindre Médée dans son néant.

Quoi qu’il en soit, le Télémaque de Longepierre se trouva l’objet d’une lutte très vive entre deux rivaux acharnés ; un riche financier, qui n’avait guère le temps de lire, croyait son honneur intéressé à placer la Toison d’or dans sa bibliothèque ; de son côté, M. Brunet convoitait ardemment ce beau livre qu’il avait souvent admiré dans le cabinet de son vieil et très intime ami Parison ; les enchères se succédaient sans relâche et se dépassaient sans interruption ; nul des combattants ne voulait renoncer à la victoire :


Chacun d’eux, étonné de tant de résistance,
Admirait son rival, respectait sa vaillance.


Enfin M. Brunet l’emporta ; le Télémaque lui resta, mais il le payait 1,700 fr. L’étonnement fut général, on murmura les mots de « caprice extravagant », de « folie », et M. Brunet fut un moment honteux de son succès ; l’événement a toutefois démontré qu’il n’avait pas eu tort, car à la vente de sa bibliothèque, en 1868, ce même Télémaque a été adjugé à 2,200 fr. ; depuis, nous le trouvons offert à 4,000 fr. sur un catalogue publié en 1871.

Nous pourrions mentionner également un bel exemplaire des Contes de La Fontaine (édition des Fermiers-Généraux, 1762, 2 vol. in-8) ; il était recouvert d’une reliure en mosaïque de Padeloup ; des compartiments de maroquin rouge et vert représentaient sur un fond fauve des fleurs et des fruits ; c’était original et d’une exécution habile ; M. Brunet avait acquis ces deux volumes en 1839 à la vente de Pixérécourt, aussi connu comme bibliophile que comme dramaturge ; il les avait payés 435 fr., somme qui passa alors pour élevée ; ils atteignirent en 1868 le prix de 7,200 fr. et, après avoir traversé le cabinet d’un amateur bordelais, M. Henri B…, ils sont entrés, dit-on, dans la riche collection d’un amateur qui en a donné 14,000 fr.

Sans s’élever à de pareilles hauteurs, les volumes qui ont eu pour possesseurs des personnages célèbres au XVIe et au XVIIe siècle, jouissent aussi d’une brillante fortune.

Le célèbre trésorier de France à l’époque de François Ier, l’homme généreux qui gravait sur ses livres JO GLOLIERII ET AMICORUM possédait de beaux volumes, reliés avec beaucoup de goût et dont les plats sont couverts de capricieuses et charmantes arabesques ; ils ont été, de la part d’un érudit justement estimé, M. Le Roux de Lincy, l’objet d’une monographie fort bien faite, et lorsqu’il s’en présente quelques-uns dans les ventes, on se les dispute avec ardeur ; il faut, pour en rester propriétaire, les payer 1,500 à 2,000 fr., parfois davantage.

L’italien Maioli, le médecin génois Canevari, ne sont guère moins en renom que Grolier.

Les livres qui ont appartenu au chevaleresque François Ier, au méprisable Henri III, sont de même l’objet d’ambitions dévorantes ; on recherche avec une avidité qui ne connaît plus de bornes les beaux volumes sur lesquels se montrent réunis les H et les D, accompagnés de croissants, témoignages éloquents de la passion d’Henri II pour Diane de Poitiers, cette enchanteresse qui sut si bien le captiver.

Un magistrat qui est une des gloires de la France, un savant comme on l’était à l’époque de Scaliger et de Casaubon, littérateur distingué, grave historien, l’illustre Jacques-Auguste de Thou, avait réuni une nombreuse bibliothèque admirablement choisie, reliée avec luxe ; elle subsista entière jusqu’en 1788 ; les volumes qui en proviennent ne sont pas bien rares, mais ils sont toujours justement recherchés, parfois ils atteignent des prix qui attestent à quel point on les estime.

Le faible Louis XIII et Anne d’Autriche donnent un prix exceptionnel aux volumes que décorent leurs armes ; à cette époque florissait un artiste qui a laissé un nom glorieux dans les fastes de la reliure, il est connu sous le nom de Le Gascon ; son histoire est presque ignorée, mais ses œuvres ne permettent pas qu’il soit oublié.

Quelques amateurs, contemporains de Louis XIV, Habert de Montmaurt et Dufresnoy, entre autres, ont attiré sur eux l’attention qui, pendant longtemps, ne les avait pas atteints. Vers le début du règne de Louis XV, nous rencontrons le comte d’Hoym, ambassadeur de Pologne à la cour de France, possesseur d’une nombreuse et belle bibliothèque, dont les débris épars, dispersés en 1733, sont aujourd’hui recherchés avec ferveur. À la même époque se montre Madame de Verrue, maîtresse du roi de Sardaigne, femme spirituelle et bibliophile éclairée ; décernons également ce titre à Madame de Pompadour, mais ne l’accordons pas à Madame Du Barry, qui ne consacrait pas son temps à la lecture et qui acheta, qui fit relier à ses armes un certain nombre de livres, comme une obligation que lui imposait la dignité à laquelle elle avait été élevée. Les amateurs convoitent avec avidité et payent fort cher les volumes qui ont eu l’honneur d’appartenir aux deux Cotillons dont Louis XV subit l’empire.

On comprend que l’époque de la Révolution et que le premier Empire furent peu favorables à l’art de la reliure, pour lequel il faut des temps de calme et d’épanouissements délicats ; la Restauration montra l’aurore d’un beau jour ; Thouvenin accomplit des progrès réels, il en méditait d’autres lorsque la mort vint le frapper, mais les volumes que lui confia un ingénieux académicien, Charles Nodier, conserveront toujours un rang fort honorable ; Simier et Koehler se montrèrent ses émules ; plus tard vint Capé, mais toutes ces renommées ont pâli devant celle de M. Trautz-Bauzonnet, artiste qu’il paraît impossible de surpasser.

Il n’est donné qu’à un bien petit nombre de personnes de pouvoir devenir propriétaires de livres ayant appartenu à François Ier, à Grolier, à Henri II, et à tant d’autres, fût-ce même un rimeur tel que Longepierre ; les favoris de la fortune peuvent seuls se passer ces coûteuses fantaisies qui, du moins, sont préférables à des caprices moins innocents sans doute et plus dispendieux.

Il était donc opportun de former un album composé de la reproduction exacte de ces reliures qui sont aujourd’hui couvertes de pièces d’or ; c’est ce qui a été exécuté avec un soin minutieux, et en regardant les planches qui retracent tant de chefs-d’œuvre, on fait des originaux d’un accès souvent impraticable, une connaissance approfondie.

La collection qui est offerte aux bibliophiles se compose de la reproduction de reliures de diverses époques ; les unes remontent à plusieurs siècles en arrière ; ce sont ces dyptiques, œuvres de sculpteurs qui décoraient des livres liturgiques ; les autres révèlent toute l’habileté des plus distingués des artistes contemporains. Dans le cours de cette collection se retrouvent les noms que nous avons déjà eu l’occasion de rappeler : François Ier, Grolier, Henri II et la belle Diane, Canevari, Henri III, de Thou, Louis XIII, Le Gascon, Mazarin et bien d’autres qu’il serait trop long d’énumérer.

L’Album offrira aux amateurs des points de comparaison d’un vif intérêt ; il présente une histoire authentique des progrès d’un art dont la France occupe aujourd’hui le premier rang ; il met sous les yeux des émules de Le Gascon, de Padeloup, de Derome, des modèles qu’ils ne se lasseront pas d’étudier ; nous croyons pouvoir espérer qu’il rendra de véritables services et qu’il sera accueilli avec faveur.

GUSTAVE BRUNET.

AVANT-PROPOS[modifier]

Le Recueil que nous présentons aux bibliophiles et aux amateurs pourra leur offrir en quelque sorte une histoire de la reliure par la reliure elle-même. Cet ouvrage sera le complément naturel et indispensable de toute histoire complète de la reliure aux différentes époques. Malheureusement, un semblable travail, qui offrirait un grand intérêt, tant pour les bibliophiles, les amateurs et les savants, que pour les relieurs eux-mêmes, est encore à faire.

Avant l’invention de l’imprimerie, les manuscrits étaient quelquefois revêtus de reliures de luxe. S’il faut en croire la chronique, Hugues Capet aurait possédé un almanach, écrit sur parchemin, relié en peau de serpent avec lames d’argent. À cette époque, les manuscrits auxquels leur rareté donnait une grande valeur, étaient recouverts de reliures, en velours, en or, en argent, ornées quelquefois de pierres précieuses.

Tout d’abord, l’imprimerie, en répandant à profusion les livres qui jusqu’alors n’étaient accessibles qu’au petit nombre, sembla devoir faire abandonner les reliures de luxe. Mathias Corvin, roi de Hongrie, est le premier qui, pour la reliure des livres de sa bibliothèque, fit employer le maroquin. Depuis, les bibliophiles ont employé pour la reliure de leurs volumes, les étoffes, le satin et même, comme Hunter, la peau humaine. L’art véritable de la reliure ne commence qu’avec Grolier, dont les livres atteignent aujourd’hui dans les ventes des prix si élevés, encore présents à la mémoire des bibliophiles qui nous lisent.

Jean Grolier, bibliophile érudit, trésorier général de France sous François Ie, avait acquis, pendant son séjour à Rome, en qualité d’ambassadeur près du pape Clément VII, bon nombre de livres précieux. L’art et le soin avec lesquels, à son retour en France, il les fit relier, n’ont jamais été dépassés. C’est avec Grolier que la reliure française commence à prendre son essor, et c’est à son inspiration que sont dues les splendides reliures de l’époque de François Ier.

Plus tard, Nicolas et Clovis Eve, sous Henri IV, ne s’inspirèrent que d’eux-mêmes, sans demander, comme Grolier, à la reliure italienne, ses modèles ; et, délaissant la mosaïque, ils exécutèrent des reliures à petits fers qui sont encore restées des merveilles de dessin et de finesse.

Dans la suite, ils furent surpassés par Le Gascon, sa reliure de La Guirlande de Julie est restée un modèle de grâce et de finesse d’exécution. « Cet artiste véritable, écrivait M. Feydeau dans La Presse, atteignit la perfection absolue de la dorure et jamais son secret ne fut retrouvé. C’est une netteté, une finesse, qui découragent les mains des plus illustres et des plus habiles. »

S’inspirant des reliures des Grolier, des Eve, des Le Gascon, les relieurs français n’avaient plus qu’à suivre la route si brillamment tracée par leurs prédécesseurs, qui, s’ils ont été égalés, n’ont pas été surpassés.

Nous aimons à croire que les bibliophiles et les artistes puiseront d’utiles enseignements dans les planches de reliure qui suivent et dont la photogravure permet, grâce à son extrême fidélité, de suivre les plus petits détails. Nous avons cru utile d’ajouter pour 31 des planches les plus remarquables, une notice descriptive. Mais si, grâce à la photogravure, nous avons pu remplacer par des reproductions d’une exactitude mathématique, des descriptions plus ou moins claires et précises, nous n’avons pu malheureusement rendre aux reliures que nous reproduisons, la fraîcheur et la netteté de leurs premiers jours. Les bibliophiles et les amateurs nous pardonneront bien volontiers sans doute ces quelques imperfections, en admirant comme nous ces merveilleuses reliures, qu’à trois cents ans de distance, nous avons pu si heureusement reproduire, pour en former en quelque sorte, le Livre d’or d’un art dans lequel, jusqu’ici, la France est toujours restée, sans conteste, la première artiste du monde.

TABLE EXPLICATIVE

DES 116 PLANCHES

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(Pour les principales reliures nous avons ajouté une courte notice descriptive.)

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Planche 1. — Reliure aux armes de François Ier.

Planche 2. — Reliure aux insignes de Canevari.

Planche 3. — Reliure faite pour Maioli.

Planche 4. — Reliure attribuée pour Grolier.

Planche 5. — Reliure exécutée pour Grolier.

Planche 6. — Reliure aux armes du cardinal Mazarin.

Ce volume (qui appartient à la Bibliothèque Mazarine) est recouvert en velours cramoisi brodé d’or et d’argent, aux armes du cardinal Mazarin, avec les lettres I. V. L M. en monogramme. Cette belle reliure avait été faite par ordre de Charles de Cosse de Brissac, pour couvrir une thèse que ce gentilhomme avait dédiée au cardinal.

Planche 7. — Reliure exécutée par Le Gascon.

Ce volume est sans contredit le plus beau et le plus admirable spécimen de reliure que possède la Bibliothèque Mazarine. C’est un in-4o de 18 cent. de largeur sur 24 cent. 3 millim. de hauteur. La tranche est dorée avec des fleurs peintes en rouge et en vert. Le fond est en maroquin rouge relevé par des médaillons en maroquin de couleurs différentes, vert, olive, jaune citron et brun rouge.

Planche 8. — Reliure aux armes du connétable de Montmorency.

Ce volume (qui appartient à la Bibliothèque Mazarine) a 22 cent. 5 millim. de largeur sur 34 cent. 3 millim. de hauteur ; il est surtout intéressant en ce qu’il offre un spécimen curieux de reliure du milieu du XVIe siècle. On pourrait critiquer quelques motifs de décoration, mais l’ensemble est agréable et les enroulements de diverses couleurs : blanc, bleu, vert, gris perle et rouge, qui se détachent du fond fauve du maroquin sont peints avec art. Des alerions d’azur sont peints sur les armes du duc de Montmorency.

Planche 9. — Reliure aux armes de Louis XII.

Ce volume, de 20 cent. 6 millim. de hauteur sur 14 cent. 6 millim. de largeur, a appartenu au roi Louis XII. La reliure, assez grossière, est en cuir. Les mouchetures d’hermine et les porcs-épics indiquent que le roi était alors le mari d’Anne de Bretagne. Cette reliure appartient à la Bibliothèque Mazarine.

Planche 10. — Reliure aux armes de Henri II et aux insignes de Diane de Poitiers.

Ce volume appartient à la Bibliothèque Mazarine, il a 33 cent. 8 millim. de hauteur sur 22 cent. 3 millim. de largeur. La reliure est en cuir noir, son aspect sévère est relevé par des enroulements de cuir rouge, jaune et vert qui forment l’encadrement. La gravure permet de distinguer le morceau rapporté en cuir jaune et sur lequel on a gravé les armes royales.

Planche 11. — Reliure française aux armes du cardinal Mazarin.

Ce volume appartenant à la Bibliothèque Mazarine, est un in-4o de 22 cent. 1/2 de large sur 30 cent. de hauteur ; il est recouvert en maroquin rouge. Les armes du cardinal Mazarin occupent le centre de la reliure ; elles sont gravées dans un médaillon ovale, placé lui-même dans un cadre rectangulaire, qui se relie par des enroulements à des compartiments habilement agencés. L’heureux mélange de lignes tracées très légèrement et de figures au pointillé donne à cette figure remarquable un cachet tout particulier.

Planche 12. — Reliure aux armes de Henri II.

Reliure de Henri II, ce volume a 41 cent. de hauteur sur 26 cent. 1/2 de large. Le bois qui fait le fond de cette reliure est recouvert en maroquin rouge avec arabesques à froid. L’encadrement est en maroquin noir, avec arabesques en maroquin jaune avec filets dorés ; une bordure de 90 millim. en maroquin rouge fait ressortir l’encadrement noir. Les armes de France qui occupent le milieu de la reliure sont dorées. Sur la tranche, l’artiste a gravé un H couronné. Le volume appartient à la Bibliothèque Mazarine.

Planche 13. — Reliure au chiffre de Louis ХIII.

Ce volume (qui appartient à la Bibliothèque Mazarine) a 17 cent. de hauteur sur 11 cent. de large, il est relié en maroquin rouge.

Planche 14. — Reliure de Le Gascon.

La reliure est en maroquin vert. Ce volume, qui a 24 cent. 1/2 de hauteur sur 16 cent. 1/2 de largeur, appartient à la Bibliothèque Mazarine.

Planche 15. — Reliure aux armes de Henri II et de Diane de Poitiers.

Ce volume, grand in-4o, a 22 cent. 2 millim. de hauteur sur 15 cent. 1/2 de largeur. La reliure est en maroquin brun rouge. L’ovale dans lequel on a gravé les armes de France est en maroquin jaune. La tranche dorée porte les chiffres de Diane de Poitiers, l’Н couronné et les croissants. Ce volume appartient à la Bibliothèque Mazarine.

Planche 16. — Reliure aux armes de Henri II.

La reliure de ce volume est en maroquin brun. Les arabesques de l’encadrement sont dorés. Les armes de France gravées au milieu, les H, les croissants et les D entrelacés sont en émail blanc. Sur la tranche, on a gravé les D entrelacés et les croissants. La hauteur de ce volume, qui appartient à la Bibliothèque Mazarine, est de 30 cent. 7 millim. sur 20 cent. d e hauteur.

Planche 17. — Reliure aux armes de Henri II.

In-folio appartenant à la Bibliothèque Mazarine, 36 cent. de hauteur sur 13 cent. de largeur. Reliure en maroquin jaune brun. Fer froid. Tranche dorée avec les fleurs de lis, les H couronnés et les croissants.

Planche 18. — Reliure aux armes de Henri II.

In-folio, 32 cent. 8 millim. de hauteur sur 22 cent. de largeur. Reliure en maroquin jaune avec ornements dorés, sauf les armes de France, les lis, les croissants et les H couronnés qui sont en émail blanc. Le dos du livre est semé de fleurs de lis, d’H couronnés, de croissants et de D entrelacés. Au milieu de la tranche dorée, on a gravé l’Н couronné. Sur les plats, on voit encore la trace de quatre clous qui ont laissé leur empreinte. Ce volume appartient à la Bibliothèque Mazarine.

Planche 19. — Reliure de Clovis Eve.

Petit in-8° en maroquin rouge d’une hauteur de 13 cent. 3 millim., et d’une largeur de 7 cent. 3 millim., appartenant à la Bibliothèque Mazarine.

Planche 20. — Reliure aux armes de Henri II

In-folio. La reliure de ce volume est splendide. Les plats en bois recouverts de maroquin jaune brun ont 41 cent. de hauteur sur 26 cent. 1/2 de largeur. L’artiste y a placé un encadrement rectangulaire de 4 cent. 7 millim. en maroquin rouge, dans la largeur duquel il a gravé des enroulements d’une extrême délicatesse, puis au milieu un autre cadre ovale en maroquin noir entourant les armes de France dorés sur maroquin vert. Ce volume appartient à la Bibliothèque Mazarine.

Planche 21. — Reliure aux armes de Mazarin.

Petit in-folio, en maroquin rouge, aux armes du cardinal Mazarin, appartenant à la Bibliothèque Mazarine.

Planche 22. — Reliure aux armes de Henri II.

Planche 23. — Reliure italienne du XVIIe siècle.

Planche 24. — Reliure genre Grolier.

Planche 25. — Reliure exécutée par Nicolas Eve.

Planche 26. — Reliure exécutée aux armes d’Anne d’Autriche. (Plat intérieur.)

Planche 27. — Reliure exécutée par Le Gascon.

Planche 28. — Reliure aux armes de Henri II et au chiffre de Diane de Poitiers.

Planche 29. — Reliure de Henri II et aux initiales de Diane de Poitiers.

Planche 30. — Reliure de Le Gascon.

Planche 31. — Reliure aux chiffres de Marie de Médicis.

Planche 32. — Reliure genre Grolier.

Planche 33. — Reliure genre Grolier.

Planche 34. — Reliure genre Grolier.

Planche 35. — Reliure de Le Gascon.

Planche 36. — Reliure à petits fers, or et argent, XVIIe siècle.

Planche 37. — Reliure pour Grolier.

Planche 38. — Reliure de Le Gascon.

Planche 39. — Reliure de Hardy-Mennil.

Planche 40. — Reliure aux armes de De Thou.

Planche 41. — Reliure de Le Gascon.

Planche 42. — Dyptique de Sens. (Reliure en ivoire.) 1re planche.

Planche 43. — Dyptique de Sens. (Reliure en ivoire.) 2e planche.

Planche 44. — Reliure italienne à compartiments peints.

Planche 45. — Reliure de Belz-Niédrée.

Planche 46. — Reliure de Bauzonnet. (Aux armes de Audenet.)

Planche 47. — Reliure de Belz-Niédrée.

Planche 48. — Reliure pour François Ier

Cette reliure est en veau brun et plutôt curieuse que remarquable au point de vue artistique. Elle a été faite pour François Ier, avec ses armes et la salamandre. Le compartiment extérieur fleurdelisé et la bande du milieu sont dorés ; cette dernière est entourée d’un ornement à froid. Les fermoirs, très finement ciselés, sont en argent bruni.

Planche 49. — Reliure de Le Gascon, exécutée pour Jacques VI, roi d’Angleterre.

Planche 50. — Reliure genre Grolier.

Ce volume, qui appartenait à la collection A.-F. Didot, est couvert d’une belle reliure genre Grolier, faite au XVIe siècle. L’ornement du milieu en filets grecs est composé de bandes peintes en noir et bordées d’or. Les parties claires de la gravure représentent l’ornement peint en blanc et brodé d’or. Le feuillage intermédiaire est peint en bleu, vert et noir.

Planche 51. — Reliure de Maioli.

Cette reliure est une des plus belles qui aient été exécutées au XVIe siècle pour le célèbre amateur italien Thomas Maioli. Le fond est en veau brun, l’intérieur du grand compartiment est doré au pointillé et couvert de branches de feuilles et de fleurs également en or, rehaussées d’argent et de rouge. Le milieu est entouré d’un cadre gracieux en noir, portant sur ses quatre coins des barres transversales, argentées et bordées de rouge. Le compartiment et le plat sont entourés d’une double bordure en argent et en or. Le second plat porte au milieu le chiffre de Maioli, compose de toutes les lettres de ses nom et prénoms, entrelacées.

Planche 52. — Reliure du XVIe siècle, genre Grolier.

La reliure de ce volume, d’une composition gracieuse et originale dans le genre de Grolier, est en veau brun clair, avec compartiments peints bordés de filets en or. La bordure extérieure est en noir, l’ornement du côté gauche que la planche représente en blanc, est peint en blanc, celui qui y correspond à droite est peint en bleu foncé ; le troisième, qui forme le nœud des filets grecs en haut et en bas des plats et entoure des deux côtés les précédents, est en couleur de brique. Le feuillage courant à l’intérieur des compartiments est peint moitié vert, moitié gris perle.

Planche 53. — Reliure de Diane de Poitiers.

La reliure de ce volume, qui appartenait à la collection A.-F. Didot, est en maroquin olive. Les bordures sont peintes, la première en noir, la seconde en vert. Les compartiments des plats, en mosaïque, se composent de quatre couleurs : les croissants sont en noir ; l’ornement qui les entoure, formé de cercles et demi-cercles et se développant ensuite en rectangle entrelacé aux quatre coins dans de petits carrés, est peint en brun ; l’ornement en forme de losange, ainsi que les carquois et les arcs, sont en vert ; le rectangle extérieur embrassant les parties précédentes dans lesquelles il est entrelacé est en rouge. Chaque ornement est comme toujours bordé d’un filet double en or. La tranche dorée et ciselée porte successivement sur les trois côtés les lettres H et D entrelacées, un grand H et les trois croissants comme sur les plats.

Planche 54. — Reliure exécutée pour Charles de Mansfelt.

Ce volume, qui provient de la vente Brunet, a appartenu à la collection A.-F. Didot. Les riches compartiments de cette reliure sont en or et à petits fers. Elle a été exécutée pour Charles, comte puis prince de Mansfelt.

Planche 55. — Reliure du XVIe siècle, genre Grolier.

Cette reliure est en maroquin brun avec ornements et compartiments en mosaïque. Celui du milieu est en noir, les parties du compartiment extérieur, représentées en blanc sur la planche, sont peintes également en blanc, avec une petite partie servant de séparation qui est en bleu. Les deux parties opposées sont en rouge vermillon. Les quatre bordures sont en commençant par l’extrémité des plats, en vert foncé, noir, blanc et or.

Planche 56. — Reliure de Grolier.

Superbe reliure de Grolier, tant pour la beauté et l’originalité de l’ornementation que pour sa conservation. Elle a été citée bien des fois comme un chef-d’œuvre de reliure du XVIe siècle. Le fond est en veau brun ; les rinceaux sont en mosaïque noir bordé d’or ; le pointillé est en or. Les parties claires de la planche, figurant aux extrémités des rinceaux, simulent le vieil argent.

Planche 57. — Reliure du comte de Mansfelt.

Curieuse reliure aux armes et avec la devise (Force m’est trop) de Pierre Ernest, comte de Mansfelt, prince du Saint-Empire, chevalier de la Toison d’or, célèbre général de Charles-Quint et protecteur éclairé des arts. La reliure est en veau brun avec ornements peints en mosaïque ; le feuillage en noir avec milieu en bleu, les petites fleurs en rouge avec feuilles en vert. Le cartouche de l’écusson est peint en bleu, avec revers en rouge, bordés en noir. Le fond criblé et les armoiries sont en or, avec les émaux en couleur. Les filets et les bordures des ornements sont en vieil argent. Tranche ciselée.

Planche 58. — Reliure de Catherine de Foucault.

Planche 59. — Reliure du XVIe siècle aux armes de la Ville de Paris et aux chiffres d’Etienne de Neully, prévôt des Marchands (1582-1586.)

Cette magnifique reliure en maroquin vert, couverte de riches ornements à petits fers, est un des plus beaux spécimens de l’art du relieur en France à la fin du XVIe siècle. Tout porte à croire qu’elle a été exécutée par le maître de Le Gascon, entre les années 1582 et 1586, période pendant laquelle Etienne de Neully exerçait les fonctions de prévôt des marchands en remplacement d’Augustin de Thou. Les armes de Neully qui sont : De gueules à la croix fleurdelisée d’or, cantonnée de quatre billettes de même, figurent dans un médaillon sur le second plat de la reliure.

Planche 60. — Reliure de Henri IV.

Très belle reliure en veau brun, avec armes de France et de Navarre, faite pour le Roi Henri IV, dont l’initiale, surmontée d’une couronne, figure au-dessous de deux écus. Les deux plats sont identiques.

Planche 61. — Reliure aux armes d’Anne d’Autriche, par Le Gascon (plat et doublure).

Riche reliure en maroquin rouge, doublé de même avec l’ornementation à petits fers d’un goût exquis et d’une finesse remarquable. Sur les plats de la doublure, on voit des fleurs de lis et des A entrelacés et couronnes.

Planche 62. — Reliure du XVIe siècle aux armes de Montmorency.

Magnifique reliure en veau fauve, avec compartiment peint en mosaïque et ornements en or ; la mosaïque est en blanc et elle est représentée de même sur notre planche. C’est une des plus belles reliures de ce genre qu’on connaisse du XVIe siècle. Elle a été faite non pas, comme on l’a cru, pour le célèbre duc Anne de Montmorency, mort en 1567, mais bien pour son fils François, duc de Montmorency, chevalier de l’ordre en 1556 : on voit, en effet, autour de l’écusson, le collier de l’ordre de Saint-Michel. La date d’impression de ce volume et celle de promotion dont on vient de parler suffiraient pour décider la question de la provenance ; mais la couronne de marquis surmontant l’écu vient ajouter une nouvelle preuve à l’appui. En effet, du vivant du duc Anne, son fils ne pouvait porter que la couronne de marquis sur ses armes ; il en résulte, en outre, que, le duc étant mort en novembre 1567, cette reliure a été faite de son vivant, après la promotion de son fils au rang de chevalier de l’ordre (1556) et avant la fin de l’année 1567.

Planche 63. — Reliure du XVIe siècle, aux armes du Cardinal de Bourbon.

Ce volume a appartenu à Charles de Bourbon-Vendôme, proclamé roi de France, sous le nom de Charles X, par le parti de la Ligue, après l’assassinat de Henri III. La reliure est en veau fauve, à compartiments en or, bordés chacun d’une bande en noir et en argent. Planche 64. — Reliure de la Reine Marguerite de Valois, par Nicolas Eve.

Jolie reliure « à la Marguerite » aux armes et à la devise de Marguerite de Valois, femme de Henri IV. Elle est en maroquin rouge, richement dorée à petits fers. Sa provenance et la beauté de son exécution autorisent à l’attribuer à Nicolas Eve, ou même plus probablement encore à son fils Clovis Eve, tous deux célèbres relieurs des rois Charles IX, Henri III et Henri IV.

Planche 65. — Reliure de Maioli.

Planche 66. — Reliure aux armes de Marguerite de Valois, reine de Navarre.

Planche 67. — Reliure de Henri III, dos et plat.

Planche 68. — Reliure italienne du XVIIe siècle avec effigie de saint Philippe de Néri. (Collection de l’abbé Le Rebours.)

Planche 69. — Reliure de Louis ХIII.

Planche 70. — Reliure genre Le Gascon, dos et plat. (Collection de l’abbé Le Rebours.)

Planche 71. — Reliure de Diane de Poitiers. (Collection Kamenski.)

Planche 72. — Reliure de Charles IX.

Planche 73. — Reliure de François Ier.

Planche 74. — Reliure de Henri III.

Planche 75. — Reliure par Le Gascon.

Planche 76. — Reliure aux armes de la Duchesse de Longueville.

Planche 77. — Reliure au chiffre de Habert de Montmor.

Planche 78. — Reliure genre Grolier.

Planche 79. — Reliure avec dessin genre Tory.

Planche 80. — Reliure du commencement du XVIe siècle.

Planche 81. — Reliure du XVIe siècle.

Planche 82. — Reliure genre Canevarius.

Planche 83. — Reliure genre de Clovis Eve.

Planche 84. — Reliure genre Grolier.

Planche 85. — Reliure genre Grolier.

Planche 86. — Reliure genre Grolier.

Planche 87. — Reliure de Eve.

Planche 88. — Reliure genre Grolier.

Planche 89. — Reliure de François II.

Planche 90. — Reliure aux armes peintes en miniature des Ducs de Bourgogne. Planche 91. — Reliure genre Grolier.

Planche 92. — Reliure aux armes de Henri de Lorraine.

Planche 93. — Reliure du ХVIIe siècle.

Planche 94. — Reliure genre Grolier.

Planche 95. — Reliure genre Grolier.

Planche 96. — Reliure du XVIe siècle, genre Maioli.

Planche 97. — Reliure aux armes du Pape Pie V, genre Grolier.

Planche 98. — Reliure aux armes de Thomas Maioli.

Planche 99. — Reliure du temps, exemplaire de Canevarius.

Planche 100. — Reliure genre Grolier.

Planche 101. — Reliure genre Grolier.

Planche 102. — Reliure aux armes de Jacques II, roi d’Angleterre.

Planche 103. — Reliure ancienne dans le goût des pastiches de Le Gascon.

Planche 104. — Reliure genre Grolier.

Planche 105. — Reliure du temps sur un volume de Balesdens.

Planche 106. — Reliure du XVIe siècle, genre Maioli.

Planche 107. — Reliure du temps, dite à l’éventail, genre Le Gascon.

Planche 108. — Reliure aux chiffres de l’auteur, Philippe de Mornay, et de sa femme, Charlotte d’Arbalète.

Planche 109. — Reliure du XVIe siècle.

Planche 110. — Reliure genre Le Gascon.

Planche 111. Reliure à petits fers du XVIIe siècle.

Planche 112. Reliure du XVIe siècle.

Planche 113. Reliure au chiffre de Cosme de Médicis, duc de Florence, genre Grolier.

Planche 114. Reliure pour Jean Marot.

Planche 115. Reliure de Pasdeloup aux armes de Louis XV.

Planche 116. Reliure d’un Recueil ayant appartenu à Auguste de Thou.

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Dijon. — Imp. Darantiere.
Reliure aux armes de François Ier
Reliure aux armes de François Ier
Reliure aux armes de François Ier

Reliure aux insignes de Canevari
Reliure aux insignes de Canevari
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Reliure aux insignes de Canevari

Reliure faite pour Maioli
Reliure faite pour Maioli
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Reliure faite pour Maioli

Reliure attribuée pour Grolier
Reliure attribuée pour Grolier
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Reliure attribuée pour Grolier

Reliure exécutée pour Grolier
Reliure exécutée pour Grolier
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Reliure exécutée pour Grolier

Reliure aux armes du Cardinal Mazarin
Reliure aux armes du Cardinal Mazarin
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Reliure aux armes du cardinal Mazarin.

Reliure exécutée par Le Gascon
Reliure exécutée par Le Gascon
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Reliure exécutée par Le Gascon.

Reliure aux armes de Mazarin
Reliure aux armes de Mazarin
Reliure aux armes de Mazarin

Reliure à Petits Fers, Or et Argent
Reliure à Petits Fers, Or et Argent
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Reliure à Petits Fers, Or et Argent.
XVIIe siècle

Vente Morante

Reliure Le Gascon
Reliure Le Gascon
Reliure Le Gascon

RELIURE DE PADELOUP AUX ARMES DE LOUIS XV

Reliure d’un « RECUEIL D’ESTAMPES »
Exemplaire ayant appartenu à Jacques-Auguste de Thou.