Annales de pomologie belge et étrangère/Poire Beurré Sterckmans

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Poire Beurré Sterckmans.

(Sterckmans.)

(Spécimen récolté sur pyramide.)

Ce fruit est ordinairement attribué au professeur Van Mons, mais il provient des semis de la personne dont il porte le nom et a été gagné à Louvain, à une époque que nous ne pouvons fixer avec certitude. Van Mons l’a introduit dans le monde horticole et en a envoyé des greffes à ses nombreux correspondants ; sans cette circonstance, il eût pu, comme bien d’autres de cette époque, rester enfoui dans le jardin de son inventeur. Nous ne connaissons à cette variété d’autres synonymies que celles qui dérivent de la manière dont on prononce et écrit son nom en France ; c’est ainsi que nous la trouvons désignée dans divers catalogues de ce pays sous les noms de Strekman, Strequeman et d’Esterkman.

Quant à la question de choisir entre la dénomination de Beurré qu’on lui donne en Belgique et celle de Doyenné qu’on lui donne en France, nous ne nous y arrêterons nullement ; le genre Poirier n’ayant pas jusqu’à ce jour de classification bien arrêtée et généralement admise, sur laquelle nous puissions nous appuyer, nous lui conserverons le nom de Beurré adopté primitivement par Van Mons.

Le fruit est gros, pyriforme ventru, parfois turbiné et presque aussi large que haut. L’épiderme lisse, vert clair, passe au jaune d’or à la maturité, il est panaché de brun-roux du côté de l’ombre, ponctué de même couleur sur toute sa surface, très-coloré et pointillé de rouge vif du côté du soleil. Le pédoncule, long de 2 à 4 centimètres, est grêle, ligneux, noir, implanté dans une cavité moyenne. Le calice, couronné mais plus souvent irrégulier, occupe une cavité assez profonde, très-évasée et bosselée ; ses divisions sont noires, dressées, en partie caduques. La chair est blanche, fine, très-fondante, demi-beurrée ; son eau est abondante, sucrée, vineuse, d’un parfum des plus agréables.

Ce beau et excellent fruit mûrit parfois dès le mois de décembre, mais sa maturité ordinaire a lieu en janvier et février.

L’arbre, vigoureux et fertile, se conduit parfaitement bien en pyramide sur franc et sur coignassier ; il peut se placer aussi en espalier au levant et au midi.

Ses branches à fruit sont courtes, brun clair ponctuées de lenticelles rousses ; ses supports sont courts, gros, ridés.

Le bouton à fleur est assez gros, conique, pointu, brun clair ombré de brun foncé et parfois de gris.

Les jeunes rameaux sont gros, longs, striés et arqués ; les plus vigoureux sont flexueux, les autres droits ; l’épiderme, gris verdâtre ponctué de lenticelles rousses, ovales, du côté de l’ombre, est brun violacé du côté du soleil et ponctué de nombreuses lenticelles grises, concaves, plus grandes et plus apparentes.

Le gemme, conique, pointu sur les rameaux faibles ou secondaires, est triangulaire pointu, d’un beau rouge au sommet des rameaux vigoureux. Ceux du centre sont gros, arrondis, pointus, portés sur de fortes consoles.

Les mérithalles sont inégaux.

Les feuilles sont amples, ovales-allongées, pointues, planes, entières, parfois finement serretées, d’un beau vert luisant.

Les stipules sont filiformes.

Alexandre Bivort.