Annales de pomologie belge et étrangère/Wadhurst pippin

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Wadhurst pippin.


Cette belle et excellente reinette est, à ce qu’il semble, d’origine britannique. Sa date est récente ; aussi ne l’avons-nous vue décrite nulle part, même dans le livre de notre savant correspondant M. Dochnahl, qui a décrit plus de 1 250 variétés de pommes (Systematische Beschreibung aller Aepfel sorten, Nurnberg, 1855). Elle nous est venue des riches pépinières de M. Rivers, à Sawbridgeworth, lequel l’a classée parmi les pommes d’élite. N’attribuons donc pas cette omission à sa médiocrité : — c’est assurément une reinette tardive de premier ordre, — mais à sa très-récente introduction.

Cette pomme est d’un beau volume, mesurant 7 centimètres de hauteur sur 8 de diamètre. Sa forme est comprimée et régulièrement arrondie.

L’épicarpe (peau), à l’époque de maturité, est sur toute la périphérie, mais surtout vers le côté frappé du soleil, lavé et flagellé de rouge cerise sur un fond jaune. Indépendamment de quelques points gris épars sur sa surface, on remarque çà et là des macules grisâtres.

La chair est d’un blanc lacté, fine, cassante, trop ferme même d’abord pour certains palais délicats ; plus tard, vers la fin de l’hiver, elle devient tendre, moelleuse, savoureuse, et acquiert, en un mot, toutes les qualités de nos meilleures reinettes rouges, sans perdre, comme plusieurs autres à cette époque, cette précieuse saveur acidulée qui rend cette espèce si délectable.

Le trognon est large, les loges sont spacieuses, les pepins bien nourris.

Le calice, muni de sépales brunâtres, allongés et persistants, occupe une cavité assez étroite et unie par les bords.

Le pédoncule, qui est court et fort, s’implante dans un entonnoir profond et régulier.

La Wadhurst pippin est une reinette de très-longue garde, peu sujette à se faner, et éminemment propre, dès le mois de novembre, à tous les usages culinaires.

L’arbre est fertile, dispose naturellement ses branches en bon ordre, et montre tous les caractères d’une complexion saine et vigoureuse.

Le vieux bois est de couleur noisette nuancé d’olive, parsemé de lenticelles d’un gris cendré très-apparentes ; les jeunes rameaux sont d’une teinte plus brune ; les mérithalles sont ordinairement courts ; les supports solides et peu allongés ; les feuilles, assez petites, non duveteuses en dessous, ovales ou ovales-oblongues, aiguës, presque plane, d’un vert pâle, à serrature fine et irrégulière.

C.-Aug. Hennau.