Annales de pomologie belge et étrangère/Pomme Ostogate

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Pomme Ostogate.


Cette pomme, qu’il faut ranger dans le genre Calville, est, croyons-nous, d’origine française ; nous ne l’avons trouvée nulle part ailleurs que chez nos voisins du Midi, mentionnée dans les catalogues et recueils pomologiques. C’est pourtant un joli fruit de dessert et de premier ordre, à notre avis. Issue, à ce qu’il semble, de la Calville blanche, sans doute elle n’en atteint pas l’excellence, mais, la devançant en maturité, elle en donne à certain degré l’avant-goût, et permet d’attendre moins impatiemment cette Reine des Calvilles, qu’aucune autre n’a pu jusqu’à présent détrôner.

L’Ostogate est de moyenne grosseur, un peu plus large que haute (6 à 7 centimètres de hauteur sur environ 8 de diamètre).

Le calice, assez ouvert, occupe une cavité profonde et côtelée.

Le pédoncule, bien proportionné, de longueur variable, s’implante dans une cavité profonde, évasée, lavée de gris roux, nuancée de rose et carmin tendre au pourtour de l’orifice exposé aux rayons solaires.

L’épicarpe (peau), très-fin, très-lisse, revêt à l’époque de la maturité un beau coloris citron clair. Comme chez la Calville blanche, on remarque assez souvent quelques macules verruqueuses, obrondes, proéminentes, d’un ton grisâtre.

Les loges ont les larges proportions des pommes de cette famille, et laissent un assez libre jeu aux pepins, qui sont nombreux, moyens, bien conformés.

La chair, d’un blanc un peu jaunâtre, est des plus fines, d’un arôme délicat, d’une saveur plus sucrée qu’acidule.

L’Ostogate mûrit vers le commencement de novembre ; plus tard, elle perd tout à fait cette légère pointe d’acidité qui relève heureusement ses autres qualités.

L’arbre est assez vigoureux et fertile ; il a plus d’un trait de famille avec celui de la Calville blanche, mais il s’en distingue surtout par ses feuilles plus régulières, plus arrondies, plus tomenteuses en dessous, et obtusément dentelées.

C.-Aug. Hennau.