Astronomie populaire (Arago)/XVII/02

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GIDE et J. BAUDRY (Tome 2p. 262-264).

CHAPITRE II

définitions


Comète, d’après l’étymologie du mot[1], veut dire : étoile chevelue.

Le point lumineux plus ou moins éclatant qui s’aperçoit ordinairement vers le centre d’une comète, s’appelle le noyau. La nébulosité, le brouillard, l’espèce d’auréole lumineuse qui entoure le noyau de tous les côtés porte le nom de chevelure.

Le noyau et la chevelure réunis forment la tête de la comète.

Les traînées lumineuses plus ou moins longues dont la plupart des comètes sont accompagnées, quelle que soit d’ailleurs leur situation relativement à la route suivie par ces astres, s’appellent maintenant leurs queues.

Anciennement, pour qu’une traînée lumineuse portât le nom de queue, il fallait qu’elle fût placée à l’orient d’une comète ; il fallait qu’elle suivît cet astre dans son mouvement diurne. La traînée plus occidentale que le noyau, celle qui le précédait dans la révolution générale de la sphère céleste, s’appelait la barbe. Aucun ouvrage moderne d’astronomie n’admet cette distinction.

On trouvera plus loin ce que les observations attentives ont fait découvrir sur la constitution physique du noyau, de la chevelure et des queues des comètes.

Chez les anciens, tout astre chevelu qui se déplaçait, qui traversait successivement diverses constellations, était désigné par le nom de comète ; les astronomes modernes, malgré l’étymologie du mot, appelleraient de même comète un astre qui pourrait n’avoir ni queue, ni chevelure. A leurs yeux, les comètes ont pour caractères distinctifs : 1° d’être douées d’un mouvement propre ; 2° de parcourir des courbes excessivement allongées, c’est-à-dire de se transporter, dans certaines parties de leur course, à de si grandes distances de la Terre, qu’elles cessent alors d’être visibles.

Le mouvement propre distingue les comètes de ces étoiles nouvelles dont l’histoire de l’astronomie fait mention, et qui, après s’être montrées tout à coup dans certaines constellations, s’y éteignent sans avoir changé de place (liv. ix, chap. xxvii). Ensuite, la forme extrêmement allongée de leurs orbites, établit entre elles et les planètes une ligne de démarcation également tranchée. Ainsi, quand Herschel découvrit le mouvement propre d’Uranus, on regarda d’abord le nouvel astre comme une comète, quoiqu’il n’eût ni queue ni chevelure. En effet, pour expliquer comment personne ne l’avait encore observé, on dut naturellement supposer qu’auparavant son grand éloignement l’avait rendu invisible. Mais lorsqu’une étude attentive de sa marche eut prouvé qu’il parcourait autour du Soleil une courbe à très-peu près circulaire, et que, sans la lumière du jour, il serait également visible en toute saison, on rangea le nouvel astre parmi les planètes.

  1. Du grec ϰομἠτὴς.