Ballade sur la férocité d’Andouille

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Chez Léon Vanier, éditeur (p. 21-22).


BALLADE
SUR LA FÉROCITÉ D’ANDOUILLE


Le Serpens qui tenta Eve estait andouillicque, ce non obstant est de luy inscript qu’il estait fin et cauteleux sus tous aultres animans. Aussi sont Andouilles.
Pantagruel, livre IV, chap. xxxviii.



Loups-garous, stryges et harpie,
D’aucuns ont un mufle camard ;
Chez d’autres le groin copie
Estramaçon ou braquemard.
Empouse, lion de Saint-Marc,
Amphiptère jamais bredouille,
Crocute aux pinces de homard,
Qui plus est maupiteux ? L’Andouille.


Ogresse léchant sa roupie,
Babeau vêtu de poulemart,
Fane aux yeux clairs et malepie,
Caciques de Gustave Aymard,
Les Cauchemars goûtent comme art
Extasié la bonne « douille ».
Mais, du brucolaque au jumart,
Qui plus est maupiteux ? L’Andouille.

Chimère aux sables accroupie,
Nains cagneux supputant le marc
Du teston ou de la roupie ;
Voici, malgré Pline et Lamarck,
Entre Suresnes et Clamart,
Voici l’étrange niguedouille
Frémine avec son galimard.
Qui plus est maupiteux ? L’Andouille.

ENVOI

Prince, banneret, jacquemart,
Ferlampier et coquefredouille,
Rifflandouillez sur le trimard.
Qui plus est maupiteux ? L’Andouille.