Bible Sacy/I à Timothée

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche



Chapitres   1.   2.   3.   4.   5.   6.   Livres


PREMIÈRE ÉPITRE DE SAINT PAUL


A


TIMOTHÉE
_______




PAUL, apôtre de Jésus-Christ, par l’ordre de Dieu, notre Sauveur, et de Jésus-Christ, notre espérance :

2 à Timothée, son cher fils dans la foi. Que Dieu, notre Père, et Jésus-Christ notre Seigneur, vous donnent la grâce, la miséricorde et la paix !

3 Je vous prie, comme je l’ai fait en partant pour la Macédoine, de demeurer à Éphèse, d’avertir quelques-uns de ne point enseigner une doctrine différente de la nôtre,

4 et de ne point s’amuser à des fables et à des généalogies sans fin, qui servent plus à exciter des disputes, qu’à fonder par la foi l’édifice de Dieu.

5 Car la fin des commandements, c’est la charité qui naît d’un cœur pur, d’une bonne conscience et d’une foi sincère :

6 devoirs d’où quelques-uns se détournant, se sont égarés en de vains discours,

7 voulant être les docteurs de la loi, et ne sachant ni ce qu’ils disent, ni ce qu’ils assurent si hardiment.

8 Or nous savons que la loi est bonne, si on en use selon l’esprit de la loi :

9 en reconnaissant que la loi n’est pas pour le juste, mais pour les méchants et les esprits rebelles, pour les impies et les pécheurs, pour les scélérats et les profanes, pour les meurtriers de leur père ou de leur mère, pour les homicides,

10 les fornicateurs, les abominables, les voleurs d’hommes, les menteurs, les parjures, et s’il y a quelque autre chose qui soit contraire à la saine doctrine,

11 qui est selon l’Évangile de la gloire de Dieu souverainement heureux, dont la dispensation m’a été confiée.

12 Je rends grâces à notre Seigneur Jésus-Christ, qui m’a fortifié, de ce qu’il m’a jugé fidèle, en m’établissant dans son ministère :

13 moi qui étais auparavant un blasphémateur, un persécuteur et un ennemi outrageux ; mais j’ai obtenu miséricorde de Dieu, parce que j’ai fait tous ces maux dans l’ignorance, n’ayant pas la foi.

14 Et la grâce de Notre-Seigneur s’est répandue sur moi avec abondance, en me remplissant de la foi et de la charité qui est en Jésus-Christ.

15 C’est une vérité certaine, et digne d’être reçue avec une parfaite soumission : Que Jésus-Christ est venu dans le monde sauver les pécheurs, entre lesquels je suis le premier.

16 Mais j’ai reçu miséricorde, afin que je fusse le premier en qui Jésus-Christ fît éclater son extrême patience, et que j’en devinsse comme un modèle et un exemple à ceux qui croiront en lui pour acquérir la vie éternelle.

17 Au Roi des siècles, immortel, invisible, à l’unique Dieu, soit honneur et gloire dans les siècles des siècles ! Amen !

18 Ce que je vous recommande donc, mon fils Timothée, c’est qu’accomplissant les prophéties qu’on a faites autrefois de vous, vous vous acquittiez de tous les devoirs de la milice sainte,

19 conservant la foi et la bonne conscience, à laquelle quelques-uns ayant renoncé, ont fait naufrage en la foi ;

20 de ce nombre sont Hymenée et Alexandre, que j’ai livrés à Satan, afin qu’ils apprennent à ne plus blasphémer.



JE vous conjure donc avant toutes choses, que l’on fasse des supplications, des prières, des demandes et des actions de grâces pour tous les hommes,

2 pour les rois, et pour tous ceux qui sont élevés en dignité ; afin que nous menions une vie paisible et tranquille, dans toute sorte de piété et d’honnêteté.

3 Car cela est bon, et agréable à Dieu, notre Sauveur,

4 qui veut que tous les hommes soient sauvés, et qu’ils viennent à la connaissance de la vérité.

5 Car il n’y a qu’un Dieu, ni qu’un médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ homme,

6 qui s’est livré lui-même pour la rédemption de tous, rendant ainsi témoignage à la vérité dans le temps qui avait été marqué.

7 C’est pour cela que j’ai été établi prédicateur et apôtre (je dis la vérité, et je ne mens point) ; j’ai été établi, dis-je, le docteur des nations dans la foi et dans la vérité.

8 Je veux donc que les hommes prient en tout lieu, levant des mains pures, sans colère et sans contention.

9 Que les femmes aussi prient étant vêtues comme l’honnêteté le demande ; qu’elles se parent de modestie et de chasteté, et non avec des cheveux frisés, ni des ornements d’or, ni des perles, ni des habits somptueux ;

10 mais avec de bonnes œuvres, comme le doivent des femmes qui font profession de piété.

11 Que les femmes se tiennent en silence, et dans une entière soumission lorsqu’on les instruit.

12 Je ne permets point aux femmes d’enseigner, ni de prendre autorité sur leurs maris ; mais je leur ordonne de demeurer dans le silence.

13 Car Adam a été formé le premier, et Ève ensuite.

14 Et Adam n’a point été séduit ; mais la femme ayant été séduite, est tombée dans la désobéissance.

15 Elle se sauvera néanmoins par les enfants qu’elle aura mis au monde, s’ils persévèrent dans la foi, dans la charité, dans la sainteté, et dans une vie bien réglée.



C’EST une vérité certaine, que si quelqu’un souhaite l’épiscopat, il désire une fonction et une œuvre sainte.

2 Il faut donc que l’évêque soit irrépréhensible ; qu’il n’ait épousé qu’une femme ; qu’il soit sobre, prudent, grave et modeste, chaste, aimant l’hospitalité, capable d’instruire ;

3 qu’il ne soit ni sujet au vin, ni violent et prompt à frapper, mais équitable et modéré, éloigné des contestations, désintéressé ;

4 qu’il gouverne bien sa propre famille, et qu’il maintienne ses enfants dans l’obéissance et dans toute sorte d’honnêteté.

5 Car si quelqu’un ne sait pas gouverner sa propre famille, comment pourra-t-il conduire l’Église de Dieu ?

6 Que ce ne soit point un néophyte ; de peur que s’élevant d’orgueil, il ne tombe dans la même condamnation que le diable.

7 Il faut encore qu’il ait bon témoignage de ceux qui sont hors de l’Église ; de peur qu’il ne tombe dans l’opprobre, et dans le piège du démon.

8 Que les diacres de même soient honnêtes et bien réglés ; qu’ils ne soient point doubles dans leurs paroles, ni sujets à boire beaucoup de vin ; qu’ils ne cherchent point de gain honteux ;

9 mais qu’ils conservent le mystère de la foi avec une conscience pure.

10 Ils doivent aussi être éprouvés auparavant, puis admis au sacré ministère, s’ils sont sans reproche.

11 Que les femmes de même soient chastes et bien réglées, exemptes de médisance, sobres, fidèles en toutes choses.

12 Qu’on prenne pour diacres ceux qui n’auront épousé qu’une femme, qui gouvernent bien leurs enfants et leurs propres familles.

13 Car le bon usage de leur ministère leur sera un degré légitime pour monter plus haut, et leur donnera une grande confiance dans la foi de Jésus-Christ.

14 Je vous écris ceci, quoique j’espère d’aller bientôt vous voir ;

15 afin que, si je tardais plus longtemps, vous sachiez comment vous devez vous conduire dans la maison de Dieu, qui est l’Église du Dieu vivant, la colonne et la base de la vérité.

16 Et sans doute c’est quelque chose de grand que ce mystère de piété, qui s’est fait voir dans la chair, a été justifié par l’Esprit, a été manifesté aux anges, prêché aux nations, cru dans le monde, reçu dans la gloire.



OR l’Esprit dit expressément que, dans les temps à venir, quelques-uns abandonneront la foi, en suivant des esprits d’erreur et des doctrines diaboliques,

2 enseignées par des imposteurs pleins d’hypocrisie, dont la conscience est noircie de crimes ;

3 qui interdiront le mariage, et l’usage des viandes que Dieu a créées pour être reçues avec action de grâces par les fidèles, et par ceux qui connaissent la vérité.

4 Car tout ce que Dieu a créé est bon, et l’on ne doit rien rejeter de ce qui se mange avec action de grâces ;

5 parce qu’il est sanctifié par la parole de Dieu, et par la prière.

6 Enseignant ceci aux frères, vous serez un bon ministre de Jésus-Christ, vous nourrissant des vérités de la foi, et de la bonne doctrine que vous avez suivie.

7 Fuyez les fables impertinentes et puériles, et exercez-vous à la piété.

8 Car les exercices corporels servent à peu de chose : mais la piété est utile à tout, et c’est à elle que les biens de la vie présente et ceux de la vie future ont été promis.

9 Ce que je vous dis est une vérité certaine, et digne d’être reçue avec une entière soumission.

10 Car ce qui nous porte à souffrir tous les maux et tous les outrages dont on nous charge, c’est que nous espérons au Dieu vivant, qui est le Sauveur de tous les hommes, et principalement des fidèles.

11 Annoncez ces choses, et enseignez-les.

12 Que personne ne vous méprise à cause de votre jeunesse : mais rendez-vous l’exemple et le modèle des fidèles dans les entretiens, dans la manière d’agir avec le prochain, dans la charité, dans la foi, dans la chasteté.

13 En attendant que je vienne, appliquez-vous à la lecture, à l’exhortation et à l’instruction.

14 Ne négligez pas la grâce qui est en vous, qui vous a été donnée, suivant une révélation prophétique, par l’imposition des mains des prêtres.

15 Méditez ces choses, soyez-en toujours occupé, afin que votre avancement soit connu de tous.

16 Veillez sur vous-même, et sur l’instruction des autres ; demeurez ferme dans ces exercices : car agissant de la sorte vous vous sauverez vous-même, et ceux qui vous écoutent.



NE reprenez pas les vieillards avec rudesse ; mais avertissez-les comme vos pères ; les jeunes hommes, comme vos frères ;

2 les femmes âgées, comme vos mères ; les jeunes, comme vos sœurs, avec toute sorte de pureté.

3 Honorez et assistez les veuves qui sont vraiment veuves.

4 Si quelque veuve a des fils ou des petits-fils, qu’ils apprennent premièrement à exercer leur piété envers leur propre famille, et à rendre à leurs pères et a leurs mères ce qu’ils ont reçu d'eux : car c’est une chose agréable à Dieu.

5 Mais que la veuve qui est vraiment veuve et abandonnée, espère en Dieu, et persévère jour et nuit dans les prières et les oraisons.

6 Car pour celle qui vit dans les délices, elle est morte, quoiqu’elle paraisse vivante.

7 Faites-leur donc entendre ceci, afin qu’elles se conduisent d’une manière irrépréhensible.

8 Si quelqu’un n’a pas soin des siens, et particulièrement de ceux de sa maison, il a renoncé à la foi, et est pire qu’un infidèle.

9 Que celle qui sera choisie pour être mise au rang des veuves, n’ait pas moins de soixante ans ; qu’elle n’ait eu qu’un mari ;

10 et qu’on puisse rendre témoignage de ses bonnes œuvres : si elle a bien élevé ses enfants, si elle a exercé l’hospitalité, si elle a lavé les pieds des saints, si elle a secouru les affligés, si elle s’est appliquée à toutes sortes de bonnes œuvres.

11 Mais n’admettez point en ce nombre les jeunes veuves ; parce que la mollesse de leur vie les portant à secouer le joug de Jésus-Christ, elles veulent se remarier,

12 s’engageant ainsi dans la condamnation par le violement de la foi qu’elles lui avaient donnée auparavant.

13 Mais de plus, elles deviennent fainéantes, et s’accoutument à courir par les maisons ; et non-seulement elles sont fainéantes, mais encore causeuses et curieuses, s’entretenant de choses dont elles ne devraient point parler.

14 J’aime donc mieux que les jeunes se marient ; qu’elles aient des enfants ; qu’elles gouvernent leur ménage ; et qu’elles ne donnent aucun sujet aux ennemis de notre religion de nous faire des reproches.

15 Car il y en a déjà quelques-unes qui se sont détournées pour suivre Satan.

16 Si quelqu’un des fidèles a des veuves qui lui soient proches, qu’il leur donne ce qui leur est nécessaire, et que l’Église n’en soit pas chargée ; afin qu’elle puisse suffire à l’entretien de celles qui sont vraiment veuves.

17 Que les prêtres qui gouvernent bien, soient doublement honorés ; principalement ceux qui travaillent à la prédication de la parole, et à l’instruction des peuples.

18 Car l’Écriture dit : Vous ne lierez point la bouche au bœuf qui foule le grain ; et, Celui qui travaille, est digne du prix de son travail.

19 Ne recevez point d’accusation contre un prêtre, que sur la déposition de deux ou trois témoins.

20 Reprenez devant tout le monde ceux qui seront coupables de crimes, afin que les autres aient de la crainte.

21 Je vous conjure devant Dieu, devant Jésus-Christ, et les anges élus, d’observer ces choses, sans prévention et sans préjugé, ne faisant rien par des inclinations particulières.

22 N’imposez légèrement les mains à personne, et ne vous rendez point participant des péchés d’autrui. Conservez-vous pur vous-même.

23 Ne continuez plus à ne boire que de l’eau ; mais usez d’un peu de vin, à cause de votre estomac et de vos fréquentes maladies.

24 Il y a des personnes dont les péchés sont connus avant le jugement et l’examen qu’on pourrait en faire ; il y en a d’autres qui ne se découvrent qu’ensuite de cet examen.

25 Il y en a de même dont les bonnes œuvres sont visibles avant qu’on les élise ; et si elles ne le sont pas encore, elles ne demeureront pas longtemps cachées.



QUE tous les serviteurs qui sont sous le joug de la servitude, sachent qu’ils sont obligés de rendre toute sorte d’honneur à leurs maîtres ; afin de n’être pas cause que le nom et la doctrine de Dieu soient exposés à la médisance des hommes.

2 Que ceux qui ont des maîtres fidèles ne les méprisent pas, parce qu’ils sont leurs frères ; mais qu’ils les servent au contraire encore mieux, parce qu’ils sont fidèles et plus dignes d’être aimés, comme étant participants de la même grâce : voilà ce que vous devez leur enseigner, et à quoi vous devez les exhorter.

3 Si quelqu’un enseigne une doctrine différente de celle-ci, et n’embrasse pas les saines instructions de notre Seigneur Jésus-Christ, et la doctrine qui est selon la piété,

4 il est enflé d’orgueil, et il ne sait rien ; mais il est possédé d’une maladie d’esprit qui l’emporte en des questions et des combats de paroles, d’où naissent l’envie, les contestations, les médisances, les mauvais soupçons,

5 les disputes pernicieuses de personnes qui ont l’esprit corrompu ; qui sont privées de la vérité, et s’imaginent que la piété doit leur servir de moyen pour s’enrichir.

6 Il est vrai néanmoins que c’est une grande richesse que la piété, et la modération d’un esprit qui se contente de ce qui suffit.

7 Car nous n’avons rien apporté en ce monde, et il est sans doute que nous n’en pouvons aussi rien emporter.

8 Ayant donc de quoi nous nourrir et de quoi nous couvrir, nous devons être contents.

9 Mais ceux qui veulent devenir riches, tombent dans la tentation et dans le piège du diable, et en divers désirs inutiles et pernicieux, qui précipitent les hommes dans l’abîme de la perdition et de la damnation.

10 Car l’amour des richesses est la racine de tous les maux ; et quelques-uns en étant possédés, se sont égarés de la foi, et se sont embarrassés en une infinité d’afflictions et de peines.

11 Mais pour vous, ô homme de Dieu ! fuyez ces choses ; et suivez en tout la justice, la piété, la foi, la charité, la patience, la douceur.

12 Soyez fort et courageux dans le saint combat de la foi ; travaillez à remporter le prix de la vie éternelle, à laquelle vous avez été appelé, ayant si excellemment confessé la foi en présence de plusieurs témoins.

13 Je vous ordonne devant Dieu, qui fait vivre tout ce qui vit, et devant Jésus-Christ, qui a rendu sous Ponce Pilate un si excellent témoignage à la vérité,

14 de garder les préceptes que je vous donne, en vous conservant sans tache et sans reproche, jusqu’à l’avènement glorieux de notre Seigneur Jésus-Christ,

15 que doit faire paraître en son temps celui qui est souverainement heureux, qui est le seul puissant, le Roi des rois, et le Seigneur des seigneurs ;

16 qui seul possède l’immortalité, qui habite une lumière inaccessible, que nul des hommes n’a vu et ne peut voir, à qui est l’honneur et l’empire dans l’éternité. Amen !

17 Ordonnez aux riches de ce monde : de n’être point orgueilleux, de ne mettre point leur confiance dans les richesses incertaines et périssables, mais dans le Dieu vivant qui nous fournit avec abondance tout ce qui est nécessaire à la vie ;

18 d’être charitables et bienfaisants ; de se rendre riches en bonnes œuvres ; de donner l’aumône de bon cœur ; de faire part de leurs biens ;

19 de se faire un trésor et un fondement solide pour l’avenir, afin d’arriver à la véritable vie.

20 Ô Timothée ! gardez le dépôt qui vous a été confié, fuyant les profanes nouveautés de paroles, et toute doctrine contraire qui porte faussement le nom de science ;

21 dont quelques-uns faisant profession se sont égarés de la foi. Que la grâce demeure avec vous ! Amen !