Chansons de route/« Jean Gouin »

La bibliothèque libre.
Librairie Payot et Cie (p. 245-250).


« JEAN GOUIN »
« Faites-nous une marche en l’honneur des fusiliers-marins ; elle nous manque et nul plus que vous n’est qualifié pour chanter les exploits de « Jean Gouin ». Car c’est là notre surnom préféré. En patrouille, pour nous faire reconnaître, au cri de « Qui vive ? » on répond « Jean Gouin ! » ; avant de charger, nos officiers, eux-mêmes, ne nous disent-ils pas : Allons-y, les « Jean Gouin » ?
xxxxxxxx(Extrait d’une lettre du fusilier-marin
xxxxxxxxxxAlbert Menguy, du 2e Bataillon.)












 


À l’Amiral Ronarc’h et à sa Brigade héroïque, à jamais immortelle.

 

« JEAN GOUIN »[1]

Chanson des fusiliers-marins.
Sur le vieil air si populaire dans la Marine :
« Ils ont bien bourlingué trois ans
Sur le bâtiment sans se reconnaître. »

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I

Jean Gouin a mis le cap au Nord
Pour aller sauver Nieuport et Dixmude,

Chœur
Jean Gouin a mis le cap au Nord
Pour aller sauver Dixmude et Nieuport ;

Là, Jean Gouin, enjôlant la Victoire,
Est entré, tout vivant, dans l’Histoire :
Chez lui, lorsqu’il s’en reviendra
Il se soûlera du vin de la Gloire

Chœur
Chez lui lorsqu’il s’en reviendra
Du vin de la Gloire, il se soûlera !
II

Jean Gouin a cogné tout l’Hiver
Au bord de l’Yser ou bien sur la Dune,
Jean Gouin a cogné tout l’Hiver
Au bord de la Dune ou bien sur l’Yser :
Dans la boue, la neige ou la poussière
Sut toujours s’y bien tirer d’affaire :
À terre, avec un chef aimé,
Ainsi que sur Mé Jean Gouin sait y faire,
À terre, avec un chef aimé,
Jean Gouin sait y faire ainsi que sur Mé.

III

 
Sans peur, Jean Gouin court au Pruscot ;
Au bout du flingot, il a « Rosalie »
Sans peur, Jean Gouin court au Pruscot :
Il a « Rosalie » au bout du flingot.
Contre dix et même davantage
Il est seul dans l’horrible carnage :
Arôk ![2] hardi ! souquons dedans
En grinçant des dents, comme à l’abordage,
Arôk ! hardi ! souquons dedans
Comme à l’abordage, en grinçant des dents  !

IV

Jean Gouin a signé, pour le sûr.
Avec son sang pur l’Entente Cordiale,
Jean Gouin a signé, pour le sûr,
L’Entente Cordiale avec son sang pur ;
Loup de mer se faisant loup de terre,
À Tommy disant : « je suis ton frère »
Lui qui, jadis, battit l’Anglais,
En sauvant Calais sauva l’Angleterre,
Lui qui, jadis, battit l’Anglais,
Sauva l’Angleterre en sauvant Calais !

V

Honneur à vous, les braves gâs
Endormis en tas entre Ypre et Saint-George !
Honneur à vous, les braves gâs
Entre Ypre et Saint-George endormis en tas !
Quant à moi, si je reviens de Guerre,
J’ai promis à ma bonne grand’mère
D’aller — et pieds nus moi j’irai —
À Sainte Ann’ d’Auray porter un gros cierge,
D’aller — et pieds nus moi j’irai —
Porter un gros cierge à Sainte Anne d’Auray !

  1. Du breton : Yann-Guinn (Jean-le-Vin).
  2. En avant !